INSTRUMENT DE MESURE DU TEMPS ET D'ENREGISTREMENT (CHRONOGRAPHE GAUTIER)
25 - Besançon
La Bouloie - Observatoire - 34 avenue de l' Observatoire
- Dossier IM25001860 réalisé en 2001 revu en 2008
- Auteur(s) : Françoise Le Guet Tully, Anthony Turner, Delphine Issenmann, Jean Davoigneau, Laurent Poupard
Historique
Muni d'un enregistreur à picots sur bande de papier comme les chronographes Secrétan et Prin, cet appareil acquis par le Ministère de l'Instruction publique est installé à l'observatoire en 1906 et, sans doute dès cette date, mis au service de la méridienne, associé au régulateur astronomique Fénon n° 115. L'année suivante, sa marche est améliorée par le remplacement des piles Leclanché par des accumulateurs. Le système moteur est modifié au début des années 1950, lors d'une adaptation de l'appareil à la chronométrie de précision : Louis Genoux, assistant à l'observatoire, substitue au mécanisme d'horloge un entraînement électrique, utilisant une roue phonique des Etablissements Edouard Belin. Le remplacement du couvercle en bois par un autre en tôle date peut-être de cette époque, de même que l'ajout d'un système de régulation thermique. Le chronographe, remis en état de fonctionnement par Guillaume Rapp lors de sa restauration en 2005-2006, est signé Paul Gautier, constructeur mécanicien qui a ouvert un atelier à Paris en 1876 et pris, en 1881, la suite de Wilhelm Eichens (Eichens débuta chez Marc Secrétan, où il fut le maître d'apprentissage de Gautier, avant de s'établir à son compte en 1866, au 113 rue d'Enfer, actuelle rue Henri Barbusse). A sa mort en 1909, son atelier au 56 boulevard Arago sera repris par un de ses ouvriers, Georges Prin.
- 1er quart 20e siècle
Assistant à l'observatoire de Besançon au milieu du 20e siècle, responsable de l'atelier de construction électronique de l'établissement dans les années 1960.
Date de naissance : 1842 - date de décès : 1909
Fabricant d’instruments d’astronomie. Formé à Paris dans l’atelier de Marc Secrétan puis dans celui d’Eichens, qu’il reprend en 1881.
Description
Ce chronographe imprimant électrique à deux bobines est fixé sur un socle en fonte. Il possède un système d'enregistrement sur papier à picots, à six rangées de chiffres, avec deux emplacements de bobines à droite (pour le papier blanc et pour la papier carbone). A l'intérieur du boîtier, l'entraînement par poids a été remplacé par deux moteurs électriques. Un système de régulation thermique à ampoule, aujourd'hui disparu, a également été ajouté à une date indéterminée, afin d'améliorer le fonctionnement de l'appareil. L'alimentation électrique était complexe : courant continu de 8 à 12 V pour les électro-aimants, courant alternatif de 110 V à 50 Hz pour le système d'entraînement et courant alternatif "à la fréquence de 1000 cycles par seconde sidérale pilotant l'indication de l'heure sur l'appareil" (autrefois fourni par un garde-temps à quartz Belin).
- astronomie
- fonctions combinées
- oeuvre restaurée
Source(s) documentaire(s)
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Ambronn, Leopold. Handbuch der astronomischen Instrumentenkunde, 1899
Ambronn, Leopold. Handbuch der astronomischen Instrumentenkunde. - Berlin : Julius Springer Verlag, 1899. -
Bacchus, P. Adaptation d’un chronographe Gautier à la chronographie de précision, 1952
Bacchus, P. Adaptation d’un chronographe Gautier à la chronographie de précision. Annales françaises de Chronométrie, 2e trimestre 1952, p. 139-150. -
Baillaud, René ; Fayet, G. Etude expérimentale du chronographe Gautier, 15 juin 1922
Baillaud, René ; Fayet, G. Etude expérimentale du chronographe Gautier. Journal des Observateurs, vol. V, n° 6, 15 juin 1922, p. 41-50 : ill. -
Brück, P. ; Sallet, A. Note sur les chronographes P. Gautier et A. Fénon, 1907
Brück, P. ; Sallet, A. Note sur les chronographes P. Gautier et A. Fénon. XVIIe Bulletin chronométrique. Année 1905-1906, janvier 1907, p. 47-58 : ill.Lieu de conservation : Archives de l'Observatoire, Besançon -
Davoigneau, Jean ; Le Guet Tully, Françoise ; Poupard, Laurent ; Vernotte, François. L’Observatoire de Besançon : les étoiles au service du temps, 2009
Davoigneau, Jean ; Le Guet Tully, Françoise ; Poupard, Laurent ; Vernotte, François. L’Observatoire de Besançon : les étoiles au service du temps / photogr. Jérôme Mongreville avec la collab. d’Yves Sancey ; cartogr. André Céréza. - Lyon : Lieux Dits, 2009. 80 p. : ill. ; 22 cm. (Parcours du patrimoine ; 349) -
Evans, Rand B. Chronograph. Instruments of Science : an Historical Encyclopedia, 1998
Evans, Rand B. Chronograph. Instruments of Science : an Historical Encyclopedia. - Londres : The Science Museum, New York : National Museum of American History, 1998. -
Genoux, Louis. Transformation du chronographe Gautier de l’Observatoire de Besançon en chronographe imprimant à roue phonique, 1953
Genoux, Louis. Transformation du chronographe Gautier de l’Observatoire de Besançon en chronographe imprimant à roue phonique. Annales françaises de Chronométrie, 1953, 2e série, t. 7, p. 270-272. -
L’industrie française des instruments de précision. Catalogue 1901-1902
L’industrie française des instruments de précision. Catalogue 1901-1902. - Paris : Syndicat des Constructeurs en Instruments d’Optique de précision, 1901. XXXIV-271 p : ill. -
Rapp, Guillaume. La conservation d’instruments scientifiques. Le cas du chronographe Gautier (1905) de l’observatoire de Besançon, décembre 2006
Rapp, Guillaume. La conservation d’instruments scientifiques. Le cas du chronographe Gautier (1905) de l’observatoire de Besançon. Coré, décembre 2006, n° 17, p. 26-33: ill. -
Rapport sur les observatoires astronomiques de province, année 1905, 1906
Rapport sur les observatoires astronomiques de province, année 1905. - Paris, 1906, p. 12-13. -
Rapport sur les observatoires astronomiques de province, année 1906, 1907
Rapport sur les observatoires astronomiques de province, année 1906. - Paris, 1907, p. 14.
À voir
Informations complémentaires
Inventé aux Etats-Unis au début des années 1870, le chronographe astronomique est rapidement utilisé en Grande-Bretagne puis dans le reste de l’Europe. Il se compose d’un cylindre enregistreur recouvert de papier, auquel un mécanisme d’horlogerie transmet un mouvement de rotation uniforme. Relié électriquement à l’horloge d’un cercle méridien, il enregistre à l’aide d’une plume les intervalles de temps correspondant aux battements du pendule.
Il permet également le report sur le papier d’instants déterminés par l’observateur : au lieu de regarder le cadran de l’horloge et d’écouter l’aiguille des secondes pour noter l’instant de passage d’un astre au méridien (« méthode œil et oreille »), l’astronome garde l’œil rivé à l’oculaire et active manuellement un « toppeur ». Sa tâche est ainsi facilitée et la détermination de l’instant du passage gagne en précision. Le chronographe peut aussi enregistrer la marche des régulateurs astronomiques. Les générations successives de chronographes, de technologies différentes, ont permis d’augmenter considérablement la précision des observations.
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