IMMEUBLE ET ATELIER D'HORLOGERIE DES ETS ARIS
25 - Morteau
8 rue Gonsalve Pertusier
- Dossier IA25001818 réalisé en 2013 revu en 2018
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
L'entrepreneur Jean Giletti (né en 1866 à Curino, dans le Piémont, Italie), achète le 19 février 1900 une parcelle de terrain à Alexandre Estignard (1833-1918), ancien homme politique demeurant au 25 rue du Clos à Besançon et propriétaire de la Grande Fabrique d'Horlogerie de Morteau (fondée en 1879-1880 par Elie Belzon). D'origine italienne, Giletti a été naturalisé Français le 28 septembre 1893. Il construit en 1900-1901, sur ce terrain, un immeuble respectant l'obligation faite aux bâtiments prévus à cet endroit de présenter un pan coupé sur le carrefour des actuelles rues Gonsalve Pertusier et Pasteur (c'est aussi le cas de celui qui, au 9 rue Pertusier, lui fait face sur la diagonale et a été acquis par la cartonnerie Pfahrer). Il en fait décorer la cage d'escalier en 1901 par le peintre François Coppa (date et signature portées), installé rue du Parc à La Chaux-de-Fonds (Suisse). Vendu aux enchères le 29 mai 1905, l'immeuble est acquis par Estignard, à la recherche de logements pour son personnel. Il est cédé le 19 juin 1918 à l'horloger Alphonse Petit (1871-1949), beau-père de l'horloger Charles Leibundgut, qui sera par la suite signalé au 13 rue des Corvées, puis revendu le 9 janvier 1926 au professeur de musique Charles Reuille (1876-1954) : maison "en pierre couverte en tuile, magasins ateliers et appentis avec rez-de-chaussée, appartements au premier et au deuxième, caves, grenier, sol, cour mitoyenne, jardin".
Il abrite au milieu du 20e siècle, au rez-de-chaussée, la fabrique de montres des Etablissements Aris, Sarl (au capital de 1 000 000 F) disposant d'un bureau de vente au 76 rue du Temple à Paris et concessionnaire des montres suisses Marvin. A sa création (en 1928 apparemment), cette société est une Sarl (capital 500 000 F), établie dans la capitale au 76 boulevard de Sébastopol et exploitant les marques A.I. et Aris. Elle a succédé à la Maison Arthur Israël, affaire parisienne fondée en 1865 et dont un papier à en-tête de 1923 signale qu'elle dispose d'une fabrique à Villers-le-Lac : elle y est vraisemblablement associée avec l'industriel Marius Anguenot, à la tête de la Fabrique de la Perrière, qui a déposé la marque Aris le 17 mai 1923. A Morteau, au début des années 1950, les Ets Aris sont dirigés par Louis Reymond (1905-1977), fils de Robert Louis Reymond (1885-1963) qui, né à Saint-Imier (canton de Berne, Suisse), est agent en douane et horloger à Morteau. Louis est frère d'horlogers : Robert (1910-?) - installé à Paris -, Maurice (1913-1975) et Hugues (1917-1998) ; il est aussi le beau-frère d'André Seguin, autre horloger mortuacien. On ne sait à quelle date disparaît cette entreprise qui, par la suite, cède la place à un comptable (M Jolivet). Le rez-de-chaussée accueille actuellement un magasin de tatouage et piercing, les étages des appartements. La qualité du décor peint de sa cage d'escalier lui a valu d'être protégée au titre des Monuments historiques en 2012.
- 1er quart 20e siècle
Description
L'immeuble est en moellons calcaires enduits, avec des briques pour son pan coupé à l'angle des rues Pasteur et Pertusier. Il comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage en surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre tournant à retours (en béton puis en bois entre les deux derniers niveaux). L'étage de soubassement a un couvrement de voûtains en berceau en briques grises maintenus par des poutres métalliques. Les baies sont majoritairement en arc segmentaire à encadrement en briques silico-calcaires et la face sud présente des fenêtres horlogères au rez-de-chaussée surélevé, accessible par un escalier extérieur symétrique en maçonnerie.
- calcaire
- moellon
- enduit
- tuile mécanique
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- 2 étages carrés
- étage en surcroît
- voûte en berceau en brique
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours, en maçonnerie en charpente
- escalier de distribution extérieur, escalier symétrique, en maçonnerie
- baie horlogère
- peinture
Source(s) documentaire(s)
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3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817
- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818
- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.
- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914
- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965
- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412 -
50 J 19 Syndicat des fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1946-1968
50 J 19 Syndicat des fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1946-1968Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 19
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Morteau. - Les Corvées [la rue Pertusier vue du nord], 1er quart 20e siècle [décennie 1910]
Morteau. - Les Corvées [la rue Pertusier vue du nord], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, décennie 1910].
Publiée dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978, p. 40 (porte la date 22 janvier 190x au recto). Aussi publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 120. -
Ville de Morteau. Plan d'alignements [rues de la Chaussée, Pasteur et René Payot], décennie 1920 ? [après le 9 janvier 1926].
Ville de Morteau. Plan d'alignements [rues de la Chaussée, Pasteur et René Payot], photocopie d'un dessin (plume, lavis), s.n., s.d. [décennie 1920 ? après le 9 janvier 1926], échelle 1/500, 54 x 105,5 cm
9 janvier 1926 = vente de l'immeuble au 8 rue Gonsalve Pertusier à Charles Edmond Reuille.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
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Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/ -
Oignon à la rouille, 2018
Oignon à la rouille. - S.d. [2018]. Discussion sur le Forum à Montres (FAM), forum de discussions horlogères : http://forumamontres.forumactif.com/t81152-oignon-a-la-rouille (consultation : 29 mars 2018) -
Seguin, Jean. Recherches généalogiques
Seguin, Jean. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
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Blandin, Patrick. Dossier de protection de la cage d'escalier de l'immeuble au 8 rue Gonsalve Pertusier, à Morteau, 2011
Blandin, Patrick. Dossier de protection de la cage d'escalier de l'immeuble au 8 rue Gonsalve Pertusier, à Morteau. - Besançon : Drac de Franche-Comté, Conservation régionale des Monuments historiques, 2011.Lieu de conservation : Conservation régionale des Monuments historiques, Besançon -
La Chaux-de-Fonds. Art nouveau, 2017
La Chaux-de-Fonds. Art nouveau. - La Chaux-de-Fonds : Tourisme neuchâtelois, 2017. 24 p. : ill.
Brochure accessible en ligne : http://www.chaux-de-fonds.ch/histoire-patrimoine/art-nouveau/a-decouvrir/documentation/Documents/brochure_art_nouveau2016.pdf (consultation : 4 mai 2018) -
Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
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Droz Yves (témoignage oral)
Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac -
Vuez Jean-Claude (témoignage oral)
Vuez Jean-Claude, descendant d'une famille d'horlogers, historien de la société Parrenin, Villers-le-Lac
À voir
Informations complémentaires
La cage d'escalier est protégée en raison de la rareté de son type de décor peint.
La cage d'escalier en totalité (cad. AA 492) : inscription par arrêté du 23 avril 2012
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