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FORT DES ROUSSES DIT FORT HENRY-MARTIN

39 - Les Rousses

  • Dossier IA39000568 réalisé en 1999 revu en 2021
  • Auteur(s) : Muriel Vercez, Guillaume Gézolme
Enceinte du fort. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le secteur des Rousses et son importance militaire par Bonaparte le 8 mai 1800 (faisant route vers l'Italie) lui fit comprendre l’intérêt stratégique de ce point de passage.
En 1815, face à la menace d'invasion des armées autrichiennes, le colonel Christin reçoit l'ordre, le 22 mai de fortifier les Rousses. Dès juin, des ouvriers travaillent à l'édification de redoutes, la plus importante est la grande redoute au sud-est de l'église. Visible sur le cadastre napoléonien, elle est aujourd'hui démolie. L'année suivante, la construction du fort des Rousses est décidée par le Général Haxo, ciblant la défense des cols de Saint-Cergues et de la Faucille.
Ce n'est qu'en 1841 que le Ministère des Finances vote un crédit pour sa construction. L'emplacement du Cernois est choisi, le terrain de 93 hectares acquis par l'Etat en 1842. Sous la direction du capitaine de génie Bichat puis du colonel de génie Boutaud, les ingénieurs travaillent aux plans. Les travaux débutent en 1843 et se poursuivent durant une vingtaine d'années. L'ouvrage porte la date de 1848 sur le porche d'entrée mais il est considéré comme prêt à entrer en service en 1862-63 et abrite alors une brigade. En 1868, 81 pièces d'artillerie y sont installées. Des travaux importants de réparations et d'entretien sont entrepris en 1886-87. C'est également à cette époque qu'est construite la redoute du Rochat. Un second fort, appelé Guyot puis fort du Risoux fut bâti aux Rousses dans le but d'assurer la défense de la frontière suisse.
Le fort est utilisé par les militaires jusqu'en 1919 puis abandonné. En 1925, et de 1930 à 1938, le fort abrite des colonies de vacances. En 1934, les toits couverts de terre sont remplacés par des toits en tuiles. A partir de 1939 le fort retrouve un usage militaire. Les Allemands l'occupent de 1940 à 1944. Les unités françaises en reprennent possession en 1944. Le fort devient un centre d'entraînement commando jusqu'en juin 1997. Un bâtiment permettant d'abriter les officiers et leur famille est construit après la seconde guerre. En 1997, l'Etat le vend à la commune des Rousses. Il est alors restructuré pour abriter les caves d'affinages des fromageries Arnaud et l'entreprise de lunetterie Comotec.
Période(s)
Principale :
  • 2e moitié 19e siècle
  • 3e quart 20e siècle
Secondaire :
  • 4e quart 20e siècle
Date(s)
1843 : daté par travaux historiques
1848 : porte la date
1886 : daté par travaux historiques
1934 : daté par travaux historiques
Auteur(s) & personnalité(s)

Bichat, capitaine du génie, ingénieur militaire. 19e siècle.

Boutaud, colonel de génie, ingénieur militaire. 19e siècle.

Description


L'ensemble du système défensif des Rousses est constitué par le fort lui-même, plusieurs redoutes dont la "Grande Redoute" et la redoute du Rochat sur le territoire des Rousses. Le fort est un système bastionné composé d'une enceinte formant rempart avec plusieurs bastions, d'une lunette en ouvrage avancé, d'un ouvrage d'entrée protégé par un fossé. Les 2 casernes et le bâtiment d'entrée forment une cour rectangulaire servant de cour d'honneur. Les casernes ont 2 étages carrés, le bâtiment d'entrée 1 étage. Une voûte en berceau plein cintre, puis en berceau segmentaire couvre le porche d'accès au fort. Toutes les pièces des casernes sont couvertes par des voûtes successives en berceau segmentaire.
Murs :
  • calcaire
  • moyen appareil
Toit :
  • métal en couverture
Plan :
  • système bastionné
Etages :
  • 1 étage carré
  • 2 étages carrés
Couvrement :
  • voûte en berceau plein-cintre
  • voûte en berceau segmentaire
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours avec jour en charpente

Source(s) documentaire(s)

  • Jura-Touriste - Fort des Rousses.
    Jura-Touriste - Fort des Rousses. Carte postale, 1ère moitié 20e siècle.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 7 Fi 378
  • Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Bâtiment de la colonie.
    Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Bâtiment de la colonie. Carte postale, 1ère moitié 20e siècle.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 7 Fi 384
  • Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Réfectoire.
    Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Réfectoire. Carte postale, 1ère moitié 20e siècle, par George, photographe.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 7 Fi 386
  • Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Un dortoir.
    Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Un dortoir. Carte postale, 1ère moitié 20e siècle par George.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 7 Fi 387
  • Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Cuisine.
    Colonie Départementale du Fort des Rousses (Jura), alt. 1150 m. - Cuisine.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 7 Fi 385
  • Vauban et ses successeurs en Franche-Comté : trois siècles d'architecture militaire : exposition. Besançon, 1980.
    [Exposition. Besançon. 1980]. Vauban et ses successeurs en Franche-Comté : trois siècles d'architecture militaire : exposition organisée par la Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement et la Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté. Besançon : Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement, 1981. 248 p. : ill. ; 30 cm.
  • Le Hallé, Guy. Histoire des fortifications en Franche-Comté et pays de l'Ain. 1991.
    Le Hallé, Guy. Histoire des fortifications en Franche-Comté et pays de l'Ain. Amiens : Martelle, 1991. 223 p.
  • Vercez, Muriel. Notes complémentaires (1999).
    Vercez, Muriel. Notes complémentaires, dans le dossier Fort des Rousses dit fort Henry-Martin (rubrique Annexe). 1999.

Informations complémentaires


L'invasion des 2 et 3 janvier 1815 décida les autorités militaires fortifier les Rousses.
Cinq redoutes devaient être construites, elle ne furent pas toutes achevées, et il n'en reste aujourd’hui que quelques traces (Grande Redoute, et redoute du Rochat).
La Grande Redoute, construite en 1815, se situait au sud-est de l'église (cf. cadastre 1822), la redoute du Rochat fut construite dans les années 1886-1887. Rousset mentionne également d'autres sites, notamment "le mamelon au levant du village", "le point culminant du grand mamelon rocailleux, au sud du village, appelé le Cernois" (sans doute l'emplacement du fort construit par la suite), "la redoute dite près de Chez Courant, sur un mamelon au nord-ouest des Rousses" et "la redoute dite du Sagy".
Dès 1816, la construction du fort des Rousses est décidée, mais elle ne débute toutefois qu'en 1843. Ce fort servait de base d’approvisionnement en vivres et munitions pour une brigade de montagne, de base d'évacuation pour les blessés et de repos pour les troupes actives. Le fort était chargé de la défense mobile des cols de la Faucille, Saint-Cergues et des debouchés de la Vallée de Joux.
Un second fort, le fort du Risoux, est construit aux Rousses de 1880 à 1883.
Thématiques :
  • fortifications royales et nationales en Bourgogne-Franche-Comté
Aire d’étude et canton : Morez
Dénomination : fort
Parties constituantes non étudiées :
  • cour
  • caserne
  • enceinte
  • fossé
  • ouvrage avancé
  • redoute
  • ouvrage d'entrée
  • poudrière
  • bastion
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