Forges de Moncley, puis centrale hydroélectrique ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

Etablie par la famille de la Tour, seigneurs de Moncley, l’usine métallurgique est attestée en 1589. Outre des feux de forge et un haut fourneau, elle comprend un moulin et une foule. Vers 1600, les forges ne produisent que 10 tonnes de fer par an. Détruites pendant la guerre de Dix Ans, elles sont relevées et consistent vers 1660 en un haut fourneau, une affinerie à deux feux, un marteau de forge, une fonderie et un patouillet. La seigneurie est affermée en 1692 à Antoine Belot, qui modernise l’usine métallurgique : rehaussement du barrage et modification du canal, construction de logements. Cependant, elle n’emploie que dix ouvriers en 1718 et six en 1732. Les moulins ("huileries, ribbes, foulettes et autres usines") sont reconstruits entre 1719 et 1730. Le haut fourneau est éteint vers 1735, et l’unique feu de forge affine des gueuses de fonte en provenance du haut fourneau de Valay (IA00016651). En 1757, les forges produisent 130 "milliers" de fer, vendus à Besançon et en Suisse. En 1780, l’usine emploie dix ouvriers et fabrique des outils (faux, fourches, ciseaux, etc.). Vers 1780, son propriétaire, Terrier de Santans, relance une activité de clouterie, mais sans succès.
L’établissement est affermé en 1796 au maître de forges Antoine-Marie Faivre. L'atelier de fenderie est reconstruit en 1805, mais il est reconverti en laminoir en 1816. En 1822, le propriétaire obtient l’autorisation de rétablir un haut fourneau et de maintenir deux feux de forge et un gros marteau. D’après le registre des états de section du cadastre, l’usine hydraulique renferme en 1829, en amont du canal de dérivation, un moulin à farine, un moulin à gaudes, une huilerie et une scierie. A l’extrémité du canal existent un haut fourneau, une sablerie (atelier de moulage), le bocard (moulin à broyer le minerai), une forge, un laminoir, une halle à charbon et un atelier de charron. Entre ces deux ensembles se trouve un atelier de fonderie (de seconde fusion), qui permet de convertir une partie de la fonte en objets moulés. Pierre Martin, exploitant du site depuis 1821, fait faillite en 1832. L’usine est reprise en 1834 par le maître de forges Jules Gauthier, qui exploite déjà une vingtaine d’établissements métallurgiques dans la région. En 1840, l’usine emploie 48 ouvriers. Le haut fourneau produit 176 tonnes de fonte en gueuse, converties en verges par les deux feux d’affinerie et le marteau. Le laminoir n’est plus mentionné, peut-être remplacé par 19 bobines de tréfilerie, qui produisent 232 tonnes de fil de fer. Après la faillite de Gauthier en 1840, l’usine périclite avant d’être affermée en 1856 à la Compagnie des Hauts fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté. Le haut fourneau est relancé mais cesse définitivement de rouler en 1860. Le propriétaire du site, Léonce de Terrier de Santans, fait successivement démolir les bâtiments industriels en 1867 et construire un bâtiment agricole sur l’île, dépendance du château de Moncley. Reconstruit en 1854-1855, le moulin renferme quatre paires de meules. Le battoir travaille annuellement 1200 gerbes de blé. Un atelier de construction mécanique, équipé d’une turbine actionnant des tours, et une scierie sont également attestés sur le site en 1885. Dirigé par Léon Grandclément, l'atelier de construction mécanique emploie trois personnes en 1883. Le moulin est modernisé et converti en minoterie dans le dernier quart du 19e siècle puisqu'au moment de sa cessation d'activités, en 1898, il est équipé de trois paires de meules, un broyeur à cylindres à blé double Millot et Cie (à Gray, IA00076886), deux broyeurs (à quatre cylindres chacun) Laurent et Collet (Dijon, 21) et un fendeur dégermeur. Le moulin est détruit vers 1910.
En 1905 est fondée la Compagnie Électrique de Moncley, cofondée par Henri Vyau de Lagarde, propriétaire du château de Moncley, et dirigée par l’entrepreneur bisontin Henri Guidet. Équipée de deux turbines, la centrale hydroélectrique doit fournir l’électricité aux communes environnantes. Mise en chantier sur le site amont du canal, elle est sur le point d’être achevée quand une crue de l’Ognon la détruit complètement. Elle est reconstruite sur le site aval, à l’emplacement de l’atelier de constructions mécaniques, en vertu d’un arrêté préfectoral en date du 14 mai 1907. Le récolement des travaux en 1911 est signé par la Compagnie électrique Comtoise. Après la première Guerre, la Compagnie Electrique de Moncley confie l’exploitation de l’usine à la Compagnie d’Entreprises Industrielles, appartenant à M. Marchand, propriétaire des salines de Châtillon et Miserey, qui vend l’électricité à une douzaine de communes. Après la seconde Guerre, la centrale rentre dans le giron d’EDF, qui abandonne son exploitation vers 1962. Elle était alors équipée de trois turbines et de deux alternateurs. Les bâtiments sont acquis en 1974 par le syndicat mixte d’aménagement de la moyenne et basse vallée de l’Ognon. Après diverses études menées dans les années 1980-1990 pour réimplanter une centrale dans les années, la centrale est démantelée. Les locaux sont actuellement loués à la commune.

Période(s)

Principale :

1er quart 19e siècle

Secondaire :

3e quart 19e siècle
1er quart 20e siècle

Illustrations

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Description

Murs :

calcaire
moellon
enduit

Toit :

tuile mécanique

Energie utilisée :

énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Bibliographie

Annuaire du Doubs, 1842.
Annuaire du Doubs, 1842.
Bourgin, H.et G. L’industrie sidérurgique en France au début de la Révolution, 1920.
Bourgin, H.et G. L’industrie sidérurgique en France au début de la Révolution (1788). - Paris : Imprimerie nationale, 1920.
Claerr-Roussel (C.), Belhoste (J.F.), Philippe (M.). La métallurgie comtoise XV-XIXe siècles. Etude du val de Saône, 1994.
Claerr-Roussel (C.), Belhoste (J.F.), Philippe (M.). La métallurgie comtoise XV-XIXe siècles. Etude du val de Saône. - Besançon : Asprodic, 1994, 416 p.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
Kerleroux, Pierre. Histoire de Moncley. Village du bas pays comtois, 2012
Kerleroux, Pierre. Histoire de Moncley. Village du bas pays comtois. - Besançon : Cêtre, 2012, 383 p.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs

Hydrographie : bief de dérivation de l' Ognon

Dénomination : usine métallurgique, centrale hydroélectrique

Parties constituantes non étudiées :

logement
bief de dérivation
salle des machines
ferme
logement d'ouvriers