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FERME ET USINE D'HORLOGERIE (USINE DE FOURNITURES POUR L'HORLOGERIE) MARC VUILLEMIN ET CIE

25 - Bonnétage

Le Grand Communal - Besançon - 8-10 route de Besançon

  • Dossier IA25001900 réalisé en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Bâtiments anciens : façade postérieure, de trois quarts droite. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Peut-être bâtie dans le premier quart du 19e siècle, la ferme (B 227) portée sur plan cadastral de 1831 appartient à cette date à Modeste Morel (Pierre Modeste Morey, aux Ecorces). Elle passe vers 1877 à Léonard Guillaume (Joseph Léonard 1818-1896 ?), puis en 1898 à l’horloger Charles Vuillemin (1864-1926). Cultivateur, ce dernier s’est marié en 1886 avec Marthe Cuenin (1864-1953) laquelle a, comme ses frères Auguste (1 rue de la Fontaine) et Joseph (23 route du Village Bas), appris auprès de son père François (1831-1886) le finissage des roues d’échappement. Initié à l’horlogerie par ses beaux-frères, Charles Vuillemin aménage dans le bâtiment qu’il vient d’acquérir un atelier (à l'étage au sud). Comme Gaston Cuenin, il livre ses roues de cylindre au village des Bois (canton du Jura), aux maisons Huot (fondée en 1853 par Emile Huot) et Beaumann (créée par Lydic Beaumann, originaire de Damprichard, installé en Suisse en 1896 et aux Bois en 1906). Il emploie quelques ouvriers, par la suite rejoints par ses deux enfants, Augusta (1887- ?) et Marc (1890-1967), puis en 1913 par son gendre Paul Mainier (1878-1969), auparavant "chef de train sur la ligne régionale". La première guerre mondiale perturbe le fonctionnement de l’atelier, dirigé par Marthe, où, d’après une photographie de 1917, travaillent au moins sept femmes. Cet atelier est déjà moderne : les machines y sont actionnées à l’aide d’un moteur à acétylène (installé peu avant la guerre) et non plus par pédalage.
En 1918, Marc et Paul s’associent au sein de la société Vuillemin et Mainier, "fabrique de roues d’ancre cylindre « Roskopf »", qui s’équipe vers 1920 "d’une machine à trois coulisses […] conçue par Charles Vuillemin et fabriquée à Maîche dans les Maisons Maire et Perrier" (6 et 6 B rue du Belvédère). La crise horlogère du début des années 1920 conduit Marc Vuillemin à se lancer dans la vente et la réparation des bicyclettes Burton ainsi que l’installation de l’électricité. Dans la deuxième moitié de la décennie, la production est élargie aux roues d’ancre et l’entreprise compte une quinzaine d’ouvriers en 1935. A cette date, Marc et Paul se séparent afin que chacun puisse développer sa propre affaire. Paul fait construire une usine à proximité (5 route de Besançon) pour les roues d’ancre tandis que Marc conserve la ferme paternelle et la fabrication des roues de cylindre.
Il vient de faire construire (vers 1932 ?) à côté de la ferme un bâtiment vraisemblablement destiné à l’atelier (et à un logement ?). Il élargit la production aux roues d’ancre, aux pignons et aux plateaux. Sa fille Nelly (1918-1989) prend sa suite avec son mari René Billod-Morel (1912-1982), auparavant fabricant de verres de montre à Maîche (26 rue du Mont) avec ses frères Henri et Jean. La Sarl Marc Vuillemin et Cie créée le 1er septembre 1947 est transformée en SA le 1er juin 1955. Elle remplace (ou réaménage) en 1951-1952 le bâtiment des années 1930 par deux corps dont celui au sud, qui touche la ferme, se voit doter entre 1958 et 1968 d’une aile en retour d’équerre à l’ouest. En 1965, elle est classée dans la catégorie de 50 à 99 salariés (elle en comptera 27 en 1988). L’année suivante, en 1966, la SA suisse Fabriques d’Assortiments réunis (FAR), filiale du groupe Asuag fondé en 1931 (futur Swatch Group), prend une participation dans la société. Cette dernière se développe encore et fait construire au nord, entre 1968 et 1975, deux nouveaux corps de bâtiment à toit terrasse. En 1988, elle compte 27 salariés et fabrique pignons et rouages et divers produits de décolletage. Les FAR, devenues Nivarox-Far en 1984, la rachètent en 1991 ainsi que son concurrent la société Régis Mainier et Cie (Régis est le fils de Paul Mainier), et fusionnent les deux entreprises pour donner naissance à la Fabrique de Fournitures de Bonnétage (FFB). Elles leur adjoignent l’année suivante la société Parrenin, de Villers-le-Lac, issue de la fabrique d'ébauches créée en 1876 par Hippolyte Parrenin (5-9 rue Hippolyte Parrenin). Elles ferment l’usine Mainier en 1993 et celle de Vuillemin en 1996, regroupant à cette date l’ensemble des ateliers dans la nouvelle unité Parrenin de Villers-le-Lac (2 rue des Combottes).
En 2006, la société AC Automation s’installe sur le site, où elle réunit ses deux unités du Russey et de Pirey. Cette entreprise a été fondée par Jean-Michel Schwint en mars 1996 au Russey, dans l’ancien bâtiment du Groupement interprofessionnel de Formation (GIF) du Haut-Doubs (6 rue des Mésanges). En 2004, J.-M. Schwint a racheté la société Rougeot Automation, de Pirey, fabrique de machines spéciales d’usinage créée au début des années 1960 sous le nom de Rougeot Frères (et devenue Rougeot Automation en 1987). Détruite par un incendie le 27 juillet 2012, la ferme est rasée (elle est remplacée par une maison avant 2018). En 2016, AC Automation emploie 25 personnes à Bonnétage à la fabrication d’installations d’usinage, assemblage et contrôle pour l’aéronautique, l’automobile, la connectique, la micromécanique, l’horlogerie, le médical, etc. Elle dispose d’une autre unité aux Fins, installée dans les locaux de la société Artechnic, fondée par Eric Schwint en 1988 et disparue fin 2010.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 19e siècle
  • 2e quart 20e siècle
  • 3e quart 20e siècle

Description


Les bâtiments anciens (au sud) ont des murs en moellons calcaires enduits avec, par endroit, essentage de métal ou de bois plastifié. En partie éclairés par des fenêtres multiples, ils comportent un étage carré et un comble à surcroît, ceux en équerre ayant en outre un rez-de-chaussée surélevé sur sous-sol. Ils sont coiffés de toits à longs pans et tuiles mécaniques, avec pignons couverts pour celui à l'est et croupes pour les deux disposés en équerre. Les bâtiments récents (au nord) sont en béton enduit, avec toits terrasses en béton ; ils sont en rez-de-chaussée (bureau à l'est) ou avec sous-sol et étage carré (à l'ouest), et ont des fenêtres d'atelier.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • enduit
  • essentage de tôle
  • essentage de matériau synthétique
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • béton en couverture
Etages :
  • sous-sol
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre,
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Typologie :
  • baie multiple
  • baie d'atelier
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 75 Cadastre de la commune de Bonnétage, 1832-1937
    3 P 75 Cadastre de la commune de Bonnétage, 1832-1937- 3 P 75 : Atlas parcellaire (9 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Berçot et Grignon, 1831- 3 P 75/1 : Registre des états de sections, [1832]- 3 P 75/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1905-1913]- 3 P 75/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1833-1904]- 3 P 75/4 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 75/5 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1937- 3 P 75/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1937
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 75
  • Bonnétage (Doubs) - Vue d'ensemble du Grand Communal, 1er quart 20e siècle [entre 1914 et 1920]
    Bonnétage (Doubs) - Vue d'ensemble du Grand Communal, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, entre 1914 et 1920], Taillard éd., C. Lardier éd. à BesançonPorte la date 13 octobre 1920 (manuscrite) au verso. 1914 = maison de Paul Mainier bâtie.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Patrice Mazzotti, Montlebon
  • En avion au-dessus de... 2. Bonnétage (Doubs). Le grand communal, 1951-1952
    En avion au-dessus de... 2. Bonnétage (Doubs). Le grand communal, carte postale, s.n., 1951-1952, Lapie éd. à Saint-Maur (125 rue Garibaldi)Porte la date 11 juin 1952 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Patrice Mazzotti, Montlebon
  • Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
    Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr)
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Incendie d'un corps de ferme à Bonnétage (Doubs), 27 juillet 2012
    Incendie d'un corps de ferme à Bonnétage (Doubs). L'Est républicain, 27 juillet 2012, ill. Article consultable en ligne sur le site de L'Est républicain : https://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/07/27/incendie-d-un-corps-de-ferme-a-bonnetage-(doubs) (consultation : 13 août 2018)
  • Monneret, Christian. Recherches généalogiques
    Monneret, Christian. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • AC Automation ou les 20 ans d’une "usine intelligente", 24 mars 2016
    AC Automation ou les 20 ans d’une "usine intelligente". L’Est républicain, édition du Doubs, jeudi 24 mars 2016, ill.
  • Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, 1984
    Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm.
  • Chambre de Commerce et d'Industrie du Doubs. Horlogerie [dossier documentaire], juin 1988
    Chambre de Commerce et d'Industrie du Doubs. Horlogerie [dossier documentaire]. - Besançon : CCI du Doubs, juin 1988. 43 p. ; 30 cm.
    Lieu de conservation : Musée du Temps, Besançon - Cote du document : 28700 CCI 1988
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Les établissements horlogers en France, mars 1965
    Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • H., J.-F. La société Artechnic dans une mauvaise passe, 31 août 2010
    H., J.-F. La société Artechnic dans une mauvaise passe. C’est-à-dire, n° 157, 31 août 2010, p. 6 : ill.
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
    Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
  • Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973, 2003
    Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973. - Besançon : Université de Franche-Comté, 2003. 56 p. : ill. ; 30 cm. Mém DEA : histoire industrielle : Besançon : 2003 ; 51.
  • Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey, 1982
    Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, 1982. 360 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Boillon Paulette Lucine (témoignage oral)
    Boillon Paulette Lucine, ancienne contremaître des Ets France Assortiments. Bonnétage

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • bureau
  • chaufferie
  • garage
  • quai
  • maison
  • cour
  • stationnement
Carte interactive
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