CHÂTEAU FORT
21 - Châteauneuf
- Dossier IA21000433 réalisé en 1993 revu en 2003
- Auteur(s) : Pierre Jugie, Elisabeth Réveillon, Virginie Malherbe
Historique
Un bastion fortifié, poste avancé de la seigneurie de Chaudenay, est installé dans la seconde moitié du 12e siècle sur le site, qui prend le nom de "castrum novum". Jean, fils cadet du seigneur de Chaudenay, s'y installe vers 1175, l’érigeant en seigneurie et prenant le nom de Châteauneuf. De ces premières constructions, seul subsiste le donjon, probablement bâti au début du 13e siècle. Le domaine devient rapidement prospère et le château se dote d’une chapelle après 1280. C'est, semble-t-il, au milieu du 14e siècle, que le château est doté du plan défensif d'ensemble encore visible aujourd'hui. La dernière héritière des Châteauneuf, Catherine, ayant été exécutée en 1456 pour le meurtre de son mari, la seigneurie est confisquée par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui en fait don à son conseiller Philippe Pot. Celui-ci lance une grande campagne de rénovation : la chapelle dédiée à Notre-Dame et saint Jean est consacrée en 1481, l'édification du "grand logis" qui lui est adossé entraîne un remaniement de la courtine et de la tour sud-ouest, un second logis dit "de Philippe Pot" vient compléter l'ensemble. De cette époque semble dater aussi l'ouverture, dans la courtine sud-est, d'une porte avec pont-levis. Les propriétaires suivants, les Vienne notamment, réaménagent les intérieurs, notamment du grand logis. Ils le dotent, à la fin du 17e siècle, de somptueuses peintures, dont témoignent encore quelques très beaux vestiges. Ils remanient également la façade du grand logis. La famille de Vogüé reprend le domaine au début du 19e siècle, aménageant également les intérieurs à son goût et développant les activités agricoles. Le château est classé en 1894 et Charles Suisse entreprend en 1902 des travaux de consolidation. Donné à l'Etat en 1936 par Georges de Vogüé, il fait l'objet dans le dernier quart du 20e siècle d'un réaménagement des salles du premier étage et de plusieurs campagnes de travaux, dont la couverture du logis des hôtes, jusqu'alors à ciel ouvert. Repris par la région en 2008, le château voit se poursuivre les restaurations, avec la reprise des intérieurs et de la façade du logis des hôtes.
Période(s)
Principale :
- 2e moitié 12e siècle
- milieu 14e siècle
- 4e quart 15e siècle
- limite 13e siècle 14e siècle
Secondaire :
- 17e siècle
- 18e siècle
Date(s)
1280 :
datation par dendrochronologie
1456 :
datation par dendrochronologie
Auteur(s) & personnalité(s)
Date de naissance : 1428 - date de décès : 1493
Description
Bâti à l'extrémité d'un éperon rocheux, le château domine la vallée de la Vandenesse. Protégé sur ses flancs nord et est par un large fossé taillé dans le roc, il est constitué d'une enceinte allongée formée de hautes courtines et flanquée de cinq tours rondes. On y accédait au nord-est et au sud-est par deux pont-levis à flèches. L'enceinte renferme un donjon presque carré et deux corps de logis adossés aux courtines, ainsi qu'une chapelle isolée du rempart à l'origine. Au nord-ouest, le donjon, dont les baies ont été remaniées, présente sous la corniche des fenêtres de tir, en partie murées ; on accède à l'étage par un escalier extérieur contemporain des derniers aménagements intérieurs. Entre le donjon et l'entrée nord-est, le parement intérieur de la courtine est ponctué de corbeaux qui supportaient un chemin de ronde ; au milieu de cette courtine, une tour carrée arasée porte les traces d'un pont-levis archaïque à balancier. Les deux tours flanquant l'entrée actuelle sont desservies chacune par un escalier en vis, l'un dans une tourelle polygonale hors-oeuvre, l'autre dans-oeuvre en façade. Les deux grosses tours d'angle en fer-à-cheval du flanc sud-est comportent un étage de soubassement couvert d'une coupole à oculus zénithal et un rez-de-chaussée voûté, percés de canonnières ; les deux étages d'habitation, ruinés, sont pourvus de cheminées et de fenêtres à coussiège. Le logis principal, dont la façade en pierre de taille a été remaniée, comprend un étage carré et un étage de comble éclairé par des lucarnes à jouées de pierre et haut pignon à rampants fleuronnés. Il est flanqué d'une tourelle d'escalier octogonale, dont la porte jouxte un puits sous auvent. Ce bâtiment comprend au rez-de-chaussée une grande salle avec cheminée monumentale ; l'étage conserve une chambre avec fenêtres à coussièges et cloison en pan-de-bois ; la distribution des autres pièces a été refaite à l'époque classique. Située dans le prolongement du logis, la chapelle rectangulaire, couverte d'un berceau lambrissé, est ornée de peintures murales. Le second logis dit de Philippe Pot ou logis des hôtes, a perdu toutes ses divisions intérieures, sauf le mur de refend ; seules sont conservées les cheminées monumentales, dont celles des cuisines au rez-de-chaussée. Il était desservi par un escalier en vis dans-oeuvre en façade, dont la tourelle circulaire émerge du toit.
Murs :
- calcaire
- moellon
- moyen appareil
Toit :
- tuile plate
Etages :
- 1 étage carré
- étage de comble
Couvrement :
- coupole
- lambris de couvrement
Escalier :
- escalier hors-oeuvre, escalier en vis, en maçonnerie
- escalier dans-oeuvre, escalier en vis, en maçonnerie
- escalier de distribution, escalier droit, en maçonnerie
Décors :
- sculpture
- peinture
- céramique
Informations complémentaires
Observations :
Cet édifice est l'un des rares châteaux de Bourgogne à avoir conservé ses structures médiévales.
Cet édifice est l'un des rares châteaux de Bourgogne à avoir conservé ses structures médiévales.
Eléments remarquables :
cheminée
Protection
classé MH :
1894/12/10
Aire d’étude et canton :
Pouilly-en-Auxois
Dénomination :
château fort
Parties constituantes non étudiées :
- donjon
- enceinte
- chapelle
- puits
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine