CHAPELLE DE L'ANCIEN ASILE DÉPARTEMENTAL D'ALIÉNÉS
21 - Dijon
1 boulevard Chanoine Kir
- Dossier IA21003388 réalisé en 2005 revu en 2006
- Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger
Historique
La chapelle de l'asile est en partie construite à l'emplacement qu'occupait l'église de la chartreuse de Champmol. Cette église dont la première pierre avait été posée le 20 août 1383, près de deux ans avant la rédaction de la charte de fondation (15 mars 1385), fut détruite en 1792 : il n'en subsiste que le portail et un escalier en vis qui donnait accès à l'oratoire ducal : les cinq statues du portail, sculptées à partir de 1389 par Claus Sluter, représentent la Vierge à l'Enfant (adossée au trumeau), et de part et d'autre, Philippe le Hardi, fondateur de la chartreuse, et Marguerite de Flandre son épouse, tous deux en prières et accompagnés l'un par saint Jean-Baptiste, l'autre par sainte Catherine d'Alexandrie. Une inscription placée au-dessus de la porte de la sacristie actuelle rappelle que l'église abbatiale abritait les tombeaux de trois des ducs de la maison de Valois : "A cette place dans les caveaux de la charteuse de Champmol/furent inhumés les ducs/Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon/et plusieurs membres de la famille ducale/Une partie de leurs restes a été transférée à St Bénigne en 1792". Lorsque la construction de l'asile départemental d'aliénés fut confiée à Pierre-Paul Petit, le programme qui lui fut imposé incluait la préservation et l'intégration des principaux vestiges du couvent. Le plan de l'asile étant le plus possible calqué sur celui de la chartreuse, la chapelle fut établie à l'emplacement des premières travées de l'église conventuelle (à l'est des bâtiments asilaires), ce qui permit d'y inclure l'ancien portail. Pour des raisons historiques et archéologiques, l'architecte opta pour une chapelle de style néo-gothique constituée, comme l'ancienne église, d'une nef unique couverte d'une fausse voûte en berceau lambrissé, comparable à celle qui couvre la grande salle des Pauvres de l'hôtel-Dieu de Beaune. De même, le décor au pochoir peint sur le lambris et sur les murs reprend en partie les motifs peints, au XIXe siècle, dans la grande salle de Beaune. La toiture, couverte d'ardoise, est agrémentée de quelques ornements en plomb copiés également sur ceux de Beaune. La fenêtre du vestibule eut pour modèle celle qui existait dans le mur sud du réfectoire des chartreux. Toutefois, le lanternon, entièrement en pierre de taille, qui couronne le pignon postérieur de la nef est copié sur celui de la chapelle de Pagny, daté des environs de 1530. La chapelle étant moins longue que l'église conventuelle, il ne fut pas possible de remployer la tourelle d'escalier de l'oratoire ducal qui fut néanmoins soigneusement conservée. Pour intégrer le portail médiéval dans la nouvelle chapelle, P.-P. Petit eut recours à un artifice car, l'église conventuelle n'étant pas orientée (choeur au nord-est), le portail se trouva désaxé par rapport à l'axe rigoureusement est-ouest de la nouvelle chapelle : à l'extérieur, le portail fut masqué et abrité par un vestibule de plan pentagonal, tandis qu'à l'intérieur le désaxement de la façade était dissimulé par une tribune. Un autre remploi est à signaler, provenant de l'ancien réfectoire des chartreux (détruit lors de la construction de l'asile) : il s'agit de l'ancienne chaire du prêcheur, sorte d'édicule en pierre de taille que P.-P. Petit remploya en avant-corps (élévation sud de la nef), pour abriter la chaire à prêcher et son escalier. Les travaux furent adjugés, le 19 décembre 1839, à l'entrepreneur beaunois Chabaux-Cornu. La chapelle fut consacrée le 17 novembre 1844.
- 4e quart 14e siècle
- 2e quart 19e siècle
Description
La nef est couverte d'une fausse voûte en berceau plein cintre lambrissé. Une voûte en berceau brisé couvre la travée rectiligne du choeur. Le vestibule et l'abside du choeur (abside à trois pans) sont couverts d'une voûte d'ogives. La tribune communique directement avec le premier étage des bâtiments asilaires : elle est également accessible par un escalier en vis, dans-oeuvre, situé dans l'angle antérieur gauche de la chapelle. De chaque côté de la travée rectiligne du choeur, un avant-corps fait office de vestibule d'entrée : cet avant-corps est surmonté d'un édicule de couronnement ouvert, à baies en arc brisé.
- calcaire
- grand appareil
- moyen appareil
- ardoise
- plan allongé
- 1 vaisseau
- fausse voûte en berceau plein-cintre
- lambris de couvrement
- voûte en berceau brisé
- voûte d'ogives
- escalier dans-oeuvre escalier en vis en maçonnerie
- peinture
- sculpture
- vitrail
À voir
Informations complémentaires
portail : classement par liste de 1840. Vestiges de l'ancienne église, chapelle néo-gothique : classement par arrêté du 15 février 1996.
- patrimoine hospitalier
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