Canal du Rhône au Rhin à Besançon

Destiné à relier la Saône au Rhin en empruntant le cours du Doubs, le canal du Rhône au Rhin s'étend actuellement sur 323 km, traversant du sud au nord les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est, soit sept départements : Côte-d'Or, Jura, Doubs, Haute-Saône, Territoire de Belfort, Haut-Rhin et Bas-Rhin.

Étude menée en 2003 et 2006
Besançon (25) : péniche amarrée dans le port de Rivotte © phot. Y. Sancey / Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine, 2006

Construit de 1785 à 1834, c'est un ouvrage technique complexe formé de tronçons de nature différente : un canal (1785-1802) de Saint-Symphorien (Côte-d'Or) à Dole (Jura), une succession de dérivations alternant avec des passages en lit du Doubs puis de l'Allan (1804-1829) de Dole à Allenjoie (Doubs, en amont de Montbéliard), un canal à point de partage (décennie 1820) d'Allenjoie à Illfurth (Haut-Rhin, en amont de Mulhouse) puis, dans la partie alsacienne (1804-1834), un canal de dérivation de la rivière l'Ill d'Illfurth à l'Ile Napoléon (commune d'Illzach, en aval de Mulhouse) d'où partent deux branches parallèles au Rhin : la branche nord joignant Strasbourg (Bas-Rhin) et la branche sud Huningue (Haut-Rhin), aux portes de Bâle (Suisse), cette dernière étant une rigole d'alimentation réalisée dès l'origine sous forme d'un tronçon navigable.

  L'ouvrage connaît par la suite deux grandes campagnes de travaux d'amélioration. Celle des années 1860-1870, concernant essentiellement le versant alsacien, voit se greffer sur le réseau le canal de Colmar (1861-1864), prolongé jusqu'au Rhin par l'embranchement de Neuf-Brisach (1867-1878). Débutant avec la loi Freycinet du 5 août 1879, qui entérine le passage au gabarit de 300 tonnes, la suivante s'achève dans les années 1920. Entre-temps, la perte de l'Alsace en 1871 a conduit à chercher un nouveau débouché sur la Saône (afin d'établir une liaison avec le canal de l'Est) via le canal de la Haute-Saône, qui devait relier Fesches-le-Châtel (Doubs, près de Montbéliard) à Vesoul (ou Port-sur-Saône), mais les travaux entrepris en 1879 ont été abandonnés à l'issue de la première guerre mondiale, après réalisation d'environ 25 km sur les 85 prévus. Par la suite, l'étude d'un canal à grand gabarit (de 2 000 à 4 400 tonnes) gèle durablement toute velléité de modernisation mais le projet, déclaré d'utilité publique en 1978, est abandonné en 1997.  

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