Télécharger la version PDF

USINE MÉTALLURGIQUE, PUIS USINE DE PAPETERIE CHARLES BOISSEAUX ET CIE, PUIS TRÉFILERIE BAILLET-VOISIN ET CIE, PUIS FORGES ET TRÉFILERIES DE CONFLANDEY, ACTUELLEMENT CONFLANDEY INDUSTRIES

70 - Conflandey

La Forge

  • Dossier IA70000324 réalisé en 2009
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Vue intérieure d'un entrepôt industriel. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le haut fourneau est établi en 1686 par Madame de Montaigu, comtesse de Grammont, rapidement complété d'une forge. Il est reconstruit en 1723 par Pierre Pleyonnet et Antoine Georges, maîtres tailleurs de pierres et entrepreneurs à Scey-sur-Saône, pour le compte du maître de forges Jean-Pierre Priqueler. Une fenderie est ajoutée vers 1740. A cette époque, la production annuelle est estimée à 300 milliers de fer, le surplus de fonte étant converti sur place en bombes et boulets. En 1772, la production atteint 900 milliers de fonte et 500 milliers de fer. En 1781, la seigneurie est achetée par le maître de forges Pierre-Amable Guy. Durant cette décennie, un bâtiment appelé "affinerie neuve du haut" est aménagé, traduisant le passage au procédé comtois d'affinage. Quand P.-A. Guy reprend l'usine en main, en 1790, elle comprend un haut fourneau, trois feux de forge (dont un inutilisé), un martinet et une fenderie. En 1831, Claude-François Guy souhaite restructurer son usine, comprenant un haut fourneau, trois feux d'affinerie, un feu de martinet, une fenderie, un laminoir avec four à réverbère, un patouillet, des machines soufflantes, des moulins et une scierie. La consommation s'élève à environ 15 000 stères de bois et 700 à 800 m3 de minerai, pour une production de 4500 à 5000 quintaux de fonte en gueuses, 2000 à 2500 quintaux de fer en barres, 500 à 600 de fer martiné et 1200 à 1500 de fer fondu ou laminé. L'ordonnance royale du 23 janvier 1835 autorise le maintien de l'usine à fer. Affermé au maître de forges Laurent Boisson, l'établissement ferme ses portes en 1858. En 1870, Charles Boisseaux acquiert le site et y établit une usine de papeterie : un atelier de fabrication, un gazomètre et un magasin sont enregistrés au cadastre en 1875. L'industriel demande en 1876 l'autorisation de "pratiquer une prise d'eau dans la Saône destinée à faire mouvoir une usine pour le broyage du bois pour la pâte à papier". Elle est accordée par arrêté préfectoral en 1878 et prélude à un important agrandissement de la papeterie. Entre 1881 et 1885 sont successivement édifiés une maison, un magasin, une fabrique de papier, un bâtiment des générateurs (local à turbines) et un embranchement ferroviaire. Le bâtiment des générateurs est agrandi en 1888, complété du bâtiment de la pompe à vapeur. Un magasin, un atelier, et le "bâtiment du déchiqueteur et du réchauffeur", ainsi que des cuves, sont bâtis de 1891 à 1895. Cette même année, l'entreprise Charles Boisseaux et Cie est transformée en société anonyme de la Papeterie de Conflandey. Malgré ces investissements, l'usine ferme ses portes en 1897. Le site est aussitôt acquis par les sieurs Motteau et Ernest Baillet, respectivement négociant de fils métalliques à Paris et exploitant de tréfilerie à Aillevillers (étudiée IA70000218). Ils implantent une usine de tréfilerie comprenant divers ateliers (laminoir, pointerie, atelier de galvanisation, étamerie, fours à recuire). La société en nom collectif fondée en 1899 ne porte pourtant que le nom d'Ernest Baillet, associé à Ernest Voisin. Elle fabrique des fils de fer clairs, recuits et galvanisés utilisés comme fils à fourrages et à vignes, pour bottelage de fagots, ainsi que des pointes fines. Vers 1918, la tréfilerie Baillet-Voisin et Cie produit annuellement 3000 t de fil de fer en acier et laiton, principalement employé pour la fabrication de cordes, de toile métallique, fleurs artificielles, couronnes funéraires, etc. L'usine est pourvue d'une centrale hydroélectrique vers 1931, et un magasin industriel, devenu atelier de galvanisation, est bâti en 1933. L'atelier de fabrication sud, en rez-de-chaussée, est reconstruit en 1938 et couvert de sheds. Un atelier (actuellement maintenance) est édifié en 1945, le bâtiment de bureaux en 1946 et la conciergerie en 1948. A partir de 1957, de nouveaux ateliers de tréfilage et des entrepôts industriels sont construits au nord-est, progressivement agrandis jusque dans les années 1990. En 1929 et 1949, la société apparaît sous le nom de Forges et Tréfileries de Conflandey - Baillet, Voisin & Cie et Betoule réunis. La production passe de 1400 t en 1945, à 13 500 en 1960, 25 000 en 1968 et 32 000 t en 1970. En 1968, la tréfilerie compte 21 500 m² de surface couverte, et produit du fil plat, par laminage, notamment destiné à la fabrication d'agrafes. Elle est associée à la tréfilerie de Xertigny (88) entre les années 1960 et le début des années 2000. La production annuelle atteint 100 000 t en 1981, soit 70 000 km de fil d'acier par jour. Une seconde unité de fabrication est établie en 1984 à Port-d'Atelier (Amance, 70). La tréfilerie a été reprise en 2006 par le groupe allemand Saarstahl et a pris pour nom Conflandey Industries. Le process permet de réduire un fil d'acier de 5, 5 mm de diamètre à un fil s'échelonnant entre 0, 4 et 1, 8 mm, en suivant les étapes de décapage, "tréfilage ébauche", de traitement thermique, traitement de surface (galvanisation, phosphatation, cuivrage) et de "tréfilage reprise". La production a atteint 64 000 t en 2008 (contre 130 000 t en 1996) et la surface couverte est de 47 000 m². Trois turbines sont en service à la papeterie en 1893. La puissance hydraulique disponible est de 250 ch en 1900. Mention de machines à vapeur auxiliaires en 1901. Deux nouvelles turbines Francis de 125 ch des Ateliers Neyret-Beylier et Piccard-Pictet (Grenoble), équipées de dynamos, sont mises en place en 1930-1931. Elles actionnent actuellement la centrale hydroélectrique. La papeterie emploie 42 hommes en 1893 et 126 en 1897. La tréfilerie emploie 140 ouvriers en 1918 et 460 en 1968. L'effectif, incluant vraisemblablement l'usine de Port-d'Atelier, est de 650 personnes en 1991, et 290 en 2009 (173 pour le seul site de Conflandey).
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 17e siècle
  • 4e quart 19e siècle
  • 2e quart 20e siècle
  • 2e moitié 20e siècle
Date(s)
1933 : daté par source
1938 : daté par source
1945 : daté par source
1946 : daté par source
1948 : daté par source
Auteur(s) & personnalité(s)

Pierre Pleyonnet, maître tailleur de pierre, entrepreneur à Scey-sur-Saône (Haute-Saône), XVIIIe siècle.

Antoine Georges, maître tailleur de pierre, entrepreneur à Scey-sur-Saône (Haute-Saône), XVIIIe siècle.

Description

Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • parpaing de béton
  • enduit partiel
  • essentage de tôle
Toit :
  • tuile mécanique
  • verre en couverture
  • fer en couverture
  • ciment amiante en couverture
  • ardoise
Etages :
  • 3 étages carrés
Couvrement :
  • charpente métallique apparente
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
  • énergie thermique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • Plan des usines de Conflandey situées sur le canal de dérivation de la Lanterne [...] appartenant à M. Guy [...].
    Plan des usines de Conflandey situées sur le canal de dérivation de la Lanterne [...] appartenant à M. Guy [...]. Plan, plume, lavis, échelle 1:500, par Beaujard, géomètre, Vesoul, le 12 octobre 1831
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 301 S 4
  • Forges et tréfileries de Conflandey (Haute-Saône).
    Forges et tréfileries de Conflandey (Haute-Saône). Photogr., s.n., s.d. [1929]. Dans : " L'illustration économique et financière. [...] ", p. 25.
  • Forges et tréfileries de Conflandey [vue d'ensemble].
    Forges et tréfileries de Conflandey [vue d'ensemble]. Photogr., s.n., s.d. [1949]. Dans : " L'Opinion économique et financière [...] ", p. 88.
  • 2e feuille de plan des usines de Conflandey [...] Coupe sur la ligne CD du plan du laminoir, de la forge, des courants, plan de la fenderie.
    2e feuille de plan des usines de Conflandey [...] Coupe sur la ligne CD du plan du laminoir, de la forge, des courants, plan de la fenderie. Plan, plume, lavis, échelle 1:500, par Beaujard, géomètre, Vesoul, le 12 octobre 1831
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 301 S 4
  • Plan montrant le bois de Vernais, avec représentation de la forge.
    Plan montrant le bois de Vernais, avec représentation de la forge. Dessin, encre et aquarelle sur papier Canson, s.n., s.d. [18e siècle].
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 15 E dépôt 5 - DD 2
  • 2e feuille de plan des usines de Conflandey [...] Plan et coupe du haut fourneau, plan de la forge, des courants et du laminoir projeté.
    2e feuille de plan des usines de Conflandey [...] Plan et coupe du haut fourneau, plan de la forge, des courants et du laminoir projeté. Plan, plume, lavis, par Beaujard, géomètre, Vesoul, le 12 octobre 1831
    Lieu de conservation : Archives nationales, Paris

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation de la Lanterne
Dénomination : usine métallurgique, usine de papeterie, tréfilerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • atelier de réparation
  • entrepôt industriel
  • magasin industriel
  • bureau
  • bureau d'études
  • conciergerie
  • logement patronal
  • bief de dérivation
  • bâtiment d'eau
  • station d'épuration
  • logement patronal
Carte interactive
Haut de page