USINE MÉTALLURGIQUE DITE FORGES DE VILLERSEXEL, ACTUELLEMENT FERME
70 - Villersexel
La Forge
- Dossier IA70000082 réalisé en 2004
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
Par quatre lettres patentes établies en 1730 et 1731, le marquis de Grammont reçoit l'autorisation de construire sur ses terres de Villersexel "un fourneau, une forge assortie de quatre feux, une fonderie et un martinet". L'usine, en construction dès 1731, est mise en service en 1733 ou 1740. Elle est affermée en 1763 à Richard Mougenet. En 1772, elle est exploitée par le sieur Falatieu - propriétaire de la ferblanterie de Bains-les-Bains (88) - et produit un million de livres de fonte et 700 000 à 800 000 livres de fer. Affermée au sieur Baleure en 1789 puis acquise comme bien national par Praileur, elle est rachetée par la famille de Grammont en 1808. L'établissement est affermé à Joseph Gauthier vers 1820, jusqu'à sa faillite en 1840. C'est à cette époque que les gaz des foyers d'affinerie sont utilisés pour cuire le pain, la chaux ou la brique. La production de fonte passe de 680 (?) t en 1801, à 416 t en 1825. Le haut fourneau, arrêté en 1827, laisse place à une tréfilerie. La production de fer passe de 275 t (en barres) en 1801, à 350 t en 1825, et 455 t de fer cylindré destiné à la tréfilerie en 1832. En 1840, les 500 t de fer produit permettent d'élaborer 305 t de petits fers, 100 t de tôles et 80 t de fer blanc. Le haut fourneau, rétabli en 1847, est éteint peu de temps après ; il est détruit entre 1855 et 1860. Après une période de diversification (production de tôle et de fer blanc), l'usine périclite au début des années 1860. Malgré une production de 480 t de fers marchands en 1863, les forges ne laissent fonctionner en 1865 que deux feux de forge (sur quatre), trois fours à puddler (sur quatre), cinq trains de laminoirs (sur six) et huit bobines de tréfilerie (sur 34). Elles ferment définitivement leurs portes vers 1868. Le site est occupé par une exploitation agricole depuis 1926. Tous les bâtiments de production ont été détruits avant cette date, à l'exception de deux d'entre eux : une halle à charbon et un petit à édifice à usage indéterminé. L'établissement compte un fourneau, une forge à trois feux et une fenderie en 1772. Une machine à cylindrer (laminoir) est installée vers 1830. L'usine comprend un haut fourneau, quatre feux d'affinerie, deux marteaux et un laminoir en 1832. Une machine à vapeur de 25 ch est mise en place en 1855 pour actionner les marteaux-pilons. Une nouvelle demande en 1856 porte sur une machine à vapeur de 120 ch pour servir de moteur à des trains de cylindres dégrossisseurs et des laminoirs. Présence de quatre "appareils" hydrauliques et trois machines à vapeur en 1865. 300 mineurs, coupeurs et charbonniers sont employés en 1788. Douze ouvriers sont au service du haut fourneau et 8 à celui de la forge en 1801. Entre 30 et 40 ouvriers internes sont employés en 1832, contre 62 en 1846.
Période(s)
Principale :
- 2e quart 18e siècle
Description
L'entrepôt industriel (halle à charbon) est constitué d'une charpente en bois couverte d'un toit à croupes et tuile mécanique, flanqué de profonds auvents sur les façades nord et sud. Les logements ouvriers sont distribués dans un long bâtiment en L. Construit en moellon de calcaire partiellement enduit, cet édifice comprend un rez-de-chaussée et un étage carré, couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Le logement patronal possède un étage carré et un étage en surcroît, avec toit à demi-croupes. Un petit bâtiment à usage indéterminé (stockage ?), construit en moellon de calcaire et couvert de tuile plate, est situé au sud-est de la halle à charbon.
Murs :
- calcaire
- moellon
- enduit
Toit :
- tuile mécanique
- tuile plate
Etages :
- 1 étage carré
- étage en surcroît
Energie utilisée :
- énergie hydraulique
- énergie thermique
- produite sur place
- produite sur place
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton :
Haute-Saône
Hydrographie :
dérivation de l' Ognon
Dénomination :
usine métallurgique
Parties constituantes non étudiées :
- entrepôt industriel
- logement patronal
- logement d'ouvriers
- bief de dérivation
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine