USINE D'HORLOGERIE (USINE DE BOÎTES DE MONTRE) NAPPEY FRÈRES PUIS HENRI BOURGEOIS ET NAPPEY
25 - Charmauvillers
- Dossier IA25001147 réalisé en 2013
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Les frères Victorin, Zéphirin et Hippolyte Nappey apprennent le métier de fabricant de boîtes de montre auprès de la famille Jeambrun, établie au Seud. Etablis à leur compte en 1895, ils ouvrent un atelier dans une maison au 21 Grande Rue (cadastrée 2013 AC 136), qui deviendra ensuite le café Hintzy, et vendent leur production en Suisse. Ils font construire leur usine en 1905 (date portée) : le corps à l'est accueille logement et bureau et l'aile à l'ouest, comptant quatre travées de trois fenêtres accolées, les ateliers (agrandis de deux travées vers 1908 ? vers 1929 ?). Fin 1916-début 1917, les frères Nappey s'associent avec Henri Bourgeois, de Damprichard, dont la fonderie leur livre du métal, pour fabriquer des pièces d'obus (10 000 bouchons de gaines-relais par jour). Cette association de fait se poursuit après la guerre pour la fabrication des boîtes de montre en argent (Bourgeois continuant de réaliser seul celles en acier et bronze), insculpées du poinçon de la société formé des lettres N et B séparées par une échelle oblique, le tout inscrit dans un losange. Zéphirin, devenu directeur technique, instaure une nouvelle répartition des tâches entre l'usine de Charmauvillers et celle de Damprichard : dégrossissage et tournage dans la première, montage, finition et expédition dans la deuxième. L'association est officialisée le 1er février 1927 par la création de la Sarl Henri Bourgeois et Nappey, d'une durée de 10 ans et au capital de 1 004 000 F, avec siège social à Damprichard. Son but : « la fabrication et la vente des boîtiers et autres articles similaires en tous genres et en tous métaux, pour toute industrie, notamment pour l’horlogerie, l’électricité, la bijouterie, l’orfèvrerie, les appareils de mesure et de laboratoire ». De fait, l'entreprise, qui emploie en 1930 17 personnes à Charmauvillers (sans compter les travailleurs à domicile), fabrique aussi des briquets (de 1918 à 1921) sous le nom d'Hippolyte Nappey, des appareils de mesure pour l'aviation (pendant la deuxième guerre mondiale), etc. La société H. Bourgeois et Nappey disparaît toutefois en 1937, après plusieurs années déficitaires suite à la crise de 1929 (sa production a diminué de plus de la moitié de 1930 à 1934). L'entreprise est dirigée après la deuxième guerre mondiale, par Joseph Nappey qui s'associe en 1950 à la Société des Boîtes et Bracelets-Montres Burdet Frères et Sœurs (SBBM), de Damprichard. Elle ferme en 1958 et les locaux sont repris en 1961-1962 par la SBBM. Celle-ci les rénove, les agrandit vers l'ouest et y installe de nouvelles machines pour poursuivre la fabrication des boîtes de montre avec plus de 80 personnes. Le 13 juin 1979, elle ferme l'usine pour se recentrer sur celle de Damprichard. Depuis, le site est désaffecté et a connu quelques démolitions mineures après 2001 (un petit bâtiment cadastré 112 au nord et l'extension de l'atelier à l'ouest).
Période(s)
Principale :
- 1er quart 20e siècle
Date(s)
1905 :
porte la date
Description
Les deux bâtiments sont en moellons calcaires enduits et coiffés d'un toit à longs pans avec couverture de tuiles mécaniques. Les ateliers ont un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble, le logement un étage carré et un étage en surcroît. L'étage carré est accessible par un escalier droit abrité dans un petit corps (aux murs en béton ?) servant de passage.
Murs :
- calcaire
- béton
- moellon
- enduit
- enduit
Toit :
- tuile mécanique
Etages :
- rez-de-chaussée
- 1 étage carré
- étage en surcroît
Elévation :
- élévation à travées
Escalier :
- escalier hors-oeuvre, escalier droit,
- escalier dans-oeuvre,
- escalier isolé, escalier droit, en maçonnerie
Energie utilisée :
- énergie électrique achetée
Source(s) documentaire(s)
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3 P 125 Matrices cadastrales de la commune de Charmauvillers, 1812-1970
3 P 125 Matrices cadastrales de la commune de Charmauvillers, 1812-1970 :
- 3 P 125/1 : Registre des états de section, 1812
- 3 P 125/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1870
- 3 P 125/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
- 3 P 125/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1970Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 125 -
Papier à en-tête de la Fabrique de Boîtes de Montres Nappey Frères, 14 décembre 1910
Papier à en-tête de la Fabrique de Boîtes de Montres Nappey Frères, 14 décembre 1910Lieu de conservation : Collection particulière : Christian Patois, Frambouhans -
Papier à en-tête de la Manufacture de Boîtes de Montres H. Bourgeois & Nappey, 21 août 1924
Papier à en-tête de la Manufacture de Boîtes de Montres H. Bourgeois & Nappey, 21 août 1924Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
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Charmauvillers - Centre du village, 1er quart 20e siècle (avant 1909)
Charmauvillers - Centre du village, carte postale, par Francis Grux, [1er quart 20e siècle, avant 1909], Francis Grux peintre-photo. à Maîche. Porte la date 5 février 1909 (tampon) au verso.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces -
1395 Charmauvillers - Fabrique d'horlogerie, 1er quart 20e siècle
1395 Charmauvillers - Fabrique d'horlogerie, carte postale, par Ch. Simon, [1er quart 20e siècle], Ch. Simon éd. à MaîcheLieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces -
Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr)
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Bouchet, René (dir.). Charmauvillers : du comté et des boîtes. Du Seud au Bief d'Étoz, 2013
Bouchet, René (dir.). Charmauvillers : du comté et des boîtes. Du Seud au Bief d'Étoz / GHETE « Au Clos du Doubs », commune de Charmauvillers. - [Charmauvillers] : Groupement d’Études Hommes et Terroirs du Clos du Doubs, 2013. 151 p. : ill. ; 30 cm. (Cahier du Clos du Doubs ; n° 7) -
M. Une importante fabrique de boîtes de montres, 15 octobre 1923
M. Une importante fabrique de boîtes de montres. La France horlogère, 15 octobre 1923. Tiré à part de l'Imprimerie moderne Genre Frères, à Morteau.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau -
Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939, 1994
Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939. - Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 1994. 224 p. - [8 p. de pl.] : ill., cartes, graph. ; 24 cm. (Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté. Série Historiques ; 8) -
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm. -
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, 1991
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.
À voir
Informations complémentaires
Extrait de la France horlogère du 15 octobre 1923
Une importante fabrique de boîtes de montres
Nous avons eu l'occasion, lors d'un récent voyage dans le Doubs, de visiter les usines de Charmauvillers et Damprichard, de l'importante Maison Henri Bourgeois & Nappey (siège social, Damprichard), et nous avons pu nous convaincre que cette manufacture française est la seule établissant simultanément la boîte argent, plaqué or, oréum, bronze, métal et acier.
Brièvement, nous résumons ici les divers détails de fabrication que nous avons pu observer.
Pour la boîte montre argent, nous avons remarqué un outillage moderne et perfectionné consistant notamment en machines spéciales à comprimer, étendre, épaissir et former, qui permet de fournir un travail rivalisant comme qualité avec celui des premières marques suisses.
Les boîtes plaqué or sont traitées par un procédé spécial à la maison, procédé résultant non seulement de nombreuses études, mais aussi d'une longue expérience. Les résultats obtenus par la méthode de la manufacture Henri Bourgeois et Nappey sont uniques, tant au point de vue solidité qu’inoxydabilité ; ils ont de plus l'avantage de maintenir l'uniformité de la couche d'or sur les parties arrondies, ou dans les angles. N'importe quel horloger pourra constater en dissolvant à l'acide un boîtier plaqué or de la fabrication de la maison susnommée, l'uniformité, l'homogénéité et l'épaisseur de la pellicule d'or qui n'est appliquée qu'extérieurement.
La maison Henri Bourgeois & Nappey mérite bien la confiance de la société OREUM, qui lui a accordé, pour le monde entier, l'exclusivité du nouveau métal « Oréum » pour la fabrication des boîtiers de montres. Tout le monde connait 1' « Oréum », qui est employé à une foule d'usages en orfèvrerie et en bijouterie : services de table, étuis à cigarettes, trousses de dame, boîtes à poudre, etc., etc. Les articles en « Oréum » ont les mêmes aspect et qualité que les articles en or, et il faut féliciter le chimiste de Mazarin qui a mis au point la formule d'un ingénieux alliage (car il ne faut pas confondre, 1' « Oréum » est un métal et non un doublé).
Il faut rappeler ici que les premiers boîtiers bronze sont sortis de cet établissement, et si la boîte bronze a pris tant de développement en ces dernières années, il faut reconnaître qu'il y a contribué pour une large part en améliorant les alliages composés et traités dans sa fonderie.
Grâce à sa fonderie de nickel et à son installation de laminage fonctionnant depuis plus de 40 années, la maison H. Bourgeois & Nappey a toujours été à même de fournir rapidement toutes les quantités de boîtiers métal qui lui ont été demandées. Depuis ces dernières années surtout, elle a considérablement amélioré son tournage, son achevage, ainsi que ses décors ; et, à l'heure actuelle, la qualité de ses produits peut rivaliser avec celle de n'importe quelle autre marque.
Indiquons aussi que pour les boîtes acier oxydé, quoique cet article soit de moins en moins demandé, la maison a conservé tout le personnel nécessaire à l'exécution des commandes.
Nous reviendrons un jour plus en détail sur cette importante firme, supérieurement organisée, qui fait honneur à l'industrie horlogère française.
Nos fabricants d'horlogerie, et même ceux d'au delà du Jura savent que la maison Henri Bourgeois et Nappey a à cœur de maintenir sa brillante renommée et que tout article qui sort de ses usines est d'une qualité et d'un fini irréprochables.
Félicitons-la pour sa marche ascendante et soulignons spécialement le succès de son nouveau boîtier « Oréum », qui a conquis du premier coup les divers marchés mondiaux.
M.
Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton :
Pays horloger (le)
Complément de localisation :
- anciennement région de Franche-Comté
Dénomination :
usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
- atelier de fabrication
- bureau
- logement
- magasin industriel
- entrepôt industriel
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine