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QUAIS DE MÂCON

71 - Mâcon

PK 81 - Marans - quai des Marans, quai Jean-Jaurès

  • Dossier IA71003673 réalisé en 2021
  • Auteur(s) : Aurélie Lallement
quai © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


L’aménagement des quais à Mâcon était déjà évoqué au milieu du 17e siècle par le duc d'Epernon, alors gouverneur de Bourgogne, mais cette tentative resta vaine. La première adjudication date de 1756 pour des travaux allant du pont Saint-Laurent à la rue Poissonnière (d'après M. Savoyet).
Quai du Breuil
Au Moyen-Âge, il s'agissait de l’avant-port de Mâcon bénéficiant d'une situation géographique favorable, mais il ne présentait pas d'aménagement particulier (B. Léthenet). Anciennement dénommé port Saint-Antoine (cadastre de Dupasquier de 1825), le port du Breuil présentait un bas-port, visible sur les cartes postales anciennes. Ces quais ont été plusieurs fois remaniés et élargis au cours du 20e siècle (les archives du Rhône indiquent un élargissement et exhaussement du quai du Breuil 1896-1916 ; S 902). Des gradins ont été également aménagés et permettent de suivre les courses d'aviron (cf. M. Bonnetain).
Quai Jean-Jaurès (quai Nord) et quai Lamartine (quai Sud)
D'après M. Savoyet, en 1759, avant l'autorisation royale de détruire les fortifications (datant de 1762), le conseil des Échevins avait fait avancer les travaux du quai d'aval, et en 1767, les travaux se poursuivent vers le quai d'amont. Ces deux quais ont été construits en même temps : les travaux se faisant en partie sur l'emplacement des anciennes fortifications de la ville. Selon les écrits de Jeanton et Bodineau, la toisée des murs du quai a été réalisée le 30 août 1756 et l'adjudication des travaux passée à l'entrepreneur Boutaric, le 29 décembre 1756. Le procès-verbal de réception des travaux est dressé le 9 avril 1781. Les quais sont alors dénommés d'Amont (au nord) et d'Aval (au sud) par rapport au pont. La question du financement des travaux reste cruciale durant le 3è quart du 18e siècle et plusieurs documents d'archives en témoignent : ainsi le 17 mars 1769, il est accordé une gratification de 3000 livres par an pendant huit ans aux officiers municipaux de la ville pour continuer la construction du quai. Il est à noter que la construction du quai doit permettre d'aménager des places spacieuses pour les marchés et les foires et de faciliter le commerce de la ville. A la Révolution, les quais devinrent quai de l’Égalité et quai de la Liberté et ils furent plantés d'arbres. Après la Première Guerre mondiale, le quai Nord fut renommé quai Jean-Jaurès et le quai Sud, quai Lamartine. Des travaux de requalification ont été effectués entre 2005 et 2007 au niveau du quai et de l'esplanade Lamartine.
Quai des Marans
D'après Jeanton, le quai des Marans apparaît sous ce nom dans le plan cadastral de Dupasquier en 1825 mais il ne fut construit qu'en 1837, en même temps que l'installation de l'usine à gaz. La Situation des Travaux rapporte qu'en 1844 il a été procédé : au curage du port des Marans, au prolongement des quais de Mâcon vers le sud, au moyen des produits du curage et à l’établissement d'un bas-port à l’origine du quai des Marans. En 1878, des travaux d’exhaussement et d'élargissement du quai des Marans sont en cours avec création d'un bas-port (le service vicinal, la ville et les propriétaires riverains concourent à la dépense). Le port des Marans semble avoir concentré l'activité portuaire de la ville avant la construction du port fluvial. Des travaux récents ont été effectués sur ce quai (2015-2017).
Période(s)
Principale :
  • 2e moitié 18e siècle
  • 2e quart 19e siècle
  • 1er quart 21e siècle

Description


D'amont en aval, les quais de Mâcon suivent la rive droite de la rivière. L'ancien quai du Breuil se trouve juste en amont de la borne kilométrique 81 (encore en place sur le perré). Des gradins en pierre recouverts de béton et terminés par une avancée goudronnée matérialisent l'emplacement de l'ancien bas-port. Le quai se prolonge par des perrés maçonnés ponctués d'escaliers de sauvetage. Un garde-corps métallique bleu sépare le mur de quai du trottoir.
Se trouve ensuite l'ancien port nord (à gradins) accessible par un escalier central à double rampe et par des escaliers à son extrémité. Les gradins en pierre sont partiellement recouverts par la végétation. Ce quai se poursuit jusqu'au niveau du pont Saint-Laurent.
En aval du pont Saint-Laurent, se développe le quai Lamartine avec son esplanade requalifiée au début des années 2000. Destiné à faciliter la liaison avec le centre-ville, ce nouvel aménagement se divise en 3 zones : une place centrale, un jardin thématique et un mail de platanes. La promenade est ponctuée de petits édicules ("gloriettes") pour des commerces ou permettant l'accès au parking souterrain, l'espace central se prolonge par une scène flottante semi-circulaire gagnée sur l'eau et à laquelle on accède par des gradins ; une halte nautique se trouve juste en aval avec des pontons en rivière (Atelier Garcia-Diaz). Des perrés maçonnés sont encore visibles en amont (coté du pont).
Enfin se déploie le quai des Marans : il a été entièrement remis en état de 2015 à 2017 et peut accueillir des bateaux-hôtels (trois appontements). Il dispose de toutes les infrastructures nécessaires : transformateurs électriques, conteneurs pour les déchets, bornes à eau. L'ensemble forme un parcours continu depuis l'esplanade Lamartine.
Murs :
  • calcaire
  • béton

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales de Saône-et-Loire : C 742. États du Mâconnais. Quais de Mâcon. 1658-1789.
    Archives départementales de Saône-et-Loire : C 742. États du Mâconnais. Quais de Mâcon. 1658-1789.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon - Cote du document : C 742
  • Situation des Travaux au 31 décembre 1844. Paris : Imprimerie Royale, avril 1845.
    Ministère des Travaux Publics, Administration générale des Ponts et Chaussées et des Mines. Situation des Travaux au 31 décembre 1844. Paris : Imprimerie Royale, avril 1845.Consultable en ligne.
  • Rapports et délibérations. Conseil général de Saône-et-Loire. Mâcon, août 1878.
    Rapports et délibérations. Conseil général de Saône-et-Loire. Mâcon, août 1878.
  • Jeanton, Gabriel. Le vieux Mâcon : histoire des rues et des quartiers de la ville. Mâcon, 1934.
    Jeanton, Gabriel. Le vieux Mâcon : histoire des rues et des quartiers de la ville. Mâcon, 1934.Consultable en ligne.
  • Savoyet, M. Les quais de Mâcon. 1954.
    Savoyet, M. Les quais de Mâcon. Dans : Mâcon et son port. Lyon : Edition Pierre Bissuel, 1954, p. 51-58.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Mâcon - Cote du document : 207 BH 379
  • Bodineau, Pierre. Une opération d'urbanisme problématique : l'aménagement du quai sur la Saône à Mâcon. Actes du Congrès, Tome 2, Val-de-Saône, Mâcon : Académie de Mâcon, 1980, p. 123-131.
    Bodineau, Pierre. Une opération d'urbanisme problématique : l'aménagement du quai sur la Saône à Mâcon. Actes du Congrès, Tome 2, Val-de-Saône, Mâcon : Académie de Mâcon, 1980, p. 123-131.
  • CAUE de Saône-et-Loire. Guide d'architecture en Bourgogne, 1893-2007. 2008.
    CAUE de Saône-et-Loire. Guide d'architecture en Bourgogne, 1893-2007. Paris : Picard, 2008. 399 p. : ill. ; 25 cm.
  • Léthenet, Benoît. Le port de Mâcon dans la première moitié du XVe siècle. Dans : Paysages en mouvement, les paysages du Mâconnais et du Val de Saône de la préhistoire à nos jours, Daniel Barthélemy (dir.), GAM – IRVSM – Musées de Mâcon., 2012.
    Léthenet, Benoît. Le port de Mâcon dans la première moitié du XVe siècle. Dans : Paysages en mouvement, les paysages du Mâconnais et du Val de Saône de la préhistoire à nos jours, Daniel Barthélemy (dir.), GAM – IRVSM – Musées de Mâcon, 2012. Consultable en ligne.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • Saône navigable en Bourgogne-Franche-Comté (la)
Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté
Dénomination : quai
Carte interactive
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