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MOULIN ET SCIERIE DONZÉ, PUIS LESCOT

25 - Rémondans-Vaivre

14 rue du Moulin

  • Dossier IA25001065 réalisé en 2013
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Machine à vapeur : vue du côté du volant d'inertie. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le moulin de Remondans est construit sur une dérivation de la Ranceuse en 1727, ainsi que l’atteste une date portée sur sa façade antérieure. En 1837, François Joseph Donzé est propriétaire du moulin, auquel a été annexée une ribe (paire de meules utilisée pour le broyage des fibres textiles ou des matières oléagineuses). La matrice cadastrale signale la construction d’une « maison » en 1843. Il s’agit vraisemblablement de la ferme construite à l’ouest du moulin. Le régime hydraulique de l’établissement est réglementé par l’arrêté préfectoral du 12 décembre 1862. Propriété de Charles Donzé, il se compose alors de 2 paires de meules, d’un démoucheteur (ou tarare), d’un battoir, d’une ribe et d’une scierie. Ces appareils sont mis en mouvement par 4 roues hydrauliques « en dessus » de 4,20 m de diamètre. Un entrepôt, dénommé « dépôt de bois », est construit en 1887, peut-être contre le pignon nord du moulin. En 1902, la famille Donzé cède l’établissement hydraulique aux trois frères Lescot. L’un d’eux, Alfred, reprend seul son exploitation en 1909. Le moulin cesse son activité peu après, mais les deux paires de meules, destinées au broyage des céréales secondaires pour le bétail, seront encore utilisées pour les besoins de la ferme. C’est vraisemblablement à cette époque que les roues hydrauliques sont remplacées par deux turbines de type Francis, construites aux Ets Goulut-Borne de Luxeuil-les-Bains (70). Fernand Lescot, un des fils d’Alfred, reprend progressivement l’affaire dans les années 1930. A la fin de cette décennie, un local bâti en planches à l’angle sud-est de la scierie est reconstruit en maçonnerie pour accueillir une machine à vapeur. Provenant d’une saboterie du village voisin de Dambelin, cette locomobile Garrett Smith & Co (Magdeburg, Allemagne) est installée à l’étage de soubassement de l’atelier d’affûtage. Couplée à l’arbre de transmission de la turbine, la machine à vapeur sert de moteur auxiliaire en période d’étiage. La scierie, de taille artisanale, est arrêtée en 1971, au profit d’une scierie industrielle implantée au nord-est du moulin. A la même époque, ce bâtiment est converti en logement et les installations de meunerie sont démantelées. Entièrement restaurés par son propriétaire Gérard Lescot, la locomobile à vapeur et les transmissions (axes, poulies, courroies, graisseurs) sont en état d’actionner les machines de la scierie, consistant en un châssis de scie multilame, une scie circulaire et une affûteuse, placées à l’étage.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 18e siècle
  • 2e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 4e quart 19e siècle
Date(s)
1727 : porte la date
: porte la date
1843 : daté par source
1887 : daté par source

Description

Architecture


Construit en moellon de calcaire enduit, le bâtiment du moulin est pourvu d’un étage carré et couvert d’une haute toiture en tuile plate. Il est prolongé au nord d’un magasin constitué d’une ossature en bois couverte d’un toit à longs pans et de tuile mécanique. Le bâtiment situé au sud du moulin comprend la salle des machines à l’étage de soubassement et l’atelier d’affûtage à l’étage. La ferme se compose d’un bâtiment trapu, construit en moellon de calcaire enduit, pourvu d’un étage de soubassement et d’un étage de comble, le tout couvert d’un toit à longs pans et demi-croupes. Le bâtiment situé entre la ferme et le moulin est constitué d’une ossature en bois, couverte d’un toit à longs pans en tuile mécanique. Il comprend l’atelier de scierie à l’étage, et l’ancien bief de dérivation, pourvu des équipements techniques (transmissions, turbine), à l’étage de soubassement.

Etat du matériel en place

La locomobile à vapeur


A l’origine mobile, la machine à vapeur a été installée à demeure pour les besoins de la scierie. Vraisemblablement construite au début du 20e siècle, elle conserve une date d’épreuve (1921). Une plaque en laiton, marquée de l’inscription « A. Lienert, ingénieur - 68 rue Jouffroy – Paris » est placée sur la porte du foyer. La machine a été modifiée (ou réparée) par les Ets Charles Frey, puisque la boîte du cylindre porte une plaque marquée « Ateliers de constructions et de réparations Charles Frey, 8 rue de la Viotte à Besançon ». Elle est équipée d’une chaudière tubulaire (36 tubes), de deux pistons horizontaux, d’un régulateur à boules et d’un graisseur oléomètre Henri Hamelle (Edmond Bourdon constructeur). Elle développe une puissance de 30 chevaux.

Les turbines hydrauliques


Deux turbines de marque Goulut-Borne, installées dans l’ancien bief, étaient en service. L’une d’elle, d’une puissance de 20 chevaux, est encore en place à la base de la chute, quoiqu’en mauvais état (conduite forcée percée). Couplée à l’arbre de transmission, elle mettait en mouvement les machines de la scierie. La seconde, installée 8 m en aval de la première (au niveau du coursier des roues), était destinée à actionner les meules du moulin, qui ont continué à servir pour les besoins du propriétaire. Reliée à une dynamo, elle a également servi à produire de l’électricité (110 volts) jusque vers 1970.

Les transmissions


L’arbre de transmission, aujourd’hui directement couplé au volant de la machine à vapeur, reçoit quatre poulies. Les trois poulies plates - deux en acier et une en fonte - sont reliées, chacune par une courroie, aux machines de l’atelier. Une 4e poulie, de petite dimension, permettait d’actionner un treuil de hissage des chariots transportant les pièces de bois. Enfin, au centre de l’arbre, un pignon conique en fonte, pourvu d’alluchons, peut être couplé à la turbine. Chaque palier de l’arbre est équipé d’un graisseur.
Toit :
  • tuile mécanique
  • tuile plate
Etages :
  • étage de soubassement
  • en rez-de-chaussée
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
  • énergie thermique produite sur place machine à vapeur à piston

Source(s) documentaire(s)

  • Sp 1245 Police des cours d’eau. Usines (1851-1862)
    Police des cours d’eau. Usines (1851-1862)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : Sp 1245
  • Sp 1273 Règlements d'eau, affaires liées aux usines (1851–1866)
    Règlements d'eau, affaires liées aux usines (1851–1866)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : Sp 1273
  • 3 P 486/1 Registre des états de section (1837)
    Registre des états de section (1837)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 486/1
  • 3 P 486/2 Matrice des propriétés foncières bâties et non bâties (XIXe)
    Matrice des propriétés foncières bâties et non bâties (XIXe)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 486/2
  • 3 P 486/3 Matrice des propriétés bâties (1882)
    Matrice des propriétés bâties (1882)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 486/3
  • 3 P 486/5 Matrice des propriétés bâties (1910)
    Matrice des propriétés bâties (1910)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 486/5
  • Lescot Gérard, propriétaire, Rémondans-Vaivre, 2013.
    Lescot Gérard, propriétaire, Rémondans-Vaivre, 2013.

Informations complémentaires

Observations :
Machine à vapeur locomobile restaurée par son propriétaire, en état de marche.
Eléments remarquables : machine énergétique
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays de Montbéliard (le)
Hydrographie : dérivation de la Ranceuse
Dénomination : moulin à farine, scierie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • magasin industriel
  • salle des machines
  • ferme
  • entrepôt agricole
  • bief de dérivation
Carte interactive
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