MAISON ET USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES) DES ETS PAUL MAILLARDET ET FILS PUIS DE LA SA ALTITUDE MONTRES DE PRÉCISION
25 - Morteau
22-24 rue Fauche
- Dossier IA25001774 réalisé en 2013 revu en 2018
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
La maison dessinée sur le plan cadastral de 1816 (E 8) et appartenant alors à Claude François Desplans, architecte et sculpteur, a vraisemblablement été bâtie au 18e siècle. Elle appartient au notaire Louis Joseph Poncet (1824-1881) en 1876 puis à ses enfants qui, vers 1895, font construire un bâtiment à l'ouest. Les deux sont acquis dans la deuxième moitié de la décennie 1920 par le fabricant d'horlogerie Paul Maillardet (1884-1946). Ce dernier descend d'une famille d'horlogers - d'où la mention sur son papier à en-tête "Fabricants d'horlogerie de père en fils depuis 1730" -, au nombre desquels Jean David Maillardet (1748-1834), de Fontaines (commune de Val-de-Ruz, canton de Neuchâtel). Paul a quitté La Chaux-de-Fonds pour Morteau où il s'établit au 8 rue Victor Hugo, avec Charles Frankowski, puis vers 1922 aux 14 et 14 bis Grande Rue (alors n° 8), où il se dit spécialiste des montres bon marché, montres système Roskopf et montres pour automobiles.
Il est à l'origine des Ets Paul Maillardet et Fils, l'associant à ses fils : Pierre (1916-1970) chargé des questions commerciales, Jean (1922-2004) responsable des questions techniques, qui créera une chaîne de montage, et Michel qui reprendra Ultra à Besançon ; son gendre Michel Heintz (mari de sa fille Suzanne) dessine les décors des boîtes. La société est une Sarl (au capital de 28 millions F) en 1953, une SA (au capital de 35,5 millions F) l'année suivante avec la dénomination Paul Maillardet et Fils Montres de Précision, qui devient en 1955-1956 Altitude Montres de précision SA (avec le même capital). Elle dispose d'un bureau à Paris (au 43 rue Beaubourg) et exploite les marques Action (déposée en 1946, pour les montres à ancre), Paul Maillardet (1946, chronomètres) et Comtoise (montres à ancre à chevilles type Roskopf), puis Altitude (1946) et Mirus (une autre marque est connue : Eric). Elle utilise 63 610 ébauches françaises en 1953 (13 900 au calibre 10 1/2 à petite seconde des Ets Parrenin, 32 200 au même calibre mais à seconde centrale Parrenin et Femga, et 17 510 au calibre 5 1/4 des mêmes), 33 600 en 1954 (10 500, 14 500 et 8 600 dans ces trois catégories, toutes issues de la maison Parrenin), 81 465 en 1955 (27 400, 36 665 et 17 400). Son expansion l'a conduit vers 1948 à aménager le comble de la maison afin d'y accueillir une partie des ateliers et à modifier (agrandir ?) le bâtiment occidental (déjà transformé vers 1929), à l'extrémité duquel un nouveau corps est construit vers 1950 ; au cours de cette même décennie 1950, elle fait relier par une passerelle la maison et le bâtiment occidental.
L'entreprise est classée en 1965 dans la catégorie de 100 à 199 salariés ; en 1967, elle en compte 193, dont 40 à 50 à domicile (leur nombre fluctue suivant les périodes et les commandes). Elle emploie sept ou huit représentants (12 "V.R.P. et agents commerciaux" étaient dénombrés en janvier 1956, 16 en janvier 1957), René Four (par la suite fondateur de la société Ambre) gérant l'export ; la partie usine (bâtiment occidental et ses extensions) accueille le bureau au rez-de-chaussée (avec six secrétaires et autant de mécanographes, quatre comptables, un service des douanes et une traductrice), un service Expédition (le "comptoir", une dizaine de personnes et deux coursiers) et à l'étage l'atelier (une cinquantaine d'horlogers et de régleuses). La concurrence du quartz se fait cependant sentir et l'une des dernières commandes de montres mécaniques importantes est, au milieu des années 1960, celle de 600 000 pièces à destination des officiers de l'armée chinoise. Après le départ de Jean en 1967, Pierre poursuit l'activité encore deux ans. L'entreprise disparaît en 1969 (elle est liquidée en 1972), tout comme la société Ultra à Besançon (établie dans le moulin de Tarragnoz, cette fabrique de montres et d'ébauches avait été acquise dans les années 1930 par les Ets Maillardet et succédait à la société Geismar et Cie, elle-même manufacture fabriquant ses propres ébauches). La maison est conservée par la famille tandis que l'usine, à laquelle un dernier corps de bâtiment est ajouté au nord au cours des années 1990, abrite de 1972 à 2004 le Centre d'Aide par le Travail. Elle a été transformée en logements en 2013.
- 18e siècle
- 4e quart 19e siècle
- 2e quart 20e siècle
- 3e quart 20e siècle
- 4e quart 20e siècle
Description
La maison a des murs en moellons calcaires enduits sauf sur la rue Fauche (au sud) où il est en pierre de taille apparente (pierre jaune de Montlebon). Elle comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré (accessibles depuis l'extérieur à l'ouest par deux escaliers droits en pierre) et un étage en surcroît (ancien comble à surcroît), desservis par un escalier dans-oeuvre. Son toit à longs pans et croupes est couvert de tuiles mécaniques. L'usine est formée de trois corps de bâtiment à sous-sol partiel et un étage carré (plus un étage en surcroît sur celui tout au nord). Le premier, donnant sur la rue Fauche, est en matériaux traditionnels (moellons calcaires enduits), le dernier certainement en béton. Ils sont protégés chacun par un toit à longs pans et tuiles mécaniques, le premier avec croupes, le deuxième avec demi-croupe au nord, le troisième avec pignon couvert.
- tuile mécanique
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- étage en surcroît
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre,
- escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
- énergie électrique achetée
Source(s) documentaire(s)
-
3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817
- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818
- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.
- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914
- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965
- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412 -
50 J 32 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1966
50 J 32 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1966 -
113 J 59 Liquidation de biens de la Société de Montres de Précision Paul Maillardet et Fils, à Morteau (1969-1973)
113 J 59 Liquidation de biens de la Société de Montres de Précision Paul Maillardet et Fils, à Morteau (1969-1973)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 113 J 59 -
Carte publicitaire des Ets Paul Maillardet, 1937
Carte publicitaire des Ets Paul Maillardet, 1937Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris -
Publicités pour la Société française des Montres de Précision Altitude et pour les Ets Paul Maillardet et Fils, 1947
Publicités pour la Société française des Montres de Précision Altitude et pour les Ets Paul Maillardet et Fils, 1947. Extraites de : Les ébauches françaises (les calibres français) / Documentation réunie par : Christian Johanet. - Paris : Revue française des Bijoutiers Horlogers, Pierre Johanet, s.d. [1947], p. 26 et 38 : ill.Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau -
Publicité par Paul Maillardet pour le calibre ETA C 761, années 1950 ?
Publicité par Paul Maillardet pour le calibre ETA C 761, années 1950 ?Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris -
Papier à en-tête de la société Paul Maillardet et Fils, 20 juin 1955
Papier à en-tête de la société Paul Maillardet et Fils, 20 juin 1955Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 32 -
Papier à en-tête de la société Altitude, 4 janvier 1957
Papier à en-tête de la société Altitude, 4 janvier 1957Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 32
-
Buvard des Ets Paul Maillardet & Fils, milieu 20e siècle
Buvard des Ets Paul Maillardet & Fils,Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris -
3003. Morteau [vue d'ensemble plongeante depuis le nord], limite 19e siècle 20e siècle [entre 1896 et 1904]
3003. Morteau [vue d'ensemble plongeante depuis le nord], carte postale, s.n., [limite 19e siècle 20e siècle, entre 1896 et 1904], J. Farine et Cie éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 10 septembre 1904 (tampon) au verso.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces -
235 - Morteau pittoresque [vue d'ensemble plongeante depuis le nord], 1er quart 20e siècle [entre 1896 et 1912]
235 - Morteau pittoresque [vue d'ensemble plongeante depuis le nord], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, entre 1896 et 1912], Gaillard-Prêtre éd. à Besançon. Porte la date août 1912 (tampon) au recto.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces -
87699 - Morteau (Doubs) - Rue neuve et vue générale, 2e quart 20e siècle [après 1932]
87699 - Morteau (Doubs) - Rue neuve et vue générale, carte postale, s.n., s.d. [2e quart 20e siècle, après 1932], Combier éd. et impr. à Mâcon.
Publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 40. 1932 = construction de la maison de Maurice Bouhelier.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac -
6 Morteau - Vue générale [depuis le nord], [3e quart 20e siècle, entre 1949 et 1953]
6 Morteau - Vue générale [depuis le nord], carte postale, s.n., [3e quart 20e siècle, entre 1949 et 1953], Cie des Arts photomécaniques (CAP) éd. à Paris. Porte la date 16 janvier 1953 (manuscrite) au verso.
1949 = construction de la maison de Pierre Michel-Amadry.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
-
Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/ -
A la recherche d'info sur le marque ULTRA, 2018
A la recherche d'info sur le marque ULTRA. - S.d. Discussion sur le Forum à Montres (FAM), forum de discussions horlogères : http://forumamontres.forumactif.com/t45179-a-la-recherche-d-info-sur-le-marque-ultra (consultation : 16 février 2018) -
Schröter, Andreas. [Mikrolisk, base de données des marques déposées horlogères], 1er quart 21e siècle
Schröter, Andreas. [Mikrolisk, base de données des marques déposées horlogères]. - 1er quart 21e siècle. Accessible en ligne sur le site Mikrolisk (The horological trade mark index) à l'adresse : http://www.mikrolisk.de/ -
Tachy-Chrono Marnay - ein echter Franzose, 2017
Tachy-Chrono Marnay - ein echter Franzose. - 2017. Discussion sur Uhrforum, forum de discussions horlogères (en allemand) : https://uhrforum.de/tachy-chrono-marnay-echter-franzose-t318431 (consultation : 16 février 2018) -
Ultra – Storie parallele di due imprese francesi, 2016
Ultra – Storie parallele di due imprese francesi. - 2016. Discussion sur Orologi passioni, forum de discussions horlogères (en italien) : http://orologi.forumfree.it/?t=73076055 (consultation : 16 février 2018)
-
Caboco, Laëtitia. Recensement du patrimoine horloger du Pays horloger, 2009-2010
Caboco, Laëtitia. Recensement du patrimoine horloger du Pays horloger, 2009-2010.Lieu de conservation : Pays horloger, Le Bélieu -
Les établissements horlogers en France, mars 1965
Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche -
Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
-
Maillardet Jacques (témoignage oral)
Maillardet Jacques, fils de Pierre Maillardet pdg des Ets Paul Maillardet et Fils à Morteau et Ultra à Besançon.
À voir
Informations complémentaires
- patrimoine industriel du Doubs
- atelier de fabrication
- atelier de conditionnement
- bureau
- logement
- passerelle
- cour
- jardin
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine