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MAISON ET USINE D'HORLOGERIE DE GASTON RICHARD PUIS USINE DE MONTRES EMILE RENAUDIN OU MONFRANCA

25 - Villers-le-Lac

22 rue du Quartier neuf

  • Dossier IA25001527 réalisé en 2015 revu en 2016
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façades postérieure et latérale droite. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Gaston Richard (1873-1941) fait construire vers 1913 une maison de trois travées, dotée d'un atelier dans lequel il fabrique des balanciers pour les montres (il est dit horloger puis fabricant d'appareils de précision). Marié en 1899 avec Marie Anna Parrenin, fille d'Hippolyte Parrenin, qui meurt en 1905, il se remarie en 1907 avec Jeanne Eugénie Ardiet. Après son décès, le bâtiment passe à sa veuve puis à sa fille Marcelle, épouse du fabricant d'horlogerie Emile Renaudin (1905-1992), dont elle aura deux fils (Pierre et Hubert) et deux filles. Emile est le fils d'Hubert Renaudin (1880-1937), horloger établi au 11 rue Virgile Cupillard, et le frère d'Alphonse (1907-1980) et de Gaston (1912-1986), qui prennent la suite de leur père et créent la société de fait Renaudin Frères (dissoute en 1954). Le bâtiment initial, rehaussé d'un étage, est agrandi vers 1945-1948 par l'adjonction d'une aile au sud.
Emile donne une certaine extension à son affaire, la SA Emile Renaudin (au capital de 6 000 000 F), qui travaille avec la Société industrielle et commerciale pour la Montre française de Qualité "Monfranca". Dirigée par Henry Curtil, cette dernière est une SA au capital de 1 000 000 F (porté à 5 000 000 F en 1952 puis à 10 000 000 F en 1953). Si son siège social est au 23 avenue Victor Hugo à Paris, la fabrication des montres (sous la marque Erdi) s'effectue au 22 rue du Quartier neuf. En 1952, Monfranca crée une nouvelle société (capital 1 000 000 F), Montrexca, destinée à centraliser et redistribuer les commandes afin de développer l'exportation des montres de qualité. Son siège social est aussi fixé au 23 avenue Victor Hugo à Paris ; son PDG est Henry Curtil et son directeur technique Emile Renaudin. Il n'est pas certain que cette société ait réellement fonctionné. La crise horlogère de 1953 conjuguée à un redressement fiscal ont raison de la SA Emile Renaudin. Monfranca subsiste encore quelques années (elle fournit notamment en 1957-1958 les montres des DS 19).
La société Emile Renaudin redémarre par la suite ; est-ce elle qui est classée en 1965 dans la catégorie des entreprises de 11 à 19 salariés ou l'affaire de Gaston (établie au 6 Grande Rue) ? En 1972, la Sarl Emile Renaudin (au capital de 40 000 F) est signalée dans les locaux (dans la partie droite), où elle produit des montres à ancre à chevilles (marque E.R.). Par la suite, Hubert y réalise des prototypes de circuits imprimés pour des clients tels Peugeot, des entreprises suisses, etc. La partie gauche du bâtiment est louée à Eric Chuat, lequel emploie à la fin des années 1960 ou au début des années 1970 dix personnes environ (dont cinq à domicile) à la fabrication de bracelets en cuir et de marmottes. Il a succédé à son père Frédéric, d'origine suisse, établi maroquinier à Villers au milieu des années 1930 (peu avant 1937) et qui fournissait déjà en 1944 des bracelets pour Emile Renaudin, des cadrans en cuir pour pendules et pendulettes, etc. Le site n'abrite plus d'activité productive.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 20e siècle
  • 2e quart 20e siècle

Description


Accostée d'un garage au nord, la maison initiale, à trois travées, se prolonge au sud par une aile en retour d'équerre, contre laquelle est accolée une petite extension. Si la maison a des murs en moellons calcaires enduits, ceux de l'aile sont peut-être en béton. Ces deux corps principaux sont coiffés de toits à longs pans, demi-croupes et tuiles mécaniques. Ils comportent un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage en surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre ; les deux corps secondaires sont en rez-de-chaussée surélevé au-dessus d'un étage de soubassement. La maison présente des baies coiffées d'un arc segmentaire aux trois premiers niveaux (et une fenêtre horlogère au soubassement côté est) ; elle a des fenêtres rectangulaires au deuxième étage carré, muni d'un bow-window sur la façade postérieure, et des fenêtres rectangulaires à pans coupés dans le mur pignon nord. L'aile est éclairée par de larges baies d'atelier.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • enduit
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 2 étages carrés
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre
Typologie :
  • baie d'atelier
  • baie horlogère
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 628 Cadastre de la commune de Villers-le-Lac, [1812-1977]
    3 P 628 Cadastre de la commune de Villers-le-Lac, 1817-1973
    - 3 P 628 : Atlas parcellaire (18 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Vial et Girardier, 1817
    - 3 P 628/1-2 : Registre des états de sections (1817 ?)
    - 3 P 628/3-4 : Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties, 1822-1910
    - 3 P 628/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
    - 3 P 628/10-12 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1973
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 628
  • 50 J 34 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1967
    50 J 34 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1967
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 34
  • 73. Lac-ou-Villers (Doubs). - Le quartier neuf [vu de l'est], 2e quart 20e siècle [vers 1925-1927]
    73. Lac-ou-Villers (Doubs). - Le quartier neuf [vu de l'est], carte postale, s.n., s.d. [2e quart 20e siècle, vers 1925-1927]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Frontière franco-suisse. 105 - Vue générale de Villers-le-Lac [depuis le sud], entre 1948 et 1952
    Frontière franco-suisse. 105 - Vue générale de Villers-le-Lac [depuis le sud], carte postale, par Janin, s.d. [entre 1948 et 1952], Editions Photo Janin à Maîche
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Villers-le-Lac (Doubs) - Vue aérienne. 22173 - Le Centre du Pays, 1952
    Villers-le-Lac (Doubs) - Vue aérienne. 22173 - Le Centre du Pays, carte postale (carte photo), par Rancurel, s.d. [1952], Combier (CIM) éd. et impr. à Macon
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973, 1972
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973. - Paris : CFH, 1972. III-177 p. ; 30 cm.
  • Danche. Les tableaux de bord de la DS, 2016
    Danche. Les tableaux de bord de la DS. Document accessible en ligne : http://www.nuancierds.fr/DT%20tableaux%20DS.htm (consultation : 29 avril 2016)
  • Les établissements horlogers en France, mars 1965
    Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac
  • Marguier Marcelle (témoignage oral)
    Marguier Marcelle, ancienne ouvrière des sociétés Cobra puis Chuat. Villers-le-Lac

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : maison, usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • garage
  • jardin
Carte interactive
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