IMMEUBLE ET USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES) DE LA SOCIÉTÉ MORTUACIENNE D'HORLOGERIE (KIPLÉ)
25 - Morteau
17 rue de l' Helvétie
- Dossier IA25001741 réalisé en 2013 revu en 2018
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Selon son propriétaire actuel, l'immeuble portait avant sa rénovation, au-dessus de l'entrée, la date 1821 (non vue). Un bâtiment est toutefois dessiné sur le plan cadastral de 1816 (E 81), qui appartient alors à Jean François Joseph de Vercia, d'Ornans. Dit "à un étage, en bon état", il appartient en 1841 à Théophile Morel, d'Ornans, de même que la maison précédente (cadastrée E 81, aussi "à un étage, en bon état") et le bâtiment suivant (E 82, "à un rez-de-chaussée, en mauvais état"). Il connait de nombreux propriétaires au 19e siècle, dont Aimé Félix Verdant (de La Chaux) au milieu des années 1860, Irénée Verdant (négociant au Russey) à la fin des années 1870, Léon Pourchet (dit marchand de vin puis cabaretier) dans la deuxième moitié des années 1880 (ses frères sont eux aussi marchands de vin à Morteau : Auguste fils est au 4 rue de l'Helvétie et Eugène habite au 2 rue de la Louhière), puis les entrepreneurs de travaux publics Joseph Billard et Henri Klauss au tournant du siècle. Ce sont peut-être ces derniers qui le surélèvent de deux étages ou le reconstruisent (vers 1903 ?). Leur succèdent à partir de 1910 environ Charles Billard (1883-1956), maire de la ville de 1919 à 1930, et son frère Victor. Réunis dans la société Les Fils de Joseph Billard, ils aménagent ou édifient, des deux côtés de la rue de l'Helvétie, moulin et scierie électriques, menuiserie, parqueterie, caisserie, chantiers, etc.
Le bâtiment est acheté en octobre 1957 par Jacques Bouhelier (né en 1929), "marchand d’horlogerie" jusque-là établi au 3 place de l'Hôtel de Ville (dans l'ancien bâtiment d'Emile Wetzel). En 1953, associé à son oncle Jean Cupillard, Bouhelier avait créé une société de fait, spécialisée dans la vente directe de montres aux particuliers, et la marque Kiplé ("la montre qui plaît"). Débutant avec sa femme et une employée, il vendait les montres fabriquées par son père Maurice Bouhelier (1904-1982), établi au 33 rue Neuve (alors n° 19). En 1958, il transforme l'entreprise en Société mortuacienne d'Horlogerie, SA pratiquant tout d'abord uniquement le commerce des montres puis également leur fabrication à partir de 1961, lorsque Maurice cesse son activité et que son atelier est transféré rue de l'Helvétie. Jacques Bouhelier ouvre en 1965 un rayon horlogerie dans le magasin Carrefour de Vénissieux (en accord avec le fondateur de l'enseigne, Marcel Fournier) et dix ans plus tard, il est présent dans 95 % des hypermarchés français ; il vend également montres, réveils et horloges via les réseaux des buralistes puis des horlogers-bijoutiers. Il débute la publicité radiodiffusée (puis télévisuelle) en 1968 et le sponsoring sportif. La Société mortuacienne d'Horlogerie emploie une vingtaine de personnes au début des années 1970. Pour se développer, elle se transporte au 1 rue Fontaine-l'Epine, dans la nouvelle usine qu'elle a fait bâtir en 1972 et qui sera par la suite reprise par la société Montres Ambre. Le bâtiment accueille actuellement une banque (occupant notamment un corps en rez-de-chaussée construit dans les années 1980) et, aux étages, des logements.
- 1er quart 19e siècle
- 1er quart 20e siècle
Description
L'immeuble a des murs en moellons calcaires enduits et un toit à longs pans, croupes et couverture métallique ; l'extension en rez-de-chaussée est en béton enduit avec toit terrasse en béton. Le bâtiment comporte trois étages carrés et un comble à surcroît, desservis par un ascenseur (hors-oeuvre) et un (ou plusieurs) escalier(s) dans-oeuvre. Les baies sont en arc segmentaire aux deux premiers niveaux, rectangulaires aux deux suivants. Au deuxième étage, la façade latérale gauche est largement percée d'une fenêtre multiple (à neuf baies accolées). Ordonnancée, la façade antérieure compte cinq travées, avec une partie centrale à trois travées délimitée par des pilastres ; cette façade et les façades latérales sont divisées horizontalement par un bandeau entre les deuxième et troisième niveaux. Un décor de mosaïque est visible en partie haute de certains pilastres et au-dessus de certaines fenêtres du troisième étage.
- métal en couverture
- béton en couverture
- 3 étages carrés
- comble à surcroît
- élévation ordonnancée
- escalier dans-oeuvre
- ascenseur
- baie multiple
- mosaïque
Source(s) documentaire(s)
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3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817
- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818
- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.
- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914
- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965
- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412 -
Kiplé [catalogue], années 1960
Kiplé [catalogue]. - [Morteau] : [Société mortuacienne d'Horlogerie], s.d. [années 1960]. [20] p. : ill. ; 21 x 27 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans -
Kiplé [catalogue de pendules et baromètres], années 1960
Kiplé [catalogue de pendules et baromètres]. - [Morteau] : [Société mortuacienne d'Horlogerie], s.d. [années 1960]. [2] p. : ill. ; 21 x 52 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
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Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, 1841-1842
Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, dessin (plume, lavis), par le géomètre Courvoisier, terminé le 24 novembre 1841 et modifié le 19 juin 1842, 6 feuilles, 70 x 103 cm, échelles 1/2 000 (tableau d’assemblage) et 1/500Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OPA 140
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Kiplé montres vintage françaises dans l'ombre des Lip et Yema, 2018
Kiplé montres vintage françaises dans l'ombre des Lip et Yema. - S.d. Discussion sur le Forum à Montres (FAM), forum de discussions horlogères : http://forumamontres.forumactif.com/t78668p15-kiple-montres-vintage-francaises-dans-l-ombre-des-lip-et-yema (consultation : 1er mars 2018) -
Monneret, Christian. Recherches généalogiques
Monneret, Christian. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
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C., T. [Interview de Jacques Bouhelier au sujet de Kiplé et de l'horlogerie française], 13 janvier 2005
C., T. [Interview de Jacques Bouhelier au sujet de Kiplé et de l'horlogerie française]. C'est-à-dire, n° 96, 13 janvier 2005, p. 10-11 : ill.
Interview en trois articles :
- p. 10 : Kiplé et le pari de la grande distribution ;
- p. 11 : Une communication bien orchestrée et Jacques Bouhelier : "L'individualisme a sabordé le marche français". -
Le département du Doubs, 1923
Le département du Doubs. - [S.l.] : [s.n.], 1923 : ill. N° spécial de « L’Illustration économique et financière », supplément du 4 août 1923 -
Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm. -
Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse, 2015
Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015. 271 p. : ill. ; 28 cm. -
Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
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Bouhelier Jacques (témoignage oral)
Bouhelier Jacques, fils de Maurice Bouhelier et fondateur de la Société mortuacienne d'Horlogerie, Morteau.
À voir
Informations complémentaires
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