HÔTEL PAVANS DE CECCATTY
39 - Salins-les-Bains
4 rue du Chambenoz
- Dossier IA39002081 réalisé en 2023
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
L’hôtel est construit à la fin du 18e siècle, vraisemblablement entre 1775 et 1780 à l’emplacement de l’hospice ou hôpital de Saint-Bernard, pour le compte de Charles François Léopold de Pavans de Ceccatty (1724-1784), ancien major général des troupes de l’Inde et gouverneur de Pondichéry.
Constituant une étape sur la route de pèlerinage menant en Italie, via l’hospice du Grand Saint-Bernard dont il tire son nom, l’établissement est fondé au 11e ou 12e siècle dans le quartier du Chambenoz, partie haute du Bourg-Dessous. D’après Alphonse Rousset, auteur du dictionnaire des communes du Jura, il aurait été établi par le comte Rainaud I ou III de Salins mais, son titre de fondation ayant disparu dans un incendie en 1555, son existence n’est attestée qu’en 1177 dans une bulle du pape Alexandre III. L’hospice est doté de rentes sur le puits à muire, de vignes, de terres et de prés permettant d’entretenir les nécessiteux et d'accueillir des pèlerins. Il est desservi jusqu’en 1532 par des chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin, sous l’autorité d’un recteur nommé par le prévôt du Grand Saint-Bernard. Au début du 16e siècle, l’église conteste le titre et revendique la nomination de recteurs commendataires. Un décret de l’archevêque de Besançon du 20 septembre 1614 précise que le recteur devait fournir le feu, le lit et la table à vingt pauvres ordinaires, ainsi que trois lits et le couvert aux pauvres étrangers pendant un jour et deux nuits. Il devait en outre employer chaque semaine 625 émines de blé (une émine équivaut à 20 litres) pour une distribution aux pauvres de Salins. En 1629, le conseil propose de construire une fontaine devant l’hôpital de Saint-Bernard, en prenant l’eau dans la maison appartenant aux Carmélites (anciennement n°6 de la rue), et qui prendra pour nom fontaine à la Dame (supprimée au début du 20e siècle). L’établissement héberge dix femmes en 1740. De nouveaux fonds permettent de construire en 1746 une salle de douze lits pour les hommes, au-dessus de celle des femmes. L’hôpital est supprimé par décret archiépiscopal le 29 janvier 1753, et ses biens sont réunis à l’Hôpital général (établissement de soins luttant contre la mendicité). L’hospice devra cependant entretenir douze pauvres vieillards, puis neuf hommes et neuf femmes. Les bâtiments occupaient les deux côtés du bas de la rue du Chambenoz, reliés par un « transport ». Le bâtiment situé à l'ouest (côté pair), dite la grosse maison, est acheté par un dénommé Picoteau, qui la cède en 1775 à Pavans de Ceccatty. Ce dernier aurait acheté la maison mitoyenne au nord (n° 565 dans la numérotation de la fin du 18e siècle) et réuni le n°564 pour faire construire son hôtel particulier. Le bâtiment (côté impair) est acheté par la ville, qui le convertit en écuries et magasin pour l’habillement de la milice. Officiellement supprimé en 1792, l’hospice abrite encore dix lits en 1807, et sept femmes y sont occupées "à filer" en 1814, sans que l’on sache précisément où ces dernières étaient hébergées. La propriété est acquise vers 1823 par Péting de Vaulgrenans, puis cédée vers 1861 à Pierre François Joly, agent d’affaires, et vers 1905 à Pernet-Cournier. L'hôtel particulier a été occupé au 20e siècle par des particuliers (Pernet, Plassard) et abrite aujourd'hui également des chambres d'hôtes.
- 4e quart 18e siècle
- limite 19e siècle 20e siècle
Description
Adossé au coteau et aligné le long de la rue pentue du Chambenoz, l'hôtel est construit en moellon de calcaire et couvert d’un toit à longs pans en tuile plate. L’élévation à huit travées de la façade antérieure comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée et deux étages carrés. Les baies des étages sont couvertes d’arc segmentaire, alors que les portes du rez-de-chaussée sont pourvues d’arcs en plein cintre ou en anse de panier. La cave semi-enterrée, bâtie sur la moitié sud, est voûtée d’arêtes. Les étages sont desservis par un escalier tournant à retours avec jour. Les appartements ont conservé leurs boiseries du 18e siècle avec des éléments de décor en relief (guirlandes, mascarons, grecques, sujets mythologiques et profanes) ajoutés au début du 19e siècle (hauts de porte, hottes de cheminée). Quatre tableaux peints sont encore insérés dans les boiseries. Les manteaux de cheminée, dont deux au moins datent du 19e siècle, sont surmontés de miroirs. L’accès au parc et aux jardins s’effectue depuis le premier et le second étage de la façade postérieure. Un petit pavillon couvert d’une fausse voûte et d’un appentis a été ajouté au sud de la façade postérieure à la fin du 19e ou du début du 20e siècle. Il a peut-être servi de jardin d’hiver.
- calcaire
- calcaire
- moellon
- pierre de taille
- enduit
- tuile plate
- sous-sol
- 2 étages carrés
- voûte d'arêtes
- fausse voûte à cantons
- élévation à travées
- toit à longs pans
- appentis
- escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
Source(s) documentaire(s)
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Archives départementales du Jura : 20H dépôt Hôpital du Saint-Sépulcre de Salins. Hôpital Saint-Bernard (F1-35 ; G 1-45 ; W 770-783). Archives diverses : privilèges, titres généraux, inventaires, etc. (1282-1871).
Archives départementales du Jura : 20H dépôt Hôpital du Saint-Sépulcre de Salins. Hôpital Saint-Bernard (F1-35 ; G 1-45 ; W 770-783) Archives diverses : privilèges, titres généraux, inventaires, etc. (1282-1871). (non consultées)Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 20H dépôt -
Archives nationales, Paris : N.a.f. 8731 (collection Joursanvault 87). Archives de l'hôpital Saint-Bernard (17e et 18e siècles).
Archives nationales, Paris : N.a.f. 8731 (collection Joursanvault 87). Archives de l'hôpital Saint-Bernard (17e et 18e siècles) (non consultées).Lieu de conservation : Archives nationales, Paris - Cote du document : N.a.f. 8731 (collection Joursanvault 87) -
Archives départementales du Jura : 1Qp 82. Vente des biens nationaux : inventaire du mobilier.
Archives départementales du Jura. 1Qp 82. Vente des biens nationaux : inventaire du mobilier.Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 1Qp 82 -
Archives départementales du Jura. Cadastre de la commune de Salins-les-Bains. [1831-1954].
Archives départementales du Jura. Cadastre de la commune de Salins-les-Bains. [1831-1954].
- Atlas parcellaire (1831) : 3 P plan 6599 (tableau d'assemblage), 3 P plan 5566-5610 (feuilles)
- État de section (1832) : 3 P 3604
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties (à partir de 1832) : 3 P 3605 (récapitulatif), 3 P 3606 (folio 1 à 600), 3 P 3607 (folio 601 à 1338), 3 P 3608 (folio 1341 à 2019), 3 P 3609 (folio 2020-2679)
- Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1882) : 3 P 3610, 3 P 3611
- Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1911) : 3 P 3912 (folio 1 à 920), 3 P 3913 (folio 921 à 1285)
- Matrices cadastrales des propriétés non bâties (fin du 19e siècle-milieu du 20e siècle) : 3 P 3614-3622Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot -
Histoire chronologique de Salins, d’après Babey, l’abbé Robin, complétée par le capitaine Pinault.
Fonds ancien, Salins-les-Bains. Ms 414. Histoire chronologique de Salins, d’après Babey, l’abbé Robin, complétée par le capitaine Pinault, s.d. [début 20e siècle], 568 f.Lieu de conservation : Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains - Cote du document : Ms 414 -
Notes sur Salins extraites des Archives du Jura et de celles de la ville de Salins, par Edouard Toubin
Fonds ancien, Salins-les-Bains. Ms 383. Notes sur Salins extraites des Archives du Jura et de celles de la ville de Salins, par Edouard Toubin, s.d. [fin 19e ou début 20e siècle], 359 p.Lieu de conservation : Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains - Cote du document : Ms 383
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Rousset, Alphonse. Dictionnaire [...] des communes [...]. Tome VI, Département du Jura : [Salins-Saint-Ylie], 1858.
Rousset, Alphonse. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent : département du Jura. Tome VI : [Salins-Saint-Ylie]. - Paris : F.E.R.N., Guénégaud, 1969. 594 p. ; 20 cm. Fac-similé de l'édition de Besançon : Bintot, 1858. -
Trevillers, J. de. Sequania monastica. S.d. [1950].
Trevillers, J. de. Sequania monastica. S.d. [1950]. -
Tripard, Just. Notices sur la ville et les communes du canton de Salins. Besançon : Marion et Morel, Salins-les-Bains : Louis David, 1881
Tripard, Just. Notices sur la ville et les communes du canton de Salins. Besançon : Marion et Morel, Salins-les-Bains : Louis David, 1881
Informations complémentaires
- terrasse en terre-plein
- parc
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine