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HÔTEL MARANDET

39 - Salins-les-Bains

37 rue de la Liberté

  • Dossier IA39002100 réalisé en 2023 revu en 2024
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
hôtel escalier © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Établi en fond de cour, l’hôtel a probablement été construit à la fin du 15e ou au début du 16e siècle, lorsque la ville unifiée était encore le siège des États généraux de Franche-Comté. Une poutre du plafond du premier étage a été datée 1487 (au plus tôt) par étude dendrochronologique. Sur une paroi de la citerne, sous la cour, est gravée l’inscription " Hugues De Brun, l’an 1551 ". La famille De Brun, seigneurs d’Amange, est liée à la famille Marandet à la fin du 16e siècle et au 17e siècle. Un acte notarié datant des années 1630 signé de Jean Marandet, notaire à Salins, permet de supposer que la famille Marandet possédait déjà l’hôtel (le nom est signalé en 1502, Girard Marandet étant mentionné comme maître ouvrier aux salines). Daté de 1628, le tableau de Nicolas de Richard montre que l’étage de soubassement de l’hôtel ouvre sur un jardin descendant jusqu’aux maisons bordant la Furieuse. Les ouvertures du rez-de-chaussée du bâtiment sur cour peuvent être stylistiquement datées du 17e siècle. Sur le tableau de Nicolas de Richard, la tour donnant sur la cour, abritant un escalier en vis et couverte d’un toit en pavillon, dépasse le faîtage du bâtiment sur rue. L’hôtel est remanié dans la première moitié du 17e siècle : ainsi en attestent les fenêtres à croisée présentant un meneau en rouleau accosté, assemblé au croisillon par un dé décoratif, et divers aménagements intérieurs (arcs à clef pendante du rez-de-chaussée, décors de lambris, encadrements de portes, escalier à jour central). L’aile sud est vraisemblablement contemporaine de ce réaménagement, l’aile nord, permettant la liaison avec l’escalier de la tour, étant plus ancienne. Enfin, une plaque de cheminée de la cuisine à l’étage carré porte le millésime 1670.
Au cours du 18e siècle, des travaux intérieurs sont effectués : décors dans les salons et les chambres (style Louis XV), menuiseries à espagnolette, plaques de cheminée (datées 1746 et 1752). Une inscription à l’étage de comble (mur sud) " Marandet, 1760 " signe une campagne de travaux de " couverture d’écailles " effectués par Philippe Perrin sur les deux pans du toit de " la maison commune de Messieurs Marandet et Pomaret ". Au début du 19e siècle, l’hôtel est divisé en trois appartements appartenant à Bourny, Velu et Matton. Le jardin à l’ouest est scindé en deux parcelles ; le porche, la cour et les deux escaliers deviennent des parties communes. Pechoux habite alors dans le bâtiment sur rue desservi par l’escalier en vis. Le jardin, qui se développait en terrasses côté ouest, est amputé lors du percement de la rue Gambetta vers 1885. Divers propriétaires se succèdent au cours du 19e et du début du 20e siècle pour les différentes parcelles de l’ensemble. Entre 1938 et 1946, Philippe Marandet, fils du colonel Amédée Fernand Marandet, acquiert les différentes parties de l’hôtel particulier. L’hôtel a été inscrit en 2020 dans sa totalité au titre des Monuments historiques.
Période(s)
Principale :
  • limite 15e siècle 16e siècle
  • 17e siècle
Secondaire :
  • 18e siècle
Date(s)
1551 : porte la date
1670 : porte la date
1746 : porte la date
1754 : porte la date

Description


Couvert d’un toit à croupe, l’immeuble sur rue est construit en moellon de calcaire enduit, sa façade orientale comprend trois travées et trois étages carrés. Elle présente au rez-de-chaussée deux baies couvertes d’un arc en plein-cintre (porte piétonne d’accès à l’hôtel et porte cochère) et une baie plus large couverte d’un arc en anse de panier (boutique). Ce bâtiment était flanqué de trois immeubles (n° 27 à 35) sur son pignon sud, démolis dans les années 1980 pour cause d’insalubrité. La porte en plein-cintre et deux portes-fenêtres (dont celle du premier étage est précédée d’un garde-corps en ferronnerie portant les initiales entrelacées C B), présentes sur le mur pignon sud de ces immeubles disparus, ont été replacées sur le mur pignon de sud de l’immeuble (n°37).
Un couloir permet d'accéder à une cour donnant sur l'hôtel. Située à l’angle nord-de la cour, la tour demi hors-œuvre abrite un escalier donnant accès aux étages du bâtiment sur rue. De plan octogonal, elle est bâtie en pierre de taille calcaire pour le rez-de-chaussée et en maçonnerie enduite pour la cage. Le mur sud de la cour présente deux culots à face humaine, n’ayant aujourd’hui plus de fonction porteuse. L’hôtel sur cour est construit en pierre de taille calcaire pour le rez-de-chaussée et en moellon enduit pour les deux étages carrés. Les fenêtres donnant sur la cour (façades sud et est) sont pourvues de croisées en bois (dites en rouleau accosté). Un escalier droit en maçonnerie, ouvert au nord de la cour, donne accès à une vaste cave voûtée en berceau, construite sur la largeur de la parcelle et formant étage de soubassement. Une avancée a été ajoutée contre la façade ouest, protégée par un toit débordant. Elle abrite, au premier étage, au rez-de-chaussée et au niveau d’entresol de la cave, des galeries garnies de garde-corps à balustres plats. Deux niveaux de cette façade ouest sont en maçonnerie enduite, l’extrémité sud étant garnies d’un essentage de bardeaux. L’étage de soubassement est en moellon de calcaire apparent. La partie occidentale du pignon sud est protégée d’un bardage en tôle.
Murs :
  • calcaire
  • calcaire
  • moellon
  • pierre de taille
  • enduit
  • essentage de bardeaux
  • essentage de tôle
Toit :
  • tuile plate
  • tuile mécanique
Etages :
  • 2 étages carrés
  • étage de soubassement
Couvrement :
  • voûte en berceau
Elévation :
  • élévation à travées
Couvertures :
  • toit à longs pans, croupe
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en charpente
  • escalier demi-hors-oeuvre, escalier en vis sans jour, en maçonnerie

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales du Jura. Cadastre de la commune de Salins-les-Bains. [1831-1954].
    Archives départementales du Jura. Cadastre de la commune de Salins-les-Bains. [1831-1954].
    - Atlas parcellaire (1831) : 3 P plan 6599 (tableau d'assemblage), 3 P plan 5566-5610 (feuilles)
    - État de section (1832) : 3 P 3604
    - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties (à partir de 1832) : 3 P 3605 (récapitulatif), 3 P 3606 (folio 1 à 600), 3 P 3607 (folio 601 à 1338), 3 P 3608 (folio 1341 à 2019), 3 P 3609 (folio 2020-2679)
    - Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1882) : 3 P 3610, 3 P 3611
    - Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1911) : 3 P 3912 (folio 1 à 920), 3 P 3913 (folio 921 à 1285)
    - Matrices cadastrales des propriétés non bâties (fin du 19e siècle-milieu du 20e siècle) : 3 P 3614-3622
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot
  • Édifices menaçant ruine, rue de la Liberté/angle rue du Temple. Procédure relative aux immeubles du 35 rue de la Liberté : pièces de procédure (1953-1982)
    Archives municipales, Salins-les-Bains. ACS 1123 : Édifices menaçant ruine, rue de la Liberté/angle rue du Temple. Procédure relative aux immeubles du 35 rue de la Liberté : pièces de procédure (1953-1982)
    Lieu de conservation : Archives municipales, Salins-les-Bains - Cote du document : ACS 1123
  • Dossier de protection Monuments historiques
    Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté, Besançon. Dossier de protection Monuments historiques : hôtel Marandet 37B rue de la Liberté (2018-2019).
    Lieu de conservation : Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté, Besançon

Informations complémentaires

Eléments remarquables : hôtel
Protection
inscrit MH : 2020/08/05


L'hôtel sis 37B rue de la Liberté (AN 31) est inscrit en totalité au titre des Monuments historiques. Il présente un intérêt d'art et d'histoire suffisant pour en rendre désirable la préservation en tant qu'exemple représentatif et bien conservé du bâti civil bourgeois des 15e et 17e siècles de Salins-les-Bains et en tant que témoin de l'évolution de la vile et de sa forme urbaine, liées à l'exploitation du sel.

Aire d’étude et canton : communauté de communes Arbois Poligny Salins-les-Bains
Dénomination : hôtel
Parties constituantes non étudiées :
  • cour
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