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HÔTEL-DIEU, ACTUELLEMENT HÔPITAL LOCAL ROLAND BONNION

89 - Villeneuve-sur-Yonne

87-89 rue Carnot

  • Dossier IA89000922 réalisé en 2010 revu en 2011
  • Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger, Brigitte Fromaget
Bâtiment est, façade sur rue. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


En 1364, Etienne Baujard, bourgeois de Villeneuve le Roi, donna aux habitants sa maison des Tournelles afin d'y établir un hôtel-Dieu. Situé intra-muros, dans le quartier des tanneries, le bâtiment était proche de la porte de Paris. L'acte de fondation confiait la direction de l'établissement au curé et bourgeois de la ville. On y accueillait uniquement les malades indigents de la ville intra-muros, ceux des faubourgs étant exclus. Le plan et l'aménagement de ce premier hôtel-Dieu ne sont pas connus : le corps de logis en retour d'équerre à droite de la cour antérieure semble être la partie la plus ancienne conservée, datant au plus tard du 16e siècle. A la fin du 17e siècle, il existait une seule salle de malades (10 lits), complétée par une chapelle constituée sans doute d'un simple autel adossé. Un inventaire du mobilier établi en 1724 révèle un agrandissement important de l'hôtel-Dieu au début du 18e siècle, c'est-à-dire la construction du corps de logis faisant face à la rue. Permettant de séparer les sexes et d'augmenter la capacité d'accueil de l'établissement, la nouvelle construction abritait une salle de 8 lits destinée aux hommes et une nouvelle chapelle (sous le clocher). Les femmes étaient hébergées dans l'ancienne salle (6 lits), perpendiculaire. L'inventaire de 1724 mentionne deux lits dans la cuisine et quatre autres répartis dans la salle de réunion du Conseil et dans une chambre dont la fenêtre ouvrait sur le jardin. L'établissement ne possédait pas encore d'apothicairerie. Jusqu'à la Révolution, le service fut assuré par des laïques, remplacées en 1812 par deux hospitalières appartenant à la congrégation de la Présentation de la Sainte-Vierge dont le siège se trouvait à Tours. La nécessité d'aménager un logement pour les hospitalières et d'améliorer les conditions du service entraîna des réaménagements importants dont témoigne l'inventaire du mobilier rédigé en 1825 : celui-ci signale notamment une pharmacie, une salle des morts, un réfectoire et plusieurs chambres, dont une occupée par une pensionnaire. Au cours du 19e siècle, l'édifice fut agrandi en plusieurs étapes de manière à augmenter la capacité d'accueil et d'améliorer le service. En 1849, l'architecte Jubin-Mondin aménagea une salle de 8 lits, au-dessus de la salle des femmes, et, en retour d'équerre, une lingerie et une nouvelle pharmacie, au-dessus de la chapelle. En 1863, l'hôpital comprenait trois grandes salles de malades et une grande chapelle, une salle de bains, six chambres pour les hospitalières et les servantes, une salle de réunion pour le Conseil, un petit salon de réception, une cuisine, une buanderie, une lingerie et une salle des morts. Une nouvelle campagne de rénovation et d'agrandissement fut entreprise en 1886 par les architectes Lefort et Roblot. En 1900, l'architecte Léon Rousseau édifia le long corps de logis qui ferme la cour au nord : il était destiné à abriter le nouveau quartier des femmes (2 salles de 6 lits chacune, l'une au rez-de-chaussée pour les femmes fiévreuses, l'autre à l'étage pour les femmes blessées ; un réfectoire ; 2 chambres payantes). En 1844, les administrateurs résolurent d'aménager, mais en dehors de l'établissement, une chambre destinée aux incurables, et d'admettre désormais les malades du canton, moyennant un prix de journée s'élevant à un franc. En 1854, arguant du manque de lits, ils refusèrent d'accueillir les « idiots inoffensifs » de l'asile départemental, mais, quatre ans plus tard, l'établissement disposait d'une chambre de deux lits destinée à l'hébergement temporaire des aliénés. En 1924, deux grandes salles et deux réfectoires furent aménagés dans le vieux corps de logis afin d'y transférer l'asile Sommier, fondé en 1866 dans une maison du faubourg Notre-Dame : cette maison avait été donnée à l'hôpital à la condition d'y établir un asile gratuit pour les vieillards pauvres, mais non malades, de la commune. Un centre de long séjour a été ajouté dans les années 1970.
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 14e siècle
  • 1er quart 18e siècle
  • 1er quart 19e siècle
Date(s)
1364 : daté par source
1849 : daté par source
1886 : daté par source
1900 : daté par source

Description


L'ancien corps de logis sur rue est traversé par un passage couvert donnant accès à la cour fermée de l'établissement. De plan rectangulaire allongé, il est percé sur les deux murs de longs pans d'ouvertures en arc segmentaire, excepté celle du passage couvert en arc en anse-de-panier ; son toit de tuile, à croupes, est surmonté d'un campanile en charpente couvert d'ardoise. A droite en entrant se trouve un corps en retour d'équerre qui est la plus ancienne partie conservée, comme en témoignent les ouvertures à encadrement en pierre moulurée du mur sud ; les portes et fenêtres du mur ouest ont été refaites en brique et en arc segmentaire pour les harmoniser avec celles du bâtiment qui le jouxte. Le côté nord de la cour est occupé par l'ancien quartier des femmes, long bâtiment en maçonnerie enduite dont les encadrements des ouvertures et le décor d'architecture sont en briques bicolores et pierre de taille. Son avant-corps central est couronné d'un fronton triangulaire percé d'un oculus. Un bâtiment allongé, très remanié dans les années 1950-60, abrite une chapelle contemporaine ; il borde le côté sud de la cour. Cette dernière est fermée à l'ouest par les dernières extensions de l'établissement.
Murs :
  • calcaire
  • brique
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile plate
  • ardoise
Plan :
  • plan régulier
Etages :
  • sous-sol
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Elévation :
  • élévation à travées

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine hospitalier
Aire d’étude et canton : Bourgogne
Dénomination : hôtel-Dieu
Carte interactive
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