HÔPITAL D'ALIGRE, ACTUELLEMENT CENTRE HOSPITALIER
71 - Bourbon-Lancy
- Dossier IA71001829 réalisé en 2009 revu en 2011
- Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger
Historique
Les propriétés curatives des eaux de Saint-Léger, connues dès l'époque romaine, connurent une grande renommée aux 16e et 17e siècles, attirant de prestigieux curistes mais aussi des indigents dont les conditions de soins et d'hébergement, particulièrement misérables, émurent un riche curiste, Mr Pingré de Farivilliers, qui acheta en 1693, à proximité des sources, une maison dans laquelle il fit aménager plusieurs salles et chambres où les malades indigents furent logés. Il fit don de l'hôpital aux habitants de Bourbon en 1697. Pour prendre soin d'eux, l'évêque fit appel à la communauté des Filles de la Congrégation de la Croix. Louis XIV signa les lettres patentes en 1700. Bonaparte fit don des eaux minérales de Bourbon à l'hôpital, le 16 ventôse an XII.
Quarante ans plus tard, le marquis Etienne Jean François Charles d'Aligre, pair de France, et son épouse Louise Charlotte Aglaé Camus de Pontcarré, native du pays de Bourbon, firent à l'établissement des dons et legs considérables qui s'élevaient à plus de quatre millions de francs, l'une des conditions étant la construction d'un établissement de bienfaisance portant leur nom et d'une chapelle où ils seraient enterrés. En 1846, le marquis commanda à l'architecte du département de Saône-et-Loire, Berthier, les plans et devis d'une chapelle de style néo-gothique qui devait être édifiée sur le plateau, non loin du vieil hôpital des bains. Le décès du marquis, le 11 mai 1847, mit un terme au projet. Au vu des sommes dont ils allaient disposer, les administrateurs résolurent de reconstruire l'hôpital : pour mener à bien ce projet, vingt années furent néanmoins nécessaires ainsi que l'intervention de trois architectes. Les plans et devis présentés par l'architecte Jean-Baptiste Constant Lambert, le 4 juillet 1850, prévoyaient l'accueil de 24 vieillards des deux sexes, ainsi que des salles de malades totalisant 128 lits et ouvrant sur la chapelle de manière à ce que les malades puissent entendre les offices depuis leurs lits. Etaient également prévues une salle pour les syphilitiques, une autre pour les psoriques, une troisième pour les malades contagieux et une salle d'accouchement. Les eaux thermales seraient conduites jusqu'au nouvel hôpital afin d'y établir des bains et piscines pour les indigents. L'adjudication des travaux eut lieu le 1er juin 1851. Très rapidement, le dépassement du devis et les modifications importantes apportées au projet, sans l'accord des administrateurs, conduisirent à la révocation de l'architecte. Son confrère parisien Léon Ohnet prit la relève le 23 avril 1852 : les changements qu'il proposa furent partiellement approuvés. L'achèvement de la construction de la chapelle conditionnait l'octroi des cent mille francs prévus par le codicille du 20 mars 1844, or Léon Ohnet n'en avait pas fait sa priorité, mettant les administrateurs dans l'impossibilité de payer l'entrepreneur qui, de ce fait, abandonna le chantier et entra en conflit avec l'établissement. Le 23 octobre 1856, Léon Ohnet fut révoqué : on lui reprochait également de mal conduire les travaux et d'avoir occasionné des dépenses imprévues et excessives. Après une transaction amiable avec l'entrepreneur et l'architecte, les travaux recommencèrent en 1859. P. Desjardins, architecte en chef de la ville de Lyon, remplaça L. Ohnet : il donna la priorité à l'achèvement de la chapelle et proposa un nouveau dispositif pour les communs, plus rationnel et relié aux deux ailes par une galerie couverte. Le 11 mai 1862 eut enfin lieu la bénédiction de la chapelle et la translation du cercueil du marquis d'Aligre, mais il fallut attendre janvier 1864 pour que commence la mise en service progressive de l'hôpital. Un premier traité avait été signé en 1841 avec la congrégation des soeurs de la Charité et de l'Instruction de Nevers.
Les reconstructions consécutives à deux incendies, l'un en 1910, l'autre en 1939, puis les agrandissements ultérieurs ont respecté le parti architectural et esthétique de l'hôpital.
Période(s)
Principale :
- 4e quart 17e siècle
- 3e quart 19e siècle
Date(s)
1693 :
daté par source
1850 :
daté par source
Description
L'hôpital construit sur plan en H a pour centre la chapelle qui, grâce à ses vastes dimensions, était destinée aux touristes fortunés : les salles de malades en étaient séparées par le large escalier qui donne accès à l'étage de chaque aile. L'aile gauche abritait les salles réservées aux femmes, et celle de droite les salles destinées aux hommes. Construit à l'extrémité antérieure de chaque aile, un pavillon hors-oeuvre abritait, à droite, l'économat et la salle du Conseil, à gauche la pharmacie et son laboratoire. De part et d'autre de l'édifice, une aile en retour d'équerre hébergeait, pendant la saison thermale, les curistes indigents, à gauche les femmes, à droite les hommes. Les locaux de service sont groupés derrière la chapelle et sur le même axe, dans deux corps de bâtiments, le premier abritant la cuisine et la boulangerie, le second, à quelques mètres en arrière, occupé par la buanderie et la lingerie.
Murs :
- calcaire
- brique
- pierre de taille
Toit :
- ardoise
Plan :
- ensemble régulier
- plan symétrique en H
- plan symétrique en U
Etages :
- sous-sol
- 1 étage carré
Couvrement :
- voûte d'ogives
Elévation :
- élévation à travées
Couvertures :
- toit à longs pans
- toit à deux pans
- toit en pavillon
- flèche polygonale
- croupe
Escalier :
- escalier intérieur, escalier tournant à retours,
- en maçonnerie
Représentations :
- Vierge
- ornement végétal
- animal fantastique
Statue de la Vierge surmontant le portail de la chapelle et gargouilles de sa façade, décor d'architecture.
Décors :
- sculpture
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine hospitalier
Aire d’étude et canton :
Bourgogne
Dénomination :
hôpital
Parties constituantes non étudiées :
- chapelle
- pharmacie
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine