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FONTAINE, ABREUVOIR DE LA MAIRIE

25 - Rougemont

place du Marché

  • Dossier IA25000776 réalisé en 2010
  • Auteur(s) : Liliane Hamelin, Christophe Jacques
Vue générale depuis la mairie. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Au début du 19e siècle, Rougemont ne possède qu'une unique fontaine, située à l'entrée du bourg, qui se tarit presque totalement en été. La municipalité décide donc d'en faire établir une autre, alimentée par la source de Bussières via une canalisation en fonte, sur la place du marché, dans la partie basse du village. L'architecte César Convers soumet un premier projet, daté du 10 mai 1831, auquel est préféré le second, établi le 22 septembre de la même année. La réception provisoire des travaux a lieu le 2 mai 1833. De son premier projet, Convers ne conserve, dans la réalisation finale, que la colonne dorique cannelée couronnée d'une boule à pointe, qu'il place sur un puisard au traitement plus sobre, sans moulure. Deux mufles de lion permettent l'écoulement de l'eau dans deux bassins en doucine auxquels on accède par deux perrons, l'un étant clos par une porte métallique. Enfin, deux abreuvoirs semi-circulaires ferment la composition et reçoivent l'eau des bassins. L'édicule ne connaît semble-t-il aucune modification, jusqu'en 1872-1873, dates des travaux menés par Perrin, de Baume-les-Dames. A cette époque, on apprend qu'il est très détérioré, les bassins sont abîmés et perdent de l'eau. L'intervention de Perrin consiste en une reconstruction quasi-totale, sur un plan identique mais avec un traitement ornemental chargé fort éloigné de la sobriété initiale (modénature complexe, cannelures, oves, etc.). Il remplace les quatre bassins, en ajoute deux petits, installe dix bornes autour des abreuvoirs, sculpte les armoiries de la ville sur le puisard (une aigle aux ailes déployées et un écu bandé), substitue des mascarons à tête de dauphin aux têtes de lion en fonte, refait les deux escaliers et effectue la remise à neuf de la colonne centrale. Le fond des bassins, les margelles et les joints sont restaurés en 1936, le portillon en métal enlevé à une date indéterminée. Le 30 octobre 1978, le conseil municipal décide la remise en eau de l'édicule, transformé en bac à fleurs : la fontaine est consolidée, certaines parties sont reconstituées, les bassins sont doublés par du plomb et un système de circulation d'eau en circuit fermé et des jets des abreuvoirs sont mis en place. Enfin, le 14 juillet 1979, le sculpteur marseillais Jacques Choquin installe deux hydres, réalisées en ciment armé et résine, commandées à son retour d'Indochine par le professeur Jalat et offertes à la ville.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 19e siècle
  • 3e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 4e quart 20e siècle
Date(s)
1832 : daté par source
1872 : daté par source
1979 : daté par source
Auteur(s) & personnalité(s)

Convers, César. Architecte du Doubs. 1ère moitié du 19e siècle.

Perrin. Architecte à Baume-les-Dames en 1872.

Choquin, Jacques. Sculpteur. Elève de l’École des Beaux-Arts de Marseille à partir de 1958, puis de l’École nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier d’Adam qui l’oriente vers la sculpture monumentale.(Source : https://tourisme-marseille.com/fiche/statue-de-fernandel-par-jacques-choquin-bd-chave-marseille/)

Description


La fontaine est constituée de deux abreuvoirs accolés à un puisard, supportant une colonne dorique cannelée sommée d'une boule à pointe. Le puisard est accessible, sur deux faces opposées, par quelques marches conduisant à deux bassins intermédiaires. Chacun d'eux est surmonté d'un jet d'eau en forme de tête de dauphin, fixé au-dessus d'un petit bassin. Les hydres sont placées entre les bassins intermédiaires.
Murs :
  • calcaire
  • pierre de taille
Représentations :
  • animal fantastique
  • armoiries

Armoiries de la ville sur la face est du puisard : d’or à l’aigle de gueules becquée et couronnée d’azur. Animaux fantastiques devant les faces est et ouest du puisard : deux hydres tricéphales crachent l'eau dans les bassins d'abreuvoir.

Décors :
  • sculpture

Armoiries de la ville sur la face est du puisard : d’or à l’aigle de gueules becquée et couronnée d’azur. Animaux fantastiques devant les faces est et ouest du puisard : deux hydres tricéphales crachent l'eau dans les bassins d'abreuvoir.

État de conservation :
  • remanié

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales du Doubs : OAC 515/10 Archives communales. Rougemont. Adduction d'eau. 1831-1893.
    Archives départementales du Doubs : OAC 515/10 Archives communales. Rougemont. Adduction d'eau. 1831-1893.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OAC 515/10
  • Commune de Rougemont. 2e projet de fontaine. 1831.
    Commune de Rougemont. 2e projet de fontaine. Dessin (lavis), par l'architecte César Convers. 1831. Echelle 1/50.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OAC 515/10
  • Hamelin, Liliane ; Jacques, Christophe. Rougemont, petite cité comtoise de caractère, 2011
    Hamelin, Liliane ; Jacques, Christophe. Rougemont, petite cité comtoise de caractère. - Lyon : Lieux Dits, 2011. 80 p. : ill. en coul. ; 23 cm. (Parcours du patrimoine ; 361).

Informations complémentaires


Hamelin, Liliane ; Jacques, Christophe. Rougemont, petite cité comtoise de caractère. - Lyon : Lieux Dits, 2011, p. 34 : ill.

Depuis le 18e siècle, la famille de Moustier, installée à Cubry au château de Bournel, joue un rôle important dans l'histoire du canton de Rougemont et plus largement dans l'histoire comtoise.
Lignée de valeureux militaires puis de diplomates, elle va s'intéresser à la vie politique républicaine. À la tête de plusieurs mandats de conseillers généraux, députés, sénateurs, trois d'entre eux Léonel Rémi de Moustier (1817-1869), René de Moustier (1850-1935) puis son fils Léonel de Moustier (1882-1945), s'illustreront par leur engagement au Conseil général du Doubs. À mettre au bénéfice de leurs mandats, une politique sociale active qui trouvera sa traduction à Rougemont dans l'installation dans un premier temps d'un hospice puis dans un second temps d'une maison d'enfants.
Au cours du premier conflit mondial, cette famille viendra au secours des populations apportant son concours aux œuvres d'entraide, y compris par la cession de biens à la communauté sur sa fortune personnelle.
En 1940, Léonel de Moustier, parlementaire progressiste fidèle aux valeurs de la république, prouve sa détermination en refusant de voter les pleins pouvoirs à Pétain. Son engagement et ses actes de résistance lui vaudront d'être arrêté et déporté à Neuengamme, où il trouvera la mort le 8 mars 1945.
Thématiques :
  • petites cités comtoises de caractère
Aire d’étude et canton : Rougemont
Dénomination : fontaine, abreuvoir
Carte interactive
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