FILATURE DE COTON COLLE, PUIS DEPREUX, ACTUELLEMENT GARAGE AUTOMOBILE
70 - Froideconche
La Corveraine - Vierge - 20 à 28 rue de la Vierge
- Dossier IA70000251 réalisé en 2008
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
En 1878, Alfred Colle demande l'autorisation de construire une filature de coton sur le site d'un moulin. Autorisé le 19 fructidor de l'an 8, ce moulin ne semble pas avoir été construit de suite, mais figure sur le plan cadastral de 1832, propriété des sieurs Bourgogne, Mairey et Clerc. En 1841, Pierre-Joseph Bourgogne demande "l'autorisation d'établir un moulin", qu'il faut peut-être interpréter comme une demande de régularisation, obtenue par décret le 22 juillet 1850. Le moulin est déclaré "en chômage" en mai 1878, au moment où la filature est en construction. Outre l'usage d'une machine à vapeur, Alfred Colle utilise l'énergie électrique produite par une turbine hydraulique et une dynamo. Il fait édifier 150 m en amont de l'usine un bâtiment d'eau, à l'endroit de la chute sur le bief de dérivation, peut-être en 1893. Achevée en 1880, la filature est agrandie en 1908. Un logement patronal, ainsi que plusieurs logements ouvriers, sont construits à l'est de l'usine jusqu'en 1886. L'une de ces habitations est bâtie à l'emplacement de l'ancien moulin. La filature est vendue, vraisemblablement en 1916, à la société des Ets Hector Depreux, spécialisés dans la production de courroies de transmission textiles (coton, balata, poil de chameau, laine et caoutchouc) pour transporteurs et élévateurs. A partir de 1923, elle travaille pour l'unité de Luxeuil-les-Bains, acquise en 1923 (étudiée IA70000276). L'atelier de la filature est agrandi de trois travées, vraisemblablement dans l'entre-deux-guerres. Un logement ouvrier, situé 26 rue de la Vierge, est également édifié à cette époque. En 1966, la filature produit 140 t de fil par mois, expédié à l'usine de Luxeuil ou vendu dans les tissages haut-saônois, vosgiens et alsaciens. Deux entrepôts industriels sont bâtis au nord et à l'ouest de l'atelier de filature dans le troisième quart du 20e siècle. L'usine ferme ses portes au moment du dépôt de bilan de la société Depreux en 1981. Elle est ensuite occupée par un garage, puis par une casse automobile, et jusqu'en 1994 par un négoce de voitures, qui nécessite la construction d'un magasin à l'est. La cheminée a été démolie à une date indéterminée, et les bâtiments sont aujourd'hui sans affectation. En décembre 1878, Alfred Colle demande l'autorisation d'installer une machine et une chaudière à vapeur, construite en 1866 dans les ateliers Ducrocq à Saint-Quentin (02), pour "la conduite et le chauffage" de la filature. Une chaudière de la Cie des Forges d'Audincourt est autorisée en 1904, et une chaudière Scheidecker et Kohl (Lure) est autorisée en 1906. La filature compte 6600 broches en 1918, et 13 000 broches en 1966. En 1893, la filature de coton emploie 20 hommes, 19 femmes et 15 enfants. L'effectif est de 106 ouvriers en 1931, et 200 en 1967.
- 4e quart 19e siècle
- 1er quart 20e siècle
- 2e quart 20e siècle
- 3e quart 20e siècle
- 4e quart 20e siècle
Description
Construit en moellon de grès enduit, l'atelier de la filature est en rez-de-chaussée, couvert de longues travées de toits à longs pans en tuile mécanique. L'un des entrepôts industriels possède une ossature métallique hourdée de parpaing de béton. Le second est construit en parpaing de béton, avec charpente métallique couverte en tôle. Intégrée dans l'atelier de fabrication, la salle des machines est encore visible par des ouvertures en plein-cintre donnant sur la façade sud. Le bâtiment d'eau est un petit édifice de plan carré, en moellon de grès, couvert d'un toit en pavillon en tuile plate, partiellement éventré. Egalement construit en moellon de grès enduit, le logement patronal comprend un étage carré et un étage de comble, couvert d'un toit à longs pans brisés, croupes et ardoise. Le logement ouvrier, situé 20 à 24 rue de la Vierge, abrite plusieurs appartements répartis sur le rez-de-chaussée et l'étage carré. Le logement (de cadres ?) situé 26 rue de la Vierge possède un rez-de-chaussée surélevé et un étage en surcroît, le tout couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique.
- grès
- béton
- fer
- moellon
- parpaing de béton
- pan de fer
- enduit
- tuile mécanique
- tuile plate
- fer en couverture
- ardoise
- 1 étage carré
- étage de comble
- charpente métallique apparente
- énergie thermique produite sur place
- énergie électrique achetée
- énergie électrique produite sur place
Source(s) documentaire(s)
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Les usines Depreux [la filature de la Corveraine figure en haut à gauche]
Les usines Depreux [la filature de la Corveraine figure en haut à gauche]. Photogr., s.d. [1929]. Dans : " L'illustration économique et financière. [...] ", p. 40. -
[Peignage et filature du poil de chameau. Filature du Val d'Ajol]
[Peignage et filature du poil de chameau. Filature du Val d'Ajol]. Photogr., s.d. [1929]. Dans : " L'illustration économique et financière. [...] ", p. 41. -
Vue aérienne de la filature Depreux à la Corveraine.
Vue aérienne de la filature Depreux à la Corveraine. Photogr., s.d. [avant 1929]. Dans : " L'Opinion économique et financière [...] ", p. 76.
À voir
Informations complémentaires
- patrimoine industriel de la Haute-Saône
- atelier de fabrication
- entrepôt industriel
- salle des machines
- logement patronal
- logement d'ouvriers
- bureau
- transformateur
- bâtiment d'eau
- bief de dérivation
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine