Télécharger la version PDF

FERME À FARGES

71 - Briant

Farges

  • Dossier IA71003563 réalisé en 2019
  • Auteur(s) : Philippe Mairot, Aurélien Michel
ferme © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Historique des propriétaires
Les bâtiments – à l’exception de l’ancien cuvage contre la maison – ont été construits dans le deuxième quart du XVIIIe siècle, probablement dans les années 1740. Le propriétaire, Lazare Bordat (1722-1766), est membre d’une importante famille de cultivateurs, puis d’emboucheurs, connue depuis la fin du XVIe siècle et originaire de Briant. Lazare est natif du village de Sancenay, paroisse d’Oyé, où son grand-père, également prénommé Lazare (1655- ?), s’est établi à la fin du XVIIe siècle. Ce dernier a toutefois conservé des terres à Briant, au hameau de Farges, exploitées par un fermier (rolles de taille de Briant, arch. dép. 21, cote C 7426). L’installation de Lazare à Farges, consécutive à la construction des bâtiments, est attestée dans son acte de mariage du 28 janvier 1749 avec Marie Meurier. Veuve en 1766, cette dernière prend en charge l’exploitation jusqu’au mariage de son fils aîné, Blaise (1754-1824), avec Claudine Ravier, de Sarry, le 17 février 1789. Le couple a deux filles, Benoîte (1790-1867) et Christine (1796- ?), qui vendent la propriété en 1826 à des cousins, Benoît et François Bordat, habitant une autre ferme du hameau. François (1798-1847) prend possession des lieux après avoir réalisé un partage avec son frère le 9 novembre 1827. A la veille de la Première Guerre mondiale, la propriété est passée à une autre branche de la famille en la personne de Jean-Claude-Marie Bordat (1876-1960), natif d’Oyé.

Evolution des bâtiments
Alors que la grange est conservée dans son état d’origine (à l’exception de l’intérieur des étables, modernisé dans les années 1950), la maison d’habitation a connu de nombreuses modifications. La façade primitive de la maison est la façade est, dont la porte d’entrée donne accès à un escalier. Un bâtiment, servant de cuvage et abritant également le four à pain, est construit contre cette façade à une date inconnue, sans doute proche du décès de Blaise Bordat. Son inventaire après décès, réalisé les 2 et 3 juillet 1824, mentionne en effet des dettes auprès d’un « nommé Meunier, tailleur de pierre à la Perrière d’Oyé » et de « Philibert Thomas, tuilier audit Oyé, pour matériaux destinés à refaire le four des bâtiments du défunt » (Arch. dép. 71, cote 3E 9459). Cette construction a entraîné le bouchage de certaines ouvertures de la façade est et la création d’une nouvelle entrée à l’ouest. L’accès à l’habitation se faisait dès lors par une pièce annexe, la bassie, comme le mentionne l’inventaire de 1824. Enfin, après être devenu propriétaire des lieux en 1827, François Bordat fait réaliser de nouvelles transformations et crée une entrée sur la façade sud. Dans son inventaire après décès le 22 juin 1847 (Arch. dép. 71, cote 3E 9277/1), le notaire Bergerand note ainsi l’accès à la maison par « une porte […] au midi, sur la cour ». François Bordat fait également percer plusieurs ouvertures sur cette façade, qui n'était à l'origine qu'une façade latérale et ne comportait (selon l'inventaire de 1824) qu'« une croisée sur la cour en midi ».
A vrai dire, le projet initial n’a sans doute jamais été terminé. Il est probable que l’escalier, qui se situe aujourd’hui sous l’appentis à l’arrière de la maison, aurait dû se trouver en position centrale, comme dans la plupart des grosses maisons construites en Brionnais à partir du XVIIIe siècle. En lieu et place de l’appentis, un volume sur deux niveaux était sans doute prévu à droite de l’escalier, identique à celui de gauche. Les deux petites pièces annexes à l’ouest, dont la bassie, étaient probablement destinées à être couvertes en appentis, avant d’être finalement englobées dans le volume principal. L’observation de la maçonnerie, aujourd’hui masquée par un enduit, permettrait de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.

L’exploitation
En 1825, date du cadastre, l’exploitation de Blaise Bordat couvre un peu plus de 16 hectares. De 1827 à 1847, François Bordat possède environ 14 hectares. En 1914, Jean-Claude-Marie Bordat détient 17 hectares. L’embouche fait partie de l’activité des trois individus, au regard de la surface en herbe des exploitations (60 % environ pour les deux premiers, 82 % pour le dernier). Mais si la spécialisation dans cette activité est effective à la veille de la guerre (Jean-Claude-Marie est d’ailleurs désigné comme emboucheur dans le recensement de population de 1911), elle ne concerne pas encore Blaise et François Bordat, qui possèdent une part significative de terres destinées à la culture de céréales. Les inventaires après-décès mentionnent ainsi la présence de bœufs dans les étables, désignés comme animaux de traits et engraissés qu’au moment de la réforme. La présence de taureaux et de vaches avec leurs veaux atteste d’une pratique d’élevage, qui concerne aussi d’autres animaux. Ainsi, en 1847, l’inventaire de François Bordat, indique 6 brebis et 6 agneaux, 2 chèvres, une truie et un petit cochon, 3 oies, 3 cannes, 15 poules et une dinde.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 18e siècle
Secondaire :
  • 1ère moitié 19e siècle
Date(s)

Description


Construit en moellons de calcaire, comme l'ensemble des autres édifices, le corps de logis principal est enduit, à l’exception de ses pierres d'angles et de la façade postérieure d'un appentis, couvert en tuiles mécaniques, qui lui est accolé et le prolonge au nord. La maison est couverte d'un toit à égout retroussé et croupes en petites tuiles plates, ajouré de deux lucarnes. Au contraire des dispositions traditionnelles qui prévalent localement, l'escalier de pierre n'est pas placé au centre de la façade antérieure mais parallèle à celle-ci, sur le pignon est, indiquant une possible ancienne entrée sur ce côté. La porte d'entrée actuelle, sur la façade antérieure à quatre travées, est décentrée.
Une dépendance, dont l'entrée est couverte d'un arc en plein cintre, jouxte la maison à l'est. Il abritait l'ancien cuvage, transformé ensuite en étable, et un four à pain, conservé. Elle possède un toit à longs pans et égout retroussé, couvert de petites tuiles plates. Un grand corps de bâtiment ferme la cour à l'est : deux étables, surmontées de fenils, encadrent la remise. La toiture est couverte en petites tuiles à l’exception des égouts retroussés en tuiles mécaniques. Un appentis s'appuie au pignon sud.
Au sud de la cour, jouxtant la mare, se trouve une dernière dépendance, plus récente, édifiée en moellons de calcaire et briques creuses, couverte d'un toit à longs pans en tuiles mécaniques et flanquée d'un appentis en briques (toit à porcs).
Murs :
  • calcaire
  • brique creuse
  • calcaire
  • moellon
  • brique et pierre
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile plate
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
Couvertures :
  • appentis
  • toit à longs pans
  • toit à longs pans, croupe
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier droit en maçonnerie en charpente

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 060/1. Cadastre de la commune de Briant. 1827-1965.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 060/1. Cadastre de la commune de Briant. 1827-1965.
    - 3P 060/1 MA : Registre des états de sections. 1827.
    - 3P 060/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties. 1827-1882 (propriétés bâties), 1827-1914 (propriétés non bâties).
    - 3P 060/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.
    - 3P 060/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non bâties. 1914-1965.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire: 3E 9277/1. Minutes de l'étude notariale de Denis Marie Alexandre Bergerand (Saint-Christophe-en-Brionnais). Janvier-juin 1847.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire: 3E 9277/1. Minutes de l'étude notariale de Denis Marie Alexandre Bergerand (Saint-Christophe-en-Brionnais). Janvier-juin 1847.
    Inventaire des meubles et effets mobiliers dépendant de la communauté de biens ayant existé entre feu François Bordat et Claudine Tachon, sa veuve, du lieu de Farge, commune de Briant. 22 juin 1847.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 9377. Minutes de l'étude notariale de N. Sivignon (Saint-Christophe-en-Brionnais). 1748.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 9377. Minutes de l'étude notariale de N. Sivignon (Saint-Christophe-en-Brionnais). 1748.
    Contrat de mariage entre Lazare Bordat, habitant au village de Farges, paroisse de Briand, et Marie Meurier, fille de déffunt Claude Meurier et de Martine Berger, aussi habitants de la paroisse de Briand. 15 novembre 1748.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 9459. Minutes de l'étude notariale de Jean-Baptiste Deshaires, fils (Semur-en-Brionnais). 1824.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 9459. Minutes de l'étude notariale de Jean-Baptiste Deshaires, fils (Semur-en-Brionnais). 1824.
    Inventaire après décès de Blaise Bordat. 2 et 3 juillet 1824.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 3562. Mutations par décès (Bureau de Marcigny). 1823-1826.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 3562. Mutations par décès (Bureau de Marcigny). 1823-1826.
    Déclaration de succession de Blaise Bordat. 22 novembre 1824.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11454. Mutations par décès (Bureau de Marcigny). Août 1847 - juillet 1848.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11454. Mutations par décès (Bureau de Marcigny). Août 1847 - juillet 1848.
    Déclaration de succession de François Bordat (Farges - Briant). 8 novembre 1847.
    Déclaration de succession de Marguerite Ravier (La Mollière - Anzy-le-Duc) - 15 juillet 1848.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Côte d'Or : C 7426. Rôles des tailles de la paroisse de Briant. 1552-1789.
    Archives départementales de la Côte d'Or : C 7426. Rôles des tailles de la paroisse de Briant. 1552-1789.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon
  • BORDAT, Claude (Abbé). Généalogie des Bordat de Briant. 1913.
    BORDAT, Claude (Abbé). Généalogie des Bordat de Briant. Marcigny : Imprimerie-librairie J.-B. Derost, 1913.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • architecture rurale du Charolais-Brionnais
Aire d’étude et canton : Charolais-Brionnais
Dénomination : ferme
Parties constituantes non étudiées :
  • remise agricole
  • fenil
  • étable
  • logis
  • cour
  • mur de clôture
Carte interactive
Haut de page