ÉGLISE SAINT-ETIENNE
70 - Port-sur-Saône
- Dossier IA70000780 réalisé en 2016 revu en 2017
- Auteur(s) : Guillaume Gézolme
Présentation
L'existence d'une paroisse à Port-sur-Saône pourrait dater du 5e siècle : en effet, le vocable Saint-Étienne (considéré comme le premier martyr de la chrétienté) tend à prouver cette ancienneté. La présence d'une église est probablement antérieure à celle bâtie en l'honneur de Saint-Valère.
En 1023, l'église est donnée aux religieux du prieuré de Cluny par l'archevêque de Besançon. L'édifice avait un double usage : paroissiale pour les villageois et lieu de culte pour les offices des moines de Cluny.
Historique
Lors d'une visite en 1749, l’archevêque de Besançon constate la vétusté de l'édifice, le chœur menaçant de s’effondrer. L'église est par conséquent étayée. En 1772, une première proposition de reconstruction est proposée par l'ingénieur J.-B. Thierry. L'intendant mandate également deux architectes bisontins pour dresser des premiers plans. Néanmoins, la commune ne dispose pas des ressources nécessaires pour reconstruire l'église. La situation va se débloquer en 1776 grâce à un arrêt du conseil municipal qui permet la vente d'une partie du quart de bois appartenant à la commune. La somme récoltée permet de reprendre le projet de reconstruction d'autant plus souhaitée par la communauté.
Le projet est repris par le grand maitre des eaux et forêts du territoire. Il confie les travaux à Anatole Amoudru, architecte de la maîtrise des Eaux et Forêts pour les provinces de l'Est. Amoudru propose un projet ambitieux d'église-halle qui prévoit de rebâtir l'édifice sur un autre emplacement (quelques vestiges de l'ancien bâtiment subsistent).
En parallèle, la commune entreprend à partir de 1772, des démarches pour acheter les maisons où sera construite la future église.
Un compromis pour le choix du terrain est trouvé : au centre du bourg, à l'angle de la route royale et de la rue de l'Eglise, et la travée prévue au projet initial est supprimée (surcoût trop important pour la commune). L’adjudication des travaux est réalisée en août 1781 : l’entrepreneur Jean Deschamp est chargé des travaux. La première pierre fut bénie le 8 juillet 1782. Entre-temps, les aménagements liés à la route royale Paris-Bâle retardent le projet et nécessite de reculer l'édifice par rapport à la voie publique. La commune entre en conflit par la suite avec Deschamp qui doit être remplacé. En 1785, les travaux sont confiés à l'architecte Pambet qui réouvre le chantier. Achevée deux ans plus tard, l'église est bénie le 28 octobre.
L’ameublement et la décoration de l'édifice sont réalisés par l'architecte vésulien Ferjeux Frelet (chaire et boiseries du chœur) et le peintre Xavier Hecht (notamment trois tableaux encore en place dans le chœur).
Au cours du 19e siècle, plusieurs interventions sont réalisées par les architectes Renahy, Humbert et Humbaire : consolidation d'une colonne du transept, reconstruction d'un escalier, réparations urgentes sur les toitures de la nef et du clocher. En 1877, la commune demande à l'usine d'horlogerie Crétin-l'Ange de Morbier (Jura) un devis afin d'équiper l'église d'une horloge.
- 4e quart 18e siècle
Date de naissance : 06/01/1739 - date de décès : 08/03/1812
Amoudru, Anatoile (1739-1812). Architecte. Né à Dole (Jura) le 6 janvier 1739, mort dans cette même ville le 8 mars 1812. Maire de Dole de 1790 à 1796. Nommé en 1775 architecte de la maîtrise des Eaux et Forêts pour les provinces de l'Est. Outre ses réalisations en tant qu'architecte, il a réalisé le premier cadastre parcellaire de la ville de Dole (1797-1807).
Date de naissance : 1753 - date de décès : 1837
Architecte de formation, c'est en tant qu’entrepreneur qu'il se fait remarquer. Il achève de 1785 à 1788 la construction de la nouvelle église de Port-sur-Saône d’après les plans d’Anatole Amoudru. A la fin de l'Ancien Régime, il conçoit de nombreuses fontaines dans la région de Vesoul. Par la suite, il développe un concept personnel des formes en imaginant, sur un espace restreint, des lavoirs courbes à bassins ovales accolés. Cette organisation a pour effet de faciliter la circulation du bétail devant l'abreuvoir et de protéger les laveuses. Son œuvre sera poursuivie par son fils, Jean-Baptiste, dit Pambet le Jeune.
Date de naissance : 01/09/1800 - date de décès : 16/02/1882
Né à La Malachère (Haute-Saône) et issu d'une vieille famille d'agriculteurs installés à La Malachère dès 1658, il s'installe dans son village natal après ses études en tant qu’entrepreneur en bâtiment. En 1832, il s'installe comme architecte à Vesoul (Haute-Saône). De 1838 à 1853, il collabore avec Le Beuffe, puis exerce seul de 1854 à 1873. Il s'associe avec Humbert de 1873 à 1877. Il réalise un certain nombre de projets avec Collard.
Humbert, Jacques : architecte à Vesoul (Haute-Saône) au 19e siècle. Il effectue des réparations à l'église et au presbytère de Demangevelle en 1878.
Architecte à Vesoul, 20e siècle.
Date de naissance : 06/08/1757 - date de décès : 16/11/1835
Peintre de portraits et d'histoire, il vient en Franche-Comté à la demande de l’archevêque de Besançon. Il réalise les décorations de plusieurs églises : Port-sur-Saône, Filain, Traves ou encore à Amblans.
Description
L'église Saint-Étienne appartient à la famille des églises-halles. Elle est considérée comme une des plus monumentales conçues par l'architecte Amoudru.
Un perron permet d'accéder à l'entrée de l'édifice. La façade monumentale, en pierre de taille appareillée, dispose d'un clocher carré couvert d'un toit à l'impérial surmonté d'un lanternon. Le clocher est lié aux façades latérales par des arcs concaves comprenant huit pilastres doriques. Les murs latéraux sont épaulés par des contreforts.
L'accès à l'intérieur se fait depuis un porche vouté. L'église dispose de trois nefs d'égale hauteur et à six travées. La première travée comporte une tribune accueillant un orgue. Les trois nefs ont des voûtes en berceau séparées par des colonnes cylindriques à chapiteaux doriques. Le sanctuaire est situé au niveau de la dernière travée de la nef ; recouvert de boiseries Louis XVI sculptées, il est éclairé par deux baies en plein cintre. Les deux collatéraux disposent d'un autel à retable du 18e siècle.
- calcaire
- pierre de taille
- tuile
- plan allongé
- 3 vaisseaux
- voûte en berceau
- élévation à travées
- toit à longs pans
- toit à l'impériale
- escalier intérieur
- église-halle
Source(s) documentaire(s)
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3 O 435, travaux communaux
Travaux communaux de la commune de Port-sur-Saône (1811-1889)Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 435
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Port-sur-Saône - Vue générale.
Port-sur-Saône - Vue générale. Carte postale éditée par Bonvalot-Hugelé, 1er quart 20e siècle.Lieu de conservation : Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône -
Plan et élévation d'un lambris d'hauteur, 1787
Port-sur-Saône, décoration de boiseries. Architecte Presle, 1787.Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 421 Edépôt 5 -
Projets de réparations à l'église, 1877.
Port-sur-Saône, projets de réparations à l'église. Architectes Renahy et Humbert, 1877.Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 435 -
Vue aérienne de l'église Saint-Etienne.
Vue aérienne de l'église Saint-Etienne. Le clocher à l'impériale est coiffé d'un lanternon. Carte postale éditée par Edition Lapie, Saint-Maur -(N° 12.), timbre poste datant de 1963.
Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 11Fi421/33
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Langrognet, Jean-Louis. Anatoile Amoudru (1739-1812) architecte ou les bois devenus pierres, 2013
Langrognet, Jean-Louis. Anatoile Amoudru (1739-1812) architecte ou les bois devenus pierres. - Dole : Ed. de la Passerelle, 2013. 429 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.HA 5133 -
La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome V, [Le Pont-de-Planches - Le Val Saint-Eloi], 1972
La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome V, [Le Pont-de-Planches - Le Val Saint-Eloi].-Vesoul (70) : Société d'agriculture, lettres, sciences du arts de la Haute-Saône, 1972Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R. US 158 -
Suchaux, Louis. Département de la Haute-Saône. Dictionnaire historique, topographique et statistique, 1991
Suchaux, Louis. Département de la Haute-Saône. Dictionnaire historique, topographique et statistique. - Paris : Res Universis, 1991. 2 vol., 400 p.-[12] f. de pl., 396-[16] p.-[11] f. de pl. ; 20 cm. Reprod. en fac-sim. de "La Haute-Saône : dictionnaire historique, topographique et statistique des communes du département". - Vesoul : A. Suchaux, 1866 (Monographies des villes et villages de France ; 754-755).Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.US.4299
À voir
Informations complémentaires
Église : inscription par arrêté du 9 décembre 1946
- val de Saône
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
