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EGLISE DE CHAUX-LÈS-PORT

70 - Chaux-lès-Port

  • Dossier IA70000785 réalisé en 2016
  • Auteur(s) : Julie Gandini
église paroissiale © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

L'inventaire des objets contenus dans l'église et la couverture photographique ont été réalisés en 2008-2009 par la commune de Chaux-lès-Port et par le clergé affectataire.

Historique


L'église paroissiale de Chaux-lès-Port est placée sous le vocable de saint Agnan, évêque d'Orléans, mort le 17 novembre 453. Elle existait en 1505 et fut reconstruite de 1763 à 1765, par les frères Claude-Antoine et Charles Frin, architectes et entrepreneurs. Une fois les travaux achevés en 1765, la décision de meubler l'intérieur de l'église fut prise. En 1780, grâce à la vente de 28 arpents de la réserve de bois communaux, pour 11 750 livres, les dépenses d'ameublement de l'église, ainsi que l'amélioration de l'accès à l'eau dans le village, purent être envisagés. L'architecte dolois Anatoile Amoudru fut chargé des dessins et devis concernant le mobilier liturgique, l'horloge et les deux puits. Le devis de 11 200 livres proposé par l'architecte ne convainquit pas la commune qui refusa de s'engager pour une telle somme. C'est l'architecte vésulien Claude-Joseph Bretet qui fut chargé de simplifier le devis. La chaire et les retables des chapelles latérales, encore visibles aujourd'hui, furent exécutés par le menuisier Antoine Goichot, d'après les dessins de Bretet, entre 1784 et 1787.
L'église fut reconnue chapelle par le décret du 21 septembre 1812. Le 14 juillet 1859, des travaux communaux furent engagés pour des réparations extérieures menées par l'architecte Dodelier, pour la somme de 3 150 francs. En 1899, la problématique de l'approvisionnement en eau du village s'impose à nouveau. Le puits communal sur la place du village est jugé insuffisant malgré des travaux effectués pour augmenter son débit. Un devis est lancé pour un projet de conduite des eaux de la toiture de l'église dans le puits communal qui servira de citerne. En février 1927, l'architecte vésulien Louis Humbert réalise des travaux de réfection de la toiture de l'église pour un peu plus de 11 000 francs. Les tuiles de la toiture sont restaurées sur le versant Ouest et au-dessus du chœur, ou remplacées sur le versant Est par des tuiles neuves provenant de la tuileries de Passavant. Le dôme du clocher est réparé, tandis que la toiture de la sacristie, en bon état, n'est pas touchée.
L'église conserve dix objets et éléments mobiliers, protégés par le service des Monuments historiques, inscrits au titre objet, en 1974 et en 1994.
Un chemin de croix composé de douze lithographies encadrées, datées du début du XIXe siècle, fut déposé pour des raisons de conservation. Ces lithographies, endommagées par l'humidité, sont actuellement stockées à la mairie de la commune.
Période(s)
Principale :
  • 2e moitié 18e siècle
  • 19e siècle
  • 1ère moitié 20e siècle
Auteur(s) & personnalité(s)

Les frères Claude-Antoine et Charles Frin, entrepreneurs et architectes.

Date de naissance : 06/01/1739 - date de décès : 08/03/1812

Amoudru, Anatoile (1739-1812). Architecte. Né à Dole (Jura) le 6 janvier 1739, mort dans cette même ville le 8 mars 1812. Maire de Dole de 1790 à 1796. Nommé en 1775 architecte de la maîtrise des Eaux et Forêts pour les provinces de l'Est. Outre ses réalisations en tant qu'architecte, il a réalisé le premier cadastre parcellaire de la ville de Dole (1797-1807).

Description


L'église Saint-Agnan est située en plein chœur du village, sur un terrain légèrement surélevé par rapport au niveau de la rue, auquel on accède par une volée de marches en pierre. Quelques pierres tombales témoignent de l'existence d'un cimetière entourant l'église, encore en usage dans la seconde moitié du XIXe siècle (selon les datations relevées).
L'église possède une nef à vaisseau unique composée de deux travées, d'un transept, d'un chœur à une travée fermé par une abside à trois pans coupés. Elle est voûtée d'arêtes et d'arcs doubleaux retombant sur des pilastres à chapiteau d'ordre dorique. On pénètre dans la nef par un clocher porche redoublé d'un portail à claire-voie en bois tourné. Une sacristie est située dans le prolongement du chevet plat à trois pans. On y pénètre depuis le chœur par une porte en bois. Une tourelle à l'angle sud-ouest de l'édifice, accolée au clocher porche et au transept sud, contient l'escalier en vis montant au clocher.
Sur la façade principale, le portail d'entrée est en anse de panier, surmonté d'un linteau en rehaut de la façade, décoré de deux boules en haut-relief, encadrant un crucifix. Un occulus surmonte l'ensemble. Une girouette, un coq en métal, est visible au sommet du clocher.
A l'intérieur, au dessus du portail d'entrée se trouve un tableau représentant la Vierge à l'Enfant avec un couple de donateurs, daté du XVIIe siècle. Contre le mur nord, une petite cuve baptismale en pierre est surmontée d'un tableau représentant le Baptême du Christ. Des statuettes en plâtre polychrome, produites en série au XIXe siècle, décorent la nef et les autels secondaires dans les transepts. Contre le mur sud, se trouve un Christ en croix, en bois polychrome. Dans les bras du transepts, se trouvent deux autels secondaires, avec retables et tableaux d'autel. Ils représentent l'Immaculée Conception (transept sud) et saint François-Xavier (transept nord). L'autel secondaire situé dans le transept sud contient deux petites niches portatives qui contiennent des statuettes de procession et/ou de confrérie. L'une contient une Vierge de l'Apocalypse en bois doré, sur un croissant de lune, écrasant le serpent et l'autre Notre-Dame des Victoires couronnée, avec l'Enfant, entourée de nuées et d'angelots. Devant le tableau de l'Immaculée Conception, une statue en bois polychrome du même sujet porte une couronne métallique et un collier avec le cœur de la Passion en pendentif. Ce cœur s'ouvre et contient une lettre de remerciement et de prière datée du 13 mai 1934. Côté nord on trouve une chaire à prêcher en bois, du XVIIIe siècle, à palmiers, surmontée d'un putto au sommet de l'abat-voix.
Une fois passée la clôture de chœur métallique, on accède à l'autel principal par un gradin. Sur l'autel se trouve un tabernacle en bois polychrome et doré, en forme de temple circulaire à coupole surmonté d'un crucifix, entouré de six colonnes corinthiennes. Les symboles de l'agneau, des sept sceaux de l'Apocalypse et le ciboire incarnant l'Eucharistie sont représentés sur le tabernacle. Six chandeliers d'autel complètent l'ensemble. En haut du retable, un tableau représente saint Agnan priant sur les murs d'Orléans pendant que la ville est assiégée par Attila. De part et d'autre, se trouvent deux statuettes d'art populaire, une Vierge à l'Enfant et un évêque, en bois argenté.
Au sol, à l'intersection entre le choeur et le transept, se trouvent deux pierres tombales comportant des inscriptions. Ce sont les épitaphes d'André Mairet, curé mort le 28 octobre 1505 et de Cl. Nic. Aubry, de Raddon, restaurateur de l'église, curé de Chaux pendant 35 ans, mort le 19 juin 1767. Sur l'autre tombe on lit les épitaphes de Jean Rousselot, curé mort le 16 juin 1635 et de Mouchoux d'Adelans, mort le 27 novembre 1732.
La sacristie contient quelques vêtements liturgiques. Un coffre-fort métallique, profond d'environ 30 centimètres, est scellé dans le mur et possède un mécanisme ancien complexe. Parmi les objets liturgiques, calices, navette à encens, patène, ostensoir, se distingue un calice en or comportant l'inscription autour de sa base: "Donné par S.M. l'Empereur Napoléon III à l'église de Chaux-les-Port, Haute-Saône, 1870".
Dans le jardin entourant l'église se trouvent quatre restes de monuments funéraires, vestiges de l'ancien cimetière:
- Un double Calvaire au sommet d'une haute colonne, torse en partie inférieure, puis cannelée. La base de la colonne est complexe, composée d'une alternance de socles de sections, de formes et de hauteurs différentes. Une petite niche vide est aménagée dans la base. Les deux faces de la croix sont décorées d'une Vierge à l'Enfant et d'un Christ en croix taillés dans la pierre.
-Surmontant un socle rectangulaire, une statue d'ange ailé au visage expressif encadre une plaque gravée, il tient la base d'une croix, une couronne végétale et un drapé. Sur la plaque, on peut lire l'épitaphe de Jean-François Faivre, un général de Napoléon 1er, mort le 15 avril 1862.
- Une colonne de section carrée est surmontée d'un chapiteau corinthien aux motifs végétaux sculptés avec précision, peut-être une base de colonne ou de croix tronquée. On peut lire l'inscription suivante: "Noémy De Vernerey, à 16 ans, décédée le 22 octobre 1835".
- Sur une base rectangulaire, se trouve une niche (vide) encadrée de deux pilastres engagés, surmontée d'un arc trilobé. Au sommet d'un fronton triangulaire se tient une statue d'ange ailé portant une couronne végétale. L'épitaphe gravée est la suivante: "A la mémoire de mon cher mari, Paul Marie Charles Dunod de Charnage, né Du Breul de Sacconey, décédé le 28 octobre 1878 à l'âge de 32 ans, priez pour lui."



Murs :
  • calcaire
  • calcaire
  • moellon
  • pierre de taille
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Plan :
  • plan en croix latine
Etages :
  • 1 vaisseau
Couvrement :
  • voûte en berceau brisé
Escalier :
  • escalier demi-hors-oeuvre escalier en vis en maçonnerie

Source(s) documentaire(s)

  • Travaux communaux
    Assainissement et réparations de l'église 1857 - 1927
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 152
  • Edifices du culte et cimetière
    Réparation d'une cloche: 1824
    Réparations de l'église: 1844 - 1926
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 148 E dépôt 28/M2
  • Commune de Chaux-lès-Port, projet pour la construction d'un presbytère, 1867
    Commune de Chaux-lès-Port, projet pour la construction d'un presbytère, 10 juillet 1867.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 152
  • Plan de situation de l'église de Chaux-lès-Port
    Plan de situation de l'église de Chaux-lès-Port. 10 septembre 1857.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 152
  • Suchaux, Louis. Département de la Haute-Saône. Dictionnaire historique, topographique du statistique (de A à Lo) : vol. 1, 1991
    Suchaux, Louis. Département de la Haute-Saône. Dictionnaire historique, topographique du statistique (de A à Lo) : vol. 1 . - Paris : Res Universis, 1991
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.US.4298
  • La Haute-Saône, Nouveau Dictionnaire des Communes
    La Haute-Saône, Nouveau Dictionnaire des Communes, Tome II, Société d'Agriculture, Lettres, Science et Arts de la Haute-Saône, Vesoul, 1970
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.US 148
  • Langrognet, Jean-Louis. Anatoile Amoudru (1739-1812) architecte ou les bois devenus pierres, 2013
    Langrognet, Jean-Louis. Anatoile Amoudru (1739-1812) architecte ou les bois devenus pierres. - Dole : Ed. de la Passerelle, 2013. 429 p. : ill. ; 30 cm.
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.HA 5133

Informations complémentaires

Thématiques :
  • val de Saône
Aire d’étude et canton : Val de Saône
Dénomination : église, chapelle
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