DEMEURE, RUE DERRIÈRE LES TOURS
70 - Gy
rue Derrière les Tours
- Dossier IA00016254 réalisé en 2013
- Auteur(s) : Sabrina Dalibard, Christiane Roussel
Historique
En 1485, le bâtiment appartenait aux Jouffroy de Gonsans, une importante famille franc-comtoise. Des parties étaient louées pour loger des officiers de passage et la cour servait de cantonnement aux habitants de Gy en cas d’attaque.
A la fin du 16e siècle, la famille de Gonsans vend ses propriétés à l'époux de Jeanne Pierrette de Ronchault : Nicolas de Villars qui est alors seigneur de Citey et capitaine de Gy. Jusqu’aux années 1730, le bâtiment appartient à la famille de Ronchault-Saint Vandelin.
La date de 1760 est portée sur le balcon de la façade nord du logis. La ferronnerie du balcon porte les initiales GG entrelacées ; ces initiales font selon toute vraisemblance référence aux noms des propriétaires de l'époque.
Le bâtiment est ensuite acquis par l’archevêque de Besançon, Monseigneur de Durfort, qui y loge sa sœur pendant la Révolution.
La famille Grobas est propriétaire du bâtiment jusqu'en 1876. A la charnière des 19e et 20e siècles (1876-1914), ce bâtiment appartenait à Albert de Loisy, gendre de Madame Jean Ménans, qui en fait sa "résidence d'été".
Au cours du 20e siècle, les Frères de Marie l’achètent pour y établir un juvénat (établissement de formation pour les jeunes se destinant à la vie religieuse), par la suite, le diocèse y installe une école d’agriculture.
Aujourd'hui, il s'agit d'une propriété privée.
La mention d'un édifice en 1485 à cet emplacement correspond assez bien à l'architecture de certaines parties du bâtiment qui présentent les caractéristiques architecturales de la charnière des 15e et 16e siècles. Ainsi par exemple, en partie nord (rue Ménans), il subsiste des vestiges de baies murées dont le décor est propre à cette époque en architecture : baguettes croisées aux angles supérieurs, bases prismatiques des moulures... Certaines baies de la façade sud : porte en anse de panier surmontée d'une accolade, fenêtre à linteau décoré d'une double accolade... présentent également un décor de la fin du 15e et du début du 16e siècle. Par ailleurs, les voutes sur croisées d'ogives de la cave ainsi que le décor des culots (visages sculptés) attestent également cette époque de réalisation.
Le bâtiment actuel correspond donc selon toute vraisemblance à une construction de la charnière des 15e et 16e siècles qui a été largement remaniée au cours de la seconde moitié du 18e siècle. La régularité des percements, organisés en travées, la présence de boiseries et d'une cheminée en marbre à l'intérieur de l'édifice témoignent de ce remaniement, tout comme la date de 1760, portée sur la façade nord.
Les dépendances, situées à l'ouest de la cour, qui abritaient vraisemblablement des écuries et des remises à carrosses, datent de la même époque (2e moitié du 18e siècle). Les linteaux des baies en arcs segmentaires sont en effet caractéristiques de cette époque de construction en architecture. De plus, le bâtiment est figuré sur le cadastre napoléonien qui remonte à 1837 pour la commune de Gy. Ce bâtiment de dépendances n'est pas sans rappeler celui du numéro 11 rue de Versailles dans la ville basse qui date probablement peu ou prou de la même époque.
L'intérieur du logis a été très remanié, en conséquence de ses différents usages au fil du temps. Ainsi, des cloisonnements ont été supprimés pour la création d'un dortoir lorsque le bâtiment était occupé par une école d'agriculture. Il subsiste toutefois quelques boiseries et une cheminée du 18e siècle à l'étage ainsi qu'une cheminée plus monumentale en pierre calcaire (cheminée de la cuisine) au rez-de-chaussée.
La partie ouest, plus basse, a probablement été ajoutée par la suite, au cours du 19e siècle.
- limite 15e siècle 16e siècle
- 3e quart 18e siècle
- 19e siècle
Description
Matériaux de construction :
Cet édifice est composé de plusieurs bâtiments construits en moellon de pierre calcaire ; certaines parties sont traitées en pierre de taille du même matériau : encadrements de baies, chainages d'angles...
Les toitures à longs pans et à croupes sont couvertes de tuile plate.
Plan et élévation :
Les différents bâtiments sont implantés autour d'une cour située au sud ; au nord-est, se trouve également un espace non construit.
Le logis possède un plan quadrangulaire ; certaines parties, notamment à l’ouest, sont le fruit de constructions postérieures. A l'ouest du logis, se trouve un porche qui donne accès à la cour.
Le bâtiment de dépendances situé au sud-ouest de la cour présente également un plan quadrangulaire.
Le logis s'élève sur quatre niveaux : cave, rez-de-chaussée, premier étage et comble.
Le bâtiment sud-ouest abritant les dépendances s'élève sur trois niveaux.
Façade sud du logis :
La façade de la partie Est de la construction est rythmée par six travées composées de baies dont les linteaux sont en arcs segmentaires. Deux baies plus anciennes possèdent un encadrement différent : une fenêtre à linteau orné d'une double accolade et une porte en anse de panier surmontée d'une accolade. La partie centrale est traversée par un porche au rez-de-chaussée. La façade sud de la partie ouest est percée de baies quadrangulaires.
Façade nord du logis :
La façade nord du logis est rythmée par huit travées composées de baies dont les linteaux sont principalement des linteaux en arcs segmentaires. Seules une porte et une porte-fenêtre de l'étage possèdent des linteaux droits.
La cave est éclairée par quatre soupiraux quadrangulaires alors que les combles le sont par deux oculi.
Cave :
Le logis est construit sur une cave voutée sur croisées d'ogives exceptionnelle, composée de deux vaisseaux séparés par sept colonnes. Certains culots de retombées des ogives sont sculptés de visages humains grimaçants (homme tirant la langue...).
Rez-de-chaussée du logis :
L'intérieur a subi de nombreuses transformations au gré des différents usages du bâtiment. Dans la partie ouest du rez-de-chaussée, il subsiste une cheminée monumentale en pierre calcaire.
Distribution du logis :
L'escalier d'origine a disparu ; il était probablement situé plus ou moins au centre du logis, face à la porte. Actuellement, deux escaliers modernes permettent l'accès à l'étage, le premier dans l'extension récente nord-ouest accolée à la façade et le second, dans la partie est du logis (parallèle au pignon).
Premier étage du logis :
A l'instar du rez-de-chaussée, la distribution d'origine du premier étage a été très remaniée. Il subsiste toutefois, dans la partie ouest de la construction, des boiseries et une cheminée en marbre.
Parties annexes :
Un bâtiment abritant des écuries et remises à carrosses se trouve au sud-ouest de la cour.
- calcaire
- moellon
- enduit
- tuile mécanique
- tuile plate
- sous-sol
- 1 étage carré
- voûte d'ogives
- élévation à travées
- élévation ordonnancée sans travées
- bon état
Source(s) documentaire(s)
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Cadastre napoléonien, 1837.
Cadastre napoléonien, Gy. Tableau d'assemblage et feuilles de sections. 1837, papier.
Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3P2628
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Claerr, Christiane. Canton de Gy. Haute-Saône. 1986.
Claerr, Christiane. Canton de Gy. Haute-Saône. Besançon, Association pour la promotion et le développement de l'inventaire comtois, Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine, 1986, 48 p. (Images du patrimoine ; 24). -
Dodane, L. J. Gy et son château, 1966
Dodane, L. J. Gy et son château, 1966, 95 p. -
Sidler, Jean-Claude. Gy. Au fil des rues, au fil du temps, 2002.
Sidler, Jean-Claude. Gy. Au fil des rues, au fil du temps. Besançon, 2002Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3131/13
À voir
Informations complémentaires
Façades et toiture du corps de logis, y compris l'aile Ouest percée du passage cocher ; façades Est et Nord du bâtiment de dépendance ainsi que le versant de couverture Est ; cheminée à hotte au rez-de-chaussée et cheminée du 18e siècle à l'étage du logis ; lambris de la pièce située à l'étage au dessus du passage cocher (cad. F 1035) : inscription par arrêté du 22 juillet 1991 ; Cave voûtée (cad. F 1035) : classement par arrêté du 22 juillet 1991.
Inscription 20 02 1989 (arrêté) annulée.
- enclos
- cour
- jardin
- remise
- dépendance
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine