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DEMEURE ET FERME DE MONTGIRAUD

71 - Vareilles

Montgiraud

  • Dossier IA71003533 réalisé en 2018
  • Auteur(s) : Aurélien Michel, Raphaël Favereaux, Philippe Mairot
20187100316NUC4A © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Historique des propriétaires
Montgiraud était vraisemblablement un domaine seigneurial, attesté depuis la seconde moitié du XVIIe siècle. Son propriétaire est Antoine de la Forêt, écuyer, sieur des Blancs dans le Mâconnais, un des 200 chevau-légers de la garde du roi (compagnie de cavalerie). La présence sur le domaine d'un pigeonnier et d'un chemin arboré, long de 460 mètres, baptisé "l'allée des dames" et reliant la demeure à un étang, tend à confirmer le statut noble du lieu. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le propriétaire est Jean-Marie Baudinot (1732-1783), mentionné parfois sous le nom "Baudinot de Montgiraud", natif de Paray-le-Monial, avocat en parlement, châtelain de Bois-Sainte-Marie, juge civil et criminel du bourg et comté de La Clayette. Le 9 octobre 1781, à La Clayette, il marie sa fille unique, Claudine Etiennette Baudinot (1761-1825) avec Claude François Marie Bouthier (1758-1830), issu lui aussi d'une famille de gens de robe ayant exercé de nombreuses charges au bailliage de Semur-en-Brionnais et lui-même procureur du roi audit bailliage. Les époux héritent de Montgiraud et transmettent (de leur vivant ?) le domaine à leur fils Pierre François Bouthier (1792-1848), dit Auguste, propriétaire du domaine en 1828 (date de l'établissement du cadastre). La propriété s'étend alors sur près de 50 hectares, qu'Auguste Bouthier porte à près de 80, après la mort de son père, par des achats réguliers de fonds. Il améliore l'accès au lieu en faisant construire, en 1831, un pont en pierre au-dessus d'un ruisseau traversant le pré Grillet, baptisé le "pont Bouthier".
En 1844, Claude Ernest Noailly (1821-1892), dont l'aïeul fit fortune comme maître des postes à Droiturier, dans le Roannais, et marchand de blé, rachète Montgiraud. Le domaine s'ajoute aux nombreuses acquisitions faites par la famille dans la Loire, la Saône-et-Loire et l'Allier depuis la fin du XVIIIe siècle. Il poursuit l'agrandissement de la propriété qui atteint plus de 93 ha en 1851. Son petit-fils, Paul Marie Albert Baudon, comte de Mony-Colchen, fils de Victor Henri Charles Paul Baudon et de Marie Alice Noailly (1866-1912), la revend en 1920 avec 32 hectares de terres à Jean Gateau, boucher à Villefranche-sur-Saône. En 1952, le peintre Léon Raffin est missionné pour faire le relevé de la fresque de la chapelle du château de La Clayette. Séduit par la région brionnaise, il achète les bâtiments (avec 8 ha de terrains) pour en faire une maison de famille. Il réalise en 1956-1957 les décors de la grande salle du château de Chaumont à Oyé. Ses descendants possèdent toujours Montgiraud.

Evolution du domaine agricole
Le domaine a connu son apogée au milieu du XIXe siècle. De 1832 à 1851, sa superficie a presque doublé (+ 86 %). En 1826, la surface en herbe est déjà importante à Montgiraud (57 % de près et 12 % de pâtures), plus qu’à l’échelle de la commune de Vareilles, où les prés et pâtures occupent 40 % de l’espace. Elle augmente avec les achats du Grand Pré de 22 hectares par Bouthier en 1832 et du pré des Gonnets de 16,5 hectares par Noailly en 1848. En 1914, l'exploitation est constituée à 90 % de prés et seulement 3 % de terres cultivées. Le domaine est donc largement dédié à l'élevage, mais l'embouche en revanche ne semble pas y avoir été l'activité dominante. Selon Frédéric Gaudry, géologue, la majeure partie des prés qui constituaient alors l'exploitation ne se trouvent pas sur les sols géologiques propices à l'embouche (calcaires à gryphées du Sinémurien), mais sur des sols moins riches en phosphate et plus acides (calcaire à entroques, socle granitique). Depuis 1993, les bâtiments n’ont plus d’usage agricole. Les terres sont louées à d’autres exploitants.

Les bâtiments
L’ensemble se composait à l’origine de trois bâtiments : la maison, caractéristique des bâtiments de maître de la région avec son imposant toit à croupes, construite à la fin du XVIIe siècle (une des pièces de la charpente porte la date de 1697), une grande dépendance, dont la partie centrale, entre les deux murs pignons débordants, est vraisemblablement contemporaine de la maison, et une petite dépendance abritant les volailles et les cochons. La grange a connu des agrandissements, intervenus avant 1826 (date de l'établissement du cadastre), dans la seconde, à l’autre extrémité, qui sont construits avant la date de l'établissement du cadastre, soit avant 1826, dans la et une extension, ayant abrité le cuvage, à l’autre siècle. Le pigeonnier date de la fin du XVIIIe siècle. Les baies de la façade principale de la maison sont reprises et agrandies au XIXe siècle.
Les principales modifications interviennent au XXe siècle, même si une photographie du début du XXe siècle montre que l’ensemble a peu évolué. Dans la première moitié du XXe siècle, une nouvelle porcherie est construite, à l’arrière de la précédente, ainsi qu'un petit appentis, abritant le four à pain, à l’arrière de la maison. En 1952, le fournil est finalement transformé en habitation par la famille Raffin afin d'y loger les métayers du domaine. De nouvelles ouvertures sont également percées sur la façade postérieure de la maison (notamment trois grandes lucarnes sur le toit). Dans les années 1960, l’ancien cuvage est modernisé et la charpente de la grande dépendance en partie refaite. Au début des années 1970, la vieille porcherie est détruite pour dégager l’espace à l’ouest de la maison. Seul un mur avec les nids pour les volailles, servant d’appui au bâtiment mitoyen, a été conservé. Enfin, une petite aile est ajoutée à l’angle nord-est de la maison. Ces modifications récentes ont toutefois respecté l’harmonie de l’ensemble.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 17e siècle (?)
  • 18e siècle (?)
  • 20e siècle (?)
Date(s)
1697 : porte la date

Description


Construit en moellons (calcaire, grès ?), le bâtiment à usage agricole est pourvu d'une charpente en bois et couvert d'un toit à longs pans en tuiles plates. La partie centrale dallée (remise) est flanquée de deux étables, chacune à l'origine surmontée d'un fenil. L'étable sud a été supprimée. La porte en plein-cintre de cette étable est constituée de gros claveaux irréguliers (grès ?). Les murs latéraux de ce bâtiment débordent le mur-gouttereau antérieur, formant, avec la toiture débordante, un espace couvert. Le bâtiment a été agrandi à ses extrémités, la partie nord étant couverte d'un appentis en tuiles mécaniques. Bâti en moellons enduits, le logis comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée et un étage carré et est couvert d'un toit à croupes en tuiles plates. Le versant ouest (prolongé) du toit est couvert en tuiles mécaniques. Une annexe du logement, bâtie contre le pignon nord de la maison, comprend un rez-de-chaussée et un étage de soubassement. Construite en moellons de calcaire, partiellement enduite, elle est couverte d'un toit à croupes en tuiles plates. Bâtie en moellons de calcaire, la soue est couverte d'un appentis en tuiles mécaniques. Situé plus au sud, le pigeonnier est construit en maçonnerie enduite, couvert d'un dôme circulaire en tuiles plates.
Murs :
  • calcaire
  • grès
  • moellon
  • moellon
  • enduit partiel
Toit :
  • tuile plate
  • tuile mécanique
Etages :
  • en rez-de-chaussée
  • 1 étage carré
  • étage de soubassement
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Elévation :
  • élévation à travées
Couvertures :
  • toit à longs pans, croupe
  • dôme circulaire
  • appentis

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 553/1. Cadastre de la commune de Vareilles. 1828-1965.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 553/1. Cadastre de la commune de Vareilles. 1828-1965.- 3P 553/1 MA : Registre des états de sections. 1828.- 3P 553/1 MA: Matrice cadastrale des propriétés bâties et non-bâties. 1828-1882 (propriétés bâties), 1828-1914 (propriétés non-bâties).- 3P 553/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.- 3P 553/1 MR: Matrice cadastrale des propriétés non-bâties. 1914-1965.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Vue du domaine de Montgiraud. Vers 1900.
    Vue du domaine de Montgiraud. Photographie (carte postale). Vers 1900.
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Joubert, Laurie. Monographie d'une exploitation agricole en Charolais-Brionnais : relation élevage et paysage. M. A. : Etudes rurales, mention Géographie : Lyon 2 : 2015.
    Joubert, Laurie. Monographie d'une exploitation agricole en Charolais-Brionnais : relation élevage et paysage. M. A. : Etudes rurales, mention Géographie : Lyon 2 : 2015.Lieu de conservation : PETR du pays Charolais-Brionnais.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • architecture rurale du Charolais-Brionnais
Aire d’étude et canton : Charolais-Brionnais
Dénomination : ferme
Parties constituantes non étudiées :
  • étable à vaches
  • fenil
  • remise
  • cour
  • pigeonnier
  • puits
  • toit à porcs
  • jardin
  • logis
Carte interactive
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