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CHEMINÉE

25 - Besançon

1 rue Labbé

  • Dossier IM25005188 réalisé en 2009 revu en 2011
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue d'ensemble. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Après un premier devis le 18 novembre 1929 de la société Bacle et Moulin (disposant de deux usines de céramique, à Clamart, 3 rue du Général de Négrier, et Fès, au Maroc) pour la construction de deux cheminées en briques et béton avec habillage en mosaïque stannifère, l'architecte Paul Guadet retient pour l'appartement du directeur la solution de cheminées en marbre. Il y en a cinq, facturées 11 000 F le 11 juin 1930 : la plus importante en marbre blanc dans le salon (4 000 F), deux en " Bleu Turquin " (1 900 F pièce) et les deux autres en " Bleu fleuri " (1 600 F chacune). Elles sont fournies par la marbrerie Maybon, établie en 1900 à Flaumont-Waudrechies, dans le Nord (voir la notice IA59001584). Cette entreprise a son siège au 15 rue Vaneau à Paris (et auparavant au 38 de la même rue) et elle a pour raison sociale : Veuve Maybon, ancienne Maison Huret & Cie - Denoyez et A. Maybon. Dans son offre de prix du 22 novembre 1929, elle proposait une réalisation en placage ou en épaisseur (1/3 plus chère que la première) avec une gamme de marbres comprenant : Lunel, Comblanchien ou Rouge de Flandre 1er choix, Blanc clair, Bleu Turquin, Rosé perlé ou Rouge de Rance, Piastraccia. Les dessins de Guadet pour les cheminées des chambres (dont fait partie celle étudiée) étant ambigus, des problèmes se posent au montage et certaines plaques doivent être recoupées. L'affaire devient pressante (volonté du maire et du sous-secrétaire d'État à l'Enseignement technique d'inaugurer l'école ? souhait du directeur d'occuper son appartement ?) et Guadet écrit le 29 juillet 1930, parlant des transformations : " En tous cas, il y a intérêt à ce que cela soit fait tout de suite car il commence à s'établir une légende dans les bureaux de l'Enseignement technique au sujet de ces cheminées ; au besoin faites venir un scieur de Saint-Amour si vous ne pouvez trouver personne à Besançon. " L'architecte d'opération André Boucton, qui suit le chantier, fait finalement appel à un marbrier bisontin : la société Magnin et Fils (50 avenue Fontaine-Argent et rue des Docks), repreneur de la maison Choisel Neveu et successeur, laquelle avait elle-même succédé à la maison Lambert Aîné.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 20e siècle
Date(s)
1930
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 1873 - date de décès : 1931

Paul Guadet, architecte, né à Paris en 1873 et mort en 1931. Fils aîné de l’architecte Julien Guadet, diplômé de l’école des Beaux-Arts de Paris en 1904, Paul Guadet travaille essentiellement pour les organismes d’Etat : il est architecte adjoint des Affaires étrangères de 1903 à 1911, architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux de 1912 à sa mort, architecte du ministère des P.T.T de 1913 à 1931, du sous-secrétariat d’Etat de l’enseignement technique de 1925 environ à 1931... Il assume aussi la surveillance de travaux, notamment dans les écoles des Arts et Métiers et autres écoles professionnelles (celle de Cluses par exemple), et est appelé comme expert (près du conseil de préfecture de la Seine de 1922 à 1930 par exemple). Dans <span style="font-style:italic;">L’esthétique du béton armé</span>, texte d’une conférence donnée à Bruxelles le 11 février 1926 et publiée dans <span style="font-style:italic;">L’Emulation</span> (« organe de la société centrale d’Architecture de Belgique »), Guadet se présente comme un « partisan, adepte absolu, du rationalisme en architecture ».

Description


La cheminée et sa plaque au sol sont réalisés en marbre " Bleu Turquin " (aussi dit " Bardiglio "), gris veiné de blanc, provenant d'Italie (carrières de Serravezza, Carrare ou Bardiglio). Plane, la façade est animée par la différence d'épaisseur due à un réseau de lignes droites (quatre verticales et deux horizontales), délimitant six tableaux en retrait. Il n'y a pas de plinthe mais ce motif est rappelé en creux par une diminution de l'épaisseur des plaques à son emplacement. La tablette rectangulaire saillante est scandée par une ligne formée de tesselles de céramique marron, incrustées dans sa tranche.
Catégories :
  • marbrerie

Source(s) documentaire(s)

  • Fonds Paul Guadet, 079 IFA 105 à 115, 200 : Ecole nationale d’Horlogerie de Besançon (1925-1931)
    Fonds Paul Guadet, 079 IFA : Ecole nationale d’Horlogerie de Besançon (1925-1931), liasses, boîtes de rouleaux et plans à plat
    Lieu de conservation : Cité de l'architecture et du patrimoine, Centre d'archives d'architecture du XXe siècle - Cote du document : 079 IFA 105 à 115, 200
  • Ecole nationale de Besançon. Cheminées de l’appartement du directeur, 18 novembre 1929
    Ecole nationale de Besançon. Cheminées de l’appartement du directeur, dessin sur calque (plume, crayon à papier), s.n., s.d. [18 novembre 1929], échelle 1:10, 41 x 70 cm.
    Lieu de conservation : Cité de l'architecture et du patrimoine, Centre d'archives d'architecture du XXe siècle - Cote du document : 079 IFA tiroir 5
  • [Plan et élévation de la cheminée principale du logement du directeur], 24 novembre 1930
    [Plan et élévation de la cheminée principale du logement du directeur], dessin sur calque (plume), par André Boucton, 24 novembre 1930, échelle 1:20
    Lieu de conservation : Cité de l'architecture et du patrimoine, Centre d'archives d'architecture du XXe siècle - Cote du document : 079 IFA 105 temp

Informations complémentaires

Thématiques :
  • lycées publics de Franche-Comté
Aire d’étude et canton : Besançon faubourg
Dénomination : cheminée
Carte interactive
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