BASTION DU BÉCHAUX
21 - Auxonne
2 rue Mignotte, quai de Saône
- Dossier IA21005870 réalisé en 2023 revu en 2024
- Auteur(s) : Guillaume Gézolme
Historique
Ce bastion, situé sur le front nord du corps de place et en bordure de la Saône, s'appuie sur une tour médiévale (qui était en forme de fer à cheval) dite du Béchot ou Boichot. Un passage voûté, encore visible, laissait la petite Saône traverser l’édifice sur toute sa longueur avant de ressortir à l’intérieur de la ville. Quand d'Aspremont s’attelle à fortifier cet espace, il décide de conserver une partie de la tour et ce passage. Le bastion établi jouit d'une position stratégique car il contrôle la Saône et sa digue, ainsi qu'une prise d'eau pouvant alimenter une partie des fossés du front nord. En janvier 1679, Vauban reprend la direction du chantier suite au décès d'Aspremont. Pour le bastion du Béchaux, l’ingénieur demande "d’achever le terre plein et y faire les parapets comme d'ordinaire avec une batterie à la pointe, faire une autre grille à l’entrée d'eau dont les barreaux soient en fer avec un petit hangar au-dessus [...] faire une porte de sortie et bien la murer pour rester jamais ouverte que dans les extrêmes besoins". Au projet de son prédécesseur, Vauban ajoute une tenaille et un autre dehors, un redan, nommé "demy-contregarde du Bechau" et qui a pour fonction de contrôler les prises d'eaux.
En 1700, un plan de Robert montre que la "demy-contregrade" est construite tandis que la tenaille n'a pas été réalisée, bien que toujours proposée par Vauban. En 1789, profitant du ruisseau coulant sous l'édifice, un moulin est construit.
Vers 1820, l'ensemble des revêtements sont restaurés "en pierre de taille neuve". En 1825, la poterne, qui permet de communiquer avec les dehors, est reconstruite et revêtue en brique. En 1843, un batardeau est bâti au saillant du bastion, avec une dame dans laquelle le mécanisme d'une vanne est installé. C'est à cette même époque que la prise d'eau pour alimenter le canal de la Petite Saône est modifiée : un aqueduc souterrain conduit ce bras de la Saône jusqu’aux anciens abattoirs depuis une nouvelle entrée située au pied du bastion du Béchaux et à l'angle de la courtine. L'érection du batardeau entraine la destruction de la demi-contregarde, remplacée par un redan élevé en terre.
Le démantèlement de la place suite à son déclassement à la fin du 19e siècle a pour conséquence la suppression de la courtine reliant les bastions du Béchaux et celui dit "plat". Un port de commerce est aménagé dans un premier temps avant de laisser place à des immeubles construits dans les années 1960 (toujours présents). L'aménagement du port de plaisance n'a pas entrainé de modifications sur le bastion. La demi-contregarde en avant a probablement été supprimée à cette occasion. Aujourd'hui, un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) occupe le terre-plein vide du bastion ainsi que l'ancien moulin.
- Fin du Moyen Age
- 4e quart 17e siècle
- 4e quart 18e siècle
- 1er quart 19e siècle
Date de naissance : 1628 - date de décès : 28/06/1678
la Motte-Villebret, François de. ingénieur militaire. Né vers 1628/1631, il est ingénieur des fortifications et maréchal de camp des armées du Roi. Il fut nommé gouverneur de Salins-les-Bains en 1674.
Date de naissance : 15/05/1633 - date de décès : 30/03/1707
Le Prestre, Sébastien (1633 - 1707) dit Marquis de Vauban. Ingénieur et architecte militaire. Né le 15 mai 1633 à Saint-Léger de Fougeret (Yonne) devenu Saint-Léger-Vauban en 1667, mort à Paris le 30 mars 1707. il est nommé ingénieur du roi en 1653. En 1668, alors maréchal de camp, Louvoie lui confie l’organisation des places fortes. Il est nommé commissaire des fortifications du royaume en 1678, lieutenant général en 1688 et maréchal de France en 1703.
Description
Ce bastion a une forme originale, ne disposant que d'une face. Son "flanc" gauche se poursuit par une tour médiévale, visible par son revêtement en bossage, elle-même prolongée autrefois par une courtine longeant la Saône (démolie). Le bastion revêtu en pierre de taille a deux corps de garde casematés sur la terrasse du terre-plein. Un batardeau érigé en pierre de taille au saillant de l’édifice est encore visible, il faisait le lien avec une demi-contregarde aujourd’hui disparue. Le ruisseau de la Petite Saône s'écoule actuellement au pied du flanc droit.
- calcaire
- brique
- pierre de taille
- terre en couverture
- système bastionné
Source(s) documentaire(s)
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Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 153-162. Projets des travaux à effectuer aux fortifications et aux bâtiments militaires de la place. Mémoire, états, correspondance, cartes, plans. 1673-1874.
Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 153-162. Projets des travaux à effectuer aux fortifications et aux bâtiments militaires de la place. Mémoire, états, correspondance, cartes, plans. 1673-1874.
- 1 VH 153 : 1673-1781
- 1 VH 154 : 1782-1818
- 1 VH 155 : 1819-1823
- 1 VH 156 : 1824-1826
- 1 VH 157 : 1827-1829
- 1 VH 158 : 1830-1834
- 1 VH 159 : 1835-1842
- 1 VH 160 : 1843-1846
- 1 VH 161 : 1847-1852
- 1 VH 162 : 1853-1874Lieu de conservation : Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes - Cote du document : 1 VH 153-162
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Plan de la ville et château d'Auxonne. 1781.
Plan de la ville et château d'Auxonne. Dessin (plume, lavis), par Linseau. 1781. Échelle de deux pouces pour cent toises.Lieu de conservation : Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes - Cote du document : 1 VH 153
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Faucherre, Nicolas. Les citadelles du roi de France sous Charles VII et Louis XI. 2019.
Faucherre, Nicolas. Les citadelles du roi de France sous Charles VII et Louis XI. Centre De Castellologie. 2019. -
Speranza, Martine. Les fortifications d'Auxonne et Vauban. 2008
Speranza, Martine. Les fortifications d'Auxonne et Vauban. Dans : Mémoires de la Société d’Émulation du Doubs. Histoire et Patrimoine comtois n° 50, 2008, p. 111-131.
À voir
Informations complémentaires
- fortifications royales et nationales en Bourgogne-Franche-Comté
- tour
- moulin
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine