Usine d'horlogerie et de mécanique de précision Roux et Cie ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

En novembre 1833, Albert Roux acquiert l'usine de la petite Raisse, située au lieu-dit la Prairie, et y établit une fabrique d'horlogerie de gros volume. L'origine de cette affaire remonte à 1823, date à laquelle l'horloger-mécanicien Jean Vincenti fonde la société Vincenti et Cie. Il installe dans un local du château de Montbéliard un atelier de fabrication en série de mouvements de montres et de pendules. Dissoute en 1828, la société laisse place à une autre affaire en octobre 1829, toujours dénommée Vincenti et Cie, à laquelle Albert Roux s'associe. Assez rapidement, la production annuelle atteint 8000 mouvements d'horlogerie. Outre les pièces de gros volume, la fabrique monte en 1830 des mécanismes pour boîtes à musique, lampes à huile Carcel, métronomes, compteurs de filature et miroirs aux alouettes. Fondée vers 1773 suite à l'aménagement d'une chute sur le canal de la machine hydraulique du château de Montbéliard, l'usine de la petite Raisse a consisté en une petite scierie, avant d'abriter un tissage à bras. Outre une maison située en face, Albert Roux fait construire de nouveaux ateliers et des bureaux, et s'installe au début de l'année 1834. Un logement d'ouvriers et une maison sont construits, respectivement en 1850 et 1856. Amédée Roux succède à son père en 1858, année de création de la nouvelle société Amédée Roux et Cie, qui poursuit la fabrication de mouvements de pendule et de carillon, de réveils de voyage, de récepteurs Morse, de régulateurs de chemin de fer, de rouages pour compteurs à eau et à gaz, etc. L'usine est agrandie en 1864 ("maison et fonderie"). A la fin de cette année, l'usine fabrique 5500 mouvements de pendule par mois. Vers 1890, elle se lance dans la production de mouvements de phonographes, des compteurs à prépaiement, puis des compteurs automobiles, taximètres, indicateurs de vitesse, cylindres enregistreurs, allumeurs-extincteurs, constateurs d'arrivée de pigeon-voyageurs. Vendus d'abord à Paris et dans le Jura, ces produits touchent une clientèle en Suisse, Belgique, Angleterre et Etats Unis. Ils sont récompensés aux expositions de Paris de 1834, 1839, 1844, 1849, 1855 et 1867. La production annuelle passe de 3000 mouvements de pendules en blanc vers 1830 à 80 000 mouvements d'horlogerie pour pendules, compteurs et moteurs divers. Etablis dans le 3e quart du 19e siècle, une fonderie et un atelier de laminage et de tréfilerie de laiton et de bronze sont agrandis vers 1895. Un comptoir de vente est fondé 110 rue Vieille-du-Temple à Paris. En 1902, la fabrique est de nouveau agrandie et équipée d'un local pour la machine à vapeur. L'usine ferme ses portes en 1929. Le site est acquis par la commune, et une partie de l'usine a été détruite en 1953. L'atelier de fabrication à étages a été démoli en 2002, à l'exception de l'extrémité orientale. Le logement patronal, quoique dénaturé, subsiste en face de ce dernier.

Données techniques
Présence en 1840 d'une roue hydraulique en-dessous, avec une chute de 1 m. L'arrêté préfectoral du 26 février 1846 autorise le maintien d'une machine à vapeur de 6 ch pour actionner les tours à métaux de la fabrique d'horlogerie de la Prairie. En 1858, la société Roux et Cie demande l'autorisation de remplacer la chaudière et la machine à vapeur autorisées en 1846 par des "machines plus puissantes" (10 ch).

Données sociales
L'usine emploie 200 ouvriers vers 1833, 300 en 1859, 400 ouvriers et une quarantaine d'apprentis en 1863. L'effectif est de 160 ouvriers et 60 femmes et enfants en 1893, pour seulement 57 personnes en 1926. Une société de secours mutuelle a été créée en 1859.

Période(s)

Principale :

4e quart 19e siècle

Illustrations

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Description

Construite en moellon de calcaire enduit et couvert d'un toit à croupe, la partie subsistante de l'atelier de fabrication compte trois étages carrés. Le troisième niveau (rehaussé ?) semble construit en pan de bois, et la toiture débordante est soutenue par des aisseliers en bois. Le logement patronal, quoique modifié au cours du 20e siècle, présentait un étage carré et un étage en surcroît, couvert d'un toit à longs pans.

Murs :

calcaire
moellon
enduit

Toit :

tuile mécanique

Etages :

3 étages carrés

Energie utilisée :

énergie thermique
énergie électrique
produite sur place
achetée

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Documents figurés

Fabrique d'horlogerie A. Roux et Cie.
Photogr., s.n., s.d. [fin 19e siècle], auteur inconnu
Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 23Fi52
Montbéliard (Doubs). Usine de la Prairie et usine Roux.
Carte postale, CLB éd., s.d. [fin 19e siècle ou début 20e siècle], auteur inconnu
Lieu de conservation : Archives communales, Montbéliard
Vue d'ensemble depuis le nord-est (usine d'horlogerie Roux et Cie).
Photogr., s.n., s.d. [fin 19e siècle ou début 20e siècle], auteur inconnu
Lieu de conservation : Archives communales, Montbéliard
Intérieur d'un atelier (usine d'horlogerie Roux et Cie).
Photogr., s.n., s.d. [fin 19e siècle ou début 20e siècle], auteur inconnu
Lieu de conservation : Archives communales, Montbéliard
Etablis et postes de travail.
Photogr., s.n., s.d. [fin 19e siècle ou début 20e siècle], auteur inconnu
Lieu de conservation : Archives communales, Montbéliard

Bibliographie

Cusenier, Elisée. Les associations agricoles du Doubs, 1923
Cusenier, Elisée. Les associations agricoles du Doubs. Le département du Doubs. - [S.l.] : [s.n.], 1923, p. 29 : ill. N° spécial de « L’Illustration économique et financière », supplément du 4 août 1923.
Lenôtre, Jean. Jean Vincenti (1786-1933) et le Pays de Montbéliard. In : Mémoires de la Société d’Emulation de Montbéliard, n°126, 2003
Lenôtre, Jean. Jean Vincenti (1786-1933) et le Pays de Montbéliard. In : Mémoires de la Société d’Emulation de Montbéliard, n°126, 2003.
Mauveaux, Julien. Montbéliard pendant la Grande Guerre […]. - Paris : libr. Honoré Champion, 1920, 2 t.
Mauveaux, Julien. Montbéliard pendant la Grande Guerre […]. - Paris : libr. Honoré Champion, 1920, 2 t.
Les patrons du Second Empire : Franche-Comté, 1991.
Mayaud, Jean-Luc. Les patrons du Second Empire : Franche-Comté. - Paris : Picard, 1991.
Roux, A. La fabrique d’horlogerie A. Roux et Cie, ancienne maison Vincenti, Montbéliard, de 1823 à 1923, dactyl, s.d., 52 f.
Roux, A. La fabrique d’horlogerie A. Roux et Cie, ancienne maison Vincenti, Montbéliard, de 1823 à 1923, dactyl, s.d., 52 f.
Sicard, Jules. Franche-Comté-Industrie-Commerce. - Besançon : s.n., 1894.
Sicard, Jules. Franche-Comté-Industrie-Commerce. - Besançon : s.n., 1894.
Viénot, John-Emmanuel. Histoire du Pays de Montbéliard à l'usage de la jeunesse et des familles. – S.l. [Bourg-en-Bresse] : Ed. du Bastion, 1988, 269 p.
Viénot, John-Emmanuel. Histoire du Pays de Montbéliard à l'usage de la jeunesse et des familles. – S.l. [Bourg-en-Bresse] : Ed. du Bastion, 1988, 269 p.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Pays de Montbéliard (le)

Dénomination : usine d'horlogerie, usine de mécanique de précision

USINE D'HORLOGERIE ET DE MÉCANIQUE DE PRÉCISION ROUX ET CIE