USINE DE TRANSFORMATION DES MÉTAUX DITE FORGES DE PONT-SUR-L'OGNON, ACTUELLEMENT CENTRE DE LOISIRS
70 - Pont-sur-l'Ognon
Les Tuileries - R.D. 89
- Dossier IA70000081 réalisé en 2004
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
En 1822, Samuel Blum et son fils, maîtres de forge à Magny-Vernois, acquièrent l'ensemble de moulins de Pont-sur-l'Ognon pour 19 000 francs, consistant en quatre moulins à blé, deux moulins à plâtre, un foulon, une huilerie et une scierie. En juin 1823, ils demandent l'autorisation d'établir à cet emplacement une "forge suivant la méthode anglaise [...] composée d'un feu dit finerie, qui sera alimenté par du coack, de 8 fourneaux à réverbère pour l'affinage à la houille, accolés deux à deux avec un gros marteau et 4 paires de cylindres préparateurs, de 2 fours à réverbère accolés avec deux paires de cylindres pour l'étirage de fers ébauchés, et de 2 fours avec 4 laminoirs pour la fabrication de la tôle et du fer-blanc". L'établissement de la fabrique de tôle et de fer blanc, dirigée par Benoît Fourneyron, jeune ingénieur sorti de la première promotion de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, est achevé à la fin de l'année 1823. Un plan, levé par cet ingénieur en juin 1823, atteste la construction d'un bâtiment renfermant des fours d'affinerie, d'un autre abritant les laminoirs à tôle, d'un moulin à blé et d'une maison d'habitation. L'arrêté préfectoral, en date du 12 décembre 1823, n'autorise ces constructions que pour une durée de 18 mois. Début 1825, la production mensuelle atteint 30 t de tôle, pour une consommation de 600 quintaux métriques de houille. L'usine à fer est définitivement réglementée par ordonnance royale du 1er septembre 1825. Elle utilisait la houille extraite sur la commune de Gémonval (Doubs), dont Samuel Blum obtient la concession le 8 octobre 1826. Cette même année, David-Samuel Blum obtient l'autorisation de "fonder à Pont-sur-l'Ognon une fonderie, forge, laminoirs et fabrique de fer-blanc". Une demeure patronale est édifiée dans le second quart du 19e siècle. Le 4 janvier 1827, le banquier Isaac Thuret achète les 5/8e de l'usine. En avril 1827, Benoît Fourneyron installe avec succès sa première turbine hydraulique, d'une puissance de six chevaux, sous une chute de 1,40 m. Elle était destinée à mettre en jeu une scierie, un tour et une meule. Vers 1830, l'usine se limite à une fabrique de fer blanc et ne possède pas les ateliers d'affinage et d'étirage prévus par la demande de 1823. En 1835, elle est exploitée par Normand, Fallot et Cie. La Compagnie des Usines du Pont-sur-l'Ognon est créée en 1840 mais périclite quelques années plus tard. En 1859, le sieur Plaisance demande l'autorisation de rétablir une scierie qui existait, à l'emplacement de l'usine réglementée par ordonnance royale du 1er septembre 1825. Cette scierie fonctionne au moins jusqu'en 1866. Le 31 mars 1866, le sieur Plaisance obtient l'autorisation d'exploiter un four à chaux et à brique. La tuilerie est exploitée par le sieur Riehr dans le dernier quart du 19e siècle et jusqu'au début des années 1920. Une petite centrale hydroélectrique, appartenant à la veuve Riehr, a ensuite fonctionné jusque dans les années 1930. Une base de loisirs a été aménagée sur le site en 1980, nécessitant la destruction des fours de la tuilerie en 1985. Il ne subsiste aucun des bâtiments de production des différentes activités industrielles.
Présence de huit fourneaux d'affinage, deux "cylindres cannelés dits ébaucheurs et préparateurs" et deux "cylindres étireurs", trois fourneaux à réverbère, un marteau à cingler, un feu d'affinage ou finerie, quatre laminoirs à tôle et sept roues hydrauliques en 1825. En 1835, l'établissement compte deux trains de laminoir, deux fours à réverbère, deux fourneaux à la Wilkinson, une fabrique de fer-blanc et une fabrique de casseroles et poêlons. Vers 1850, il se compose d'un laminoir à tôles avec trois cages à cylindres et de trois fours à réverbère, d'ateliers de production de caisses de fer-blanc, d'une fonderie avec deux fours à réverbère, de deux fours à la Wilkinson, d'une fabrique de casse composée de trois balanciers et douze martinets, d'ateliers de montage, d'étampage et d'ajustage avec tours et alésoirs.
Quinze hommes et deux femmes sont employés à la scierie en 1865, contre cinq hommes, une femme et six enfants à la tuilerie en 1893. Trois personnes sont affectées à la centrale hydroélectrique en 1931.
Période(s)
Principale :
- 2e quart 19e siècle
Description
Le logement patronal, construit en moellon de calcaire, possède un étage carré, un toit à longs pans et à croupes couvert en tuile mécanique. Un second bâtiment, fortement remanié, abritait les remises et des logements : il était construit en moellon de calcaire enduit, couvert d'un toit à longs pans.
Murs :
- calcaire
- moellon
- enduit
Toit :
- tuile mécanique
Etages :
- 1 étage carré
- étage de comble
Energie utilisée :
- énergie hydraulique
- produite sur place
Source(s) documentaire(s)
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[Projet de l'usine à fer de Pont-sur-l'Ognon],
[Projet de l'usine à fer de Pont-sur-l'Ognon], Plan, signé Benoît Fourneyron, le 5 juin 1823, forges de Magny-Vernois.Lieu de conservation : Archives nationales, Paris - Cote du document : F14 4471, dossier 23
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton :
Haute-Saône
Hydrographie :
dérivation de l' Ognon
Dénomination :
usine de transformation des métaux, centre de loisirs
Parties constituantes non étudiées :
- logement patronal
- logement
- garage
- bief de dérivation
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine