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MOULIN JOLIMET-RENARD

21 - Beaunotte

  • Dossier IA21003398 réalisé en 2006 revu en 2007
  • Auteur(s) : Bernard Lauvergeon
Vue d'ensemble prise du nord-est, depuis la R.D. 901. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le bâtiment principal du moulin a été construit en 1823 comme l'indique l'inscription gravée dans un cartouche, en façade : POSEE PAR MR LOUIS JOSEPH LE / DEMOURS - D'IVORY / AGE DE 22 MOIS / LE 9 MAI 1823. Le père de Louis-Joseph était Alfred Le Demours de Kermelien d'Ivory, châtelain à Mauvilly, village situé à 4 km au nord de Beaunotte. Le bâtiment qui le flanque, au même alignement, au nord, comme la grange qui le prolonge, au sud, sont contemporains, ces trois bâtiments figurant d'ailleurs sur le cadastre ancien dressé en 1834 (section C, dite Le Quenot). En revanche, les autres bâtiments, lavoir, chambre à four, écuries, étables et porcheries, remise, hangar et clapiers sont tous postérieurs à 1834. Le bâtiment isolé, au nord, qui abritait les porcheries, aurait été construit après 1844. D'après Madame Jolimet, le moulin succéda à une forge qu'actionnait une roue hydraulique. L'auteur rapporte un texte de 1868 qui décrit "un moulin à trois paires de meules, démouchetoir et agrès". A la même époque, un deuxième bâtiment, situé au nord, équipé d'une roue hydraulique, abritait une huilerie et un battoir à blé. L'ensemble est d'abord vendu à Nicolas Meunier, mais celui-ci n'ayant pas réglé le prix demandé, M. d'Ivory reprend son bien. Le 23 février 1868, Louis Thevenot se porte acquéreur des bâtiments pour la somme de 14 000 francs. Une nouvelle fois, la transaction n'aboutit pas et la propriété est remise en vente en 1872. C'est finalement Claude Vauthrin, mécanicien à Chauffour dans le canton de Bar-sur-Seine (Aube), qui acquiert le moulin et ses dépendances pour la somme de 12 110 francs. Vingt-cinq ans plus tard, le 7 septembre 1897, les bâtiments du moulin de Beaunotte sont vendus à nouveau et c'est Madame Marie-Adèle Renard qui en fait l'acquisition pour la somme de 7 800 francs. Les Renard, dont le mari décède en 1895, avaient auparavant loué deux moulins dans le canton de Recey-sur-Ource, le moulin de la Corroirie, près de Leuglay, puis celui de Saint-Broing-les-Moines. Madame Renard élève ses deux enfants dans le moulin de Beaunotte qui restera désormais dans la même famille. En effet, en 1933, Madame Fernande Jolimet rachète le moulin à son frère Edouard Renard et y travaille avec son mari jusqu'en 1969. Leur fils, Pierre Jolimet, reprend le moulin dont l'activité ne cessera définitivement qu'en 1991, mais ses installations seront maintenues en état de marche (d'après un texte de Madame Jolimet, aujourd'hui décédée). Les bâtiments du moulin ont été mis en vente en 2006. Les installations du moulin, qui étaient mues par des turbines que relayait un moteur diesel en période de basses eaux, furent modernisées en 1956. L'électricité se substitua alors aux turbines et la transmission pneumatique remplaça les anciens élévateurs à godets.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 19e siècle
Secondaire :
  • 20e siècle
Date(s)
1823 : porte la date
Auteur(s) & personnalité(s)

Description


Le moulin est situé sur le cours du ruisseau de la Coquille, dans un coude de la rivière, à l'ouest du village de Beaunotte. Le bâtiment principal du moulin est implanté perpendiculairement au ruisseau, selon un axe approximatif nord-sud. Il est prolongé, au sud, par deux corps de bâtiments, plus bas, situés au même alignement, abritant une grange et une remise ouverte en façade. La grange est flanquée, au sud, en retour d'équerre, du bâtiment des écuries et des étables. Le bâtiment des porcheries est implanté à l'arrière du moulin, au droit de la grange. Il est doublé d'un bûcher. La chambre à four, couverte d'un toit en appentis qui rejoint les clapiers et le poulailler, est adossée au bâtiment droit du moulin. Quatre poteaux de bois supportent le toit en bâtière d'un petit lavoir construit à droite de la cour, en bordure de la retenue canalisée de la Coquille. Les deux corps de bâtiment principaux du moulin comprennent un rez-de chaussée, surélevé, à l'arrière, sur un haut soubassement, et deux étages carrés. Seul le corps central, plus haut, est surmonté d'un comble à surcroît, le comble du corps droit étant perdu. Deux escaliers tournants, à jour, en bois, à balustres, desservent les étages. Sept travées de baies rythment, à l'avant comme à l'arrière, les deux corps. Les deux travées médianes du corps gauche sont percées, en façade seulement, de hautes portes-fenêtres. Un auvent sur aisseliers couronne la travée droite. Les encadrements des ouvertures et les chaînes d'angle sont en pierre de taille calcaire. Les installations du moulin occupent tous les niveaux des deux bâtiments principaux. Elles comprennent, au soubassement, les turbines et les générateurs, au rez-de-chaussée, une paire de meules, quatre broyeurs (broyeurs des ateliers de construction Camus Frères, à Tonnerre, de marque Buhler et Simon à Uzwil, Suisse, et de la Socam à Paris), un moteur diesel de construction anglaise (moteur "L. Gardner et sons, constructeurs à Patricroft, Angleterre, concessionnaire P. Lacombe, ingr constructeur, 6, bis rue Denis Papin, Asnières (Seine). Puissce chevaux 34/37, vitesse 300 tours minute"), au 1er étage, des boisseaux à blé, à farine, des trieurs et des ensacheurs, au 2e étage, un plansichter Socam (Paris), des mélangeurs, des trieurs à blé et à son provenant des anciens établissements Lhuillier à Dijon. Au surcroît du corps central ont été relégués montes-sacs, écluses et trieurs des anciens établissements Lhuillier à Dijon et Cusson à Châteauroux. Les logements désaffectés encadrent les deux salles des machines du rez-de-chaussée. Les deux pièces du logis gauche sont parquetées. Chacune possède une cheminée. Un petit logement annexe est situé au même aplomb, au 2e étage. Une mailloche et un marteau à rhabiller les meules ont été retrouvés. En outre, un pochoir marqué "MOULIN JOLIMET-RENARD. BEAUNOTTE.COTE-D'OR" a été conservé.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 2 étages carrés
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours avec jour en charpente

Informations complémentaires

Observations :
Intéressant ensemble en bon état, qui, de surcroît, possède encore toutes ses installations et qui aurait pu faire l'objet de mesures de protection au titre du patrimoine industriel.
Aire d’étude et canton : Bourgogne
Hydrographie : la Coquille
Dénomination : moulin
Parties constituantes non étudiées :
  • logement
  • lavoir
  • four à pain
  • bûcher
  • remise
  • étable
  • grange
  • porcherie
  • poulailler
Carte interactive
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