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HÔPITAL SAINT-JOACHIM

89 - Avallon

1 rue de l' Hôpital

  • Dossier IA89000365 réalisé en 2002
  • Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger, Virginie Inguenaud
Elévation antérieure. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


L'hôpital Saint-Joachim fut édifié par la ville, à ses frais, au début du XVIIIe siècle. En 1659 déjà, Pierre Odebert, originaire d'Avallon, président aux requêtes du Palais à Dijon, avait fait don à sa ville natale de deux principaux de rente (30 000 livres) destinés au fonctionnement d'un hôpital que la ville devait s'engager à construire pour remplacer la maison-Dieu qui existait, intra-muros, depuis le XIIIe siècle. Faute de moyens financiers, la ville dût surseoir. En 1705, Bernard Norman, ancien procureur du roi, fit don à la ville d'un terrain proche de la porte Auxerroise. Dès 1708, un premier marché fut passé pour la fourniture de pierres de taille, mais le projet de l'architecte Jacques Rollet (concernant le rez-de-chaussée et le sous-sol) ne fut approuvé qu'en 1713 : il prévoyait un corps de bâtiment principal (abritant une unique salle de malades avec un autel à l'extrémité sud) et deux ailes antérieures, étroites, en retour d'équerre encadrant une cour ; l'aile gauche comprenait une salle de réunion avec antichambre tandis que l'aile droite abritait la cuisine, le réfectoire des soeurs et un garde-manger. Six pavillons complétaient ce dispositif : deux au sud de l'aile gauche (sacristie ; archives), deux au nord de l'aile droite (office des soeurs ; latrines) et deux à l'ouest des salles de malades (apothicairerie ; lingerie). Ce projet fut modifié comme l'atteste un plan, non signé, daté du 30 octobre 1724 : afin de séparer les sexes, on opta pour deux salles de malades, séparées par une chapelle clôturée d'une grille du côté des salles ; les deux ailes avaient été élargies en supprimant les pavillons latéraux. Le corps de bâtiment principal était aussi élevé que les ailes mais sans étage, de sorte que les salles de malades, très hautes, disposaient d'un cubage d'air important : elles étaient éclairées par de grandes fenêtres en plein-cintre percées dans la partie supérieure des murs-gouttereaux. Les travaux s'achevèrent par la construction de l'aile gauche (travaux adjugés le 11 août 1727), mais l'hôpital était entré en fonction depuis déjà fort longtemps. En 1818, on aménagea au sous-sol une salle dite des morts, également à usage de salle d'autopsie. En 1827, l'ingénieur Philippe-Joseph Caristie fut chargé d'agrandir la chapelle : il édifia, à l'ouest, un choeur dont l'abside semi-circulaire fut couverte d'un dôme. En 1840-1843, l'architecte de la ville, Burlot, édifia à l'ouest une aile qui prolongeait le pavillon sud : cette extension était destinée aux filles enceintes, aux vieillards et aux enfants abandonnés. En 1841, l'architecte avait décrit l'établissement : salle des hommes (21 lits), salle des femmes (18 lits), infirmerie des hommes (7 lits) avec magasin à l'étage, infirmerie des femmes (6 lits) avec dortoir des soeurs au-dessus ; logis du concierge, salles de bain, dortoir et chambres payantes dans l'aile antérieure gauche ; cuisine, garde-manger, lingerie, réfectoire des soeurs et chambres particulières dans l'aile en pendant ; buanderie, cuisine, chambre à four, bûcher, magasin à fourrage et écurie pour les vaches à l'étage de soubassement (voûté) ; Burlot précisait qu'il n'existait pas de "loges particulières" pour les aliénés. Puis en 1849-1851, l'architecte construisit au nord de l'aile antérieure droite un pavillon, proche de la pharmacie, où furent aménagés un nouveau laboratoire, une salle de bain et un cellier. En 1858, il édifia une nouvelle salle des morts, puis en 1865, il modifia la distribution de l'aile antérieure gauche et y installa des bains. En 1877-1880, les architectes Roblot et Lefort bâtirent une nouvelle chapelle, à l'emplacement du choeur construit par Caristie : de style néo-gothique, couverte de voûtes d'ogives, elle comprenait une nef de trois travées, un transept et un choeur d'une travée prolongée par une abside à trois pans. A l'époque, l'aile antérieure gauche abritait un cellier, des chambres et des salles de bain à cabinet de repos tandis que dans l'aile droite se trouvaient la pharmacie, le laboratoire, la cuisine, le réfectoire des soeurs et une salle dite de réception (il n'y a plus de laboratoire dans le pavillon adossé au nord) ; les ailes postérieures servaient encore d'infirmeries. En 1880-1882, l'architecte Georges-Louis Labatte aménagea des chambres particulières (hommes), un service d'hydrothérapie, un lavoir (dans l'ancienne buanderie) et un séchoir (sous la chapelle). En 1912-1919, Henri Prevost, architecte à Avallon, aménagea une maternité. En 1931-1935, l'architecte auxerrois Mazoyer édifia à l'ouest deux pavillons, l'un servant de maternité, l'autre destiné à l'isolement des contagieux. Les travaux de modernisation et d'humanisation réalisés dans la seconde moitié du XXe siècle ont entièrement transformé l'intérieur de l'hôpital et entraîné la démolition de la chapelle (1976) qui laissa la place à un corps de bâtiment occupé principalement par la cuisine, la maternité, le bloc opératoire, l'imagerie et les urgences. Un étage a été créé à l'intérieur du corps de bâtiment des anciennes salles de malades, entraînant leur disparition ainsi que la disparition des baies en plein-cintre, remplacées par deux niveaux de fenêtres rectangulaires.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 18e siècle
  • 1er quart 19e siècle
  • 2e quart 19e siècle
  • 3e quart 19e siècle
  • 4e quart 19e siècle
  • 1er quart 20e siècle
  • 2e quart 20e siècle
Date(s)
1713
1724
1818
1827
1840
1849
1851
1858
1866
1877
1880
1912
1931
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 24/08/1844 - date de décès : 07/04/1894

Lefort, Horace Louis (1844-1894). Fils de Louis Lefort (1810-1878), Inspecteur des édifices diocésains de Sens et collaborateur de l'architecte Eugène-Emmanuel Vi, frère de Lucien Lefort (1850-1916), architecte en chef du département de Seine-Maritime (Seine-Inférieure), et beau-frère de l'architecte Bénoni Jean Marie Roblot (1831-1904). Auteur du théâtre et du marché couvert de Sens.(Source : https://gw.geneanet.org/cai000443?n=lefort&oc=&p=horace+louis)

Roblot. Architecte de la ville et de l'arrondissement de Joigny en 1845.

Date de naissance : 16/02/1890 - date de décès : 14/11/1966

Mazoyer, Robert Etienne (1890-1966). Né au Creusot (Saône-et-Loire) le 16 février 1890, mort à Auxerre le 14 novembre 1966. Entre à l'école des Beaux-Arts de Paris le 11 juillet 1908 (atelier de Jules Godefroy et Eugène Freynet, puis de Victor Laloux), diplômé le 24 février 1914. Architecte à Paris entre 1914 et 1931 puis à Auxerre entre 1931 et 1967, architecte départemental de l'Yonne en 1940. Souvent associé dans ses projets à son confrère auxerrois Ferdinand Rousseau.(Sources : https://agorha.inha.fr/ark:/54721/54ac6c89-70aa-4d36-96ce-37f8eb098c74, https://www.caue-observatoire.fr/ouvrage/mairie-14/?from=tax&id=26025 et https://gw.geneanet.org/jborda1?n=mazoyer&oc=&p=robert+etienne)

Description


Surplombant une forte dénivellation (à l'ouest), l'hôpital fut initialement construit sur plan en U, comprenant un corps de bâtiment principal (deux salles de malades de part et d'autre de la chapelle) et deux ailes antérieures en retour d'équerre abritant les salles de service et celles de la communauté des soeurs. L'agrandissement de l'établissement à l'ouest, sur la terrasse qui rattrape la dénivellation, a fait évoluer le plan initial en plan en H après la construction d'ailes postérieures qui prolongèrent deux pavillons et qui, aujourd'hui, flanquent un bâtiment construit à l'emplacement de la chapelle néo-gothique.
Murs :
  • enduit
Toit :
  • tuile plate
Plan :
  • plan régulier en H
Etages :
  • sous-sol
  • rez-de-chaussée surélevé
  • étage de soubassement
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre,
  • escalier tournant à retours,
  • en maçonnerie

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine hospitalier
Aire d’étude et canton : Bourgogne
Dénomination : hôpital
Carte interactive
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