HÔPITAL DIT MAISON-DIEU, OU HÔPITAL SAINT-NICOLAS DU FAUBOURG, OU HÔTEL-DIEU POUR LES PAUVRES DE NOYERS, PUIS HOSPICE ET CHAPELLE NOTRE-DAME
89 - Noyers
- Dossier IA89000150 réalisé en 1970 revu en 2012
- Auteur(s) : Marie-France Boyon, Brigitte Fromaget, Claudine Hugonnet-Berger
Historique
La fondation de la chapelle Notre-Dame de l'hôpital serait due à Miles 1er de Noyers (début du 12e siècle) et la maison-Dieu est attestée à la fin du 13e siècle. Cet établissement avait été fondé par les seigneurs comtes de Noyers pour secourir les pauvres. Le 20 juillet 1566, "l'hôpital et maison-Dieu dudit Noyers" furent vendus à la ville et communauté de Noyers, par le prince de Condé. Désormais sa gestion sera assurée par le maire et les échevins. Un rapport rédigé en 1713 par l'arpenteur juré Marat donne une description de l'établissement et de sa chapelle dédiée à la Vierge :"... ladite chapelle... boisée et lambrissée aux deux côtés de 4 pieds de hauteur... carrelée de grands carreaux et voûtée à la hauteur de 18 à 20 pieds sous clef... le tout faisait partie des fondations des seigneurs comtes de Noyers", il indique qu'en 1693 environ, une porte fut percée dans le mur (postérieur) de la chapelle pour assurer un accès direct à l'hôpital. Au dessus de cette porte qui ouvrait sur le jardin était inscrit "Hostel-Dieu pour les pauvres de Noyers" : ce linteau est conservé, encastré dans le mur, au dessus de la porte de la grange qui fut édifiée à l'emplacement de la chapelle. Le "bâtiment des pauvres" (72 pieds de long sur 16 pieds de large) abritait "quatre chambres basses carrelées, sans aucun plancher couvert de laves ; le jardin ci-devant dit au devant dudit bâtiment et quelques autres petites places et passages le tout fermé de murailles dans l'une desquelles murailles est une autre porte d'entrée dudit hôpital, le châssis étant de pierre de taille avec une petite croix aussi de pierre sur ladite porte". A la fin du 17e siècle, le personnel se réduisait à un "hospitalier" et l'établissement hébergeait environ 7 pauvres vieillards. En 1752, par lettres patentes, l'hôpital fut réuni à celui du bourg "pour le tout ne former plus qu'un seul et même hôpital sous la dénomination d'hôpital général de Noyers". Ces lettres patentes, faute d'avoir été enregistrées par le Parlement de Bourgogne, restèrent lettres mortes, si bien que le 29 septembre 1759, le roi réclama leur enregistrement. Il n'eut lieu que le 5 décembre 1764. Mais l'affaire se compliqua en raison d'un litige avec la famille Piault (cf. dossier hôtel-Dieu Saint-Nicolas du bourg). Le jugement ne sera rendu qu'en 1782 : la municipalité perdit son procès et dut former un bureau d'administration conformément au règlement de 1752. L'hospice du faubourg fut aussitôt déménagé. La chapelle Notre-Dame du Faubourg servait à l'ancien hospice, supprimé à la Révolution. En 1796, elle fut vendue et, en 1822, donnée à la fabrique de l'église Notre-Dame puis à l'hospice de Noyers en 1906. Photographiée peu avant sa destruction, elle appartenait alors par la structure de sa façade à un type fréquent au 18e siècle. Sa destruction fut décidée le 26 décembre 1911 à la demande de la Commission de l'Hospice et, malgré de nombreux recours, la démolition intervint très rapidement après la décision. Le dernier vestige de cette chapelle serait le petit bénitier de pierre, encastré à hauteur d'homme, à droite de la porte de la grange, construite à la place de la chapelle. Les autres bâtiments avaient déjà été grandement remaniés ou démolis au cours du 19e siècle. [Historique détaillé : H. CORREZE et J. DREANO, publication les Amis du Vieux Noyers].
Période(s)
Principale :
- 12e siècle
- 13e siècle
- 18e siècle
Description
La chapelle détruite était située en face du lavoir. Elle était de dimensions modestes, voûtée en berceau et accessible par deux entrées. La façade antérieure, au mur-pignon donnant sur la rue, était couronnée d'un petit clocher-mur à une baie. Son portail, surmonté d'une niche abritant une statue de la Vierge, était accosté de 2 fenêtres à linteau en arc segmentaire, encadrant un oculus central, situé au-dessus de la niche. Le sol était carrelé. Le toit couvert de laves. Une deuxième porte percée dans le mur postérieur permettait d'accéder à la cour que bordaient les différents bâtiments de l'hospice.
Murs :
- calcaire
- pierre de taille
Toit :
- pierre en couverture
Couvrement :
- voûte en berceau
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine hospitalier
Aire d’étude et canton :
Bourgogne
Dénomination :
hôpital, hôtel-Dieu, hospice, chapelle
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine