FROMAGERIE DE FESSEVILLERS
25 - Fessevillers
1 rue de la Fromagerie
- Dossier IA25001153 réalisé en 2013
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
La fromagerie de Fessevillers est bâtie en 1933-1934. Elle succède à diverses fruitières, attestées sur le territoire communal depuis le milieu du 19e siècle au moins, qui eurent une production variable : 10 000 kg de fromage en 1844 (trois fromageries), 3 000 en 1856 (deux établissements), 10 500 en 1867 (avec le lait de 35 vaches), 4 850 en 1875. Il n'y a en 1929 plus qu'une seule fromagerie, traitant 230 000 kg de lait, installée dans une ferme (1 rue d'Urtière, cadastrée 2013 AB 71) louée par la coopérative fromagère. En 1931, ses 12 sociétaires possèdent 120 vaches et livrent en moyenne 1 100 litres de lait chaque jour (de 700 l au minimum à 1 500 l au maximum), permettant la confection de deux fromages de 50 kg.
Le 6 septembre 1931, le conseil municipal sollicite l'aide du service du Génie rural pour l'étude d'un chalet-fruitière. L'ingénieur Plantier écrit dans son rapport : "anciennement affecté à l'usage d'écurie et de grange [le bâtiment] n'a subi depuis lors aucune transformation. Le travail du lait y est effectué dans des conditions déplorables ; le fromager n'y dispose en outre d'aucun appartement salubre. La municipalité de Fessevillers [...] projette la construction à ses frais (y compris l'installation du matériel) d'un chalet-fruitière moderne destiné à la fabrication rationnelle du fromage de gruyère. Ce bâtiment serait loué à la société coopérative locale." Un premier projet rédigé par l'architecte Alphonse Dubois, de Saint-Hippolyte, est refusé par la municipalité qui le juge trop cher. Le Génie rural demande alors à l'architecte Camille André, établi au 62 Grande Rue à Pontarlier, une nouvelle étude prenant pour modèle l'établissement de Crosey-le-Grand. La fromagerie (16,60 x 10,60 m) doit comprendre au sous-sol deux pièces d'affinage (une froide de 112 places et une chaude de 148) et un saloir, au rez-de-chaussée un atelier de fabrication (7,50 x 5,75 m), une chambre à lait au nord - nord-est (9,75 x 3,65 m, 22 m de rafraichissoirs en béton pouvant recevoir 35 rondots de 20 l), un garage (5,65 x 3,75 m) et un local pour le combustible, à l'étage le logement du fromager (cuisine-salle à manger et trois chambres) et une salle de réunion. Le matériel consistera en une cuve de 1 200 l chauffée à la vapeur, des presses à fromage et une écrémeuse, l'eau étant fournie par une citerne de 50 m3 recueillant les eaux pluviales. Le devis est estimé à 275 000 F, dont 184 000 pour le bâtiment et 75 000 pour le matériel.
Arguant de la faiblesse de ses finances, mises à mal depuis deux ans par l'électrification du territoire communal, la municipalité s'adresse de nouveau à Dubois, en décembre 1932, lui demandant un projet ne prenant pas en compte l’installation intérieure (réduite au strict nécessaire en réutilisant la plupart du matériel existant, acquis l'année précédente). Le devis, en date du 18 mars 1933, estime le montant des travaux à 142 000 F, soit près de 156 672 F avec les honoraires de l'architecte. La construction est adjugée le 26 juin 1933 à l’entrepreneur Raoul Lacoste, de Maîche, moyennant un rabais de 13 %. Finalement, la fromagerie entre en service en 1934 ou 1935, avec un équipement fourni (moyennant 45 000 F) par la société Thiébaud, de Trévillers.
La coopérative compte dans les années 1950 une vingtaine de sociétaires, dont quatre ou cinq de Goumois. En 1983, elle traite 900 000 kg de lait (750 000 l en 1988), transformés en comté à la belle saison et en Morbier l'hiver. Elle cesse ses activités fin 2003 et fusionne au 1er janvier 2004 avec celle de Charmauvillers. Désaffecté, le bâtiment a été converti en logements.
- 2e quart 20e siècle
Architecte à Saint-Hippolyte en 1932
Entrepreneur de charpente qui s'établit à Maîche en 1910 avant d'élargir son entreprise à la maçonnerie en 1912, aux travaux publics en 1922 (une trentaine de personnes), avec exploitation de la carrière de Derrière le Geai en 1946. Remplacé par son fils Jean en 1955 (une centaine de personnes), passage en SA en 1972. Centrale à béton rue Saint-Michel en 1969, atelier de préfabrication en 1979. Entrée de Bruno Lacoste dans la société en 1980Source : http://www.lacoste-btp.com (consultation : 28 octobre 2013)
Description
Les murs de la fromagerie sont en moellons calcaires, laissés apparents pour le sous-sol à demi enterré et enduits pour les autres niveaux (rez-de-chaussée surélevé, étage carré et étage en surcroît). Le toit à longs pans et demi-croupes est couvert de tuiles mécaniques. Même matériau de couverture pour le bâtiment au sud, autrefois porcherie et actuellement garage, construit en briques creuses enduites, en rez-de-chaussée et coiffé d'un toit à longs pans et pignon couvert, prolongé par un toit en appentis sur son extension orientale.
- calcaire
- brique creuse
- moellon
- enduit partiel
- enduit
- tuile mécanique
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- étage en surcroît
- sous-sol
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre
Source(s) documentaire(s)
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7 Mp 30 Archives modernes du Génie rural. Communes de Fertans et Fessevillers (1929-1935)
7 Mp 30 Archives modernes du Génie rural. Communes de Fertans et Fessevillers (1929-1935)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 Mp 30
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Commune de Fessevillers. Projet de construction d’une fruitière. Plan général, 14 mai 1932
Commune de Fessevillers. Projet de construction d’une fruitière. Plan général, dessin (tirage), par l’architecte André, Pontarlier le 14 mai 1932, 48 x 56,5 cm, échelle 1/10 000Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 Mp 30 -
Commune de Fessevillers. Projet de construction d’une fruitière. Dessins du bâtiment, 14 mai 1932
Commune de Fessevillers. Projet de construction d’une fruitière. Dessins du bâtiment, dessin (tirage, lavis), par l’architecte André, Pontarlier le 14 mai 1932, échelle 1/100
- Plans, 31 x 104 cm
- Plans de poutraison, 31 x 78 cm
- Façades et coupes, 31 x 147 cmLieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 Mp 30
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Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
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Cattin Robert (témoignage oral)
Cattin Robert, maire de Fessevillers. Fessevillers, 2013
À voir
Informations complémentaires
- patrimoine industriel du Doubs
- atelier de fabrication
- logement
- porcherie
- garage
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine