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FERME, ATELIER D'HORLOGERIE DODANE

25 - Fournet-Blancheroche

12 route du Mont du Pré

  • Dossier IA25001169 réalisé en 2013
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façade antérieure, de trois quarts droite. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La ferme est dessinée sur le plan cadastral napoléonien de 1811 (B 254). Elle appartient à Jean Baptiste Schmid puis passe avant 1823 à François Joubert (François Xavier Joubert, 1805-1879), fils de Nicolas Joubert et de Marie Thérèse Geneviève Mougin, commerçant au village. Elle est acquise en 1879 par son gendre, Alphonse Dodane (1839-1906), qui la reconstruit l'année d'après : la date 1880 est portée sur le linteau de l'entrée avec les initiales D A et J C (ces dernières pour Cécile Joubert, 1841-1898). Dodane est fabricant d'horlogerie. Il a été formé par quatre ans d'apprentissage chez des anabaptistes de Battenans (les Boillou) avant d'entrer chez Barbier (Xavier Barbier ?), de Charquemont, où il travaille pendant deux ans. A l'issue, il est embauché par Joubert à la tête depuis 1853 d' "un atelier de fabricant de roues de cylindres pour montres", que tous deux transfèrent en 1857 à la Rasse, au bord du Doubs. Dodane se marie en 1864 avec la fille de son employeur, Cécile (1841-1898), malgré l’opposition de son beau-père d’où son départ pour Charquemont chez un autre horloger Alcime Binétruy. Réconcilié avec Joubert en 1866 ou 1867, Dodane revient donc à Fournet-Blancheroche (peut-être un temps comme chef d’atelier à la Rasse), où il s’établit à son compte comme fabricant de roues de cylindre.
Lorsqu'il reconstruit la ferme (alors dite Maison noire), il y aménage un atelier d'horlogerie où il produit des roues de cylindre avec quelques ouvriers (Boiteux, Loichot, Richard, Robert, les frères Verchot, etc.) et sa nombreuse descendance (il a dix enfants, dont six garçons). Son fils Gabriel Alphonse (1878-1959) explique dans une note des années 1940 : "On travaillait l'été de 7 à 19 Heures, l'hiver de 7 ½ H à 21 Heures, sauf le samedi arrêt à 18 Heures. Au début la roue se taillait (les ‘Us’) [la réalisation des « U » est la 9e des 32 opérations énumérées par Henry-Louis Belmont pour la fabrication d'une roue de cylindre] puis ensuite on brisait à la brucelle une partie de la bande entre deux dents pour former la dent et c'est alors que mon père imagina une machine à découper cette parcelle qui s'enlevait à la brucelle dans les conditions défectueuses. Cette machine constituait l'invention de la Presse à découper actuelle, en minuscule. La machine était soigneusement dérobée à la vue et mon père s'en servait seul. Si au lieu de la cacher, il avait exploité l'invention, qui finit par être connue et transportée dans la mécanique, il aurait certainement pu entrer dans une grosse entreprise. Ensuite il y créa un 2ème modèle, exécuté en partie par les mécaniciens de Rosureux, les Prêtre de Rosureux, dont l'entreprise existe toujours. Mais la 1ère machine, qu'à mon grand regret j'ai vendu moi-même ici à Morteau, à François Glasson des Fontenelles, représentait en petit mais exactement la presse à engrenage du modèle normal actuel."
Alphonse Dodane est resté partie prenante de la fabrique de la Rasse, dans laquelle il a des intérêts, qui disparaît à la fin de la décennie 1880 (lors du partage de 1889, il devient d'ailleurs propriétaire d'un hôtel jouxtant l'usine). Il cède en 1899 la ferme à Marie Henri Xavier Guichard, neveu de Xavier Marmier et archiprêtre à Dole, et part s'établir à Morteau pour, suivant la tradition familiale, "tirer parti de l'électricité et du chemin de fer". Guichard loue la propriété à un fermier, se réservant deux pièces à l'étage et transformant l'atelier en chapelle privée.
Le bâtiment sert actuellement de maison. Il a été rénové ; l'essentage de tavaillons protégeant la face latérale gauche a été remplacé par un enduit (surmonté d'un essentage de planches au pignon) et un abri récent coiffé d'un toit en appentis bâti contre cette face ; un autre corps de bâtiment en appentis a été ajouté contre la façade postérieure.
Période(s)
Date(s)
1880 : porte la date
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 1839 (25 janvier) - date de décès : 1906 (9 mai)

Charles Alphonse Dodane, né le 25 janvier 1839 à Vernois-lès-Belvoir, mort le 9 mai 1906 à Morteau. Marié avec Cécile Marie-Thérèse Joubert (1841-1898), qui lui donne 10 enfants. Fondateur de la société horlogère Dodane.

Description


Les bâtiments ont des murs en moellons calcaires enduits, avec essentage de planches sur les pignons, l'atelier et l'entrée du fenil (au nord) pour la ferme, sur le comble (en pan de bois) pour l'étable. Toutes deux sont coiffées d'un toit à longs pans et pignons couverts, à couverture de tuiles mécaniques. Dotée d'un tué (grande cheminée en forme de tronc de pyramide), la ferme a un sous-sol, un étage carré qui se prolonge au nord par le fenil, accessible par une levée de grange (rampe), et un comble à surcroît ; l'étable est en rez-de-chaussée avec comble à surcroît. L'atelier, à l'étage dans l'angle nord-est, se signale par ses baies multiples (rangée de quatre fenêtres). Des corps en appentis plus récents s'appuient contre les murs sud et est de la ferme, ouest de l'étable.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
  • essentage de planches
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • sous-sol
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre
Typologie :
  • ferme à tué
  • baie multiple
Energie utilisée :
  • énergie humaine produite sur place

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 257 Plan cadastral parcellaire de la commune de Fournet [...] terminé sur le terrain le 29 juillet 1811 [...] par M Toubin géomètre du cadastre
    3 P 257 Plan cadastral parcellaire de la commune de Fournet [...] terminé sur le terrain le 29 juillet 1811 [...] par M Toubin géomètre du cadastre
    - Section A du Refrain en une feuille. Levée par Mr Clavel géomètre, échelle 1/5000
    - Section B du Fournet en une feuille. Levée par Mr Jullien géomètre, échelle 1/5000
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 257
  • 3 P 257/1-6 Cadastre de la commune de Fournet-Blancheroche (1812-1969)
    3 P 257/1-6 Cadastre de la commune de Fournet-Blancheroche (1812-1969)
    - 3 P 257/1 Registre des états de section (1812)
    - 3 P 257/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties (1823-1877)
    - 3 P 257/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties (1877-1914)
    - 3 P 257/4 Matrice cadastrale des propriétés bâties (1882-1910)
    - 3 P 257/6 Matrice cadastrale des propriétés bâties (1911-1969)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 257/1-6
  • EAC 3996 S 1 Archives de la commune de Fournet-Blancheroche : Pièces concernant François-Xavier et Albini Joubert (1837-1888)
    EAC 3996 S 1 Archives de la commune de Fournet-Blancheroche : Pièces concernant François-Xavier et Albini Joubert (1837-1888)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : EAC 3996 S 1
  • Archives de la société Dodane, Châtillon-le-Duc
    Archives de la société Dodane, Châtillon-le-Duc
    Lieu de conservation : Archives de la société Dodane, Châtillon-le-Duc
  • [Portraits de Raymond Dodane et de ses ascendants : François Xavier Joubert, Alphonse et Gabriel Alphonse Dodane], décennie 1950
    [Portraits de Raymond Dodane et de ses ascendants : François Xavier Joubert, Alphonse et Gabriel Alphonse Dodane], photographies imprimées, s.d. [décennie 1950]
    Lieu de conservation : Archives de la société Dodane, Châtillon-le-Duc
  • Prost, André. Recherches généalogiques
    Prost, André. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org
  • Réjus, Liliane. Recherches généalogiques, 2014
    Réjus, Liliane. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne (accès privé) sur le site de : http://www.myheritage.fr/
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Dodane, Gabriel. Ce que je sais de notre famille Dodane, par Gabriel Dodane (1893-1975), avril 1964
    Dodane, Gabriel. Ce que je sais de notre famille Dodane, par Gabriel Dodane (1893-1975). - Chelles, avril 1964. 7p. ; 30 cm.
  • M., A. Les plus anciennes maisons de l'horlogerie française, janvier et février 1982
    M., A. Les plus anciennes maisons de l'horlogerie française. La France horlogère, n° 429, janvier 1982, p. 81-86 : ill., n° 430, février 1982, p. 63-69 : ill.
  • Poupard, Laurent. Alphonse Dodane, 2015
    Poupard, Laurent. Alphonse Dodane. In Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015, p. 172-175 : ill.

Informations complémentaires


Ces notes rédigées par Gabriel Alphonse Dodane et conservées dans les archives de la société Dodane, à Châtillon-le-Duc, ont été transcrites en respectant l'orthographe d'origine.

Note sur les entreprises d’Horlogerie dans la famille
Il ne faut pas confondre l’entreprise F[ranç]ois Xavier Joubert, fab[rican]t d’assort[iment]s cylindre avec celle d’Albini Joubert, fabricant de montres et d’ébauches à la Rasse et à Fournet.
Albini Joubert entreprit la fabrication des montres en Manufacture à l’époque de l’achat de la Rasse entre Léon, Auguste, Maria Joubert, Dodane Alphonse et Léon Anguenot (frère d’Ulysse). Dès le début Léon Anguenot se révéla défaillant et d’accord avec les co-acquéreurs, vendi sa part à Charles Roy.
Puis vint le partage.
Les moulins-laminoirs à Auguste et Maria Joubert
La fabrique d’ébauches à Albini Joubert
La scirie et écluse à Charles Roy
L’hôtel à A. Dodane et les Prés
La forêt Cote de la Rasse à Ch. Roy et à A. Dodane
Aux affaires de Albini Joubert, aucun des biens de mon père n’ont été vendues. Mais le notaire du Russey n’ayant pas enregistré le partage, le vendeur suisse poursuivi l’impayé d’Albini et mon père dû payer avec Charles Roy. A cette époque, j’avais accompagné mon père pour relever les bornes des propriétés de la Rasse, puis Ch. Roy, victime d’un coup de pied de son cheval, décéda et les héritiers demandèrent la liquidation de l’indivi – vente de la Côte de la Rasse pour la somme de 17 500 frs. La date doit être vers 1893

A. Dodane


Note sur les dates possibles d’entreprises d’Horlogerie par F[ranç]ois Xavier Joubert
Mon père Alphonse Auguste Dodane était chef d’atelier à Charquemont chez Barbier, à l’âge de 17 ans, il sortait d’apprentissage chez des anabaptistes de Battenans où il était resté quatre ans, ce devait être aux environs des années 1855 et 56, époque des débuts de la fabrication mécanique des assortiments cylindres dans la Région du Doubs.
D’après ce que je me rappelle des conversations entendues, F[ranç]ois Xavier Joubert qui, déjà, fabriquait des roues de cylindre, soit depuis quelques années peut-être, avait réussi à s’assurer le concours de mon père pour donner de l’extension à son affaire.
Pour fixer la date d’entrée de mon père chez François Xavier, il convient de prendre en considération que c’est le grand-père qui avait avancé trois mille cinq cents francs et lui avait trouvé un remplaçant pour lui éviter le service militaire de sept ans, auquel il était appelé.
C’est donc à partir de cette époque que les pourparlers de mariage entre mon père et ma mère eurent leurs déroulements connus, puis mon père dû quitter Fournet Blancheroche pour aller travailler à Charquemont chez A. Binétruy, où il resta deux années après son mariage. Ses fils Louis et Francis étaient nés à Charquemont, nous devons donc être à cette époque de 1966 et 67 [sic, pour 1866 et 67] où la réconciliation entre beau-père et gendre a dû avoir lieu et l’installation à la Maison Noire de la fab[ricati]on des roues de cylindre à son propre compte.

A. Dodane
Février 1947


Suite
L’Hôtel de la Rasse est resté notre propriété jusqu’en 1903 ou 04 ou 05, vendu à Fleury. Les propriétés Maison Noire, Mont de Pré et Clos chez Pagne [Paque ?] ont été vendues sauf erreur en 1898, au neveu de Xavier Marmier, un archiprêtre de Dôle.
Concernant Albini Joubert, je me rappelle qu’étant devenu veuf, avec 4 enfants, il passait pour un homme important, bien considéré, mais par la suite, ayant eu des épreuves dans ses affaires, il se relâchait dans sa conduite. Une affaire particulière est à signaler. Une maison suisse [?] de Rosières gros client pour ses ébauches lui avait remis un chèque de soixante cinq mille francs or, pour des raisons que je ne me rappelle plus, ce chèque avait été confié à un comptable de la maison et celui-ci avait pris la fuite après négociation du chèque ; en même temps un deuxième chèque avait été remis à un banquier de Maîche Mr Bonjour, qui niait l’avoir reçu. Louis Mougin qui avait placé de l’argent dans l’entreprise et qui était inquiet voulu s’occuper lui-même de l’affaire Bonjour. Au cours de l’entretien, L[oui]s Mougin reprocha à Bonjour sa mauvaise foi et Bonjour s’émut puis se renversa sur sa chaise, il était mort. Le chèque était irrécouvrable. Ces deux affaires sont à l’origine des désastres d’Albini Joubert lesquels entrainaient les cautions, Auguste et Maria Joubert, puis la perte de la dot de ma mère laissée entre les mains de ses frères soit une trentaine de mille francs. La Maison Noire et ses dépendances, près et bois restaient seuls hors d’atteinte.
Dans la vente des biens des frères et sœurs Joubert, mon père se rendit acquéreur du Mont de Pré, prés bois et une maison, pour 17 000 fr.

A. Dodane


Fabrication des roues de cylindres au Mont-de-Pré de Fournet Blancheroche
Mon père débuta avec quelques ouvriers, dont quelques noms me reviennent : les Robert, parents d’Ulysse Robert, Inspecteur des Bibliothèques de France ; des Richard, commis des Robert ; Loichot, oncle du colonel ; Verchot Paul et un frère appelé le grand Verchot ; Boiteux, etc. ; puis par la suite, nous les fils et les filles aussi.
On travaillait l’été de 7 à 19 Heures, l’hiver de 7 ½ H à 21 Heures, sauf le samedi arrêt à 18 Heures.
Au début la roue se taillait (les – Us –) puis ensuite on brisait à la brucelle une partie de la bande entre deux dents pour former la dent [dessin : deux triangles superposés forment un rectangle ; les côtés du triangle supérieur sont en tireté, les autres traits sont continus], et c’est alors que mon père imagina une machine à découper cette parcelle qui s’enlevait à la brucelle dans les conditions défectueuses. Cette machine constituait l’invention de la Presse à découper actuelle, en minuscule. La machine était soigneusement dérobée à la vue et mon père s’en servait seul. Si au lieu de la cacher, il avait exploité l’invention, qui fini par être connue et transportée dans la mécanique, il aurait certainement pu entrer dans une grosse entreprise. Ensuite il y créa un 2ème modèle, exécuté en partie par les mécaniciens de Rosureux, les Prêtre de Rosureux, dont l’entreprise existe toujours. Mais la 1ère machine, qu’à mon grand regret j’ai vendu moi-même ici à Morteau, à François Glasson des Fontenelles, représentait en petit mais exactement la presse à engrenage du modèle normal actuel.

A. Dodane
[Nota : la réalisation des « U » est la 9e des 32 opérations nécessaires pour la fabrication d’une roue de cylindre énumérées par Henry-Louis Belmont dans son livre : L’échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle. – Besançon : Technicmédia, 1984.]


Novembre 1941

Dans le livre « Le prieuré de Morteau de l’an mil à 1793 », par Ed. et Ch. Wuillemin, édition 1838, Laithier à Pontarlier, on trouve l’acte de sauvegarde demandé par les Bourgeois de Morteau à Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, en 1389.
Cet acte signé porte l’annotation suivante : « Nous ne croyons pas hors de propos d’extraire ici la longue kyrielle de signatures qui suivent l’acte de reconnaissance, ceux des noms qui reviennent le plus souvent. La plupart sont portés par des familles encore existantes. Ce sont là des titres d’une origine assez belle et ancienne pour valoir d’être mis en lumière. » Suivent les noms dans lesquels ont lit : Dodaigne ? ; Vermot ; Garnache, etc., qui peuvent nous intéresser.
Dans ce même livre, on trouve aussi que la partie intéressée part de Sobey à Moron. Or les Dodane étant, pendant des siècles, propriétaires à Moulin-Bonney et Sobey, on pourrait semble-t-il en déduire que Dodaigne ne nous est pas étrangé, soit qu’il ait été déformé, ou peut-être mal inscrit ou mal lu, sur la signature figurant au bas de l’acte cité ci-haut.
Extrait du dit livre

A. Dodane

Extrait de : Dodane, Gabriel. Ce que je sais de notre famille Dodane, par Gabriel Dodane (1893-1975). - Chelles, avril 1964, p. 3.

" Le jeune ménage [Alphonse Dodane et sa femme Cécile] était installé à un kilomètre du village, au Mont-de-Prel (prononcer Mondepré) et Alphonse désireux de liberté, fit bâtir la Maison Noire, belle et vaste d'un rez-de-chaussée et d'un étage. A l'Est était la jolie façade, avec pommiers et poiriers en espalier, encadrant les fenêtres de bas et du premier et, par devant des jardins de fleurs entourés de petits buis taillés, séparés par des allées de gravier, le tout bordé d'une haie de sapins, contenant 4 hauts sapins, l'entrée au milieu, par une large porte en bois peint vert. En bas étaient petite et grande cuisine à dalles, l'escalier conduisant aux chambres du premier, à gauche de l'escalier, la grande salle à manger et un salon avec piano en palissandre Erard et qui fleurait bon. Grand'Mère et ses 4 filles en jouaient et chantaient.
Au Nord était l'atelier d'horlogerie au premier, un escalier extérieur en bois y conduisant. J'y ai vu travailler le grand-père, mes jeunes oncles et trois ouvriers ; ils activaient leurs machines par des pédales en bois mues par un de leurs pieds et avaient tous sur l’établi de petites lampes à huile, à flamme libre, pour tremper l’acier des roues.
A l’Ouest étaient les écuries et au premier l’immense grange car il y avait chevaux et vaches, pâtures et prés vastes et d’un seul tenant derrière et à l’Ouest de la maison, avec loge qui a été peinte par Moyse de Morteau, amateur et ébéniste " [...]
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Complément de localisation :
  • anciennement région de Franche-Comté
Dénomination : ferme, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • fenil
  • grange
  • étable
  • remise
  • remise agricole
  • rampe d'accès
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