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ÉOLIENNE DE POMPAGE

89 - Villevallier

10 rue des Petites Vignes

  • Dossier IA89000500 réalisé en 2002 revu en 2004
  • Auteur(s) : Bernard Lauvergeon
Vue d'ensemble. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Un premier projet d'amarrage d'un bateau-lavoir sur l'Yonne, en amont du pont suspendu de Villevallier, le long du chemin de contre-halage, n'ayant, semble-t-il, pas eu de suite, le 15 août 1892, une commission est finalement désignée pour étudier l'installation d'une "machine hydraulique élévatoire" nécessaire pour alimenter en eau un futur lavoir. Au mois de novembre, la commission donne un avis favorable pour une machine du type de celle de Prégilbert qui avait été installée en 1886 par Auguste Bollée, ingénieur au Mans. (L'éolienne de Prégilbert a été détruite). Le projet de construction et d'alimentation d'un lavoir communal par turbine éolienne, avec devis pour une machine élévatoire n° 3, signé Auguste Bollée, est daté du 14 janvier 1893. Dans le devis, il est précisé que 130 éoliennes Bollée sont alors en fonction. Le devis est approuvé le 30 avril 1893 : l'éolienne, de type n° 3, sera équipée de trois corps de pompe à piston plongeur, son coût s'élevant à 6500 francs, non compris le transport, les accessoires et la peinture (surcoût de 1424 francs). L'élévation d'eau sera d'environ 8 mètres pour un débit de 140 m3 par jour, soit 5,80 m3 par heure. Le 5 septembre 1893, Auguste Bollée informe le maire que la construction de l'éolienne est en cours et que sa livraison sur le site est envisagée pour la deuxième quinzaine du mois. L'éolienne est officiellement mise en marche le 25 novembre 1893. Elle est régulièrement l'objet de travaux d'entretien et de plusieurs remises en état, en 1920 (coût : 1600 francs), en 1930 (intervention d'une équipe des ateliers du Mans) et en 1932 (coût : 1229 francs). Un projet de remise en état de la machine est établi en 1957. Le coût des travaux est estimé entre 70 000 et 80 000 francs. Ils ne furent jamais exécutés. En 1972, le lavoir et l'éolienne sont acquis par Madame Filliole qui réside à Paris, pour la somme de 100 000 francs (archives communales). Le lavoir est alors tranformé en maison d'habitation et l'éolienne, déjà en mauvais état à la date de la vente, est abandonnée à la rouille.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 19e siècle
Date(s)
1893 : daté par source

Description


L'éolienne est située dans la partie basse du village, au sud-ouest, à proximité de l'Yonne. L'édicule de pompage, de plan hexagonal, au gros-oeuvre en pierre et chaînes d'angle en briques, est couvert d'ardoises. Il est implanté au pied du mât. Il abrite une pompe à trois pistons plongeurs et volant en fonte. Cette éolienne Bollée est équipée d'un aéromoteur de 5 m de diamètre porté par une colonne en fonte de quatre sections et demie. Cette dernière est scellée sur une plateforme en pierre de deux marches et ancrée par huit haubans. L'éolienne alimentait un lavoir dont le bâtiment rectanglaire, transformé en maison d'habitation, est situé sur la même parcelle. L'eau était stockée dans un réservoir enterré entre l'éolienne et le lavoir.
Murs :
  • acier
  • fer
  • fonte
  • brique
Typologie :
  • éolienne à colonne et aéromoteur Bollée

Informations complémentaires

Observations :
L'éolienne de Villevallier est une des trois dernières éoliennes Auguste Bollée, à mât haubanné, qui subsistent dans l'Yonne, les deux autres machines élévatrices de même type se trouvant à La Postolle et Arthonnay (89). Ces deux éoliennes, toutes deux propriété communale, sont inscrites à l'Inventaire Supplémentaire de Monuments Historiques, respectivement depuis 1976 et 2003. L'éolienne de Villevallier est, elle, propriété privée depuis 1972 comme le lavoir qu'elle alimentait. C'est une grande machine de modèle n° 3. Son état de conservation est médiocre (rouille importante et manques) et le lavoir, restructuré, a été transformé en logis. Toutefois, bien qu'en mauvais état, cette éolienne pourrait faire l'objet d'une protection au titre des Monuments historiques car elle est un des tous derniers exemplaires des nombreuses grandes machines de pompage qui furent installées entre les années 1880 et 1930. En outre, c'est une machine de modèle n° 3, la plus grande qui ait été fabriquée dans les ateliers du Mans. Pour la Bourgogne, une quarantaine de ces machines, tous fabricants et modèles confondus, sont attestées par des témoignages ou des documents. Il n'en reste aujourd'hui que huit.
Thématiques :
  • grandes éoliennes en Bourgogne
Aire d’étude et canton : Bourgogne
Dénomination : éolienne
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