MAISON 19 AVENUE DE PARIS DITE VILLA DES ROSES

58 - Pougues-les-Eaux

19 avenue de Paris

Dossier IA58001261 réalisé en 2019
Auteur(s) : Fabien Dufoulon

demeure © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Présentation

Dès le milieu du 19e siècle, Henriette Rodier de Montlouis, épouse d'Alexis Frébault, possède un terrain en lanière donnant sur la route impériale de Paris à Antibes (au sud-ouest) et atteignant la Villa de Crozant (au nord-est). Il est idéalement situé, près du carrefour de l'avenue de Paris et de l'avenue de Conti, sur lequel donne le Grand Hôtel de l'établissement thermal, mais son plan rend difficile tout aménagement d'importance. Un premier relevé (1858) est envoyé à l'architecte Adolphe Bouveault. C'est peut-être sur les préconisations de ce dernier que Madame Frébault acquiert d'autres parcelles, du côté de l'avenue de Conti, sans pour autant parvenir à réduire les enclaves ce qui aurait permis de disposer d'un grand terrain unifié.
Ces contraintes sont celles que doit prendre en compte l'architecte lorsqu'il élabore ses premiers projets pour une grande villa en 1862. Plusieurs dessins sont conservés ; un seul est daté. Ils peuvent être classés en deux groupes. Plusieurs dessins (groupe A) correspondent à une demeure en bordure de l'avenue de Conti, sur un terrain étriqué. Les dépendances et le passage cocher sont rejetés sur la gauche. L'architecte propose ensuite une solution beaucoup plus ambitieuse, qui exploite la quasi totalité des terrains à sa disposition, dans trois autres dessins (groupe B). Il repousse la villa plus loin au cœur de l'îlot, ce qui lui permet de donner une plus grande ampleur à la façade. L'accès principal se fait par l'avenue de Conti, entre deux pavillons : l'assiette de la villa des premiers projets devient une avant-cour, et les dépendances sont rejetées derrière une parcelle réservée. La question de l'achat de cette parcelle, pourtant propriété de Lutton, parent de la famille et associé à elle dans la gestion de l'établissement thermal, n'est peut-être alors pas complètement réglée. Des parterres et des bosquets sont prévus au nord et à l'ouest de la villa.
Aucun de ces projets n'aboutit. En 1864, Adolphe Bouveault propose à Madame Frébault un projet d'agrandissement du château de Pougues dont elle est propriétaire. Le projet d'une grande villa dans le quartier thermal est sans doute abandonné à cette date. De fait, c'est une maison beaucoup plus modeste (7 ouvertures) que font construire Henriette Rodier de Montlouis et Alexis Frébault, le long de l'avenue de Paris, en 1870. Elle est démolie dès la fin des années 1880. Plusieurs dessins d'Adople Bouveault, non datés, pourraient être en lien avec cette maison.

Historique

Madame Frébault, après avoir finalement réussi à acquérir la parcelle A 96 qui constituait une enclave au sein de son domaine, relance le projet de construction d'une grande demeure. En 1874, la vente du château de Pougues à la commune lui a rapporté 48.000 francs et des terrains. Elle fait appel à l'architecte Édouard Menuel. Ce dernier semble s'être particulièrement illustré dans l'architecture de la villégiature. La Villa des Roses date de 1886. Elle est à peu près contemporaine de son œuvre la plus connue, la demeure d'Edmond Mocqueris ("Villa La Solitude") de Saint-Georges-de-Didonne, près de Royan (Gironde). La destruction de cette dernière fait de la Villa des Roses de Pougues-les-Eaux l'unique témoignage actuellement conservé et documenté de l'architecte. Dans les "listes des étrangers" publiées dans la presse locale, la demeure apparaît comme l'un des lieux de villégiature les plus prestigieux à partir de 1889. Sept planches sont consacrées à la demeure dans L'architecture pour tous en 1890. Charles Rodier de Montlouis, fils de Madame Frébault, devient propriétaire de la villa à la fin des années 1880. Il y fait construite une remise et surtout le Chalet Montlouis sur la parcelle voisine. La maison reste dans la même famille jusqu'à la seconde moitié du 20e siècle.

Période(s)

Principale :

4e quart 19e siècle

Date(s)

1886 : daté par source

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : Adolphe Bouveault, architecte (?), attribution par travaux historiques

Date de naissance : 17/09/1834 - date de décès : 25/02/1892

Bouveault, Théophile François Adolphe (1834-1892). Architecte établi à Nevers à partir de 1863. Architecte départemental de la Nièvre de 1878 à 1892.

Auteur : Édouard Ménuel, architecte, attribution par source

Date de naissance : 08/03/1836 - date de décès : 31/08/1906

Architecte à Paris. Auteur notamment de la Villa des Roses à Pougues-les-Eaux (conservée) et de la Villa La Solitude à Saint-Georges-de-Didonne près de Royan (détruite).

Illustrations

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Description

Le plan de la demeure s'inscrit dans un rectangle. Les parties latérales s'élèvent sur un rez-de-chaussée et un étage carré. La partie centrale, qui forme un T en plan, comprend également un étage en surcroît. Les chaînes d'angle et les encadrements de baie sont en brique et pierre. La partie supérieure de l'avant-corps central est ornée de carreaux de céramique formant une frise de rinceaux.

Murs :

calcaire
moellon
enduit

Toit :

ardoise

Plan :

plan symétrique

Etages :

rez-de-chaussée
1 étage carré
étage en surcroît

Elévation :

élévation à travées

Couvertures :

toit à longs pans, pignon couvert
toit à longs pans, croupe

Escalier :

escalier dans-oeuvre

Représentations :

rinceau

Décors :

céramique

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Pougues-les-Eaux. [1812-1953].
Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Pougues-les-Eaux. [1812-1953].
- Atlas parcellaire (1812) : 3 PP 214
- État de sections (1812) : 3 P 214/1
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/2 (folio 1 à 352 et folio 1 à 175)
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/3 (folio 1 à 220), 3 P 214/4 (folio 221 à 354) 3 P 214/5 (folio 355 à 750), 3 P 214/6 (folio 751 à 1482)
- Matrice cadastrale des propriétés bâties (1883-1891) : 3 P 214/7
- Matrice cadastrale dite "matrice noire" des propriétés bâties : 3 P 214/8
Lieu de conservation : Archives départementales de la Nièvre, Nevers - Cote du document : 3 P 214

Voir l'image
Archives départementales de la Nièvre. 54 J 301. Fonds Bouveault-Palet. Propriété Frébault à Pougues-les-Eaux. Château de Pougues-les-Eaux.
Archives départementales de la Nièvre. 54 J 301. Fonds Bouveault-Palet. Propriété Frébault à Pougues-les-Eaux. Château de Pougues-les-Eaux.
Lieu de conservation : Archives départementales de la Nièvre, Nevers - Cote du document : 54 J 301

Documents figurés

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)

Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté

Dénomination : maison

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