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ÉGLISE SAINT-SYMPHORIEN ; ÉGLISE DU PETIT-AUXEY (ANCIENNE)

21 - Auxey-Duresses

Petit-Auxey - Fontaine - rue de la Fontaine, rue du Cimetière, rue du Milieu

  • Dossier IA21004756 réalisé en 2010 revu en 2018
  • Auteur(s) : Aurélie Lallement, Virginie Malherbe
église © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Les historiens s'accordent sur l'origine ancienne de l'église Saint-Symphorien, qui était l'église-mère de la commune avant la construction de l'église Saint-Martin. Elle aurait pris place sur un ancien site druidique auquel succéda un temple païen. Les moines de l'abbaye de Saint-Symphorien d'Autun en ont pris possession en 696. Les biens du Petit-Auxey qui avaient ensuite été usurpés ont été rendus à l'abbaye sous l'ordre du roi Raoul en 923. Armand Veau précise que dans cette charte de 923, le domaine et l'église, placée sous le vocable de saint Symphorien, existaient avant 888 et qu'elle confirme l'existence du Petit Auxey dès la toute fin du 7e siècle. A la fin du 10e siècle, l'église est rattachée à l'abbaye de Flavigny. Elle "semble avoir succédé à un édifice plus ancien, datant peut-être du XIe siècle. La voûte n'existe plus et se trouve remplacée par un plafond [...] ; la base de la porte d'entrée date du XIIIe siècle ; dans le cimetière, une croix moderne repose sur une forte base gothique datant du XVe siècle". Armand Veau poursuit en indiquant que "quelle que soit la date de la première construction de notre église du Petit Auxey, elle dut être presque entièrement reconstruite au Xe siècle, sur des bases anciennes [...] On pourrait croire que l'ancienne église aurait été comme enchâssée dans la nouvelle". En résumé, selon Veau, la construction de l'église primitive remonterait donc au 7e siècle, la nef reconstruite daterait du 10e siècle et la tour du clocher aurait été ajoutée au début du 13e siècle.
Période(s)
Principale :
  • 10e siècle
  • limite 12e siècle 13e siècle

Description


L'église se trouve au cœur du cimetière du hameau du Petit-Auxey. Elle est orientée. Dans le cimetière, on note la présence de vestiges de baies dans le mur de clôture et le remploi de dalles funéraires en guise de couvertine. Un enclos funéraire jouxte le mur sud du chœur, il est dédié aux familles Lalouet / Mercier / Proudhon et Humbert. Aucun bâti ancien, qui pourrait être contemporain de l'édifice, n'est identifiable autour du cimetière. Une croix de cimetière, placée sur un emmarchement à 3 degrés, repose sur un socle octogonal plus ancien réemployé, sans doute la base du baptistère : diamètre et décor de colonnettes engagées coïncident.
L'église se compose d'une nef unique adossée à un clocher-porche. Elle est aujourd'hui couverte d'une charpente, alors qu'il reste des départs de voûtes bien visibles dans la nef. La façade principale du clocher-porche présente trois niveaux d'élévation : au premier, le portail est percé d'une baie rectangulaire fermée par deux vantaux en bois. Ce portail est surmonté d'un tympan en plein-cintre, présentant un décor trilobé au centre duquel figure une croix, et d'une archivolte en plein cintre. Le portail est encadré par deux colonnes engagées aux chapiteaux feuillagés à crochets. Le deuxième niveau est percé d'une baie étroite et allongée en plein-cintre. Un cordon en pierre sépare ces deux niveaux et court tout autour de l'édifice. Le troisième niveau, abritant les cloches, est percé de deux baies géminées sur chaque face (elles ne sont pas toutes au même niveau). On note la présence de nombreux trous de boulins sur la façade occidentale, qui est épaulée par deux épais contreforts en pierre. Les élévations latérales sont percées de baies en plein-cintre : au nord, elles sont bouchées ; seule celle éclairant le chœur est ouverte. Le chevet plat est éclairé par une baie en plein cintre. Il est également épaulé par deux épais contreforts. Sur la façade sud, les trois baies en plein-cintre sont ouvertes, elles permettent d'éclairer respectivement, le clocher-porche, la nef et le chœur et une porte à linteau en plein cintre ouvre dans la nef (en pendant de la porte bouchée au nord, en partie enfouie sous le sol du cimetière). L'ensemble de l'édifice est couvert d'un toit à deux pans en tuiles plates qui a été récemment restauré assurant ainsi la mise hors-d'eau de l'édifice. Une description de 1771 précise que l'église était couverte de laves. (Armand Veau)
Lorsque l'on pénètre dans l'église par le clocher-porche, on descend trois marches. Le sol est dallé de pierres et un plancher en bois sépare les différents niveaux d'élévation jusqu'aux cloches. Il est séparé de la nef à vaisseau unique par une large arcade en arc brisé quelque peu déformé et sur laquelle on peut encore voir des traces d'enduit et un décor de faux joints rouges. Deux bénitiers en pierre se trouvaient de part et d'autre ; seul subsiste celui de gauche, portant un décor sculpté sur lequel persistent des traces de peintures. Le nef se compose de trois travées. A l'angle nord-ouest de la première travée se trouve la cuve baptismale, avec à côté, au sol, une autre petite cuve et dans le mur nord, une niche rectangulaire avec ébrasement pour la porte qui la fermait (traces de fermeture). Dans la deuxième travée, un aménagement spécifique du mur nord ponctue le décor de l'église : entre deux contreforts peints, une peinture murale sur fond bleu et décorée de motifs feuillagés au pochoir, dorés, prend place (19e s.). Ce décor est limité par deux frises aux motifs floraux de couleur bordeaux et or, et par un soubassement qui imite un décor de faux bois. A gauche de la porte sud, se trouve un autre bénitier en pierre. Le chœur est fermé par une clôture de communion en bois fixée sur un emmarchement en pierre. Le décor de panneaux de bois de l'autel principal épouse la forme de la baie axiale. A gauche, deux niches fermées par des portes en bois abritent les objets de la sacristie. A droite, une seconde niche accueille deux lavabos liturgiques : un de forme carré et l'autre circulaire. Six dalles funéraires jalonnent le sol de la nef.
A l'intérieur de la nef, sur le mur occidental se trouve une peinture représentant une croix ornementale et un cartouche avec l'inscription "609". Ce motif de croix, peinte en rouge sur fond blanc, se retrouve au-dessus de la baie du chœur. Armand Veau pense que cette inscription est à rattacher à une sentence de l'Officialité d'Autun rendue le 20 mars 1609. Il ajoute que les lettres S et E qui encadrent la croix signifieraient "sentence épiscopale". Cette sentence permit à l'église du Petit-Auxey de conserver une affectation religieuse.
Murs :
  • calcaire
Toit :
  • tuile plate

Source(s) documentaire(s)

  • Marion, M.F. La région de Saint-Romain. In Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or.
    Marion, M.F. La région de Saint-Romain. In Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or. Tome XIX. Dijon : Commission départementale des antiquités, 1927, p.22-28
  • Veau, Armand. L'Eglise du Petit Auxey. In : Mémoires / Société d'archéologie de Beaune (Côte-d'Or). Histoire, lettres, sciences et arts. Années 1920 à 1925. Beaune : Imprimerie Beaunoise 1925, p.45-69
    Veau, Armand. L'Eglise du Petit Auxey. In : Mémoires / Société d'archéologie de Beaune (Côte-d'Or). Histoire, lettres, sciences et arts. Années 1920 à 1925. Beaune : Imprimerie Beaunoise 1925, p.45-69
  • VEAU, Armand. Notes et documents sur Auxey-Duresses, la baronnie de Meursault, la baronnie de St-Romain et le comté de La Rochepot.
    VEAU, Armand. Notes et documents sur Auxey-Duresses, la baronnie de Meursault, la baronnie de St-Romain et le comté de La Rochepot. Beaune : Imprimerie Beaunoise, 1932. 2 volumes.

Informations complémentaires

Protection
inscrit MH : 1979/03/19
Thématiques :
  • patrimoine religieux de la Côte de Beaune
Aire d’étude et canton : Climats du vignoble de Bourgogne
Dénomination : église
Parties constituantes non étudiées :
  • cimetière
  • croix de cimetière
Carte interactive
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