Télécharger la version PDF

USINE D'HORLOGERIE (USINE DE BOÎTES ET BRACELETS DE MONTRE) SANDOZ-FRAINIER, HGT PETIT-JEAN PUIS TWC CLYDA

25 - Les Fins

2 route de Villers-le-Lac

  • Dossier IA25001832 réalisé en 2013 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue d'ensemble, depuis l'entrée au sud-ouest. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


En 1972, Stéphane Sandoz achète les Ets Frainier, fabrique de boîtes de montres créée en 1864 par Pierre Frainier à Porrentruy (canton du Jura, Suisse), transférée à Morteau en 1884, installée vers 1893 dans son usine du 30 rue de la Chaussée et développée par le fils de Pierre, Alfred Frainier. Sandoz est alors à la tête de deux entreprises à Maîche : la fabrique d’ébauches de montre Technic Ebauche et l’usine de galvanoplastie Coeurdor ; il est aussi actionnaire majoritaire de la société Meyer et Grandgirard, à Besançon, et a acquis en 1969 à Morteau une fabrique de boîtes de montre la Soborem. Il fusionne cette dernière avec Frainier (SA au capital de 957 180 F) sous le nom de Sandoz-Frainier et transfère en août 1972 la nouvelle entreprise dans l’usine de 3 000 m2 qu’il vient de faire construire, en 1971-1972, sur la commune des Fins, suivant les plans de l'architecte Walo Wurmet, du Locle (canton de Neuchâtel, Suisse). A cette époque, Wurmet est aussi l'auteur d'une extension à l'usine Bulova de Villers-le-Lac (future usine d'ébauches de montre Isa France) et de l'usine de la société Aciéra SA, au Crêt-du-Locle (Le Locle). En 1972, la société Sandoz-Frainier compte 230 à 240 personnes à la fabrication de boîtes de montre par "estampage, tournage, diamantage et polissage". Son parc machine est composé dans l'atelier des presses de 5 presses à balancier à friction de 100 t et 2 de 80 t, et de 5 presses à clavettes de 60 t, 3 de 30 t et 2 de 10 t, dans l'atelier de tournage de 2 tours Manurhin, 12 SMID, 15 CIH, 5 fileteuses Cridan et 4 tours de reprise, dans celui de diamantage de 8 tours, 8 fraiseuses F1, 2 copieuses et 2 machines de reprise, dans celui de perçage de 20 unités de perçage et 3 perceuses, dans celui de polissage de 20 tourets à polir, 10 lapidaires et 3 tourets à bande, dans celui des retouches de 4 machines spéciales et 3 de reprise, et dans l'atelier de mécanique de 12 tours, 12 fraiseuses, 2 perceuses, 2 machines de reprise et 1 rectifieuse. L'affaire se développe mais elle ne peut pas faire face à la concurrence asiatique et dépose son bilan le 30 mars 1978.
L’entreprise redémarre le 2 novembre 1978 sous la raison sociale Frainier SA (au capital de 3 millions F). Elle réunit Humbert Bourquard (qui la préside) et la Générale SA de Delémont (canton du Jura, Suisse) à hauteur de 36 % du capital, la Société de Développement de l’Horlogerie (SDH) représentée par Guy Cheval (35 %) et les entreprises Framelec (10 %) à Morteau, Maty (8 %) et Yema (8 %) à Besançon, Camille Bouhelier à Villers-le-Lac), France Montres Export (association des Ets Herbelin et Georges Monnin et Cie à Charquemont, Parent et Marguet à Villers-le-Lac) et Thalès à Morteau. Elle a vocation à fabriquer des boîtes dans deux secteurs pour lesquels la France est importatrice (métal injecté et acier) et à produire à la demande des modèles de haut de gamme exclusifs. En 1979, elle fabrique 120 000 à 150 000 boîtes par mois (boîtes étanches, de forme, pour montres pendentifs et pour montres de gousset), injectées (en zamak) ou usinées. Nouveau dépôt de bilan en mai 1983, alors qu’elle compte entre 120 et 150 salariés.
L’affaire est alors acquise par Gilbert Petit-Jean (né en 1935 à Villers-le-Lac), assisté de cadres de l'entreprise. Ce dernier a commencé en 1949, à 13 ans et demi, son apprentissage d’horloger près son grand-père Georges Vuillemin, à la tête de l’atelier Vuillemin Frères (12 rue du Quartier neuf à Villers). Il a travaillé en 1959 pour la société Hubert Lambert et Fils - Montres Lov (dans l'atelier du 6 rue du Maréchal Foch) puis à domicile pour les Ets Paul Maillardet, de Morteau, jusqu'à son départ en mai 1960 pour la Suisse (où il a fondé en 1975 la SA Gilbert Petit-Jean, qui fabrique des montres de haut de gamme et assemble des mouvements mécaniques pour diverses sociétés horlogères). Petit-Jean crée aux Fins la société Habillages de Garde-Temps Petit-Jean (ou HGT Petit-Jean), qui reprend 70 salariés et redémarre le 2 novembre 1983. Il loue un temps une partie de ses locaux à une autre société : la SFOM (Société pour faciliter l’Outillage mécanique), de Daniel Goy, fabrique de machines spéciales travaillant pour l’exportation. Il développe l’affaire et ajoute en 1988 à la fabrication des boîtes celles de bracelets métalliques (fabriquant ses propres machines). En 1989, alors que l'usine est agrandie une première fois (par le même Wurmet), HGT Petit-Jean (SA au capital de 1,3 millions F) compte 140 personnes (intéressées aux bénéfices) et réalise à l’exportation 94 % de son chiffre d’affaires (76 millions F). Elle en emploie près de 300 dans les années 1990, d'où une nouvelle extension en 1995-1996. Toutefois, la réforme des 35 heures votée en 2000 et des heurts avec le monde syndical conduisent en 2001 Gilbert Petit-Jean à céder son affaire (il en redémarre une aux Brenets, en Suisse, où il avait créé en 1988 une filiale chargée du montage des boîtes de Frainier). Acquis par le groupe Richemont, le site est fermé en 2005, alors que 128 personnes y sont employées, du fait des crises horlogères de 2001 et 2003, d'une concurrence chinoise accrue et de celle du bracelet cuir.
Le site est repris en 2006 par le groupe TWC Clyda, qui s'y installe en avril 2007 (70 personnes).
Ce dernier a absorbé la société Clyda fondée par trois des enfants de l’horloger Roger Monnin, de Charquemont (15 rue des Lilas) : Marie-Thérèse, Bernard et Roger. Spécialisée dans la montre de mode, distribuée par le réseau des horlogers bijoutiers joailliers, Clyda a assez vite grossi et a fait construire en 1975 une usine rue des Armaillis à Charquemont. Après avoir fusionné en 1997 avec la SA Léon-Georges Petit, issue d'une affaire installée rue Victor Hugo au début des années 1950, elle a donc été intégrée au groupe TWC (The Watches Connection), qui devient alors TWC Clyda (SA dont le siège social est au 16 passage de la Bonne Graine, à Paris). Le groupe est spécialisé dans la distribution d'accessoires de mode griffés dans les domaines de la montre (avec ses propres marques - Clyda et Scooter - et des marques sous licence), des bijoux, de la maroquinerie auquel s'ajoutera la lunette avec le rachat en juillet 2010 du lunetier L'Amy (250 personnes), de Morez (Jura).
Totalisant 135 personnes en 2008 (dont les 55 salariés transférés l’année précédente de Charquemont), TWC Clyda en compte en 2011 une centaine dans l’usine des Fins. Promue son centre logistique, cette dernière gère stocks, commandes et service après-vente (une trentaine d'horlogers y réceptionne chaque jour 400 à 450 montres). Le groupe est alors « le premier distributeur horloger indépendant français » (avec 47 % de son CA généré par l’horlogerie). En 2011, TWC intègre le groupe ILG (International Luxury Group), en partie détenu par LVMH. Le site des Fins ne compte plus que 75 salariés (et une vingtaine d’intérimaires) en 2014 lorsqu’il est menacé de fermeture au profit de Morez. L’activité s’y maintient cependant mais TWC est racheté en 2016 par le groupe américain Movado (qui crée cette année-là une nouvelle structure, Movado France, dans l'ancienne usine Herma de Villers-le-Lac). 43 salariés y travaillent encore en mars 2018 mais la société transfère à l'automne son activité à Etalans, sur l'ancien site de l'entreprise Vieille Matériaux (1 rue du tertre), et l'usine des Fins est désaffectée.
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 20e siècle
Date(s)
1972 : daté par travaux historiques
Auteur(s) & personnalité(s)

Wurmet (ou Vurmet) Walo : architecte au Locle en 1970.

Description


L'usine comporte trois corps de bâtiments principaux accolés, aux murs en béton armé essenté de tôle, coiffés par un toit terrasse en béton revêtu de bitume. Desservie en façade par un escalier extérieur droit monumental en béton, elle est en rez-de-chaussée surélevé sur un étage de soubassement partiel. Des escaliers extérieurs droits métalliques sont visibles sur les façades postérieure et latérale gauche.
Murs :
  • béton
  • béton armé
  • essentage de tôle
Toit :
  • bitume
  • béton en couverture
Etages :
  • étage de soubassement
  • en rez-de-chaussée surélevé
Escalier :
  • escalier de distribution extérieur escalier droit cage ouverte en maçonnerie en charpente métallique
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 242 Cadastre de la commune des Fins, 1817-1977
    3 P 242 Cadastre de la commune des Fins, 1817-1977- 3 P 242 : Atlas parcellaire (14 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Mestre et Doillon, 1817- 3 P 242/1 : Registre des états de sections, s.d. [1817 ?]- 3 P 242/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875- 3 P 242/4 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 242/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 242/6-8 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1977- 3 P 242/9-10 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1974
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 242
  • 336 W 23 Établissements classés (années 1970)
    336 W 23 Établissements classés (années 1970)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 336 W 23
  • 48. Frainier SA. Les Fins (Morteau), 1971-1972
    48. Frainier SA. Les Fins (Morteau), dessin (tirage, crayon de couleur), par Walo Wurmet (arch. SIA diplômé EPFZ Le Locle), 1971-1972, 1/200- Aménagements extérieurs, MA. dessinateur, 14 février 1972, 83 x 110,5 cm- Coupe, Maire dessinateur, 1er juin 1971, 29,5 x 106,5 cm- Façades, J.D.A. dessinateur, 30 août 1971, 53,5 x 73 cm
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 336 W 23
  • Capitaine56. Stroun Frères et Compagnie, 29 mai 2017
    Capitaine56. Stroun Frères et Compagnie. - 29 mai 2017.Document accessible en ligne sur le forum de discussion Chronomania : http://forum.chronomania.net/mix_entry.php?id=252710#.WvwWlH9pyUk (consultation : 16 mai 2018)
  • Doubs : le fabricant de bracelets-montres HGT-Petitjean va fermer, 24 février 2006
    Doubs : le fabricant de bracelets-montres HGT-Petitjean va fermer. Les Echos, 24 février 2006Article consultable en ligne sur le site des Echos : https://www.lesechos.fr/24/02/2006/LesEchos/19613-080-ECH_doubs---le-fabricant-de-bracelets-montres-hgt-petitjean-va-fermer.htm (consultation : 16 mai 2018)
  • Richemont reprend HGT Petitjean, 11 octobre 2001
    Richemont reprend HGT Petitjean. - 11 octobre 2001. Article consultable en ligne sur le site de la fédération de l'Industrie horlogère suisse : http://www.fhs.swiss/fre/2001-10-11_124.html (consultation : 16 mai 2018)
  • Social / TWC : des emplois menacés aux Fins ?, 23 mars 2018
    Social / TWC : des emplois menacés aux Fins ? - Vendredi 23 mars 2018. Ill.Article consultable en ligne sur le site pleinair.net ("Premier site d'actualités franc-comtois") : http://pleinair.net/actualites/item/72761-social-twc-des-emplois-menaces-aux-fins (consultation : 16 mai 2018)
  • C. T. Val de Morteau. Les locaux de Petitjean trouvent preneur, 25 septembre 2006
    C. T. Val de Morteau. Les locaux de Petitjean trouvent preneur. C'est-à-dire, n° 114, 25 septembre 2006, p. 5 : ill. Document accessible sur internet : http://www.c-a-d.fr/flip/CAD114/files/assets/downloads/CAD114.pdf (consultation : 22 mai 2014)
  • C. T. Les Fins. T.W.C., une référence dans la distribution d'accessoires de mode griffés, 25 avril 2011
    C. T. Les Fins. T.W.C., une référence dans la distribution d'accessoires de mode griffés. C'est-à-dire, n° 165, 25 avril 2011, p. 20 : ill. Document accessible sur internet : http://www.c-a-d.fr/flip/CAD165/files/assets/downloads/page0020.pdf (consultation : 22 mai 2014)
  • Chambre de Commerce et d'Industrie du Doubs. Horlogerie [dossier documentaire], juin 1988
    Chambre de Commerce et d'Industrie du Doubs. Horlogerie [dossier documentaire]. - Besançon : CCI du Doubs, juin 1988. 43 p. ; 30 cm.
    Lieu de conservation : Musée du Temps, Besançon - Cote du document : 28700 CCI 1988
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1986/87, 1986
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1986/87. - Paris : CFH, 1986. 98 p. ; 30 cm.
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Le groupe TWC Clyda a pris possession des anciens locaux Petitjean, 30 avril 2007
    Le groupe TWC Clyda a pris possession des anciens locaux Petitjean. C'est-à-dire, n° 121, 30 avril 2007, p. 4.
  • Lagrange, Lisa. Les 75 salariés de TWC ont reçu leur courrier, 17 octobre 2014
    Lagrange, Lisa. Les 75 salariés de TWC ont reçu leur courrier. L'Est républicain, édition du Doubs, 17 octobre 2014, ill.
  • Lagrange, Lisa. Coup de théâtre chez TWC, 17 décembre 2014
    Lagrange, Lisa. Coup de théâtre chez TWC. L'Est républicain, édition du Doubs, mercredi 17 décembre 2014, ill.
  • La manufacture de boîtes Frainier S.A. s'est adaptée aux conditions nouvelles du marché, septembre 1979
    La manufacture de boîtes Frainier S.A. s'est adaptée aux conditions nouvelles du marché. La France horlogère, n° 403, septembre 1979, p. 461-462 : ill.
  • De nouveaux dirigeants à Frainier S.A., janvier 1979
    De nouveaux dirigeants à Frainier S.A. La France horlogère, n° 396, janvier 1979, p. 278.
  • Vieille, Jean-Claude. Nouvelle prise pour Etalans, l'entreprise TWC, 10 décembre 2018
    Vieille, Jean-Claude. Nouvelle prise pour Etalans, l'entreprise TWC. L'Est républicain, édition du Doubs, lundi 10 décembre 2018, ill.
  • Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse, 2015
    Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015. 271 p. : ill. ; 28 cm.
  • Bénistant René (témoignage oral)
    Bénistant René, ancien responsable financier de la société HGT Petit-Jean, aux Fins. Valence
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac
  • Petit-Jean Gilbert (témoignage oral)
    Petit-Jean Gilbert, fondateur de la société HGT Petit-Jean. Les Brenets (Suisse)
  • Viennet Jean-Pierre (témoignage oral)
    Viennet Jean-Pierre, ancien horloger, fondateur de l'association HorloPassion

Informations complémentaires


D'après un entretien avec G. Petit-Jean le 17 mai 2018 et un texte d'Yves Droz.

Gilbert Petit-Jean est né le 23 décembre 1935 à Villers-le-Lac, au 12 rue du Quartier neuf, dans la maison de son grand-père Georges Vuillemin, à la tête de l’atelier d'horlogerie Vuillemin Frères. En 1949, à 13 ans et demi, il commence son apprentissage auprès son grand-père. Fin 1958, au retour de son service militaire (1956-1958, dont 15 mois effectués en Algérie), il est embauché par la société Hubert Lambert et Fils - Montres Lov (dans l'atelier du 6 rue du Maréchal Foch) puis il travaille à domicile pour les Ets Paul Maillardet de Morteau.
En mai 1960, il est recruté comme acheveur-metteur en marche (horloger complet) par André Girard, de Peseux (canton de Neuchâtel, Suisse). Il s'établit en 1962 aux Brenets (dans la maison Ryser, au 17 rue de la Gare), cautionné par M Eléfant de la société Mathey-Tissot, des Ponts-de-Martel (canton de Neuchâtel) : il y fabrique, avec trois ouvriers, des chronomètres extra-plats sur la base d'ébauches au format 13 lignes de la Manufacture d’horlogerie Liengme & C° SA, de Cormoret (canton de Berne). Vers 1968-1969, il commence à travailler avec la société Camy Watch, de Genève (née d’une affaire créée avant la première guerre mondiale par les trois frères Stroun à Grenchen - ou Granges -, canton de Soleure), dirigée par Raymond Weil. Cette entreprise fabrique des montres : elle en exporte beaucoup (montres bon marché) pour Dubaï (d'où elles sont réexpédiées en Inde) et en réalise notamment sous la marque Mirexal pour la société Migros (fondée en 1925 à Zurich et à l’origine de la création à partir de 1933 de coopératives de consommation, réunies en 1941 au sein de la Fédération des Coopératives Migros). Elle confie la fabrication des montres automatiques et l'ensemble du service après-vente Mirexal à G. Petit-Jean. Cette production est un succès (Migros avait prévu de vendre un million de montres en 25 ans mais elle atteint son objectif en 8 ans), ce qui permet à Camy Watch de passer le cap difficile de l'arrivée du quartz.
Petit-Jean démissionne de l'entreprise pour s’établir à son compte : le 1er juin 1975, il fonde la société Gilbert Petit-Jean SA dans sa maison (bâtie en 1967 au 3 rue de l'Adeu), dans laquelle il a aménagé un atelier de 15 places. Il fabrique des montres de haut de gamme (emboîtage), notamment pour Raymond Weil qui vient de quitter Camy Watch pour créer son entreprise et la marque éponyme en 1976, et assemble des mouvements mécaniques, le tout en sous-traitance pour diverses société horlogères. Son affaire emploie quatre personnes en 1975, 60 en 1982, occupant sept ou huit appartements des Brenets constituant autant d'ateliers.
En 1983, il achète Frainier SA aux Fins, après avoir été pressenti par R. Weil, actionnaire de la société, pour en évaluer la viabilité. Il crée alors la société Habillages de Garde-Temps Petit-Jean SA (ou HGT Petit-Jean), reprenant 70 des 120 à 150 salariés. Il développe l’affaire et ajoute en 1988 à la fabrication des boîtes celles de bracelets métalliques. En 1989, HGT Petit-Jean (SA au capital de 1,3 millions F) compte 140 personnes en France et réalise à l’exportation 94 % de son chiffre d’affaires (76 millions F). Dans les années 1990, G. Petit-Jean emploie près de 500 personnes : 300 aux Fins et environ 200 aux Brenets, où il a repris l'ancienne fabrique de chocolats Noz. Toutefois, la réforme des 35 heures votée en 2000 et des heurts avec le monde syndical le conduisent en 2001 à céder son entreprise des Fins au groupe Richemont, son principal client (45 % de son CA). Il se recentre sur celle des Brenets, dont l'essor se traduit par une implantation sur trois usines dans le village. En 2005, il la cède à ses deux fils : Pascal, à la tête de l'emboîtage, et Philippe, s'occupant des mouvements. La baisse des commandes contraint toutefois la société à licencier 60 de ses 207 employés en 2015 mais les affaires reprennent ensuite et elle en compte plus de 250 en 2018.
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Complément de localisation :
  • anciennement région de Franche-Comté
Dénomination : usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • atelier de réparation
  • atelier de conditionnement
  • bureau
  • bureau d'études
  • cantine
  • chaufferie
  • entrepôt industriel
  • magasin industriel
  • vestiaire d'usine
  • garage
  • quai
  • stationnement
Carte interactive
Haut de page