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USINE DE TAILLANDERIE (FAUX) PUIS COUTELLERIE (RASOIRS) ARBENZ, PUIS MAISON SIRCOULOMB

25 - Jougne

Les Maillots - Forges - rue des Forges

  • Dossier IA25000807 réalisé en 2008 revu en 2009
  • Auteur(s) : Liliane Hamelin, Carole Josso
Façade antérieure, de trois quarts droite. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La taillanderie semble édifiée dans le 1er quart du 19e siècle. Originaire de la Grand'Combe (Grand'Combe-Châteleu), Jean-Baptiste Florentin Billot (2 novembre 1801-9 septembre 1831), fabricant de faux au hameau de la Ferrière, reçoit dans les années 1820 plusieurs distinctions pour la qualité de ses faux en acier. En 1828, avec six ouvriers, il produit 6 000 faux en utilisant 4 500 kg de fer local, 1 500 kg d'acier de Styrie et 600 stères de bois. Marié le 27 novembre 1827 avec Zéphirine Bulle (6 juin 1801-4 mai 1852), fille du maire de Jougne, Billot décède le 9 septembre 1831. Le 12 février 1834, sa veuve, dite "maîtresse d'usine", épouse un autre fabricant de faux, Pierre François Joseph Pelletier, né à Montlebon (9 janvier 1805-27 janvier 1861). Elle est propriétaire des parcelles du cadastre napoléonien (1839) C 72 et 73 (maison, forge, martinet et jardin), C 70 (bâtiment rural) et C 76 (canal) et des parcelles non bâties C 68, 69, 71, 74 et 75. En 1852, la fabrique de faux, appartenant à la veuve Billot-Pelletier, comprend deux martinets et trois roues. Son fils, François Léonard Pelletier (20 septembre 1836-1881 ?) lui succède à la tête de l'entreprise jusqu'à la fin d'activité de l'entreprise en 1881, date correspondant à la construction d'une remise sur la parcelle C 75 (date portée au-dessus de la porte d'entrée) et peut-être aussi à son décès.
De son mariage avec Olympe Joséphine Gresset (1838-1868), dont le tombeau est étudié, F. L. Pelletier a deux filles Marie Marthe Elise et Marie Christine, qui vendent la propriété vers 1891. Les parcelles C 68, 69, 80 à 82 du cadastre napoléonien sont cédées à Emile Barbezat, notaire à Fleurier (Suisse), qui les revend à Henri Truan, laitier vers 1905. Quant à la maison et à l'atelier, au jardin et aux prés, ils sont achetés par Alphonse Arbenz, de Lausanne, à la tête d'une entreprise fondée en 1873. Au hameau de la Ferrière, Arbenz crée une fabrique de rasoirs, produisant aussi arraches-cors, pierres à aiguiser, pinces à rideaux, etc., vendus en France, Nouvelle-Calédonie, Sénégal, Belgique, Italie et Espagne. Il se fournit auprès d'entreprises installées en France (Oise, Isère, Paris, Ain, Puy-de-Dôme, Doubs) et en Allemagne. Il possède une filiale à Birmingham (Angleterre), aux 32 et 33 Ludgate Hill, et emploie du personnel à domicile, comme par exemple Emma Conod du hameau de la Ferrière, qui fabrique depuis 1920 des carnets pour les lames. Il est peut-être à l'origine de la maison édifiée de l'autre côté de la route en remplacement d'une remise (parcelle C 68, actuellement AE 377). En 1928, l'entrepreneur Léon Jeannin de Jougne effectue des travaux au canal, aux vannes et des travaux de peinture dans deux des chambres du logis, pour un montant de 1 838,30 F.
Le 7 novembre 1939, les successeurs d'Alphonse Arbenz, décédé vers 1928, vendent la propriété à Louis-Edmond Sircoulomb (28 août 1893-1976). La date 1939, encadrée des initiales L et S, est visible sous la baie de la façade latérale droite. Sircoulomb est mentionné, avec le docteur Charlin et l'abbé Pourchet, parmi les figures marquantes de la Résistance dans le Doubs par le colonel Rémy dans son ouvrage Les Français dans la Résistance. Maire de Jougne de 1959 à 1965, il quitte peu après la commune pour le Midi de la France. En 1966, la propriété est vendue en viager. Une dizaine d'années plus tard, les nouveaux propriétaires la transforment tout en gardant quelques témoins de l'ancienne activité industrielle : axes des courroies, turbine, presse (Hure, Paris) exposée devant l'ancien atelier et placards du grenier où étaient remisées les pièces achevées, dont il reste encore les inscriptions à la craie sur les portes.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 19e siècle

Description


Les bâtiments de l'ancienne usine s'élèvent entre la rue des Forges et le canal de dérivation près de la Jougnena. Ils sont en moellons calcaires recouverts d'un enduit. La brique apparaît au niveau des encadrements des baies de l'usine et pour l'ensemble de la remise située dans le jardin. Les toits des constructions sont à deux longs pans et pignons couverts, avec couverture en tuiles mécaniques.
Murs :
  • calcaire
  • brique
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier tournant

Source(s) documentaire(s)

  • La Ferrière [1ère feuille], 1906-1907.
    La Ferrière [1ère feuille], dessin, par le géomètre Henri Lucas, 1906-1907, échelle 1:1 000
  • [Vue d'ensemble plongeante, depuis le sud-est], [fin 19e ou début 20e siècle].
    [Vue d'ensemble plongeante, depuis le sud-est], photographie, s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
  • Hamelin, Liliane ; Josso, Carole. Jougne : petite cité comtoise de caractère, 2009.
    Hamelin, Liliane ; Josso, Carole. Jougne : petite cité comtoise de caractère. - Lyon : Lieux Dits, 2009. 72 p. : ill. en coul. ; 23 cm. (Parcours du patrimoine ; 348).

Informations complémentaires

Thématiques :
  • petites cités comtoises de caractère
Aire d’étude et canton : Mouthe
Hydrographie : bief de dérivation de la Jougnena
Dénomination : usine de taillanderie, coutellerie
Parties constituantes non étudiées :
  • canal
  • jardin d'agrément
  • enclos
  • remise
  • passerelle
  • atelier de fabrication
  • magasin industriel
  • bâtiment d'eau
Carte interactive
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