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SCIERIE JUSTIN FROIDEVAUX, PUIS MOUGIN PUIS TAILLARD

25 - Charquemont

  • Dossier IA25001239 réalisé en 2013 revu en 2014
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Logement patronal : façade antérieure. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La création de la scierie est attribuée au menuisier Justin Froidevaux (1871-1917) qui, au début du 20e siècle, investit dans le quartier de la gare en cours de constitution (ligne Morteau-Maîche, ouverte en 1905). Il fait ainsi construire vers 1901 au 3 Rue Neuve une maison, qui passera ensuite à Félix Feuvrier, et vers 1904 au n° 5 de la rue un immeuble, peut-être destiné à accueillir ses ouvriers, qu'il revendra à l'industriel horloger Joseph Guillaume et qui reviendra vers 1924 à la société Froidevaux Frères, créée par ses fils.
Pour la scierie, Froidevaux n'est cependant pas mentionné sur la matrice cadastrale (il semble mourir au tout début de la construction, voire juste avant), qui enregistre comme premier propriétaire Henri Arnoux, remplacé vers 1920 par Pierre Mougin (habitant l'ancienne usine Wasner-Ruffier au n° 7), originaire de Villers-le-Lac, puis en 1927 par Marcel Taillard père (demeurant dans le logement patronal du n° 16), auquel succédera en 1965 son fils (également prénommé Marcel). La matrice signale la construction de 1918 à 1923 de tout un ensemble de bâtiments - maison (fort semblable à la maison voisine, au n° 14), garage, bureau, scierie, entrepôt, dépôt de sciure, etc. -, agrandis vers 1933 puis 1940. L'atelier de sciage est un vaste bâtiment en bois perpendiculaire à la rue, situé à l'ouest du logement patronal. Il est équipé de châssis de scie et d'une scie dite "de côté". L'entreprise, qui emploie 11 ouvriers en 1930, dispose d'un camion et durant la deuxième guerre d'un attelage de deux boeufs de trait. En 1991, elle occupe neuf personnes sur place, plus trois ou quatre débardeurs et bûcherons, et traite 8 à 9 000 m3 de grumes.
Détruite par un incendie dans la nuit du 28 au 29 janvier 1991, la scierie a été démolie. Seuls subsistent au nord une ancienne remise (transformée en habitation), qui fut aussi entrepôt de sciure, logement d'ouvriers et étable des boeufs ; au long de la Rue Neuve le logement patronal, rénové après l'incendie et orné en 2001 sur son mur oriental d'une peinture murale due au peintre suisse Carolus (Carol Gertsch, né le 26 avril 1952 à La Chaux-de-Fonds) ; entre les deux quelques pans de murs.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 20e siècle
Secondaire :
  • 2e quart 20e siècle

Description


Le logement patronal, aux murs de moellons calcaires enduits, comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage en surcroît, desservis par un escalier récent tournant à retours sans jour en béton. Il ressemble beaucoup à la maison voisine (au n° 14), notamment par la disposition de ses façades, celle antérieure percée de fenêtres horlogères au rez-de-chaussée et à l'étage. Sa façade orientale est ornée d'une peinture évoquant l'activité de la scierie dans un paysage du Haut-Doubs. Au nord, le deuxième bâtiment est, lui, en pan de béton armé avec remplissage de briques creuses et enduit, masqués par un essentage de planches en partie haute (le mur pignon occidental est protégé par un essentage récent). Il comporte un étage carré. Les deux édifices sont coiffés chacun d'un toit à longs pans et pignons couverts, à couverture de tuiles mécaniques. Les vestiges de l'atelier de fabrication consistent en un pan de mur en moellons calcaires.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • brique creuse
  • moellon
  • pan de béton armé
  • enduit
  • enduit
  • essentage de planches
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • étage de soubassement
  • en rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
Typologie :
  • baie horlogère
Décors :
  • peinture rupestre

La peinture est de format losangique, réalisée sur une surépaisseur de crépis sur le mur oriental du logement patronal. Elle représente en arrière-plan un paysage du Haut-Doubs, avec forêt de sapins et monts, et en avant-plan des piles de planches séparées par un chemin de grumes entassées. Elle porte des inscriptions : signature du peintre et date de réalisation en bas à gauche (Carolus / 7 / 2001), dates d'existence de la scierie et initiales du dernier scieur en bas à droite (1927-1991 M.T.)

Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 128 Cadastre de la commune de Charquemont, 1812-1963
    3 P 128 Cadastre de la commune de Charquemont, 1812-1963- 3 P 128/1 : Registre des états de sections (1812)- 3 P 128/2-3 : Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties [1823-1906]- 3 P 128/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties (1882-1910)- 3 P 128/8-9 : Matrice cadastrale des propriétés bâties (1911-1963)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 128
  • M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
    M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : M 3044
  • Charquemont [la Rue Neuve et le quartier de la gare, depuis le sud], décennie 1910
    Charquemont [la Rue Neuve et le quartier de la gare, depuis le sud], carte postale, par Ch. Simon, s.d. [décennie 1910], Ch. Simon éd. à Maîche. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991, p. 141.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 14. Charquemont. - Rue Neuve [vers la scierie], 2e quart 20e siècle.
    14. Charquemont. - Rue Neuve [vers la scierie], carte postale, s.n., s.d. [2e quart 20e siècle], éd. Hôtel du Lion d'Or à Charquemont
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont
  • Charquemont (Doubs). 11058 - Vue générale aérienne, entre 1951 et 1958
    Charquemont (Doubs). 11058 - Vue générale aérienne, carte postale, s.n., s.d. [entre 1951 et 1958], Editions aériennes Cim Combier Imp. Macon
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont
  • Charquemont (Doubs). Quartier de la Gare et les Cités, entre 1951 et 1958
    Charquemont (Doubs). Quartier de la Gare et les Cités, carte postale, s.n., s.d. [entre 1951 et 1958], Combier éd. à Macon
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont
  • 25140 Charquemont [vue aérienne du village depuis l'ouest], décennie 1980
    25140 Charquemont [vue aérienne du village depuis l'ouest], carte postale en couleur, par Claude Dubail, s.d. [décennie 1980], Impr. Pierron à Sarreguemines
  • Les ruines de la scierie Taillard détruite par un incendie dans la nuit du 28 au 29 janvier 1991
    Les ruines de la scierie Taillard détruite par un incendie dans la nuit du 28 au 29 janvier 1991, ensemble de deux photographies, s.n. Publiées dans : Donzé, Jacques. Charquemont. Comment ? Pourquoi ? 1339-2010, 2010, p. 117.
  • Donzé, Jacques. Charquemont. Comment ? Pourquoi ? 1339-2010, 2010
    Donzé, Jacques. Charquemont. Comment ? Pourquoi ? 1339-2010.- S.l. [Charquemont] : s.n. [l’auteur], 2010. 209 p. : ill. ; 30 cm.
  • Donzé Jacques (témoignage oral)
    Donzé Jacques, ancien horloger, historien de Charquemont
  • Taillard Marcel et Mme (témoignage oral)
    M et Mme Taillard Marcel, anciens propriétaires et exploitants de la scierie, Charquemont

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : scierie
Parties constituantes non étudiées :
  • aire des produits manufacturés
  • entrepôt industriel
  • logement
  • logement d'ouvriers
  • remise
  • étable
Carte interactive
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