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MAISON ET ATELIER D'HORLOGERIE D'EDOUARD WETZEL PUIS DE LÉO NELKEN, PUIS IMMEUBLE ET BOULANGERIE

25 - Morteau

15 rue de l' Helvétie

  • Dossier IA25001836 réalisé en 2013 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façade antérieure. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La maison dessinée sur le plan cadastral de 1816 (E 79) appartient à la veuve de Jean-Baptiste Jacquet ; dite "à un étage, en bon état", elle est en 1841 propriété de Théophile Morel, d'Ornans, de même que les deux bâtiments suivants cadastrés E 81 (actuel n° 17, "à un étage, en bon état") et E 82 ("à un rez-de-chaussée, en mauvais état"). Elle est épargnée par l'incendie de 1865 et son propriétaire est, en 1882, l'entrepreneur Ignace Müller (1808-?), né à Innerbraz (Vorarlberg, Autriche), qui possède aussi sur la parcelle E 78 une maison bâtie après 1816 et celle qu'il a lui-même fait construire en 1875. Müller s'est marié en 1848 avec Marie Joséphine Wetzel (1822-1904). Fille d'un boucher d'origine alsacienne, Jean Wetzel, cette dernière est issue d'une famille nombreuse bien implantée dans l'horlogerie : ses frères Sylvain (1827-1851), Charles (1829-1900), François (1831-1870) et Edouard (1834-1897) sont horlogers (mais lors de son décès prématuré, aux Gras, Sylvain est dit fabricant d'outils d'horlogerie) et sa soeur Marie-Françoise (1817-1886) est mariée à Louis Vallangin, l'un des premiers professeurs de l'école municipale d’horlogerie. Edouard Wetzel s'établit fabricant de montres à son compte en 1876 et reprend peut-être, trois ans plus tard, l'affaire de son beau-frère Octave Varéchard (1830-1879). Installé dans la maison (au 7 rue de l'Helvétie, actuel n° 15), il fonde dans les années 1890 la société Edouard Wetzel et ses fils, qui devient Les Fils d’Edouard Wetzel après sa mort en 1897. Cette affaire réunit tout d'abord Sylvain (1865-1910) et Georges (1872-1939), rejoints en 1903 par Paul (1868-1941), ce dernier associé avec Auguste Pourchet pour exploiter une distillerie au 4 rue de l'Helvétie. La société Les Fils d'Edouard Wetzel adopte le 31 août 1903 le statut de société en nom collectif (au capital de 20 000 F), avec pour raison sociale S. Wetzel et Cie. Elle quitte les lieux en 1905 pour un bâtiment au 12 rue de la Gare, construit pour l'horloger Paul Deleule.
Passée à la veuve de Müller après son décès dans les années 1870, la propriété est cédée vers 1919 à Léo Nelken, à la tête d'une "fabrique d'horoscopes" (?) et d'horlogerie. Précisant "Maison franco-russe" sur un papier à en-tête de 1915, Nelken (qui est Russe) a aussi un atelier en Suisse, à La Chaux-de-Fonds (au 18 rue de l'Industrie) ; il est également présent à Paris (au 12 rue Rambuteau) et a un autre comptoir de vente en Belgique, à Bruxelles (24 rue des Fripiers). Il vend des montres bon marché mais également des réveils, qu'il fait construire par la société Jaccard Frères (marque JF), créée en 1920 à Villers-le-Lac par les fils d'Achille Jaccard (crédités de l'introduction en France de la fabrication des réveils de petit calibre). Toutefois, il fait rapidement faillite et ses biens mobiliers à Morteau sont vendus aux enchères le 25 septembre 1922. Les propriétaires suivants sont (dès 1921 ?) le marchand de vin Alix Deleule (1881-1949), qui a repris la distillerie du n° 4 (où il poursuivra son activité jusqu'en 1940), puis vers 1932 le négociant Constant Thiébaud (?-1989), lui aussi marchand de vins, marié avec la nièce d'Alix.
Incendié vers 1942, le bâtiment est reconstruit en réutilisant ses murs : son aspect est modernisé, un étage lui est ajouté et l'orientation de sa toiture modifié ; des dépendances (chais, garage, etc.) lui sont ajoutées à l'arrière. Dans les années 1940-1950, il accueille au deuxième étage les Ets Schwartzmann Frères, fondés en 1913 par les enfants de l'horloger François Fridolin Schwartzmann qui vient de disparaître (ce dernier avait créé en 1898 un atelier d'horlogerie, dont il faisait remonter l'origine à 1860). Cette affaire a connu de nombreuses localisations au fil du temps, au 6 Grande Rue (après l'acquisition de la fabrique d'horlogerie Caille Frères), au 4 rue du Pont rouge (suite au rachat de la société Wiedmayer), rue de la Chaussée et au 15 rue de l'Helvétie, qu'elle quitte en 1953 pour l'établissement qu'elle vient de se faire construire au 12 rue René Payot. Le bâtiment abrite actuellement une boulangerie et des appartements.
Période(s)
Principale :
  • limite 18e siècle 19e siècle
  • 2e quart 20e siècle

Description


Le bâtiment a des murs en moellons calcaires enduits aux deux premiers niveaux et, peut-être, en béton pour les deux niveaux supérieurs ; le pignon sud est protégé par une lambrichure échancrée fortement saillante. Il comporte deux étages carrés, un étage en surcroît et un comble, desservis par un escalier dans-oeuvre. Il est coiffé par un toit à longs pans, demi-croupe au sud et pignon couvert au nord, et tuiles mécaniques. Les extensions sont en rez-de-chaussée avec toit terrasse : celle à l'ouest (salon de thé) semble en pan de bois essenté de planches, celle au nord est en béton enduit.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • enduit
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • béton en couverture
Etages :
  • 2 étages carrés
  • étage en surcroît
  • étage de comble
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
    3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412
  • Papiers à en-tête du fabricant d'horlogerie Leo Nelken, 1915
    Papiers à en-tête du fabricant d'horlogerie Leo Nelken, 1915
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, 1841-1842
    Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, dessin (plume, lavis), par le géomètre Courvoisier, terminé le 24 novembre 1841 et modifié le 19 juin 1842, 6 feuilles, 70 x 103 cm, échelles 1/2 000 (tableau d’assemblage) et 1/500
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OPA 140
  • Route départementale n° 20 de Morteau au Locle. Plan des alignements de la traverse de Morteau [rue de l'Helvétie], 29 novembre 1873
    Route départementale n° 20 de Morteau au Locle. Plan des alignements de la traverse de Morteau [rue de l'Helvétie], photocopie d'un dessin (plume, lavis), par l'ingénieur ordinaire Berquet, Pontarlier le 29 novembre 1873, validé en 1876 et annexé au décret ministériel du 5 juillet, échelle 1/200, 33 x 252 cm
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Service vicinal. Chemin de grande communication n° 2 (RN 461) de Besançon au Locle. Plan de la traverse de Morteau [rue de l'Helvétie], 24 mai 1894
    Service vicinal. Chemin de grande communication n° 2 (RN 461) de Besançon au Locle. Plan de la traverse de Morteau [rue de l'Helvétie], photocopie en couleur d'un dessin (lavis), par l'agent voyer en chef [-], Besançon le 24 mai [1894], 30 x 126 cm, 1/500Porte une indication datée 1936.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Ponts et Chaussées. Route nationale n° 437 de Saint-Claude à Belfort. Plan d'alignements de la traverse de Morteau [rue de la Louhière, Grande Rue et rue de l'Helvétie], 28 septembre 1907
    Ponts et Chaussées. Route nationale n° 437 de Saint-Claude à Belfort. Plan d'alignements de la traverse de Morteau [rue de la Louhière, Grande Rue et rue de l'Helvétie], photocopie d'un dessin (lavis), par l'agent voyer d'arrondissement Chirouze, 28 [septembre 1907], 30 x 278 cm, 1/50
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • 1258. Morteau - Rue de l'Helvétie, limite 19e siècle 20e siècle
    1258. Morteau - Rue de l'Helvétie, carte postale, par Simon, s.d. [limite 19e siècle 20e siècle], Simon éd. à MaîchePublié dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - 1978, p. 66. Egalement publié dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - 2010, p. 78.
  • Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
    Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr)
  • 39 Morteau - Rue de l'Helvétie, milieu 20e siècle
    39 Morteau - Rue de l'Helvétie, carte postale en couleur, s.n., s.d. [milieu 20e siècle], éd. Compagnie des Arts photomécaniques (CAP) à Paris et Strasbourg
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Jacquet, Pierre. Recherches généalogiques
    Jacquet, Pierre. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Collège de Villers-le-Lac. De Jaccard à Palladio, 1988
    Collège de Villers-le-Lac. De Jaccard à Palladio. - Besançon : CRDP de Besançon : CDDP du Doubs, 1988. 59 p. : ill. ; 30 cm.
  • Coulouvrat, Dimitri. La limonaderie Deleule [à La Chenalotte], mars 2016
    Coulouvrat, Dimitri. La limonaderie Deleule [à La Chenalotte]. - Mars 2016. 6 p. : ill. ; 30 cm.Document accessible en ligne : http://chenalotte.org/wp-content/uploads/2016/04/Histoire_limonaderie.pdf (consultation : 6 avril 2018)
  • Leibundgut, Brice. La lanterne et le microsse. Histoire d’une fabrique d’horlogerie. « Les fils d’Edouard Wetzel ». 1876-1985, 2010
    Leibundgut, Brice. La lanterne et le microsse. Histoire d’une fabrique d’horlogerie. « Les fils d’Edouard Wetzel ». 1876-1985. - [Paris] : B. Leibundgut, 2010. 185 p. : ill. ; 22 cm. (Station Comté)
  • Leibundgut, Brice. Les Wetzel, fabricants d'horlogerie à Morteau, 2017
    Leibundgut, Brice. Les Wetzel, fabricants d'horlogerie à Morteau. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 129-134 : ill.
  • Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
    Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac
  • Leibundgut Brice (témoignage oral)
    Leibundgut Brice, descendant des familles d'horlogers mortuaciens Wetzel et Leibundgut. Paris
  • Vuez Jean-Claude (témoignage oral)
    Vuez Jean-Claude, descendant d'une famille d'horlogers, historien de la société Parrenin, Villers-le-Lac

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : maison, atelier, immeuble
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • boutique
  • chai
  • garage
  • stationnement
Carte interactive
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