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LE DOUBS ET SON PATRIMOINE INDUSTRIEL

  • Dossier IA25001338 réalisé en 2011 revu en 2021
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux, Laurent Poupard
Façade ouest de l'atelier de fabrication. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


L'inventaire du patrimoine industriel du Doubs s'inscrit dans le cadre de l'étude thématique régionale intitulée "Repérage du patrimoine industriel", qui a successivement couvert les départements du Jura (1988-1998), du Territoire de Belfort (1999-2002) et de la Haute-Saône (2003-2010). Etudié de 2011 à 2020, celui du Doubs a fait l'objet de plusieurs publications et valorisations.
Cet inventaire a débuté en 2011 par la zone nord-est, identifiée comme aire d'étude du Pays de Montbéliard (cf. le dossier d'opération IA25001248 et celui d'aire d'étude IA25001069). Débordant les limites de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), structure administrative associant 29 communes, elle est constituée des 77 communes des cantons de Montbéliard, Audincourt, Etupes, Hérimoncourt, Valentigney, Sochaux-Grand-Charmont et Pont-de-roide. L'inventaire a donné lieu à 213 dossiers d'architecture et une publication, parue en avril 2014 dans la collection des Images du Patrimoine sous le titre Le Pays de Montbéliard et son patrimoine industriel.
La seconde aire d'étude correspond au Pays horloger, constitué de quatre cantons du Haut-Doubs (Maîche, Morteau, Le Russey et Saint-Hippolyte) et de deux communes de celui de Pont-de-Roide, soit 78 communes pour 760 km2 et 40 500 habitants environ (cf. le dossier d'opération IA25001310 et celui d'aire d'étude IA25001311). Saisie d'une demande du Syndicat mixte du Pays horloger, la Région a signé avec lui le 4 novembre 2013 une convention de coopération pour la réalisation d'une étude d'inventaire sur son territoire. Suivant les termes de ce document, l'étude « a vocation à mettre en exergue le patrimoine horloger dans le cadre de la préfiguration du Parc naturel régional » : PNR du Doubs horloger à créer en pendant à celui du Doubs, existant côté Suisse. « Le périmètre d'étude français compte 91 communes pour 50 000 habitants environ, rassemblant les cantons d'un territoire historiquement "berceau de l’horlogerie" […] » L'importance de ce patrimoine pour la définition du futur Parc explique le souci de pousser l'étude plus loin, d'aller plus dans le détail pour tout ce qui relève de l'horlogerie. Cette option, conjuguée au nombre des sites horlogers et à la disparition en cours des acteurs et témoins de ce domaine d'activité, a entraîné un allongement de la durée de l'opération. Cette dernière a donné lieu à 614 dossiers d'architecture et 177 portant sur des objets, et fait l'objet en 2019 d'une publication dans la même collection : Autour de la montre en Pays horloger.
La troisième aire d'étude est constituée de la partie centrale et méridionale, à savoir les vallées, plateaux et montagnes du département, et couvre environ les trois quarts de la superficie du Doubs (cf. le dossier d'opération IA25001341 et celui d'aire d'étude IA25001340). Elle comprenait, avant le découpage cantonal de 2014, 18 cantons (Amancey, Audeux, Baume-les-Dames, Besançon [hors commune], Boussières, Clerval, Pierrefontaine-les-Varans, L’Isle-sur-le-Doubs, Levier, Marchaux, Montbenoît, Mouthe Ornans, Pontarlier, Quingey, Rougemont, Roulans et Vercel) regroupant 424 communes. Mené entre 2014 et 2017, l'inventaire du patrimoine industriel a généré 303 dossiers, principalement consacrés à des sites de production (usines ou ateliers), une quinzaine de dossiers concernant des habitations liées à l’industrie (cités ouvrières et demeures patronales). Notons que 95 dossiers sont consacrés aux machines de l'usine Ropp (Baume-les-Dames), étudiée en 2002 lors d'une intervention d'urgence.
La quatrième et dernière correspond à la commue de Besançon (cf. le dossier d'opération IA25001940 et celui d'aire d'étude IA25001703). L'étude s'est étalée sur les années 2017 et 2018. A une exception près, l’aire d’étude retenue s’arrête aux boulevards Winston Churchill et Léon Blum, dont les franges ouest et nord ont été urbanisées à partir des années 1960. Sur la centaine de sites étudiés, près de 70 sont liés aux industries horlogères ou micromécaniques, une dizaine concernent des sites métallurgiques (transformation des métaux), le reste étant consacré à des industries diverses (agro-alimentaire, textile, confection, etc.)
Le découpage en aires d’études permet de distinguer les principaux foyers industriels du département. Le Pays de Montbéliard développe une industrie liée à la fonte et au fer, puis à l’acier, auxquelles se rajoute au milieu du 19e siècle la construction mécanique puis électrique, qui en constituent le prolongement naturel. Forte importante à Montbéliard au début du 19e siècle, l’activité horlogère a, proportionnellement, laissé peu de traces. Le secteur du textile, non loin du foyer cotonnier d’Héricourt, a connu un certain développement, même si tissages et filatures sont aujourd’hui fermés. Autour de l’usine Peugeot de Sochaux-Montbéliard, la construction automobile, avec la sous-traitance, constitue le fer de lance de l’industrie du nord du département et de la région.
L’industrie des cantons de Maîche, Morteau, Le Russey et Saint-Hippolyte, soit la zone nord du Haut-Doubs, s’est fortement spécialisée dans l’horlogerie, mais il ne faut pas négliger les activités secondaires : petite métallurgie, travail du bois, hydroélectricité sur la rivière du Doubs, production fromagère, etc.
La zone des vallées, plateaux et montagnes du Doubs est une région plutôt agricole, marquée par trois branches de l’industrie agro-alimentaire : la fromagerie, la meunerie et la distillerie. Si la meunerie est omniprésente, l’activité fromagère (fruitières à comté) est très répandue sur le plateau, alors que les distilleries (absinthe) étaient centrées sur Pontarlier. Le secteur de la transformation du bois (13%) est principalement représenté par les scieries, petites unités de production établies au plus près des forêts de résineux, et quelques ateliers de menuiserie. L’activité métallurgique était bien présente, avec des forges et hauts fourneaux dans la vallée de la Loue), des ateliers de taillanderie et des usines de petite métallurgie (décolletage, visserie-boulonnerie, etc.). Pontarlier, la seule ville importante de cette aire d’étude, par ailleurs sous-préfecture du département, a connu un second souffle après l’interdiction de l’absinthe en 1915, avec l’installation d’ateliers et d’usines de construction mécanique et de petite métallurgie, via des sociétés suisses.
L’urbanisme de la ville de Besançon a paradoxalement été peu marqué par l’architecture horlogère, bien que la cité ait été à juste titre décrétée capitale française de la montre à la fin du 19e siècle. L’établissage favorisait le travail à domicile, et les quelques usines d’horlogerie ne datent que du début du 20e siècle, une fois passée l’âge d’or de la fabrication de montres. Celle-ci a cependant été suivie d’une intense activité autour de la transformation des métaux (ateliers de découpage, d’estampage ou d’emboutissage) et de la mécanique de précision. Parmi les secteurs de la construction mécanique, Besançon a connu l’implantation de deux constructeurs automobiles. Notons la présence dans la capitale comtoise d’entreprises de bagagerie, de confection et d’habillement, et de produits alimentaires.
(Rédaction : 13 octobre 2021)

Source(s) documentaire(s)

  • S provisoire Hydraulique (fonds des Ponts et Chaussées), 19e et 20e siècles
    S provisoire Hydraulique (fonds des Ponts et Chaussées), 19e et 20e siècles
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : S provisoire
  • 3 P Délimitation des communes et cadastre ancien dit cadastre " napoléonien ", 1ère moitié 19e siècle
    3 P Délimitation des communes et cadastre ancien dit cadastre " napoléonien ", 1ère moitié 19e siècle
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P
  • 7 S Hydraulique (régime des eaux, inondations, moulins et usines), 19e et 20e siècles
    7 S Hydraulique (régime des eaux, inondations, moulins et usines), 19e et 20e siècles
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 S
  • W Etablissements classés, 19e et 20e siècles
    W Etablissements classés, 19e et 20e siècles
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : W

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Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
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