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IMMEUBLES, USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES) JACQUOT-LOUVET ET CIE ET ATELIER D'HORLOGERIE DE JEAN GUILLEMIN

25 - Morteau

12, 14 rue de la Chaussée

  • Dossier IA25001764 réalisé en 2012 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
immeubles, usine d'horlogerie Jacquot-Louvet et atelier d'horlogerie Jean Guillemin, 12-14 rue de la Chaussée. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le plan cadastral de 1816 montre une maison (E 277) qui, en 1841, appartient à Léon Baptiste Bruchon (elle est dite "à un étage en médiocre état"). Elle est détruite par un incendie en 1891, alors qu'elle est aux mains de François Joseph Paicheur (1818-1872), fabricant de parapluies originaire de Charmoille, également propriétaire au 7 rue de la Chaussée d'une maison qui abritera l'atelier d'horlogerie de son fils Numa. En 1893-1894, Léopold Jacquot (1829-?), chaudronnier et dinandier à Montlebon comme son frère Louis (à la tête d'une usine de chaudronnerie Derrière le Mont), fait construire à son emplacement deux bâtiments : l'un en bordure de la rue (actuel n° 12), portant la date 1893 et les initiales L et J, et l'autre (n° 14) sur un côté de la cour. Cette propriété passe peu après à sa fille Louise Eugénie (1868-?) puis vers 1925 à un neveu de celle-ci, Léopold (Joseph Léopold Jacquot, 1886-1949), fils de Léon Jacquot (lequel exploite le moulin des Douffrans à Grand'Combe-Châteleu). Léopold est fabricant d'horlogerie dans la Grande Rue (en 1913 au n° 7, devenu n° 9 par la suite). Il se marie en 1912 avec Jeanne Marie Louise Louvet et s'associe le 18 juillet 1913 avec Gaston Girardot dans "une société en nom collectif ayant pour objet la fabrication et la vente de la montre et de l'horlogerie en général", pour une durée de 12 ans. Nouvelle association par la suite avec son beau-frère, Alfred Louvet (1886-1981), dans la fabrique de montres Léopold Jacquot, qui deviendra société Jacquot-Louvet et Cie (Sarl au capital de 1 044 000 F puis 5 680 000 F en 1952), établie dans le bâtiment sur cour. Léopold décède en 1949, suivi deux ans plus tard par son fils Hubert (l'usine dont ce dernier vient de débuter la construction au 2 rue du Maréchal Leclerc sera achevée par Fernand Zahnd). Le bâtiment sur cour passe alors à la société, qui utilise des ébauches françaises : Parrenin et Cupillard à Villers-le-Lac, et suisses : Unitas (Reymond SA), Fontainemelon (Robert), Fleurier, Eta et Schild), dans des formats de 5,5 à 21 lignes. En 1952, elle achète notamment 4 800 ébauches Parrenin et 3 000 ébauches Cupillard. En 1958, son papier à en-tête fait état comme fournisseurs français de Cupillard et Parrenin, Jeambrun à Maîche et l'Horlogerie de Savoie (MHS) à Annemasse (Haute-Savoie), et pour la Suisse de Fleurier, Eta et Schild. Classée en 1965 dans la catégorie des entreprises de 11 à 19 salariés, elle est encore signalée en 1978 et l'on ne sait pas à quelle date elle disparaît.
Le site accueille aussi à la fin des années 1950, dans le bâtiment sur rue, le logement de Jean Guillemin et au-dessus sa fabrique de montres (auparavant rue de la Côte). Installé en 1946, cet artisan s'était associé le 1er mars 1949 avec Paul Girardet pour former les Ets Guillemin-Girardet et Cie (Sarl au capital de 500 000 F), exploitant la marque Gira-Watch (déposée le 24 septembre 1949). Pour cette première année d'exercice, comme le déclare alors Girardet, "nous avons acheté un grand nombre de montres terminées ce qui nous a permis de réaliser des affaires immédiatement". L'association est toutefois éphémère puisque dissoute le 31 décembre 1950 ; Guillemin est alors signalé au 5 rue du Trou au Loup et Girardet au 7 rue Pasteur (actuels n° ?). Guillemin achète le 11 janvier 1954 le fonds de commerce de Pierre Dodane (marque Artisana), au 15 rue de la Louhière. En 1956, il produit sous la marque J.G. Watch. Il transfère donc son affaire rue de la Chaussée à la fin de la décennie. En 1972, il y fabrique des "chronographes en tous genres (pilote, plongée, mesures tachymétriques, télémétriques, pulsométriques)", sous la marque Jean Guillemin. Son entreprise n'est plus répertoriée dans les années 1980.
Période(s)
Date(s)
1893 : porte la date

Description


Les deux immeubles ont des murs en moellons calcaires enduits et un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques. Celui sur cour (n° 14) comporte deux étages carrés et un étage en surcroît, le premier étage desservi par un escalier extérieur droit en béton accolé au mur latéral gauche, les autres étages par un escalier dans-oeuvre. La présence de l'atelier de fabrication au deuxième étage se signale par ses fenêtres d'atelier (trois ouvertes et trois bouchées). Le bâtiment sur rue est formé de deux corps, celui de gauche perpendiculaire à la rue, celui de droite parallèle à elle. Il a deux étages carrés et un comble, desservis par un escalier dans-oeuvre tournant à retours en béton ; un escalier extérieur à deux volées convergentes, en maçonnerie, dessert le premier étage. Des fenêtres horlogères sont visibles en façade. Les garages ont des murs et un toit terrasse en béton.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 2 étages carrés
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
  • escalier de distribution extérieur, escalier symétrique, en maçonnerie
Typologie :
  • baie d'atelier
  • baie horlogère

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
    3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412
  • 50 J 28 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1947-1961
    50 J 28 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1947-1961
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 28
  • 50 J 29 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1947-1971
    50 J 29 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1947-1971
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 29
  • Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, 1841-1842
    Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, dessin (plume, lavis), par le géomètre Courvoisier, terminé le 24 novembre 1841 et modifié le 19 juin 1842, 6 feuilles, 70 x 103 cm, échelles 1/2 000 (tableau d’assemblage) et 1/500
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OPA 140
  • Morteau. - Vue générale prise du Champ des Chèvres [au nord-ouest], 1er quart 20e siècle [entre 1900 et 1903]
    Morteau. - Vue générale prise du Champ des Chèvres [au nord-ouest], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, entre 1900 et 1903], Charles Pierre éd. à Morteau. Porte les dates 14 juin 1903 (manuscrite) au recto et 15 juin 1903 (tampon) au verso. 1900 = maison de Charles Barbier.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Avez-vous connu le Tacot ? : Montlebon, 2017
    Avez-vous connu le Tacot ? : Montlebon / propos recueillis par Hervé Monney pour "Ça percute dans le haut". - Montlebon : Association Appat, 2017. 132 p. : ill. ; 21 cm
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973, 1972
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973. - Paris : CFH, 1972. III-177 p. ; 30 cm.
  • Les établissements horlogers en France, mars 1965
    Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
    Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
  • Bonnet Henri (témoignage oral)
    Bonnet Henri, ancien dirigeant de la fabrique d'horlogerie Bonnet, à Morteau. Fournet-Luisans
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : immeuble, usine d'horlogerie, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • boutique
  • garage
  • cour
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