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ATELIER DE CHARITÉ, PUIS COLLÈGE D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE, LYCÉE D'ENSEIGNEMENT PROFESSIONEL DES ARTS DU MÉTAL, ACTUELLEMENT LYCÉE PROFESSIONNEL FERDINAND FILLOD

39 - Saint-Amour

1 rue Lamartine

  • Dossier IA39002028 réalisé en 2011
  • Auteur(s) : Séverine Pégeot, Elizabeth Pastwa
Entrée du site externat, rue  des Enversys. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le lycée professionnel de Saint-Amour, baptisé Ferdinand Fillod, s'inscrit dans le passé industriel de la ville. Chaudronnier et soudeur, Ferdinand Fillod, natif de Saint-Amour, ouvre un atelier qui devient rapidement "Manufacture de Tôlerie Fillod" ou "Usine du Grand Saint-Michel", nom de l'ancien hôtel occupé par son atelier. La présence de l'usine spécialisée dans la fabrication de matériel agricole en tôle galvanisée et la fonction de maire dévolue à Ferdinand Fillod, ont vraisemblablement favorisé, dans les années 1960, l'implantation des deux collèges d'enseignement technique (masculin et féminin) qui forment les élèves à la chaudronnerie et à la mécanique. La fusion des deux établissements en 1973 entraîne la création d'un collège d'enseignement technique polyvalent et mixte qui devient rapidement lycée professionnel. Le lycée occupe d'abord le site de l'ancien collège d'enseignement technique masculin ainsi que plusieurs demeures à Saint-Amour : maisons notariales, lunetterie, ancienne maison de la Charité construite en 1790 pour soulager les pauvres de la ville. Plusieurs aménagements sont réalisés au début des années 1980 pour que le lycée se concentre sur le site de la rue Lamartine. Le site actuel du lycée se compose de plusieurs bâtiments. Edifice le plus ancien, l'internat (ou ancienne Charité), a été complétement restructuré en 1973 par l'agence GERAU de Lyon pour accueillir les dortoirs des élèves. Par manque d'espace, deux corps de bâtiment flanquant l'internat sont construits à la fin des années 1970 pour y installer la cafétéria, des salles de cours et l'atelier des agents. Edifiés lors de la création du CET masculin, les ateliers ont été transformés en 1984. Derrière les ateliers, un parc de bâtiments démontables fait fonction d'externat de 1973 à 1984. Puis dans les années 1980, un bâtiment dédié est édifié par les architectes C. Brandon, F. Solmon et D. Comte, il sera restructuré en 1991 par les architectes Claude Brandon et André Berger. Le lycée ne possède pas de restaurant scolaire, les élèves et le personnel sont reçus à la cantine du collège au centre de Saint-Amour. Spécialisé dans les arts du métal, l'établissement forme les élèves à la fabrication industrielle (bac professionnel en chaudronnerie industrielle), la construction dans le bâtiment (bac professionnel pour ouvrages métalliques), à la sculpture et à la décoration (CAP de bronzier d'art et CAP de graveur), jusqu'à la création de mobilier contemporain.
Période(s)
Principale :
  • 2e moitié 20e siècle
Auteur(s) & personnalité(s)

Rey jacques, architecte urbaniste, coordinateur du GERAU (Groupe Etude Recherche Architecture Urbanisme),10 rue Mortier, Lyon. Ancien élève de la section architecture de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. Architecte assistant de Régis Cottin puis de René Gagès. Successivement : professeur à École d'Architecture de Saint-Étienne, à l'INSA, professeur associé à l'Institut d'Urbanisme de Lyon, vice-président national de la Société française des Urbanistes, président de la Maison de l'Architecture Rhône-Alpes. De 1977 à 1983, conseiller municipal communiste de Lyon et membre de la Commission d'urbanisme du comité central du PCF.

Rivet Pierre, architecte DPLG , membre du GERAU ( Groupe Etude Recherche Architecture Urbanisme) 10 rue Mortier, Lyon

Roz Michel, architecte DPLG, membre du GERAU (Groupe Etude Recherche Architecture Urbanisme) 10 rue Mortier, Lyon

Vasselon Raymond, architecte, 10 rue Mortier - Lyon . Appartient au GERAU (groupe d'étude et de recherche en architecture et urbanisme) avec les architectes Rey, Rivet, Roz, à Lyon dans les années 1980. Une plaquette rédigée par Rajak Ohanian et éditée en 1983 retrace dix ans d'expérimentations (1973 -1983) et accompagne l'exposition réalisée à l'occasion au 10ème anniversaire du GERAU, met en avant la conception originale du travail de cette équipe d'architectes et la réussite qui en découle, ainsi que ses réalisations. (Lyon, FEDEROP, 1983, 55p.)

Brandon, Claude. Architecte, co-auteur du lycée Jules Viette (1957-1960) et auteur du centre paroissial Pierre-et-Paul (1964-1978), à Montbéliard.

Comte Didier, architecte DPLG, 167 avenue Passaguay - 39570 Montmorot.

Solmon, François, architecte DPLG, 16 rue Lalance à Montbéliard

Date de naissance : 10.08.1891 - date de décès : 1956

Ferdinand Fillod, né à Saint-Amour le 10 août 1891, fonde en 1920 la manufacture de tôlerie portant son patronyme au lieu-dit Le Grand Saint-Michel. issu de la filière ouvrière, il invente un système constructif en acier, breveté dans le monde entier. Ces constructions métalliques seront utilisées pour les casernements de la ligne Maginot et dans l'empire colonial. Mais ces brevets seront également exploités en Allemagne, Angleterre, Italie, Pologne, Etats-Unis, etc. Récompensé par de nombreux prix d'architecture, il étendra son activité et créera des filiales basées en Lorraine : Hayange, Florange. Ses activités ne se limiteront pas à la construction métallique, il développera une scierie à Ardon ( Jura). Il sera maire à partir de 1935 de la commune de Saint-Amour, révoqué par Vichy, il retrouvera son siège à la Libération jusqu'aux élections de 1947. inspecteur départemental de l'enseignement technique à compter d'octobre 1941, titulaire de la Légion d'honneur en 1963, deux de ses constructions sont aujourd'hui inscrites à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques. (Source : Les Maisons"tout acier" Fillod / Laurent Poupard , in L'archéologie industrielle en France , n°29 - décembre1996.)

Description


Situés sur un terrain en déclivité réunissant deux parcelles cadastrales, les différents bâtiments de l'établissement s'étagent sur deux terrasses.
Flanquant la pente à l'est, en retrait et au point le plus élevé, l'externat, bâtiment contemporain couvert d'un toit en terrasse, s'élève sur deux niveaux : un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé. Les façades construites en béton enduit sont recouvertes d'un essentage de tôle nervurée tandis que les baies ont une forme circulaire qui évoque les hublots. D'après le personnel de l'établissement. Cette partie du lycée bénéficie d'un environnement paysager.
Les autres bâtiments sont répartis sur la parcelle longant la rue Lamartine qui constitue l'accès principal de l'établissement. L'internat, édifice le plus ancien, est en moellon calcaire couvert d'un enduit clair. Surplombant la rue, son élévation se compose d'un étage de soubassement identifié par une série de salles voûtées en berceau aménagées, d'un rez de chaussée surélevé séparé visuellement sur la façade par un bandeau de pierre du premier étage carré, et d'un étage à surcroît souligné par une corniche de pierre. Les dortoirs des élèves occupent les deux derniers niveaux. Ils sont accessibles grâce à un escalier monumental en maçonnerie, les grandes portes pallières en bois ouvragé portent la marque de l'affectation antérieure du lieu : décor avec ogives sur les battants et croix sur l'imposte. Des bâtiments de un à deux niveaux ont été greffés sur le côté gauche et en retour formant ainsi une cour dans laquelle existe un préau couvert d'un matériau synthétique translucide. A droite de cet ensemble et dans le même alignement sur rue, un petit collectif abrite les logements de fonctions.
Echelonnés sur les deux terrasses du site, les bâtiments des ateliers accolés les uns aux autres sont couverts d'une toiture en matériau synthétique supportée par une charpente métallique tandis que les façades sont construites en tôle. Ils comportent des salles de cours qui jouxtent les lieux de formation pratique spécialisés dans les arts du métal. Plusieurs espaces se distinguent donc au sein de ce bâti : la forge, les ateliers de chaudronnerie, de peinture, de soudure, de ciselure, de ferronnerie d'art. Au coeur de cet ilôt, facilitant la pénétration de la lumière, un patio couvert d'un toit translucide permet aux élèves de présenter certains de leurs ouvrages.
Murs :
  • béton
  • fer
  • moellon
  • enduit
  • essentage de tôle
Toit :
  • tuile mécanique
  • tôle nervurée
  • béton en couverture
Etages :
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Couvrement :
  • voûte en berceau
  • charpente métallique apparente
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Autre :
  • ascenseur

Source(s) documentaire(s)

  • 2 W 5 ? - Education - Lycées de Franche-Comté
    2 W 5 ? - Education - Lycées de Franche-Comté
    Lieu de conservation : Région Franche-Comté, Archives, Besançon - Cote du document : 2 W 5 ?
  • 2226 W - Education - Collèges et lycées (1974-2004)
    2226 W - Education - Collèges et lycées (1974-2004)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Jura, Montmorot - Cote du document : 2226 W
  • Saint-Amour, entrée de la Charité, école de filles, 1907
    Saint-Amour, entrée de la Charité, école de filles, 1907 / carte postale , in Lacroix Jean -Michel, Murtin François. Argus et répertoire des cartes postales du Jura , tome 2, canton de Beaufort, canton de Saint-Amour, Lons -le-Saunier, 1999.
    Lieu de conservation : Région Franche-Comté, Archives, Besançon
  • L'industrialisation selon Ferdinand Fillod
    L'industrialisation selon Ferdinand Fillod, [catalogue d'exposition réalisée par le CAUE ( cOnseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement) de Moselle, Florange, 2002]. parsi, Metz, 20002
  • Bahl, Catherine. La ferronnerie d'art
    Bahl, Catherine. La ferronnerie d'art . In L'écho de la petite montagne, n° 114, 2011.
  • Rousset Alphonse, Dictionnaire [...] des communes [...]. Tome I, Département du Jura : [Abbaye-Damparis-Château-Chalon], 1969
    Rousset, Alphonse. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent, classés par département. Tome I, Département du Jura : [Abbaye-Damparis-Château-Chalon]. Paris : F.E.R.N., 1969, fac-sim. de l'éd. de Besançon : Bintot, 1854

Informations complémentaires

Thématiques :
  • lycées publics de Franche-Comté
Aire d’étude et canton : Franche-Comté
Dénomination : atelier de charité, collège, lycée
Parties constituantes non étudiées :
  • internat
  • chaufferie
  • logement
  • atelier
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