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LES DEMEURES, MAISONS ET FERMES DE RAY-SUR-SAÔNE

70 - Ray-sur-Saône

  • Dossier IA70000939 réalisé en 2015 revu en 2017
  • Auteur(s) : Liliane Hamelin
Maison 4 place Gabrielle de Salverte. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Les demeures, maisons et fermes de Ray-sur-Saône sont en moellons de calcaire enduits.
Les demeures étudiées datent du 18e siècle (à l'exception de celle du Chapitre plus ancienne : 15e-16e siècles et 17e-18e siècles). Elles se caractérisent par des volumes importants, des façades à un étage carré et plusieurs travées (de 3 à 5 travées). Les toits à longs pans sont à larges croupes ou demi-croupes et couverts de tuiles plates ou tuiles mécaniques (la demeure du Chapitre se distingue de nouveau avec son toit à pignons couverts). Les parcelles sont aussi plus larges et plus profondes que celles des maisons et des fermes. Ces demeures sont concentrées dans le haut du village (Grande Rue et rue du Château), loin des débordements de la Saône. Elles ont abrité des familles de notables (tel le notaire Verpey au 17 rue du Château) ou les chanoines officiant à l'église paroissiale Saint-Pancrace ou à la chapelle du château avant la Révolution (Jean-François Faguelin et Foley au 8 rue du Château ; Vejux en 1793 au 17 rue du Château). Plus tard, certaines ont été occupées par des artisans comme le menuisier-ébéniste Girardot qui, au milieu du 19e siècle, aménage un atelier à l'arrière de sa demeure aux 1 et 3 rue du Château.
Certaines des maisons, malgré les modifications intervenues au cours du temps, ont gardé des éléments architecturaux anciens. Ainsi celle au 5 place Gabrielle de Salverte, qui a conservé une fenêtre à double accolade, une autre au linteau délardé en arc segmentaire portant la date 1723, et un relief au-dessus de la porte d'entrée en fond de cour. D'anciennes maisons de commerçants nous ont été signalées : place Gabrielle de Salverte une épicerie au n° 2, Grande Rue une auberge au n° 4, une boucherie au n° 16, un café au n° 19, une boulangerie au n° 28 et le restaurant Grosbost au n° 40. Remarquons aussi la maison familiale de l'entrepreneur Auguste Jardel, au n° 32, qui se distingue par ses éléments décoratifs issus de l'Art nouveau.
Les fermes sont des fermes blocs parallèles à la rue, rassemblant sous le même toit le logis, la grange et l'étable à vaches, appelée localement "écurie" (au 48 Grande Rue par exemple). Certaines plus modestes ne comptent que deux travées : le logis et la grange, l'accès à l'étable se faisant par la grange (43 et 45 Grande Rue). Quelques-unes possèdent des éléments décoratifs sculptés sur bois (5 rue du Château), d'autres une niche ayant abrité une statuette (43 Grande Rue), parfois décorée d'un relief (5 place Gabrielle de Salverte) et/ou datée (10 rue du Château), voire ornée d'un cadran solaire (ferme blanche rue du Château). La distribution intérieure des fermes est souvent réalisée sur le même schéma. Depuis la rue, la porte d'entrée ouvre directement sur la cuisine dont le sol est en dalles calcaires (fréquemment remplacées par des carreaux). On y trouve un évier en pierre ("pierre d'évier", souvent remplacée par un évier moderne), éclairé par une fenêtre rectangulaire dans un renfoncement (la "souillarde") qui forme une avancée à l'extérieur (43 Grande Rue), et une cheminée en pierre, accostée d'un potager muni de son cendrier et surmonté d'un placard (45 Grande Rue). Une porte conduit dans la pièce voisine (dénommée le "poêle"), éclairée par une ou deux fenêtres donnant sur le jardin. Cette pièce comporte un placard adossé à la cheminée de la cuisine qui, une fois ouvert, la tempère. Elle peut aussi être chauffée par un poêle (d'où son nom), en faïence ou en fonte. Elle servait à la fois de salle à manger et de chambre à coucher avec alcôve. Le sol est planchéié. De la cuisine, un escalier en bois, généralement à cage fermée, conduit à l'étage où sont les chambres, habituellement disposées en enfilade. Les fermes situées dans la partie basse du village ne possèdent pas de cave car la Saône déborde souvent de son lit. Ces constructions sont les témoins d'une activité agricole qui ne compte plus de ferme en activité dans le village mais seulement deux EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée) à l'extérieur. Quant à l'activité viticole, qui a disparu à la suite de la crise du phylloxera, elle se signale encore par la toponymie et les entrées de cave (rue du Moulin et rue du Château par exemple). Certaines des anciennes fermes et maisons de vigneron ont été restaurées et transformées en résidence secondaire.
Période(s)
Principale :
  • 15e siècle
  • 16e siècle
  • 17e siècle
  • 18e siècle
  • 19e siècle
  • 20e siècle

Source(s) documentaire(s)

  • Barbier, Marylise. L'habitat d'un village à la fin du Moyen Age : Ray-sur-saône, 2014
    Barbier-Forster, Marylise. L'habitat d'un village à la fin du Moyen age : Ray-sur-saône. - 2014.
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.HA 5416
  • Albin Michel (témoignage oral)
    Albin Michel, maire du village. Ray-sur-Saône

Informations complémentaires

Thématiques :
  • val de Saône
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