MAISON ET USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES) PARENT FRÈRES, FABIOR-WATCH PUIS BERTHET HORLOGERIE

25 - Villers-le-Lac

4 place Saint-Jean

  • Dossier IA25001491 réalisé en 2015 revu en 2016
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façade antérieure, de trois quarts gauche. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La maison et l'usine sont bâties en 1948-1949 pour Marcel Parent (1906-2003), fils de l'horloger Aurèle Parent (1872-1958), à la tête de la société Parent Frères fondée en 1939 avec son frère Michel (1913-1940) et installée auparavant au 1 rue du Maréchal Foch. Cette société construit également des garages entre 1959 et 1965 puis réalise deux extensions (à l'ouest et à l'arrière de la maison) entre 1969 et 1975. Elle dispose de nombreuses marques de montres : Aurex (déposée en 1931), Darvin (1944), Jean d'Armor, Jean Le François (1985), Laurens, Morvil (1939), Oxford (1944), Rolls, Vilmor, Yankee... Classée en 1965 dans la catégorie de 50 à 99 salariés, la Sarl (au capital de 300 000 F en 1972) emploie 80 personnes lorsqu'elle est endommagée par un incendie criminel dans la nuit du 8 au 9 avril 1976. Elle fait alors partie, avec les maisons Marguet (Villers-le-Lac), Georges Monnin et Cie (Charquemont) et Michel Herbelin (Charquemont), de la société France Montres Export constituée pour fabriquer des mouvements en commun, fabrication dont elles ont mécanisé la production : ainsi, 12 personnes peuvent réaliser 500 mouvements automatiques par jour là où, dans la fabrication traditionnelle, il en aurait fallu 20. SA au capital de 764 000 F en 1986, elle commercialise des montres mécaniques (à échappement à ancre), à quartz analogiques, de gousset et pendentif, et pour aveugles. Elle ne compte plus que trois personnes en 1993 au décès prématuré de son dirigeant, Pierre (l'un des douze enfants de Marcel).
L'entreprise est mise en sommeil et ses bâtiments sont achetés en 1991 par la SA des Ets C. Berthet et Fils. Cette fabrique d'horlogerie de Charmauvillers est née d'un atelier de boîtes de montre créé vers 1888 par Joseph Berthet, à l'origine des sociétés Berthet Frères puis Camille Berthet et Cie (en 1949). Dirigée par Claude, le fils de Camille, elle travaille déjà depuis de nombreuses années en étroite collaboration avec une petite entreprise locale, Fabior-Watch, gérée par Maurice Besançon, qui a repris la fabrique de son oncle Virgile Besançon (montres Aga) établie au 10 rue des Genévriers. Spécialisée dans la montre de gousset, Fabior-Watch (Sarl au capital de 500 000 F) est attestée en 1953 et classée en 1965 dans la catégorie de 0 à 10 salariés. A l'origine installée dans la maison de Besançon (11 rue du Maréchal de Lattre de Tassigny), elle loue de 1960 à 1975 environ une partie de l'usine de Camille Claude (au 9 rue Pasteur), puis elle achète un local neuf (accueillant actuellement le Crédit mutuel) au rez-de-chaussée d'un immeuble rue Pasteur (n° 5), bâti entre 1969 et 1975 (en remplacement d'une maison reconstruite en 1843 par François Joseph Joriot, puis acquise par Camille Claude et vendue vers 1967 à la commune). Majoritairement détenue par la société Berthet à partir de 1977, elle se développe et emploie durant la décennie 1980 une vingtaine de personnes, dont une douzaine de monteurs indépendants à domicile. Elle réalise aussi à partir de 1987 des montres-squelettes sur la base de calibres Parrenin HP 40 puis HP X 40. Berthet en devient propriétaire en 1991 et la transfère dans l'usine Parent Frères.
Fabior-Watch (dont le capital a été porté à 100 000 €) est fusionnée dans le groupe Berthet en janvier 2006 et le site est rattaché à la Sarl Berthet (au capital de 96 042 €), classée en 2012 dans la catégorie de 10 à 19 personnes. En 2013, cette entreprise est dirigée par deux des fils de Claude, Pierre et Gérard. Montres-squelettes ou à complications, montres de gousset ou montres-bracelets pour homme en acier sont vendues sous les marques Bellecour, Fabior-Watch, Montre Gousset, C. Berthet, Berthet depuis 1888 (marque re-déposée en 2014), Carol Anguenot et Charles Oudin. Concernant également les montres dame et les pendulettes, cette dernière est une marque de haute joaillerie relancée en 1998 par leur frère Camille, à la tête d'un espace d'exposition au 8 place Vendôme à Paris. Pour sa part, Carol Anguenot est une marque créée par Jean Anguenot (dirigeant la société Anguenot Frères - Herma au 5 rue Pierre Berçot) et reprise en 1988, au décès de Jean, par son gendre Pierre Berthet.
En 2015, la société Berthet Horlogerie compte, réparties entre Charmauvillers et Villers-le-Lac, une dizaine de personnes en production, quatre horlogers, un ingénieur et des apprentis permanents en alternance, réalisant mouvements et montres finies. Elle a d'ailleurs fait enregistrer 20 mouvements 16 1/2 lignes (37,2 mm) à complication : squelette, réserve de marche, phase de lune, automatique, "world time", régulateur, grande date, satellite, date centrale, etc. Les quantités de lancement d'un mouvement de ce type se situent entre 500 et 3 000 pièces. Les boîtes et composants sont fabriqués (par usinage 5 axes, décolletage, découpe laser ou par érosion à fil, etc.) à Charmauvillers, où sont également effectués les traitements ; l'assemblage se fait à Villers-le-Lac. La société réalise 90 % de son CA à l'export, dont 50 % avec le marché helvétique (certaines finitions et certains assemblages se font en Suisse afin de répondre aux normes du Swiss Made).
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 20e siècle
  • 3e quart 20e siècle

Description


Coiffée d'un toit à longs pans, croupes et tuiles mécaniques, la maison, aux murs de moellons calcaires enduits, comporte deux étages carrés et un étage en surcroît. Peut-être construits en béton, les ateliers ont deux niveaux, éclairés par de larges baies d'atelier, et sont protégés par un toit terrasse en béton. Les dessertes sont assurées par des escaliers dans-oeuvre tournants à retours en béton et, à l'est, par un escalier extérieur droit également en béton. Les garages, en parpaings de béton enduits, ont un toit en appentis à couverture de ciment amiante ondulé et d'acier.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • enduit
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • béton en couverture
  • acier en couverture
  • ciment amiante en couverture
Etages :
  • 2 étages carrés
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Typologie :
  • baie d'atelier
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 50 J 25 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1965
    50 J 25 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1965
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 25
  • 50 J 37 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1970
    50 J 37 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1970
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 37
  • Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
    Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr)
  • Villers-le-Lac (Doubs). 22173 - Vue panoramique aérienne [depuis le sud], 1952
    Villers-le-Lac (Doubs). 22173 - Vue panoramique aérienne [depuis le sud], carte postale (carte photo), par Rancurel, s.d. [1952], Combier (CIM) éd. et impr. à Macon
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Villers-le-Lac (Doubs) - Vue aérienne. 22173 - Le Centre du Pays, 1952
    Villers-le-Lac (Doubs) - Vue aérienne. 22173 - Le Centre du Pays, carte postale (carte photo), par Rancurel, s.d. [1952], Combier (CIM) éd. et impr. à Macon
  • Charles Oudin (entreprise), 2013
    Charles Oudin (entreprise). Article publié sur Wikipédia (consultation le 15 octobre 2013 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Oudin_(entreprise))
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Historique de la marque Berthet depuis 1888, 2016
    Historique de la marque Berthet depuis 1888. Texte publié sur le site de la société Berthet : http://www.berthet.com/history-berthet (consultation : 2 mars 2016)
  • Historique des Établissements Berthet à Charmauvillers (France), 2013
    Historique des Établissements Berthet à Charmauvillers (France). Texte publié sur le site de la société Berthet : http://www.berthet.com/4656.html (consultation : 15 octobre 2013)
  • Schröter, Andreas. [Mikrolisk, base de données des marques déposées horlogères], 1er quart 21e siècle
    Schröter, Andreas. [Mikrolisk, base de données des marques déposées horlogères]. - 1er quart 21e siècle. Accessible en ligne sur le site Mikrolisk (The horological trade mark index) à l'adresse : http://www.mikrolisk.de/
  • Sirene, base de données de l'Insee consultable sur le site internet Score3.fr
    Sirene, base de données de l'Insee consultable sur le site internet Score3.fr
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973, 1972
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973. - Paris : CFH, 1972. III-177 p. ; 30 cm.
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1986/87, 1986
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1986/87. - Paris : CFH, 1986. 98 p. ; 30 cm.
  • Les établissements horlogers en France, mars 1965
    Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • Incendie de Villers : c'était le comptable !, 17-18 avril 1976
    Incendie de Villers : c'était le comptable ! L'Impartial, n° 30 165, 96e année, samedi 17 et dimanche 18 avril 1976, p. 5.
  • Mamet, Joël. Berthet, toute une mécanique, 25 mars 2015
    Mamet, Joël. Berthet, toute une mécanique. L'Est républicain, 25 mars 2015. Citations de l'article consultées via une revue de la CCI du Doubs : La Semaine économique comtoise, n° 1165, 25-31 mars 2015 (http://doubs.cci.fr/sites/default/files/doubs/economie_territoires/SEC/2015/sec20150331.pdf)
  • Une montre squelette française, 1988
    Une montre squelette française. Cetehor informations, 1988 : ill.
  • Ravagée par un incendie criminel en 1976, la fabrique d'horlogerie Parent Frères a repris son activité intégrale, avril 1977
    Ravagée par un incendie criminel en 1976, la fabrique d'horlogerie Parent Frères a repris son activité intégrale. La France horlogère, n° 377, avril 1977, p. 209-210 : ill.
  • Berthet Pierre (témoignage oral)
    Berthet Pierre, gérant de la Sarl Berthet, à Villers-le-Lac et Charmauvillers
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac
  • Frésard Jean-Louis (témoignage oral)
    Frésard Jean-Louis, fondateur de la société éponyme. Charquemont
  • Renaud-Bezot Jacques (témoignage oral)
    Renaud-Bezot Jacques, ancien dirigeant de la société horlogère du même nom. Villers-le-Lac

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : maison, usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • entrepôt industriel
  • magasin industriel
  • bureau
  • bureau d'études
  • logement
  • garage
  • cour
Carte interactive
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