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CASINO ET RESTAURANT

25 - Besançon

1 esplanade Jean-Luc Lagarce, 1 avenue Édouard Droz

  • Dossier IA25001964 réalisé en 2023
  • Auteur(s) : Fabien Dufoulon
salle de spectacle casino © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique détaillé


L'histoire du casino-restaurant et de sa salle des fêtes est liée à celle de l'établissement thermal de Besançon.

Constitution de la Compagnie des Bains salins de la Mouillère (14 janvier 1891)

Les statuts de la Compagnie des Bains salins de la Mouillère sont déposés par Achille Vialatte le 14 janvier 1891. Il s'agit d'une société anonyme, régie conformément à la loi du 24 juillet 1867. Ses objets sont l'acquisition d'un terrain à Besançon et la construction d'un "établissement balnéaire et hydrothérapique" et d'un casino doté d'une salle des fêtes. Viallate apporte à la société, en plus des promesses de traité avec la Ville de Besançon et la Compagnie des Sels et Salins de Miserey, deux propriétés foncières acquises de Marie Cécile Clerc, veuve Louvot, le 5 février suivant ("une maison d'habitation de construction récente mixte en forme de chalet" et "un autre chalet avec serres et constructions diverses", "le tout d'une contenance de 12 ares environ et clos de tous côtés par un mur") et surtout une promesse de vente d'un terrain à la Mouillère "derrière la promenade Micaud, appartenant à Monsieur Le Roux, confinant au nord à la rue de la Mouillère [...] et au sud à l'avenue de la gare de la Mouillère, le tout présentant une surface de 90 ares environ, d'un seul tenant". C'est sur ce terrain que sont construits l'établissement thermal et le casino-restaurant. Viallate est nommé président du conseil d'administration pour une durée de trois ans.
Le capital de la Compagnie est de 900.000 francs, correspondant à 1.800 actions de 500 francs en 1891. L'année suivante, une nouvelle émission de 200 actions augmente le capital, qui atteint un million de francs. Les échanges autour d'une subvention à accorder lors de la séance du conseil municipal du 27 mars 1907 précisent que les 983 détenteurs d'actions n'ont rien gagné dans l'opération ("Le capital ne s'élève qu'à un million de francs représenté par 2.000 obligations de 500 francs. Ce capital peut être considéré comme perdu, puisque les actionnaires n'ont jamais rien touché"). Comme le coût de l'achat des terrains et de la construction atteint 2.200.000 francs, la Compagnie doit émettre en parallèle 24.000 obligations de 500 francs à 5 %, ce qui constitue un capital-obligations de 1.200.000 francs. Parmi les 665 premiers actionnaires, on trouve l'architecte Maurice Forien (qui détient dix actions, et qui deviendra plus tard président du conseil d'administration), le directeur des salines de Miserey ainsi que que plusieurs hôteliers, médecins, pharmaciens et horlogers. De nouvelles émissions d'actions ont lieu en 1898 (4.000 actions de 25 francs), en 1924 (1.500 actions de 100 francs) et en 1926 (300 actions de 100 francs).

Construction du casino-restaurant (1891-1892)

Le projet est élaboré par l'architecte Maurice Forien. La façade de la salle des fêtes porte sa signature, ainsi que la date d'inauguration (1892). Ni les archives de la compagnie, ni celles de l'architecte ne sont localisées. Celles de l'entrepreneur Pateu sont en revanche conservées (Arch. dép. Doubs, 162 J 166). Elles contiennent notamment des devis signés de mars et avril 1891 avec des indications sur les matériaux que l'on compte alors utiliser. Elles permettent également de connaître les noms des entreprises qui interviennent, comme celle de Th. Sauvanet à qui Pateu sous-traite une partie de la construction.
Les pilastres, les corniches et les encadrements d'ouvertures doivent être en pierre de Chailluz. Pour le parement, il est prévu d'utiliser la "brique d’Altkirch ou d’Ivry-Port" (Grande Tuilerie d’Ivry, création d’Émile Müller à Mulhouse puis à Ivry, reprise à sa mort en 1889 par son fils Louis). Dans un devis spécifique relatif au "jardin d'hiver" dit aussi "marquise fermée" (salle de bridge), il est en revanche question de briques pressées de Montchanin et de briques émaillées de la maison Müller. Les colonnes en fonte de ce jardin d'hiver sont de l'entreprise d'Antoine Durenne à Sommevoire (signature). La charpente du casino-restaurant est construite en bois. La toiture doit être couverte de "tuiles ardoisées" d'une seule couleur, sauf au-dessus de la façade du restaurant ("Les ardoises pourront être de deux teintes différentes pour former les dessins à losange ou rectangulaire [... et ainsi créer l'effet d'une] couverture à deux tons noir et bleu formant dessin régulier"). La tuile sélectionnée est le modèle n° 1 losangé de la première planche du catalogue (1884) de la maison Gilardoni Frères à Altkirch. Les travaux de zinguerie sont confiés à l'entreprise Raffour Frères (mémoire au 1er novembre 1892, compte au 31 décembre 1893). Les ornements en zinc estampé doivent être "pris sur l’album de la Maison Coutelier à Paris ou traité de gré à gré avec ce fournisseur".

Exploitation des jeux par la Compagnie des Bains salins de 1892 à 1931

Le casino-restaurant et la salle des fêtes sont exploités par la Compagnie des Bains salins de la Mouillère jusqu'en 1931.
L'édifice est un lieu de divertissement. Il comprend principalement un restaurant ainsi qu'un salon de lecture et un salon des petits chevaux. À partir de celle-ci, les abonnés peuvent accéder au Cercle qui comprend une salle de baccara et une salle de bridge ("jardin d'hiver"). Le Code pénal (1810) et la loi du 21 mai 1836 interdisent l'exploitation publique des jeux. À Besançon comme dans les autres stations thermales françaises, l'activité est donc seulement "tolérée" jusqu'en 1907 (voir annexes). Dans une délibération du 8 février 1908, en application de la loi du 15 juin 1907 (donnant un cadre réglementaire aux jeux) et du décret du 21 juin 1907 (relatif à l'instruction des demandes d'autorisation des jeux), le conseil municipal autorise officiellement la Compagnie des Bains salins de la Mouillère à exploiter les jeux sur le territoire de la commune, pour une durée de six ans. Dans le cahier des charges, elle prévoit que la Compagnie versera chaque année, au bureau de bienfaisance, 10 % du produit des entrées du casino et une somme de 15 francs par représentation théâtrale. La compagnie doit aussi organiser à chaque clôture de saison, une fête de bienfaisance dont les profits sont réservés aux pauvres de la ville. De nouveaux arrêtés sont régulièrement pris dans les années qui suivent. Ils fixent les dates d'ouverture et de fermeture de la saison des jeux (qui commence le 1er mai ou le 1er juin et se termine le 30 septembre). Ils précisent également quels jeux sont autorisés, ainsi dans l'arrêté du 6 mai 1914 : les petits chevaux, le baccara à un seul tableau (chemin de fer), le baccara à deux tableaux (banque) et plusieurs jeux de cartes (whist, bridge, bésigue et piquet).
L'édifice abrite aussi des expositions temporaires d'art contemporain. La première se tient dès le mois d'aout 1892 (voir annexes). Le peintre Émile Isenbart envoie cinq tableaux, le peintre Jean Ender et son épouse en exposent quatre. L'année qui suit la mort d'Isenbart, survenue le 21 mars 1921, c'est également dans les salles du casino que se tient la grande rétrospective consacrée à ce peintre.

De l'acquisition par la Ville (1933) au début de la guerre (1939)

En 1932, le casino reste fermé en raison des difficultés de la Compagnie. Le 27 avril 1933, la Ville acquiert l'édifice. Dans les mois qui suivent, elle dissocie le casino-restaurant et la salle des fêtes en confiant leur gestion à deux concessionnaires différents : Pierre Mourry pour le casino-restaurant de 1934 à 1937, Ernest Fallet pour la salle des fêtes. La Société Ferrier-Delpis (SARL) est créée le 22 janvier 1937 : "La société a pour objet l'exploitation de tous casinos, cercles et établissements similaires, cafés, restaurants, hôtels et spectacles, et notamment du casino des Bains salins de la Mouillère, appartenant à la Ville de Besançon". Chacun des deux associés, Antonio Delpizzo dit Delpis, gérant, et Henri Ferrier, restaurateur, apporte la moitié du capital, qui s'élève à 100.000 francs. Le 14 juin 1937, Delpis cède ses parts à Claude Chapulliot. L'entreprise prend le nom de Société Ferrier et Compagnie (en 1937) puis de Société du Casino des Bains salins de la Mouillère (à partir de 1938). Dans le bail de 1937, le prix de la location du casino-restaurant s'élève à 125.000 francs par an ; celui de salle des fêtes à 25.000 francs. Au cours de cette période, la Ville fait exécuter quelques travaux de faible importance dans l'édifice, concernant notamment les cuisines du restaurant.
En raison du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le casino cesse son activité en septembre 1939. Le bâtiment est endommagé lors de la destruction du pont de la République en juin 1940, puis il est occupé par les troupes allemandes de juin à septembre 1940, ce qui occasionne d'autres dégâts. Il est de nouveau victime de dommages lors de la seconde destruction du pont en septembre 1944. Au sortir de la guerre, le coût des travaux de réparation de l'édifice (non comprise la salle des fêtes) est estimé à 2.200.000 francs. Les travaux n'ont lieu qu'en 1947.

Société fermière de l'établissement hydrominérale et du casino (à partir de 1947)

Le bail de la Société du Casino des Bains salins de la Mouillère a expiré le 30 avril 1940. Dans sa délibération du 14 juin 1947, le conseil municipal décide de mettre fin à la gestion en régie directe de l'établissement thermal. Il envisage désormais la concession d'un ensemble comprenant à la fois l'établissement thermal, le casino-restaurant et la salle des fêtes. Le 22 décembre 1947, il choisit comme concessionnaire la Société fermière de l'Établissement hydrominérale et du Casino de Besançon-la Mouillère (SARL dont les statuts sont déposés le 20 décembre 1947). Jean Steiner est président de son conseil d'administration. Le cahier des charges fixe la durée de la concession à 17 ans et 10 mois à compter du 1er mars 1948 et engage le concessionnaire à remettre en état l'établissement thermal dans un délais de cinq années.
Dans une délibération du 5 décembre 1955, le conseil municipal autorise la Société fermière à réaliser d'importants travaux dans le casino-restaurant, pour un montant d'environ 20 millions de francs. Cette dernière prend en charge le coût des travaux en échange d'un abaissement du loyer de 1.200.000 francs à 1.000.000 francs et d'une prolongation de son bail jusqu'au 1er novembre 1973. Selon toute vraisemblance, la destruction de la quasi totalité des décors intérieurs de l'édifice date de cette époque. Ces derniers ne sont aujourd'hui connus que par des photographies anciennes. Les cinq tableaux du restaurant ainsi qu'un tableau de la salle des petits chevaux sont récupérés par la Ville.

Société touristique et thermale de la Mouillère (à partir de 1966)

Un traité du 12 juillet 1966 attribue l'exploitation du casino-restaurant et de la salle des fêtes à la Société touristique et thermale de la Mouillère, au capital de 800.000 francs. Le cahier des charges prévoit que la salle des fêtes soit en priorité affectée à la réception de congrès. Dans les faits, elle sert exclusivement de salle de cinéma dans les années qui suivent. Dans sa délibération du 6 février 1976, le conseil municipal décide donc de dissocier définitivement la gestion du casino-restaurant et celle de la salle des fêtes, qui passe en régie directe. La concession du casino-restaurant se poursuit sans interruption jusqu'à la fin du 20e siècle (contrats en 1992 et 1996).
De nouveaux travaux d'aménagement intérieur sont réalisés autour de 1981-1982. Conduits par les services techniques de la Ville, ils consistent notamment à agrandir le night-club et à déplacer les cuisines du restaurant. Si des vestiges des décors intérieurs subsistaient à cette époque, on peut supposer qu'ils ont été détruits ou déplacés. C'est le sort subi par la cheminée aujourd'hui dans le foyer du Kursaal (édifice également en travaux dans les même années) dont on sait qu'elle provient du casino-restaurant, vraisemblablement de la salle de baccara. Quelques années plus tard, les toitures sont entièrement refaites. Le procès-verbal de réception des travaux pour la partie centrale est daté du 7 mai 1987, celui des "ailes des boîtes de nuit" du 8 mars 1988. La toiture du centre dramatique national est refaite dans un dernier temps. Enfin, une nouvelle façade vitrée est créée devant le restaurant, formant un avant-corps, autour de 1993-1994.

Historique


L'initiative de la construction du casino-restaurant revient à Achille Viallate. Les statuts de la Compagnie des Bains salins de la Mouillère sont déposés le 14 janvier 1891. Le projet est élaboré par l'architecte Maurice Forien, dont la signature apparaît sur la façade de la salle des fêtes, avec la date d'inauguration (1892). L'entrepreneur Pateu sous-traite à Th. Sauvanet une partie de la construction. Les colonnes en fonte du "jardin d'hiver" (salle de bridge) sont de l'entreprise d'Antoine Durenne, à Sommevoire (signature). L'édifice est acquis par la Ville le 27 avril 1933. Il est exploité par des concessionnaires : Pierre Mourry (de 1934 à 1937), la Société Ferrier-Delpis qui devient Société Ferrier et Compagnie puis Société du Casino des Bains salins de la Mouillère (de 1937 à 1939), la Société fermière de l'Établissement hydrominéral et du Casino de Besançon-la Mouillère (de 1947 à 1966) et la Société touristique et thermale de la Mouillère (à partir de 1966). À la suite des dégâts occasionnés durant la Seconde Guerre mondiale, liés aux destructions du pont de la République et à la présence des troupes d'occupation, des travaux de rénovation ont lieu en 1947. Une première grande campagne de transformation a lieu après 1955. Selon toute vraisemblance, la destruction de la quasi totalité des décors intérieurs date de cette époque. Ces derniers ne sont aujourd'hui connus que par des photographies anciennes. Les cinq tableaux du restaurant ainsi qu'un tableau de la salle des petits chevaux sont récupérés par la Ville. Une seconde grande campagne de transformation a lieu autour de 1981-1982. Si des vestiges des décors intérieurs subsistaient à cette époque, on peut supposer qu'ils ont été détruits ou déplacés. C'est le sort subi par la cheminée aujourd'hui dans le foyer du Kursaal (édifice également en travaux dans les même années) dont on sait qu'elle provient du casino-restaurant, vraisemblablement de la salle de baccara. Quelques années plus tard, les toitures sont entièrement refaites. Le procès-verbal de réception des travaux pour la partie centrale est daté du 7 mai 1987, celui des "ailes des boîtes de nuit" du 8 mars 1988. Enfin, une nouvelle façade vitrée est créée devant le restaurant, formant un avant-corps, autour de 1993-1994. L'édifice est aujourd'hui encore la propriété de la Ville. Il est exploité par le groupement d'intérêt économique JOA.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 3e quart 20e siècle
  • 4e quart 19e siècle
Date(s)
1892 : porte la date
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 1860 - date de décès : 1938

Architecte bisontin (1860-1938).

Description


L'édifice a un plan en H, en tant compte de la salle des fêtes. Il s'élève sur un rez-de-chaussée et un étage. Il comprend également un sous-sol (remise) et un comble non aménagé. Il est construit en pierre. Les murs sont assez largement recouverts de parement de brique colorée. Les façades sont ornées de décors sculptés, en pierre et en céramique polychrome. Il possède une charpente en bois. Les toits sont couverts d'ardoise. La tourelle contient un escalier en bois à jour central ; elle est couverte d'un dôme de plan carré.
Murs :
  • pierre
  • brique émaillée
Toit :
  • ardoise
Plan :
  • plan régulier en H
Etages :
  • sous-sol
  • rez-de-chaussée
  • 1 étage carré
Elévation :
  • élévation à travées
Couvertures :
  • toit à longs pans
  • toit à deux pans
  • dôme carré
  • croupe
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours avec jour en charpente
Décors :
  • sculpture
  • céramique

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales du Doubs. 162 J 116. Fonds des entrepreneurs Pateu et Robert. Casino et salle des fêtes de Besançon (1891-1893).
    Archives départementales du Doubs. 162 J 116. Fonds des entrepreneurs Pateu et Robert. Casino et salle des fêtes de Besançon (1891-1893).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 162 J 116
  • Archives départementales du Doubs. 6 U 495. Tribunal de commerce. Compagnie des Bains salins de la Mouillère (1891), Société anonyme du Grand Hôtel (1892).
    Archives départementales du Doubs. 6 U 495. Tribunal de commerce. Compagnie des Bains salins de la Mouillère (1891), Société anonyme du Grand Hôtel (1892), Société fermière de l'Établissement thermal et du Casino (1906), Société des Stations thermales balnéaires climatiques (1827), Société thermale, hôtelière et climatique de Salins-les-Bains et de Franche-Comté (1930), Société Ferrier-Delpis (1937).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 6 U 495
  • Archives municipales de Besançon : 1 D 198-248 bis Registres des délibérations du conseil municipal. Registres imprimés. 1873-1960.
    Archives municipales de Besançon : 1 D 198-248 bis Registres des délibérations du conseil municipal. Registres imprimés. 1873-1960. Accès internet : https://memoirevive.besancon.fr/ark:/48565/q4l028dbvs3x
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 1 D 198-248 bis
  • Archives municipales de Besançon. 1 J 135-136. Casino municipal, autorisation d'exploitation (1907-1939).
    Archives municipales de Besançon. 1 J 135-136. Casino municipal, autorisation d'exploitation (1907-1939).
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 1 J 135-136
  • Archives municipales de Besançon. 4 M 102-104. Établissement thermal et casino de la Mouillère (1892-1937).
    Archives municipales de Besançon. 4 M 102-104. Établissement thermal et casino de la Mouillère (1892-1937).
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 4 M 102-104
  • Archives municipales de Besançon. 3 Q 77. Établissement thermal des Bains salins de la Mouillère (1890-1942).
    Archives municipales de Besançon. 3 Q 77. Établissement thermal des Bains salins de la Mouillère (1890-1942).
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 3 Q 77
  • Archives municipales de Besançon. 214 W 1-5, 99, 104. Casino.
    Archives municipales de Besançon. 214 W 1-5, 99, 104. Casino.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 214 W 1-5, 99, 104
  • Archives municipales de Besançon. 655 W 78-80. Casino.
    Archives municipales de Besançon. 655 W 78-80. Casino.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 655 W 78-80
  • Archives municipales de Besançon. 785 W 120. Casino.
    Archives municipales de Besançon. 785 W 120. Casino.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 785 W 120
  • Archives municipales de Besançon. 793 W 9. Casino.
    Archives municipales de Besançon. 793 W 9. Casino.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 793 W 9
  • Casino des Bains Salins de la Mouillère. Jardin d'hiver. 15 octobre 1891.
    Casino des Bains Salins de la Mouillère. Jardin d'hiver / Maurice Forien. 15 octobre 1891. Diazographie. 94 x 54 cm. Échelle 1/10.
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 162 J 116
  • Compagnie des Bains salins de la Mouillère. Casino. Plan du rez-de-chaussée. [Vers 1891].
    Compagnie des Bains salins de la Mouillère. Casino. Plan du rez-de-chaussée / [S.n.]. [Vers 1891]. Papier, dessin. 75 x 55 cm. Échelle 1/100.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 181
  • Section A.B. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section A.B. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Section C.D. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section C.D. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Section E.F. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section E.F. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Section G.H. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section G.H. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Section I.J. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section I.J. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Section M.N. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section M.N. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Section O.P. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Section O.P. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Élévation F.E.B.A [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Élévation F.E.B.A [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • Élévation P.L.F. [projet pour les fondations du casino-restaurant]. [Vers 1891].
    Élévation P.L.F. [projet pour les fondations du casino-restaurant] / [s.n.]. [Vers 1891]. Dessin. 65 x 21 cm.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 2 Fi 180
  • [Casino-restaurant, salle des fêtes et établissement thermal de Besançon]. [1893].
    [Casino-restaurant, salle des fêtes et établissement thermal de Besançon] / A. Le Blanc. [1893]. Photographie, positif sépia. 17,3 x 20,7 cm.
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : PH 109552
  • Station thermale de la Compagnie des Bains salins de la Mouillère. Besançon [plan-masse et de situation]. [Vers 1900].
    Station thermale de la Compagnie des Bains salins de la Mouillère. Besançon [plan-masse et de situation] / Maurice Duval. [Vers 1900]. Tirage. Échelle 1/500.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 3 Q 77
  • Le Théâtre en plein air. Casino des Bains salins de la Mouillère. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Le Théâtre en plein air. Casino des Bains salins de la Mouillère. [Carte postale]. [S.l.] : [s.n.], [vers 1900].
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : CP-B-P6 0086 01
  • Besançon. La Mouillère. Restaurant et casino. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Besançon. La Mouillère. Restaurant et casino. [Carte postale]. [Besançon] : [Louis Lardier], [vers 1900].
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Besançon. Le casino et restaurant des Bains de la Mouillère. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Besançon. Le casino et restaurant des Bains de la Mouillère. [Carte postale]. Besançon : L. Gaillard-Prêtre, [vers 1900].
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Besançon-les-Bains (Doubs). Casino et établissement thermal des Bains salins de la Mouillère. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Besançon-les-Bains (Doubs). Casino et établissement thermal des Bains salins de la Mouillère. [Carte postale]. Mâcon : Combier, [vers 1900].
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Besançon-les-Bains. Casino des Bains. Salle des jeux. [Salle de baccara, sans tableau aux murs]. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Besançon-les-Bains. Casino des Bains. Salle des jeux. [Salle de baccara, sans tableau aux murs]. [Carte postale]. [S.l.] : [s.n.], [vers 1900].
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : CP-B-P7 0156 01
  • Besançon. Le Casino des Bains. l'escalier du Cercle de la Mouillère. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Besançon. Le Casino des Bains. l'escalier du Cercle de la Mouillère. [Carte postale]. [S.l.] : [s.n.], [vers 1900].
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : CP-B-P7-0155
  • Besançon. Mouillère. Cercle des étrangers. [Salle de baccara, avec tableaux aux murs]. [Carte postale]. [Vers 1900].
    Besançon. Mouillère. Cercle des étrangers. [Salle de baccara, avec tableaux aux murs]. [Carte postale]. [Besançon] : [Louis Lardier], [vers 1900].
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : CP-B-P7 0154 01
  • Casino. Salle du Baccarat [sic] [vue intérieure]. Salle des concerts et Bains salins [vue extérieure]. [Carte postale]. [Vers 1910].
    Casino. Salle du Baccarat [sic] [vue intérieure]. Salle des concerts et Bains salins [vue extérieure]. [Carte postale]. [S.l.] : [s.n.], [vers 1910].
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : CP-B-P5 0114 01
  • Salle du restaurant du casino de la Mouillère. Besançon. [Carte postale]. [Vers 1910].
    Salle du restaurant du casino de la Mouillère. Besançon. [Carte postale]. [S.l.] : [S.n.], [vers 1910].
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : CP-B-P7-0158
  • Besançon-les-Bains. Le Casino. Le kiosque et les jardins. [Carte postale]. [Vers 1920].
    Besançon-les-Bains. Le Casino. Le kiosque et les jardins. [Carte postale]. [S.l.] : [s.n.], [vers 1920].
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • La Station saline. Besançon-la-Mouillère. Casino municipal [affiche publicitaire de la Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée]. [Vers 1930-1940].
    La Station saline. Besançon-la-Mouillère. Casino municipal [affiche publicitaire de la Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée] / L. Luc-Dèje. [Vers 1930-1940]. Edit. A.G. Fournier. Lithographie.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 4 S 35
  • Casino : terrasse du restaurant. Casino : salle des fêtes. [Vers 1950].
    Casino : terrasse du restaurant. Casino : salle des fêtes / [Émile] Mauvillier et [Maurice] Walker. [Vers 1950]. Photographie. In : Besançon. Bains salins de la Mouillère. Source chlorurée sodique forte, bromo-iodurée. [Paris] : Havas, [vers 1950].
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 3 Q 77
  • Casino municipal. Plan du sous-sol. [13 décembre 1970].
    Casino municipal. Plan du sous-sol / [S.n.]. [13 décembre 1970]. Tirage. Échelle 1/100.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 214 W 4
  • Casino municipal. Étage 1. [Années 1970].
    Casino municipal. Étage 1 / [s.n.]. [Années 1970]. Tirage. 77 x 44 cm. Échelle 1/100.
    Lieu de conservation : Centre dramatique national, Besançon
  • Casino municipal. État des lieux. Rez-de-chaussée. Juillet 1981.
    Casino municipal. État des lieux. Rez-de-chaussée / Ch. Lambert. Juillet 1981. Échelle 1/50. Mention : "Vu pour être annexé à la délibération du Conseil municipal du 25 septembre 1981".
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 655 W 78
  • Casino municipal de Besançon. Implantation générale. Plan, rez-de-chaussée. 6 mai 1993.
    Casino municipal de Besançon. Implantation générale. Plan, rez-de-chaussée / [s.n.]. 6 mai 1993. Échelle 1/100.
    Lieu de conservation : Archives municipales, Besançon - Cote du document : 793 W 9
  • Petite Chronique. 1er novembre 1891.
    Petite Chronique. In : Les Gaudes, 4e année, n° 169, 1er novembre 1891, p. 2.
  • Inauguration du Casino des Bains. 16 juillet 1892.
    Inauguration du Casino des Bains. In : Les Gaudes, 5e année, n° 186, 16 juillet 1892, p. 11.
  • Beaux-Arts. Casino. 16 septembre 1892.
    Beaux-Arts. Casino. In : Les Gaudes, 5e année, n° 190, 16 septembre 1892, p. 11.
  • [Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. 28 août 1892.
    [Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. In : Besançon-les-Bains. Gazette des étrangers, 1ere année, n° 9, 28 août 1892. p. 2.
  • [Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. M. Isenbart. 11 septembre 1892.
    [Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. M. Isenbart. In : Besançon-les-Bains. Gazette des étrangers, 1ere année, n° 11, 11 septembre 1892. p. 2.
  • [Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. M. Enders. 24 septembre 1892.
    [Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. M. Enders. In : Besançon-les-Bains. Gazette des étrangers, 1ere année, n° 13, 24 septembre 1892. p. 2-3.

Informations complémentaires


Inauguration du Casino des Bains. In : Les Gaudes, 5e année, n° 186, 16 juillet 1892, p. 11.
Dimanche 40 juillet, le public était admis dans les jardins et dans les salles du casino. L'espace nous manque aujourd'hui pour donner une description des magnifiques décorations qui ornent à l'intérieur et à l'extérieur le nouvel établissement, nous attendrons aussi, pour parler des panneaux décoratifs exécutés par MM. Fanard, Isenbart, Boubot, Trémolières et Louis Baille. La fête d'inauguration, très réussie, a été favorisée par un temps superbe : à 5 h, l'orchestre de toute première valeur, dirigé par M. Goud, réunissait autour de lui, dans les jardins, le public des dilettanti. La foule des visiteurs s'est pressée très tard dans les jardins, brillamment illuminés de feux aux mille couleurs, tandis que les candélabres jetaient la resplendissante lumière électrique à l'intérieur des salles et sur la façade du Cercle, du restaurant et de la salle des fêtes. Après le feu d'artifice, fort beau et très fourni, le bal a commencé dans l'immense salle du restaurant et s'est prolongé avec un entrain vraiment inépuisable. Nous adressons tous nos compliments à M. Forien, le jeune architecte, à MM. Rouzet et Boutterin, qui ont su en si peu de temps transformer ce fond marécageux de la Mouillère en jardins magnifiques entourant un véritable palais enchanté.
La première représentation au théâtre du Casino aura lieu lundi soir avec Mireille. D'après ce que nous avons pu voir par les répétitions, nous devons dire que la troupe d'opéra comique de notre casino est excellente, M. Santenac est une ancienne connaissance dont nous n'avons pas besoin de faire l'éloge ; mais nous ne ménageons pas nos compliments à Mademoiselle Stella, ainsi qu'à M. Duthoit.

Beaux-Arts. Casino. In : Les Gaudes, 5e année, n° 190, 16 septembre 1892, p. 11.
Si la vitrine des Beaux-Arts continue à être extrêmement pauvre en œuvres d'art, nous avons au Casino largement de quoi nous dédommager. En outre des cinq grands panneaux signés Fanart, Boudot, lsenbart, Trémolières et Baille, qui décorent la salle du restaurant, outre le grand panneau du salon des Petits Jeux par M. Edmond Picard, nous trouvons toute une série de toiles signées Isenbart, Boudot, Enders, Trémolières, Baille, Chudant, etc., qui décorent très heureusement les différentes salles du Cercle, le vestibule et les escaliers. Là se trouvent, entre autres œuvres remarquables les deux tableaux de M. Isenbart qui ont figuré cette année au Salon et qui n'ont pas été exposées encore à Besançon. Ça été pour nous un plaisir intime d'admirer ces paysages, et de revoir les toiles de nos artistes préférés, que nous connaissions déjà. Dans un prochain numéro nous parlerons en détail de toutes ces œuvres.

[Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. In : Besançon-les-Bains. Gazette des étrangers, 1ere année, n° 9, 28 août 1892, p. 2.
William Ritter est l'auteur d'un premier article sur la peinture décorative du casino publié le 10 juillet 1892.
« À l’appel de M. Savoye, administrateur de la Compagnie des bains, et sous sa direction, une exposition de peinture a été organisée au Casino ; tous nos artistes bisontins se sont empressés de répondre à cet appel et ont envoyé quelques-unes de leurs œuvres. MM. Fanart, Isenbart, Edmond Picard, Enders, Trémolières, Chudant, ont déjà envoyé quelques tableaux ; d’autres suivront. L’espace nous manque pour parler de ces œuvres aujourd’hui, mais nous y reviendrons. Un des tableaux exposés par M. Isenbart a déjà trouvé acquéreur ; il y a là une occasion intéressante pour nos artistes de se mettre en rapport avec un nombreux public qui ne pourra manquer d’aller admirer leurs œuvres. »

[Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. M. Isenbart. In : Besançon-les-Bains. Gazette des étrangers, première année, n° 11, 11 septembre 1892, p. 2.
L'article est signé « Un amateur » ; il doit s'agir de William Ritter, auteur d'un premier article sur la peinture décorative du casino publié le 10 juillet 1892. Pour les illustrations, se reporter à l'ouvrage suivant : Calley, Fanny. Émile Isenbart. Fragments de paysages francs-comtois et d'ailleurs. Pontarlier : Éditions du Belvédère, 2015.
« M. Isenbart a envoyé au Casino cinq tableaux exposés dans les salons du cercle, dans la salle des petits jeux, et dans le salon de lecture. Cet artiste bien connu de ses compatriotes est encore jeune et a déjà conquis une célébrité parmi les paysagistes contemporains. Aussi modeste que bien doué, c'est un homme d'une affabilité charmante, travailleur infatigable, appliqué sans cesse à l'étude de la nature qu'il reproduit dans ses tableaux avec une exactitude et un talent délicat et sincère qui sont ses qualités dominantes. Il aime passionnément les beaux sites de la Franche-Comté et son œuvre un jour sera pour ainsi dire le livre qui fera le plus aimer nos chères campagnes comtoises.
Les Marguerites. [non identifié] - Une grande prairie en pente, émaillée de fleurettes blanches et de plantes diverses, couvre au premier plan la plus grande partie du tableau. Quelques arbres entourés de massifs forment une ligne au sommet de la prairie ; une petite vallée sépare le premier plan d'une ligne de montagnes à deux étages. Malgré une grande valeur d'exécution et les oppositions que forment entre eux les trois plans, mamelon de la prairie, vallée et montagne, l'effet est un peu monotone. La toile est grande et j'eusse préféré un plus petit cadre pour ce paysage. C'est cependant une œuvre qui a dû demander au peintre un grand effort et un grand travail. Toute la flore est peinte de main de maître et témoigne d'une étude profonde et sur nature des fleurs variées et multiples qui tapissent nos prés à l'herbe grasse et luxuriante.
Un soir dans les environs de Besançon. [Collection particulière, reproduction p. 12] - Magnifique page, plein de poésie et de vérité. Un cours d'eau, peut-être un des bras du Doubs, traverse le paysage qui est dans la demi-teinte au premier plan et garni de verdures sombres sur lesquelles se détachent deux grands saules au feuillage léger éparpillé sous la lumière d'un soir. Le jour s'éteint, les plans du fond formés de hauteurs diverses, qui s'élèvent au-dessus d'une vallée jaune d'or, s'éclairent des derniers reflets du soleil déjà disparu, mais colorant encore l'horizon semé de nuages légers. Toute la poésie d'un beau soir dans nos montagnes verdoyantes, aux teintes sombres et un peu tristes, mais belles de fraîcheur et de couleur a été réunie dans ce tableau qui est une œuvre de premier ordre. L'eau de la rivière descend lentement roulant son flot argenté à travers les hautes herbes et les bouquets de roseaux qui parsèment la rive. Très beau tableau.
Le Pont. [Collection particulière, reproduction p. 69] - Au fond d'une gorge dans laquelle la lumière du jour n'est pas encore descendue, coule un ruisseau sur un lit rocailleux ; un pont le traverse ; sur les bords du ruisseau deux vaches viennent s'abreuver de son eau claire et froide ; des mousses tapissent les blocs répandus dans son lit et arrachés au flanc des montagnes qu'il traverse. On sent que la lumière pénètre difficilement au fond de cette vallée profonde. Tout est verdure en ce lieu ; sur les pentes qui s'étagent de chaque côté aux premiers plans, des arbres au feuillage léger, saules, aulnes, frênes, mêlent leurs branches. Au-dessus, des masses plus sombres enveloppent les croupes des hauteurs ; le ciel ennuagé de la Franche-Comté éclaire le sommet des monts. C'est une œuvre charmante, pleine de jolis détails et d'effets d'opposition bien compris.
Le Val de Consolation. [Mâcon, musée des Ursulines, A 649, reproduction p. 68] - Un vrai bijou ; on dirait le mystère séjour d'une ondine pudique, qui aime les grands arbres, les eaux claires et limpides et les retraites inexplorées. Une admirable nappe d'eau reflétant toutes les verdures du ravin s'étend calme dans son lit et s'avance lentement ; au premier plan, un bloc entraîné par le torrent et arrêté dans son lit se baigne immobile revêtu de son manteau de mousse ; de grands arbres s'élèvent majestueusement sur les bords et étendent leurs puissantes ramures au-dessus de l'eau qui les reflète. Le ruisseau débouche d'un tournant sous un rayon clair, tamisé par les hautes branches. En face, derrière la masse sombre des arbres, une muraille de rochers à pic s'élève puissante et infranchissable, et le soleil couchant dore de ses derniers rayons les hautes assises au-dessus desquelles un coin de ciel bleu rappelle le déclin d'une magnifique journée d'été. C'est une œuvre colorée, forte, admirable par sa composition et par la poésie qui s'en dégage. On sent que l'artiste a caressé là un paysage aimé et que son pinceau s'est plu à détailler et à fixer sur la toile ce beau Val qui est une perle parmi les nombreux sites si curieux du beau pays comtois. Aussi à peine le tableau était-il exposé qu'il trouvait acquéreur. Parmi les meilleures œuvres du maître, celle-ci sera toujours une des plus remarquables et sa valeur ne fera que grandir.
La Porte Rivotte. [Collection particulière, reproduction p. 102] - Le spectateur a gravi les hauteurs de la Citadelle, et du sommet il contemple à ses pieds la vieille porte Rivotte, type de l'architecture militaire espagnole au 16e siècle. La construction se compose d'un bâtiment central armorié, surmonté d'un toit à quatre pans sous lequel se développe l'arceau bas de la porte, flanqué de deux tours rondes recouvertes de poivrières aiguës. En arrière on aperçoit les toits rouge-brun de quelques vieilles maisons du temps. En avant, la ligne du Doubs aux flots bleuâtres ; dans le lointain, la voie ferrée qui serpente aux flancs de la colline de Morre [sic] et qu'anime un train en marche. Au loin, le long tourbillon de fumée qui s'échappe de la machine lèche les flancs de la colline qui forme le fond du tableau ; un ciel semé de nuages, mais clair, illumine ce paysage. C'est une difficulté vaincue ; il fallait beaucoup d'habileté et de talent pour tenter cette œuvre pleine de lignes brisées, ce heurt de toitures juxtaposées et vues d'en haut, cela prouve chez l'artiste une connaissance parfaite de la perspective. En somme, tableau très intéressant, et presque documentaire, quand la vieille porte sous laquelle passa Charles-Quint triomphant aura disparu comme tant d'autres souvenirs historiques. »

[Ritter, William]. La peinture au casino de Besançon. M. Enders. In : Besançon-les-Bains. Gazette des étrangers, 1ere année, n° 13, 24 septembre 1892, p. 2-3.
L'article est signé « Un amateur » ; il pourrait s'agir de William Ritter, auteur d'un premier article sur la peinture décorative du casino publié le 10 juillet 1892.
« M. Enders est un jeune ; figure fine d'Alsacien au profil mince de lignes ; l'œil intelligent ; un convaincu de son art et de son talent ; un homme qui veut arriver et dont la physionomie et le langage accusent une volonté à toute épreuve. Il a déjà eu une mention à nos expositions parisiennes. M. Enders a envoyé trois tableaux et Mme Jane Enders, sa femme, un paysage. C'est un élève de Cormon, l'artiste qui nous a donné l'Âge de pierre et le Retour de Salamine. En dehors du caractère personnel que M. Enders sait donner à ses tableaux, on peut dire qu'il doit être placé dans la catégorie des peintres qui aiment la couleur sombre et qui cherchent leurs effets dans les oppositions, qui passent du noir violent aux tâches blanches, mais se tiennent le plus souvent dans une gamme brune, ceux qu'on a appelé les peintres du clair-obscur. C'est dans une école espagnole et flamande, chez les anciens Ribera, Rembrandt, et chez les modernes Bonnat, Jean-Paul Laurens et souvent son maître Cormon.
Le Gréviste. - Composition simple, calme et pleine de drame. Un ouvrier en bras de chemise et pantalon de travail est assis dans une mansarde sur une vieille malle, seul meuble de la misérable pièce où il vient se reposer des labeurs écrasants du jour. Il est placé de profil, le buste droit, la tête énergique mais résignée révèle la force brutale d'un Hercule du travail ; il contemple le grabat placé sous une soupente, sur lequel il dormait naguère et semble rêver aux misères de la vie ouvrière, dure existence que complique encore la grève avec ses privations voulues. Les cheveux sont courts et hérissés, la barbe hirsute, le cou puissant. Un rayon de lumière qui filtre à travers l'étroite lucarne qui mesure l'air et le jour à la triste mansarde, éclaire violemment l'épaule gauche et fait resplendir le blanc du linge qui la couvre ; il descend le long du bras et sème des blancheurs sur le plancher sali. La musculature puissante du bras, étudiée avec beaucoup de soin se détache vigoureusement sur les tonalités sombres de l'ensemble. C'est un très beau morceau traité avec une ampleur et une vigueur rare, qui est la qualité personnelle de l'artiste. Excellent tableau de chevalet qui doit trouver sa place dans une galerie d'amateur. Nous apprenons au dernier moment qu'il vient d'être acheté par un amateur parisien et nous faisons nos compliments à l'acquéreur ; il sera placé chez lui, nous a-t-on dit, à côté de la neige de M. Rapin, le paysagiste franc-comtois. Sa valeur ne peut que s'accroître.
Vieille histoire. - Tableau d'assez grande dimension ; une scène au village. Dans la salle basse d'une maisonnette de paysan, un jeune gars conte fleurette à une jeune fille. Afin de se rapprocher d'elle, il s'est presque couché sur la table qui les sépare et là, dans l'attitude d'un homme qui veut convaincre, il murmure à son oreille ce langage d'amour qui est partout le même, au village comme à la ville et on sent que ses paroles l'émeuvent et pénètrent au plus profond de son être ; elle est sous le charme de la séduction. Debout dans la pénombre, appuyée contre l'encadrement de l'âtre, la main au menton, caressant sa lèvre inférieure, elle écoute recueillie et boit avidement ce philtre enchanteur ; on lit sur son visage le trouble de son cœur et de ses sens. Elle oublie les gaudes comtoises qu'elle prépare et qui laissent échapper par le couvercle entr'ouvert une grise vapeur d'eau. Le jeune homme est dessiné de main de maître et dans une attitude pleine de souplesse. La tête fine reflète le doux langage qui sort de sa bouche ; elle se détache nettement sur la lumière blafarde qui traverse la fenêtre grillée placée derrière elle. Quelques rayons de jour glissent à travers le plancher entr'ouvert, atténués par la vapeur qui serpente de l'âtre aux ouvertures. Le tout est enveloppé d'un ton gris bleuâtre qui donne un charme mystérieux à toute la scène ; c'est un sujet fort intéressant, inspiré par les beaux vers gravés sur le cadre du tableau. Tous les détails en sont peints dans une demi-teinte brune laissant toute leur valeur aux personnages. C'est une œuvre séduisante qui tentera certainement quelqu'amateur.
Tête d'étude. - Très beau morceau vigoureusement peint et d'un premier jet. Tête de décavé, de soudard, d'alcoolique, je ne sais ; mais superbe par son réalisme et son expression vague et lasse. Les cheveux et la barbe d'un noir de jais et peints par masse n'ont pas dû souvent sentir le peigne, ils tombent naturellement, encadrant une tête fatiguée, très étudiée dans ses détails et que caractérisent deux yeux presqu'éteints sur l'un desquels la paupière tombe flasque et alourdie. C'est une étude d'après nature, prise vivement, enlevée avec un talent qui dénote une connaissance profonde du masque humain. Je ne sais si M. Enders pratique déjà l'art difficile du portraitiste, mais il me suffit de la vue de cette étude pour prédire qu'il sera un jour maître en cet art difficile.
Paysage. - Madame Jane Enders, jeune femme, a voulu nous montrer à côté de son mari un témoignage de son talent de peintre. Une grande rivière traverse la toile ; c'est un matin de la fin de l'été, après une nuit pluvieuse. Le jour monte derrière la masse montagneuse qui ferme l'horizon et passe à travers les brouillards qui flottent sur la rivière et qui s'élèvent de ses bords détrempés. Le reflet des beaux arbres qui bordent la rive au premier plan et des peupliers qui s'élèvent sur l'autre bord est coupé par les bandes de brouillards qui courent sur l'eau transparente et rampent aux flancs des hauteurs, enveloppant tout le paysage d'un manteau gris. Tout cela est noyé dans une vapeur gris-bleue qui donne un ton vague et poétique à ce beau site. Il y a de grandes qualités dans ce tableau. La composition en est large et bien ordonnée ; l'eau a de la transparence et reflète bien le paysage embrumé, les arbres sont bien dessinés et l'ensemble dénote chez l'artiste un sentiment exquis et délicat des beautés de la nature. »

Édit royal de mai 1605
La protection des sources minérales est confiée au Premier Médecin du Roi qui désigne des "intendants des bains et fontaines minérales" dans les provinces. Ces sources appartiennent en théorie à l’État. En réalité, elles sont bien souvent exploitées par les propriétaires privés des terrains. Cette tolérance est explicitée dans une déclaration royale en date du 25 avril 1772.
Arrêt du Conseil d’État du 5 mai 1781
La distinction entre les sources appartenant à l’État et celles appartenant à des particuliers est établie. L'exploitation des eaux minérales par ces particuliers est toutefois soumise à l'autorisation préalable de la Société royale de Médecine (fondée en 1776).
Décret impérial du 24 juin 1806
L'interdiction de l'exploitation publique des jeux, établie en 1781, est l'objet d'une exception au bénéfice des "lieux où il existe des eaux minérales" et de la ville de Paris. Le Code pénal (1810) et la loi du 21 mai 1836 abrogent cette disposition particulière. Dans les faits, des cercles de jeux subsistent et se multiplient jusqu'au début du 20e siècle.
Ordonnance royale du 18 juin 1823
L'administration et la livraison au public des eaux minérales sont soumises à une autorisation préalable, sauf pour les pharmaciens. Cette autorisation, qui n'est pas limitée dans le temps, prend la forme d'un arrêté ministériel. Les propriétaires sont tenus de veiller à la conservation et à l'amélioration des sources.
Loi du 14 juillet 1856
Certaines sources minérales peuvent être déclarées d'intérêt public et dotées d'un périmètre de protection des eaux. La loi est l'aboutissement de plusieurs décennies de débats. Elle remplace le décret du 8 mars 1848 qui fixait arbitrairement un périmètre d'un rayon d'un kilomètre autour des sources autorisées.
Loi du 15 juin 1907
L’État autorise certains jeux de hasard dans les cercles et casinos des "stations balnéaires, thermales ou climatiques" sans que celles-ci soient précisément et juridiquement définies. Ces jeux doivent toutefois se tenir dans des lieux "distincts et séparés" et seulement pendant "la saison des étrangers".
Loi du 13 avril 1910
Toute commune qui possède sur son territoire une ou plusieurs sources minérales ou un établissement exploitant une ou plusieurs sources minérales peut être érigée en "station hydrominérale", et peut à ce titre décider de prélever une taxe de séjour qui doit permettre l'embellissement de la ville et l'accueil des indigents. Le prélèvement de cette taxe est rendu obligatoire par la loi du 24 septembre 1919.
Thématiques :
  • thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté
Dénomination : casino, restaurant
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