Saline de Châtillon-le-Duc ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

La concession d’exploitation d’une "mine de sel" est accordée par décret le 24 juillet 1875 à Jules Hunebelle, Camille Suleau et Joseph Musselin, associés en 1873. La société anonyme des Mines de sel gemme et Salines de Châtillon-le-Duc est constituée en avril 1877, et fait construire une saline en 1877-1878. Implanté sur la commune de Geneuille près de la ferme des Bossus (aujourd’hui disparue), en bordure de la voie ferrée à laquelle elle est reliée par un embranchement particulier, l’établissement comprend, outre les ateliers de fabrication (évaporation), une "maison de concierge, un bâtiment des chaudières, machines et réparation, des magasins, régie, direction et château d’eau".
Les sites d’extraction de l’eau salée, appelés trous de sonde ou sondages, sont situés 500 mètres au sud-est, sur la commune de Châtillon-le-Duc, d’où la saline tire son appellation. Cinq sondages successifs sont ouverts entre 1875 et 1891. Les pompes permettant la remontée de la saumure sont actionnées par une machine à vapeur. Plusieurs maisons (logement du gardien) jouxtant ces installations sont construites en 1879, 1888 et 1890. La matrice cadastrale mentionne la construction d’une « machine à vapeur et cage » en 1887. L’eau salée est envoyée par canalisation à la saline, où elle est soumise à évaporation dans de grandes poêles chauffées à la houille.
Le sondage n°1 « foncé » en 1875 (abandonné en 1887) est suivi d’un second en 1878, légèrement au nord, puis d’un 3e en 1882 (stérile). Le 4e sondage, aménagé en 1887 en remplacement du trou de sonde n°1, atteint le banc de sel à 108 mètres de profondeur, mais voit sa salinité fortement baisser, ce qui amène la société à demander en 1890 l’exploitation d’un 5e sondage. La production atteint 6200 t en 1879, 9400 t en 1883 et 6400 t en 1899.
En 1910, la saline est autorisée à utiliser l’électricité pour actionner les pompes des sondages. Elle est fournie par un moteur à gaz pauvre Douge (Besançon) de 25 chevaux relié à une dynamo (Cie Générale Electrique, Nancy), tous deux installés dans la saline, et acheminée par voie aérienne sur les lieux d’extraction. Divers équipements sont construits entre 1925 et 1928 (hangar à fourrages, baraquements de sondage). La saline emploie une cinquantaine d’ouvriers en 1930. Quatre logements sont construit en 1938-1939 au lieu-dit le Rompeux (commune de Châtillon-le-Duc), et un 5e achevé en 1952. Au milieu du 20e siècle, la saline de Châtillon est rattachée à la Compagnie des Salines de Franche-Comté. Malgré une production de 10 000 t ( ?) de sel par an en 1960, l’usine ferme ses portes en mars 1968.
Les bâtiments ont ensuite été occupés par une entreprise de transports, et depuis une trentaine d’années par une entreprisse de logistique. Les bâtiments ont été prolongés au nord, et les toitures modifiées. Les cheminées ont été abattues en 1972. Les chevalements des sondages ont été démantelés, le dernier ayant brûlé en 1994.

Période(s)

Principale :

4e quart 19e siècle

Secondaire :

2e quart 20e siècle

Date(s)

Illustrations

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Description

Les bâtiments industriels (atelier et magasins à sel) étaient construits en moellon de calcaire enduit, couverts de toits à longs pans en tuile mécanique. Ils étaient dominés par deux cheminées en brique de section carrée (29 mètres) et ronde (40 mètres), abattues en 1972. Les bâtiments d'entrée sont très vraisemblablement construits en moellon de calcaire enduit, couverts d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Le bâtiment des contributions indirectes est pourvu d'un étage carré, le bâtiment de bureau (puis logement) en possède deux, alors que la conciergerie construite à l'est est en rez-de-chaussée.

Murs :

calcaire
moellon
enduit

Toit :

tuile mécanique
ciment amiante en couverture

Etages :

en rez-de-chaussée
2 étages carrés
étage de comble

Energie utilisée :

énergie électrique produite sur place
énergie thermique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Bibliographie

Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
Si Châtillon-le-Duc nous était "Comté", 2011.
Si Châtillon-le-Duc nous était "Comté". - Châtillon-le-Duc : Mairie, 2011, 173 p.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs

Complément de localisation :

oeuvre située en partie sur la commune Châtillon-le-Duc

Dénomination : saline

Parties constituantes non étudiées :

atelier de fabrication
logement patronal
bureau
conciergerie
transformateur
logement d'ouvriers
quai

SALINE DE CHÂTILLON-LE-DUC